Meilleurs albums sortis en 2018

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De retour avec leur septième album, Victoria Legrand et Alex Scally continuent leur évolution constante et démontrent de nouveau l’étendue de leur savoir-faire. Bien plus dynamique qu’auparavant, ce nouveau son de Beach House s’éloigne de la dream-pop pour quelque chose de plus percutant et psychédélique.

Cela étant, si l’apparence semble différente, le fond reste le même. La production est toujours aussi riche en instrumentation, les transitions entre les morceaux sont toujours aussi réussies, et les montées en puissance graduelles sont toujours présentes et toujours aussi satisfaisantes.

La différence par rapport aux albums précédents se fait dans la sonorité plus grave, sur "Black Car" notamment, mais aussi dans le contenu lyrique, bien plus dense que sur les derniers projets de Beach House avec "Dive", "Girl of the Year" et "Last Ride", trois morceaux qui racontent des histoires fascinantes sur un fond instrumental rappelant l’ancienne marque de fabrique du groupe.

Dans sa globalité, "7" apporte quelque chose de nouveau à la discographie de Beach House. Un côté plus sombre qu’on soupçonnait depuis "Bloom" mais qui ne ressortait pas sur les projets qui ont suivi. La voix de Legrand est toujours pleine d’élégance, même si moins puissante qu'avant. On ressent une énergie différente sur cet album, et malgré le manque de réelle dream-pop, on ne peut que profiter de leur créativité qui ne cesse de grandir. AOTY.

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"Be The Cowboy" est une mise en scène sophistiquée du personnage qu'est Mitski. L'album regroupe divers styles de rock, pop et disco, et malgré sa courte durée et ses quelques moments inégaux, on ne peut être qu'absorbé par tant de talent.

Les chansons courtes sont parfois nécessaires, tant les paroles de Mitski sont fortes et personnelles (sur "Lonesome Love" notamment), mais cela ne nous empêche guère d'entrer pleinement dans la dynamique de l’album et de se laisser envoûter par la voix de la chanteuse.

Avec des morceaux comme "Geyser", véritable rugissement en guise d'introduction, ou "Nobody", "Pink in the Night" et "Washing Machine Heart" sur une deuxième partie d’album très rythmée, on traverse une multitude d'émotions complexes et contradictoires qui tourmentent la conscience de Mitski.

Au final, "Be The Cowboy" se définit comme un projet élégant et harmonieux, auquel on ne peut reprocher que sa courte durée.

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L’effet d’un triple album, sans la durée d’un triple album, grâce à trois actes bien distincts : "light", "grey" et "dark". Sur "TA13OO", Denzel Curry fait preuve d’une grande polyvalence et d’une régularité rare.

Pour s’assurer de réussir son projet, le rappeur floridien opte pour une trajectoire très directe. Il commence avec un côté détendu sur le premier acte, et nous fait progressivement plonger dans son univers obscur et ironique par la suite. Le tournant de l’album se fait sur l’excellent "SWITCH IT UP" et il s’agit ensuite d’une descente directe vers le côté sombre, marqué par deux morceaux terriblement agressifs : "VENGEANCE" et "BLACK METAL TERRORIST".

On note au fil des morceaux l'excellent travail de production, plein de variété avec des sons plus lents et posés que d'habitude avec Denzel, mais aussi de l'agression pure lorsqu'il le faut. A noter également : les features de qualité avec, entre autres, Goldlink, J.I.D, Billie Eilish et Jpegmafia.

"TA13OO" est donc un mélange de pop rap, trap et hardcore hip-hop, qui permet à Denzel Curry de mettre en avant sa maîtrise du flow, sa cadence, ses rimes, et parfois même un côté chanteur sur les refrains de "TABOO" et "BLACK BALLOONS". On se retrouve ainsi avec un album très varié et plaisant à écouter.

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Plus qu’un simple album, Dev Hynes livre une partie de lui-même sur "Negro Swan", tout en étant accompagné d’invités de renom comme Diddy et A$AP Rocky, une grande variété d’instruments et une bonne dose d’expérimentation.

Tout comme sur les précédents albums de Blood Orange, la production à l'aspect lo-fi est impeccable, passant du hip-hop à de la soul, à du jazz, ou même à de la dream-pop très facilement. Les skits habituels ajoutent une autre dimension aux morceaux, et donnent la forme de véritable récit à ce projet.

Sur des chansons comme "Charcoal Baby" ou "Dagenham Dream", on profite de toute l'élégance et de la pureté de Dev Hynes.

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On attendait "King Push" depuis très longtemps, mais "DAYTONA" prend finalement sa place et c’est probablement pour le mieux. Grâce à une production de première classe (malheureusement) réalisée par Kanye West, Pusha T livre un projet au contenu riche et au flow irréprochable.

Les morceaux s’enchaînent parfaitement, les samples utilisés sont ingénieux et font ressortir les meilleures qualités de Pusha, comme démontré sur l'enchaînement "Come Back Baby" puis "Santeria". Il est clair et net à travers ces sept morceaux que Push évolue dans son élément et plane au-dessus de tout ce qui lui est proposé par la production de West.

Il est difficile de voir un seul point faible sur "DAYTONA", si ce n’est la courte durée de l’album (et sa couverture) ou le fait que "What Would Meek Do" ait en réalité très peu de sens, mais c’est difficilement pénalisant étant donné la qualité globale du rap proposé.

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Pour ses débuts en studio, Kali Uchis a voulu frapper fort et s’est attachée les services de nombreux producteurs comme Kevin Parker (Tame Impala), Damon Albarn (Gorillaz), BADBADNOTGOOD, Thundercat, Steve Lacy et bien d’autres. Cet ensemble de talent donne quelque chose de très cohérent et réussi avec "Isolation".

Naturellement, la production est bien plus diversifiée que sur son précédent projet "Por Vida" et Kali s’en sert pour démontrer l’ensemble des ses talents avec brio. Rien de forcé, passant du registre R&B à de la soul à de la pop-psyché, c’est toujours très beau et élégant.

Et dans cet assemblement de sonorités et mélodies si différentes, Kali Uchis n’est jamais dépassée ou hors tempo, toujours là pour conter son histoire d’origine (sur "Miami", "Nuestro Planeta" par exemple) et faire part de ses ambitions ("why could I be Kim, when I could be Kanye"), sans oublier d’apporter une bonne dose de groove.

"Isolation" est un album qui repose sur un équilibre délicat mais maîtrisé, plein de caractère, reflétant la personnalité très forte de Kali Uchis. Il s’agit non seulement d’un très beau cadeau pour ce début de printemps, mais également de l’arrivée d’une star.

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L'apparence pop catchy de cet album n'est pas à méprendre pour un autre artiste anecdotique de ce registre, puisque chaque morceau raconte une histoire différente, avec un ton particulier (critique ouverte sur "M.A.H." ou plein d'ironie sur "Incidental Boogie") et des sentiments bien à eux.

Très engagée et ouvertement enragée, Meghan Remy laisse parler son cœur et on le comprend très rapidement. L'album en lui-même est principalement composé de pop expérimentale, mais prend parfois aussi un tournant électro pop, ou disco-pop comme sur "Rosebud", une chanson qui n'est pas sans rappeler Kate Bush. Globalement, c'est très réussi.

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Encore un album produit par Kanye, encore un album de courte durée mais surtout encore un succès. "Kids See Ghosts" est la combinaison des talents de Kid Cudi et Kanye West et une explosion de créativité.

Ça frappe fort d’entrée avec "Feel The Love", son rythme infernal et ses percussions qui raisonnent, puis sur "4th Dimension" et ses samples soul obscures ajoutés à un beat ultra sombre. Kanye combine plusieurs éléments rock, hip-hop, trap à travers les morceaux pour faire quelque chose de très créatif et étonnamment maîtrisé. Il nous fait également le plaisir de rapper correctement pour la première fois depuis plusieurs années.

Quant à Cudi, on ne l’avait plus entendu aussi percutant depuis bien longtemps. Il est clair que le chanteur de Cleveland évolue dans son élément grâce au gros travail de production. Chacune de ses interventions a un impact sur l'album, du refrain sur l’intro jusqu'aux dernières paroles de "Cudi Montage" évoquant ses démons (avec un très beau sample de Kurt Cobain au passage). C’est facilement son meilleur projet depuis "MOTM2".

Néanmoins il ne faut pas se méprendre, "Kids See Ghosts" est un album chaotique. Mais un genre de chaos maîtrisé grâce à deux artistes ultra talentueux qui fonctionnent parfaitement bien ensemble.

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MGMT a décidé de nous submerger de chansons pop et MGMT a tapé en plein dans le mille plus d'une fois. Fort en attitude emo, "Little Dark Age" fait appel à un côté nostalgique pour nous séduire et nous offre le plaisir de pouvoir chanter tout du long, malgré quelques morceaux anecdotiques qui traînent un peu en longueur.

C'est plein de paroles absurdes, dérisoires, voire rebelles, mais surtout rempli de sons plaisants à écouter en toutes circonstances. De "She Works Out Too Much" à "One Thing Left To Try", la totalité de cet album est à écouter sans modération.

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Après des débuts corrects en 2016 sur "Bucket List Project", Saba revient avec une approche différent pour son nouvel album "CARE FOR ME". Plus sérieux et solennel, le jeune rappeur de 23 ans est clairement marqué sur son nouveau projet.

Avec 10 morceaux à la production très sobre mais très travaillée et orientée jazz, Saba partage l’histoire de sa relation avec son cousin John Walt. Les paroles sont très lourdes et pleines de souffrance, particulièrement sur l’excellent "PROM / KING", et le projet entier semble porter un poids auquel on ne peut échapper.

C’est très honnête et sincère, avec du storytelling de qualité, et certainement l’un des meilleurs albums rap de l’année. Un album qui permettra à Saba de se démarquer du reste des artistes très talentueux émanant de Chicago actuellement.

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Un album qui maintient aux premiers abords un air monotone et détaché, mais qui se révèle progressivement être plein de tranchant et de vulnérabilité.

Elena Tonra se sépare légèrement du son de Daughter, avec des mélodies plus simples et plus lentes, mais livre toujours des paroles nées du plus profond de son chagrin. L’instrumentation est impeccable sur cet album, notamment sur "Romance", avec les quelques percussions en fond, quelques notes de violon et un synth permanent mais discrète.

C’est loin d’être l’album le plus réjouissant de cet hiver, ni le plus accessible, mais "Ex :re" contient des moments de poésie pure et de sincère sérénité.

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Pour son premier LP tant attendu, il faut dire que Cardi B a bien assuré le coup. On connaissait son côté agressif et énergique, mais en apportant un aspect plus posé et réfléchi sur certains morceaux ("Be Careful", "Thru Your Phone"), la rappeuse du Bronx démontre qu'elle sera plus qu'une one-hit wonder.

Il n'y a rien de très poétique sur "Invasion of Privacy", mais simplement des idées fidèles à la personnalité très franche et directe de Cardi B. Son introduction "Get Up 10" dresse parfaitement le décor avec du punch et du storytelling rare chez elle. Les hooks sont académiques, pour le bon ("Drip") et le moins bon, voire très peu inspiré ("Money Bag","She Bad").

On peut regretter que les features ne marquent pas vraiment l’album (Chance…), mais globalement, on apprécie les quelques prises de risques sur les parties avec plus de chant que de rap, ou sur la production avec des samples latinos sur "I Like It" qui refile une énergie infectieuse. Bref, des débuts réussis et une Cardi B bien plus polyvalente que certains ne le pensaient.

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Un travail de production qui va de l'expérimental bruyant, à des sons minutieusement travaillés, à de la folie absolue. On retrouve dans les raps de "Peggy" un tas de références culturelles, tant bien anciennes que modernes, des changements de tons imprévisibles, des attaques envers différentes personnalités... Ça tire de partout, dans tous les sens, et ce n'est jamais ennuyant.

Le morceau "Baby I'm Bleeding" représente parfaitement ce que ce projet peut offrir : des samples venus de nulle part, un rythme infernal, et une attitude ultra-agressive de JPEGMAFIA. C'est imprévisible de bout en bout, pour le meilleur comme pour le moins bon.

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Des vibes d'été avant l'heure délivrées par ce groupe texan. C'est plein de mélodies funk et rock psychédélique très sobres et apaisantes. Peut-être trop compact, mais jamais lassant.

Un album fait pour s'échapper et sentir le soleil sur son visage.

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Un nouveau projet très solide de la part du groupe New-Yorkais, plein de samples intéressants et une production toujours aussi agressive, bien que plus équilibrée et diversifiée par rapport à leurs projets précédents.

Le principal reproche que l'on peut faire à l’album concerne sa longueur (19 morceaux pour 1h16), ainsi que la densité du style qui donne l’impression d’être étouffé par l’enchaînement des couplets du trio.

Mais dans sa globalité, "Vacation In Hell" propose du très bon rap, de bonnes idées avec d’excellents featurings (Joey Bada$$, Jadakiss, Nyck Caution, Denzel Curry entre autres) et donc un nouveau disque réussi de Flatbush Zombies.

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Des débuts très impressionnants pour Lindsey Jordan, la chanteuse anglaise de 19 ans. On retrouve de l’indie rock à l’état pur et une confiance impressionnante sur "Lush".

L’album n’est pas sans ses défauts, notamment au niveau des sons un peu similaires sur quelques morceaux, mais le cœur du projet est très charmant. On y apprend à connaître la fameuse Snail Mail, ses malheurs, son évolution et lorsque sa voix est mise en avant comme sur "Heat Wave" ou "Golden Dream", on réalise immédiatement l’étendue de son talent.

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Toujours pleine de réflexions intelligentes et au ton apathique, Courtney Barnett est de retour avec un nouvel album thérapeutique.

L’écoute est toujours aussi intéressante que sur "Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit", avec des chansons pleines de questions, de commentaires amusants ou déprimants et d’émotions en conflit, mais on ne peut s’empêcher de remarquer un manque d’énergie sur l’ensemble du projet.

Cela n’empêche pas la chanteuse australienne de produire des sons indie-rock de qualité, comme sur "Nameless, Faceless", avec une maîtrise de la guitare très satisfaisante, ou encore sur "Need a Little Time".

Dans l’ensemble, un album assez solide à travers lequel plane le charisme de Courtney Barnett.

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Une nouvelle forte dose de pop-rock psychédélique provenant d’un membre de Tame Impala, Jay Watson cette fois-ci, sans que ça n’explose de partout mais plutôt bien construit.

Watson opte pour une approche plutôt mesurée pour débuter, puis se dirige graduellement vers une descente dans un rock plus sombre. Ce choix lui réussit assez bien grâce à une instrumentation très juste, des mélodies variées (et surprenante sur "The Fear" au feel électro-disco), ce qui rend le tout très agréable à écouter.

On peut cependant reprocher à l'album l'absence d’un pic réel, un morceau transcendant et symbolique, ainsi qu’un apport vocal plutôt basique.

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Sur "Redemption", Jay Rock tente de capitaliser sur sa légère vague de hype provoquée par “King’s Dead” et nous offre un album globalement solide, bien plus accessible que son précédent projet "90059".

Le rappeur californien s’essaie à des beats plus mainstream pour produire du bon ("Rotation 112th") comme du moins bon ("Tap Out"). Lyriquement parlant, il est toujours aussi intéressant, toujours appliqué sur son flow, tout particulièrement sur "Broke +-", un morceau très honnête de sa part.

Cela étant, à l'exception de "The Bloodiest" et "ES Tales" où Jay Rock s’énerve un peu, cet album semble un peu trop homogène et plat. Il manque ce grain de folie ou cette dose de charisme qui aurait pu faire la différence. Les refrains sont un peu maladroits, et ça pose problème vu l’orientation plus commerciale de l’album. On a comme cette impression que Jay Rock évolue hors de sa zone de confort sur "WIN" par exemple, alors qu'il n'est jamais vraiment mauvais sur l'ensemble de l'album.

Donc globalement, "Redemption" reste un album plutôt réussi. On en ressort avec quelques morceaux mémorables en tête, et même s’il ne s’agit pas de la progression voulue pour le rappeur de TDE, ça reste du rap de qualité.

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Du jazz de très grande qualité mais aussi en trop grande quantité avec ce double album de 16 morceaux. "Heaven & Earth" ne dure pas moins de 2h24 et bien que l’écoute soit plaisante, elle se trouve être également longue et éprouvante.

Cela dit, grâce à son incroyable intro "Fists of Fury", Kamasi Washington nous captive d’entrée. La composition est magistrale, on y retrouve la panoplie totale avec une démonstration au piano, saxophone, violon et avec superbe chœur. On entend un véritable cri de ralliement avec une trompe imposante.

Le reste de l’album suivra le tempo donné par ce morceau, mais là encore, c’est parfois trop dense pour être apprécié à sa juste valeur. Avec des titres s’étendant parfois sur 10 minutes, les mélodies finissent par se mêler entre elles et la régularité de Kamasi Washington fatigue légèrement.

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Un album remarquable qui nous propose d'embarquer dans un voyage vers le monde pop-psyché-électro de Let's Eat Grandma, bien aidé par SOPHIE à la production.

Les jeunes chanteuses de Norwich semblent ici bien moins erratiques que sur leur premier album "I, Gemini". Leur single "Hot Pink", plein de caractère et de punch, donne le ton d'entrée et elles ne lâcheront plus prise sur le reste de l'album. La production peut cependant parfois prendre le pas sur les voix de Rosa Walton et Jenny Hollingworth, les rendant quelques peu anecdotiques.

Néanmoins, tant bien soniquement que lyriquement, "I'm All Ears" est très bien conçu et organisé avec attention, et bien que certaines chansons peuvent sembler un peu longues en milieu d'album, l'ensemble permet de mettre en place une conclusion de toute beauté avec "Donnie Darko".

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Simple, rapide et efficace, Vince Staples ne propose rien de révolutionnaire sur son nouvel album, mais simplement une bonne trentaine de minutes de rap. Et parfois, c’est tout ce qu’il faut pour réussir un projet.

Le style west coast domine du début à la fin. C’est plein d’énergie et assez varié avec des invités de renom tels que Jay Rock, Earl Sweatshirt, Kamaiyah et Ty Dolla $ign, parmi tant d’autres. C'est suffisant pour nous divertir et maintenir un certain niveau de hype autour du rappeur de Long Beach.

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JID est le genre de rappeur qui peut s’exprimer sur n’importe quel type de production et il le prouve avec brio sur "Dicaprio 2", un projet aux sons plus clairs et variés que sur "The Never Story".

On y retrouve du rapid-fire sur "Slick Talk", de punch et des punchlines sur "Off Deez", "151 Rum" et "Hasta Luego", mais il manque peut-être une dose régulière de storytelling et un signe de la progression du rappeur d'Atlanta à travers cet album. On note quelques opportunités ratées notamment sur le morceau "Westbrook" qui semblait destiné à produire un hit indéniable, mais qui s'écrase au pire moment.

On ne peut échapper à l'impression qu'il s'agit plutôt d'une mixtape plutôt que d'un album sophomore, mais cela n'enlève rien à la qualité de la musique et à la technique impressionnante de JID.

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Enfin libéré des chaînes de son label, Lupe Fiasco nous livre "DROGAS Wave", un projet très (trop ?) ambitieux de 24 morceaux, pour une durée totale d'une heure quarante. Comme à son habitude, Lupe charge ses textes de diverses métaphores, de storytelling d’exception mais il charge malheureusement aussi sa production d’effets pop rappelant "Lasers", et ça ne lui réussit toujours pas.

On peut séparer cet album en deux parties, avec d'abord les nombreux morceaux qui fonctionnent, comme "Manilla", "Sun God Sam & The California Drug Deals", "Mural Jr" (entre autres), pleins de contenu et d’un Lupe au top de sa forme, accompagné de beats aussi bien élaborés et modernes que jazzy et 90’s.

Et puis on a les moins bons morceaux, voire clairement ratés, comme "Down" ou "XO", avec des refrains forcés et mal chantés, une production saturée et irritante au possible. C’est pardonnable, vu la qualité qu’on trouve à côté, mais vu la densité de l’album, Lupe aurait facilement pu éliminer cinq ou six morceaux pour aérer ce projet.

Au final, on ne se retrouve peut-être pas avec un album de premier rang, mais Lupe a le mérite d’avoir réalisé sa vision en tant que rappeur indépendant, nous offrant au passage des souvenirs de "The Cool" et "Tetsuo & Youth".

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Isolé du reste du monde depuis quelques années, Ben Howard effectue son retour avec "Noonday Dreams", un album légèrement plus expérimental que ses précédents projets.

Sa voix est moins puissante que par le passé, et sa guitare moins brute. Les différences sonores sont particulièrement frappantes sur "The Defeat" et "A Boat To An Island Pt. 2 / Agatha's Song", deux morceaux parmi les plus moody produits par le chanteur anglais et qui donnent la très belle impression de se situer en plein mirage.

C’est difficilement comparable à ses précédents albums, puisque chacun d’entre eux représente un chapitre différent de sa vie, mais on remarque tout de même moins de dynamisme que sur "Every Kingdom", et des sons beaucoup moins sombres que sur "I Forget Where We Were". La construction lente des morceaux ne paie pas toujours, comme s’il manquait un effet de surprise qu’on retrouvait par le passé.

Sur "Murmurations", le dernier morceau de l’album, Ben prend le temps de contempler l’horizon, toujours éloigné du reste du monde mais cette fois en paix avec lui-même. Il n'est plus aussi troublé qu'auparavant, et peut-être moins surprenant, mais il possède toujours cette capacité à faire raisonner ses pensées à travers un album entier.

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De retour avec un nouvel EP, cette fois-ci en collaboration avec Steve Lacy, la jeune Ravyn Lenae en profite pour s'aventurer sur de nouveaux territoires.

Ici, Lenae nous offre un son un peu plus funky et mouvementé que sur ses précédents projets ("Moon Shoes" et "Midnight Moonlight"), avec une légère influence provenant du R&B des années 2000.

C'est court mais efficace, plein de hooks entraînants et innovateurs grâce au toucher de Steve Lacy. Troisième EP et troisième succès pour Ravyn Lenae, ce qui laisse présager de très bons débuts pour la chanteuse originaire de Chicago.

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Un EP mêlant pop et R&B, très charmant et bien construit. Très prometteur.

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De retour avec son second album, Smino propose un projet hip-hop toujours plein de soul et d’influence jazz, bien que légèrement moins cohérent que "blkswn".

Ce n’est pas vraiment la progression qu’on attendait de Smino, qui semble se contenter de son propre style et de son propre domaine sans vouloir s’approcher de la scène mainstream, mais "NØIR" reste assez efficace pour plaire avec des sons comme "L.M.F", "KRUSHED ICE" ou encore "SKEDOS".

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Plutôt une collaboration qu'un album à proprement dit, mais d'une telle qualité qu'il est difficile de l'ignorer. Kendrick Lamar et l'équipe TDE ont réuni un tas d'artistes à l'occasion de la sortie de Black Panther, allant de The Weekend à Future, en passant par Vince Staples, SZA, 2 Chainz et on en passe.

Ce n'est évidemment pas très cohérent, même si chaque morceau tente d'incorporer le thème récurrent de Black Panther pour ne pas s'éloigner du sujet central, mais cette soundtrack a le mérite de nous offrir des bangers comme "X", "Opps", "Paramedic!" ou encore "King's Dead".

L'un des points forts de ce projet concerne son utilisation des jeunes artistes. On retrouve par exemple Khalid, qui livre une très bonne performance sur "The Ways" (bien meilleur que 90% de son album sorti l'an dernier), ou SOB x RBE qui a tapé dans l’œil de TDE et contribue largement au succès de "Paramedic!", ou même encore Zacari (déjà apparu sur "DAMN") qui se construit progressivement sa réputation de must-have feature.