Mes Lectures BD 2023

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Première BD d’un jeune auteur, ma foi pas inintéressante. On sent une grosse influence de Tarantino et des frères Coen, ou d’une moins une influence du cinéma US de ce type là. On y suit deux losers dans une ville américaine reculée. Un jour un chien débarque chez l’un d’eux, et c’est en souhaitant le rendre à leur propriétaire qu’ils se retrouvent impliqués dans une affaire de meurtre trop grande pour eux. C’est donc une sorte de Big Lebowski légèrement plus sérieux. Portrait de doux potes sympathiques à suivre, mais dont l’histoire reste trop inscrite dans les codes du ciné pour être vraiment une grande BD. Puis sans grandes ambitions non plus.

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J’ai toujours regardé le travail de Mathieu Bablet de loin, en sentant que ce ne serait pas pour moi – pour l’anecdote d’ailleurs, je l’ai déjà rencontré car c’est le cousin de ma meilleure amie. Bref ! On a fini par me prêter cette BD et j’ai constaté qu’en effet, je n’étais pas séduit par son travail. En fait j’ai un problème avec la gueule de ses personnages. Leur face, et leur nez surtout. Je les trouve rebutants. À part ça, je reconnais que ses planches sont incroyables. Elles fourmillent de détails, c’est dingue. Reste que cette histoire de voyage, cette marche mystique, emplie de mythes, de dieux et de légendes, ne m’a jamais transporté. Ceci dit je reconnais la singularité hors norme de cette BD, donc loin de moi l’envie de critiquer le travail de Bablet.

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Comme c’est souvent le cas, j’ai acheté cette BD parce qu’en magasin, j’ai été séduit par l’objet : le dessin, les planches, l’épaisseur du livre en main, ce que son histoire laissait filtrer d’étrangeté. Et ça a été une belle surprise en effet. Une histoire de solitude dans un vaisseau spatial qui prend des virages à la fois glauques et hallucinés. Il faut évidemment accrocher au look improbables des personnages et à ce mélange entre un style presque enfantin et une histoire mi-drôle, mi morbide.

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Excellent dernier tome d’une excellente série. Rien à dire de plus. Cette série mérite tous les éloges qu’elle reçoit.

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Le pitch m’attire. Ce premier tome est très court et encore assez timide, mais on peut espérer un banger pour la suite.

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Immédiatement séduit par les planches de ce Copra. En librairie j’ai flashé dessus. On croirait un mélange entre du Frank Miller de la belle époque et du Bill Sienkiewics pour le côté tordu et géométrique des personnages. Michel Fiffe signe ici une comics hommage au Suicide Squad ou encore X-Men. Du comics de super-héros pur jus, scénaristiquement très simple et codifié (une histoire d’équipe qui se reforme pour arrêter un traitre). La lecture vaut surtout pour la qualité des dessins, du découpage, de l’inventivité formelle de Fiffe sur chaque planche. Je revis un peu mon adolescence lorsque je lisais du X-men. Ca bastonne bien, ça part dans tous les sens, l’action est un régal et niveau écriture c’est quali. À suivre donc.

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Manga coréen sur la vie d'une mère de cinquante ans. Ses aventures amoureuses avec un mec goujat, son fils qui ne veut pas quitter le foyer, ses emmerdes au boulot, sa sexualité, ses copines, l'usure de la vie. C'est assez rafraîchissant d'avoir des BDs sur ces sujets. Un portrait de nos mères et de ce qu'elles vivent au quotidien. Et en plus c'est vraiment drôle par moment.

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Bon bein c’était un gros kiff. Je ne pensais pas que j’aimerais autant. Je découvre le style de Tsutomu Nihei et j’avoue être conquis par ce parti pris créatif : celui d’imaginer un univers SF brutaliste aux architectures folles dans lequel le récit multiplie les silences et les flous afin de laisser libre cours à tous les délires possibles. Blame est un voyage dont on ne comprend même pas vraiment les enjeux, du moins beaucoup de mystères sont faits sur les raisons qui poussent le héros à parcourir ce monde. Sa quête lui fait rencontrer des tas de civilisations et de personnages qu’il croise rapidement, avec lesquels il se bat ou se lie d’amitié, avant de passer à autre chose, mais on sent très bien que toutes les inconnues auxquelles le lecteur devra faire face n’attendent pas forcément de réponse. Le plaisir étant de s’étonner de situations bizarres, d’androïdes flippants et dangereux et de scènes de combats complètement démentes. On enchaine les rencontres aléatoires. On traverse des mondes qui semblent vivre leur propre crise, leur propre histoire, sans jamais que le héros ne daigne vraiment s’arrêter pour eux. Il les traverse et ce faisant nous laisse voir des bouts d’univers intriguant. Nul doute qu’en composant son récit de cette manière, Nihei cherche juste à déverser ses idées et à se laisser le champ libre pour balancer toutes les folies possibles qu’elles soient conceptuelles ou graphiques, et c’est ce qui rend ce manga si plaisant et si fou visuellement. Car oui, Blame avant tout c’est un énorme délire visuel dans lequel chaque page propose des décors brutalistes hallucinants d’idées et de détails. Bref, un gros coup de cœur. Je suis conquis. Je lirai la suite.

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Autant être franc, ce n’est pas vraiment les histoires en elles-mêmes que j’aime dans les travaux de Allred, mais c’est d’abord son style de dessin, très pop et débridé. Avant de me lancer un jour dans une relecture (intégrale cette fois) de X-Statix, je voulais découvrir LE personnage emblématique du début de carrière de Allred. Coïncidence ou fait exprès ? L’éditeur Huginn & Muninn a choisi de rééditer l’intégrale de la série presque en même temps que Panini comics décident de leur côté de sortir un Omnibus X-Statix. Si bien que du jour au lendemain on a pu trouver le meilleur de Allred en librairie.

Sans surprise, ce que je découvre ici et très proche de sa série Silver Surfer. On a là du comics très fun, un peu malicieux et plein d’idées folles. Ce serait presque comparable à de la bonne vieille BD française en fait. Comme si Allred avait choisit le comics de super-héros (très codifié) pour l’écrire comme du Astérix ou du Lucky Lucke, mais avec des libertés qu’autorisent les comics adultes (des moments plus violents, des délires narratifs qu’on ne verrait pas ailleurs). On suit Frank Einstein, un jeune homme mort, puis réanimé et devenu un super héros un peu particulier. Pas vraiment héroique, mais surtout un grand gamin qui enchaine les aventures rocambolesques. Il y a un côté enfantin et attendrissant dans les aventures qu’Allred imagine. Les combats contre les badguy sont souvent désamorcés de manière inattendue, les péripéties tiennent d’une loufoquerie sans mesure. Ca part dans tous les sens. Chaque aventure nous fait sauter dans des registres différents. Au début Madman n’est qu’un héros un peu paumé obligé de poursuivre les bandits (ou plutôt de leur échapper) à vélo ! Bref, on sent chez Allred une envie de faire une sorte de comics cartoon what the fuck. Et pour moi ça a été un régal à lire.

Au passage on notera toutes les super illustrations de différents dessinateurs. Pour le kiff et pour accompagner Allred dans son entrée en terrain indé, des tas de grands noms se sont joints à l’affaire et ont proposé des illustrations de Madman à leur sauce. On croise du Frank Miller, du Moebius, et d’autres. J’ai particulièrement adoré la magnigique illustration de Michel Fiffe. Se dégage de tout ça une camaraderie entre dessinateurs/auteurs indés qui convient parfaitement à l’esprit de la BD.

Annotation :

On poursuit la série avec cette intégrale 2 dans la même veine que le premier. Peut être un poil plus affirmé dans la direction qu’il prend. On sent qu’Allred commence à mieux connaitre son propre personnage, à en faire un super héros plus aguerri qui vit des aventures de plus en plus folles, de moins en moins terre-à-terre comme pouvaient l’être celles de ses débuts. Il faut vraiment aimer se laisser aller aux côté pulp des comics des années 60. Madman est un croisement entre du vieux Jack Kirby et un ton plus dingue, plus meta propre aux comics des années 90. Cette hybridation c’est vraiment le style Allred en puissance, et c’est un régal à lire. Puis son trait bon Dieu ! Qu’est-ce que je kiffe son trait. Chaque planche pète de couleur et offre des mise en scène de dinguos. Moi j’adore. Mais le plus kiffant pour moi ce sont ces innombrables illustrations proposées par des grands noms du comics, venus faire leur petit hommage à la série. Au détour des pages on tombe sur des magnifiques illustrations de Frank Quitely, Frazetta, Bruce Timm, Daniel Clowes, Paul Pope, Alex Ross et j’en passe.

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Enième relecture de Year One, que je connais presque par cœur. Et à chaque lecture la même conclusion pour moi : le meilleur de Frank Miller se trouve ici. J’ai l’impression que chaque case, chaque idée est précieuse, si bien que personne n’a jamais vraiment osé retoucher aux origins story de Batman depuis cette BD. Tout ce qui a pu inspirer les films est là. Le jeune Bruce Wayne déterminé mais inexpérimenté qui commence à s’attaquer à la pègre. Ses premières sorties périlleuses, sans costume, sans préparation (ces pages-ci sont un vrai régal). La scène dantesque où Batman est pris au piège par le SWAT dans un batiment explosé. Gotham présentée comme une ville insalubre dans laquelle le crime prospère, mais de façon très réaliste. On nous présente Flass, on nous présente Carmine Falcone, on nous montre une police corrompue. Mais SURTOUT le zoom sur la vie de James Gordon, véritable héros de cet album. Et puis Le dessin de Mazzucchelli fait des merveilles. Le comics a beau être court, je trouve que c’est un coup de génie et probablement le meilleur truc qui ait été écrit sur Batman. Même Leob et Sale en seront influencés pour en offre une forme de suite avec Long Halloween.