Cover MAGMA, un héritage français

MAGMA, un héritage français

Il y a des moments, comme ça, tu te lèves et tu décides d'écouter Magma.
Alors j'écoute la dernière production de 2015, "Slag Tanz", et là tout à coup, c'est la claque.
"Mais putain t'étais où pendant tout ce temps là ?!" je me disais.
Combien d'épisodes j'avais loupé ?

Afficher plus

Liste de

30 albums

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a 4 mois

Theusz Hamtaahk (Live)
8.2
1.

Theusz Hamtaahk (Live) (2001)

Sortie : 2001 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Live de Magma

Laughing Stock a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce live est à considérer comme un album "studio", même s'il est en live.
Le son est excellent
C'est la trilogie complète et aboutie de "Theuz Hamtaahk - Wurdah Itah - Mekanik destruktiw kömmandöh"

C'est l'Oeuvre de Magma, si tu préfères.

Le premier volet "Theuz Hamtaak" est à mon gout la plus passionnante, la plus intense, une transe démentielle. A noter qu'il n'existait pas d'enregistrement studio de cette première partie.

C'est le coffret à avoir de Magma.

Ëmëhntëhtt‐Ré
7.9
2.

Ëmëhntëhtt‐Ré (2009)

Sortie : 5 novembre 2009 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Tu peux pleurer, t'abandonner, le voilà l'ultime album de Magma.
Avec "Hhaï / Zombies" enfin enregistré en studio, magnifié, maîtrisé ("Ëmëhntëhtt-Ré II").

Je me rappelle avoir entendu ce titre pour la première fois en concert, à Nancy, en 2001. J'en avais été complètement ému. J'avais demandé à la fin du concert "c'est quoi ce titre ?" et on m'avait répondu "Hhaï". J'avais depuis écouté les différentes versions live.
Cet album s'inscrit comme étant le troisième volet d'une autre trilogie :

"K.A. - Köhntarkösz - Ëmëhntëhtt-Ré". C'est un aboutissement, et c'est cosmique.

Je suis en transe, à la limite de mon écoute, occupé par la basse frénétique, assiégé par la batterie infernale, à la limite de la rupture, presque en déséquilibre, et envahi par les chœurs, ma relation avec cet album est physique et mentale, je suis dans un tourbillon.

https://youtu.be/M0hwS1sxbbY?si=Tlj6_BzVoonTvg82, le live de "Hhaï / Zombies"

https://rythmes-croises.org/magma-emehntehtt-re/
Un super texte assez éclairant sur cet album

Les Cygnes et les Corbeaux
7.6
3.

Les Cygnes et les Corbeaux (2002)

Sortie : 2002 (France).

Album de Christian Vander

Laughing Stock a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'écoute actuellement.

Annotation :

En fait, j'ai intégré cet album, car le titre "Les cygnes et les corbeaux", est un titre que je cherchais lorsque j'ai regardé la bio d'Offering.

Dès l'ouverture, c'est une oeuvre impressionnante, avec la voix remplie de pathos de Vander, le piano, et l'orchestre clavier très convaincant.
On dirait la base pour un nouvel album de Magma, c'est très prenant.

"Quinze années pour la composition (1982-1997) et plus de quatre années pour la réalisation !" il est écrit sur le site Bandcamp.

Il aurait du le travailler avec un vrai orchestre, mais j'imagine que c'était plus compliqué à mettre en place. Mais les samples utilisés pour l'orchestre sont très convaincant.

Christian Vander est vraiment un batteur hors normes, c'est un compositeur.
Cet album est un chef d'oeuvre.

Šlağ Tanƶ
7.3
4.

Šlağ Tanƶ (2015)

Sortie : 10 janvier 2015 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un condensé de rage maîtrisée, de transe, une musique presqu' indienne, un album passionnant, avec des passages en français qui sonnent parfaitement bien. Un peu comme "Ëmëhntëhtt-Ré", mais plus dense, plus court, et plus décisif.
Un album parfait.

C'est une frénésie tribale.

Je te jure que quand tu écoutes cet album, tu as envie de te lancer dans la bataille, une hache à la main. Puis des moments vocaux de grâce suspendus, puis "Vers la nuit", miraculeux. Miraculeux parce Magma peut sonner enfin magnifiquement en français, ils peuvent assumer.

Je me demande encore pourquoi il n'y a aucun magazine musical qui a crié au génie ? Car c'est une putain de claque, une magnifique claque, une beauté incendiaire. De la musique, vivante.

Mëkanïk Dëstruktïẁ Kömmandöh
7.7
5.

Mëkanïk Dëstruktïẁ Kömmandöh (1973)

Sortie : 1973 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le classique de Magma, martial, noir, prophétique

Ce que l'on retiendra de cette oeuvre, c'est l'ouverture martiale, immense, terrifiante.
C'est une ligne hypnotique, minimale qui ouvre, suivie de ces cuivres puissants et des incantations.
Puis cette ouverture est littéralement cassée, à 3'46, par cette tourne aux rythmes composés et qui nous évoque l'Europe centrale, un truc un peu dansé, vraiment déconcertant.
Puis "Albert his und her" (enfin ce que j'entends) vient poser quelque chose de dramatique, mais la première partie ne s'arrête pas là, s'emballe, puis est détournée. C'est impressionnant la complexité de l'écriture, comment les thèmes sont intriqués.
Vander est exigeant avec ses auditeurs, et encore une fois, il n'y a rien qui ressemble à Magma.

C'est une oeuvre qui nous étourdi, il faut s'accrocher, on a perdu pied, on n'a plus aucun repère, et Vander nous drive dans un univers fantasque, délirant, très expressif.

N.B. J'ai remarqué, une des particularités de Vander, c'est de faire sonner des mesures composées (7 temps) comme du binaire. Un truc que tous les batteurs auraient dû apprendre à faire. Du coup, lui, il maintient une forme de transe, chère à Magma.

Félicité Thösz
7.6
6.

Félicité Thösz (2012)

Sortie : 12 juin 2012 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ici c'est un Magma frais et plus apaisé, lumineux. Parfait au petit matin.

"Ëkmah" L'ouverture est cinglante, mais cela se calme rapidement. C'est envoutant.
Je trouve que le son est maitrisé. Je suis à nouveau touché par la basse organique de Philippe Bussonnet.

S'enchaine "Ëlss", c'est les fêtes de noël. Mais le break "Oh oh oh - Félicité Thösz" est juste magnifique. Rien que le début, et je suis déjà happé par l'univers vraiment maitrisé de Magma. Et cela ouvre pour le titre suivant
"Dzoï" On dirait une musique de troubadours. La mélodie est impeccable, et le piano est envoutant. Le français revient, et moi ça me fait du bien. J'aime aussi beaucoup la délicatesse de la basse. J'ai envie de danser, je me sens plus léger.
"Nüms" s'enchaine naturellement dans la continuité. Ce qui me frappe, c'est l'enchainement de tous ces petits titres de 2 minutes en moyenne. Encore une fois, Magma conçoit son album comme un ensemble.

"Tëha", c'est la merveille de cet album. Je me sens cajolé. C'est délicat, puis cela explose de vitalité. J'ai envie de courir tout nu dans les rues de Berlin, m'extasier. J'ai envie de rire, de pleurer. Ce titre est l'incarnation de la félicité. Parfois je doute et je me dis que c'est peut-être un peu con. Et puis non, je suis rentré dans le délire.

Ce qui est incroyable, c'est la continuité de ces 5 premiers morceaux qui à mon sens forment un tout. C'est bien parce qu'on a eu les quatre morceaux en amont que la résolution à travers "Tëha" est magnifiée.

D'ailleurs, "Waahrz" marque une rupture, avec cette partie piano de type classique.

"Dühl" est une tuerie. C'est un concentré de Magma. Ai-je déjà dit que les voix sont magnifiques ? Un élément rare dans l'univers pop. On retrouve le type de basse démente de Philippe Bussonnet. Puis le titre devient plus frontal, plus guerrier.
En fait c'est "Tsaï" qui pointe son nez, la mélodie est imparable, sautillante. Puis le moment de grâce, la basse et la voix. Magma est au top de son language musical, avec des contrastes, la voix de basse, et celle des femmes. "Dühl / Tsaï" est une tuerie.

Puis "Öhst / Zahrr" s'ouvre par un festival de choeurs. C'est une marche, une pompe assez simple. Vander entre en scène avec son chabada typique, enjoué. C'est une fin euphorique.

Enfin "les hommes sont venus" vient clore de manière minimaliste cet album, "Tous ensemble". Voilà un album lumineux.

Wurdah Itah
8
7.

Wurdah Itah (1974)

Sortie : 1 mai 1974 (France). Prog Rock, Rock, Soundtrack

Album de Magma

Laughing Stock a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Wüdah Itah"

C'est la musique qui a servi au triste film raté de Yvan Lagrange. Plus con tu ne peux pas. C'est de la branlette d'intello avec zéro mise en scène, où seule la musique donne un semblant de vie.

Du coup Vander se réapproprie la partition et l'intègre à la trilogie "Theusz Hamtaahk", que l'on a pu entendre perfectionnée dans le coffret live du même nom. Et il l'appelle "Würdah Itah"

Moi, je suis forcément déstabilisé par cette version, ayant connu le live au Trianon en premier. Mais l'oeuvre solide est bien là. Alors bien sûr, Philippe Bussonnet n'est pas encore là, et cela me manque cruellement. Mais c'est une oeuvre intense, déjà très originale en soi. Il n'y a rien qui ressemble à ça, dans l'univers pop ou de la prog. Par contre j'entends des choses du côté des musiques d'Europe centrale, en tout cas fantasmé.
Et on peut dire adieu au jazz, qui n'existe que dans la manière de Vander de jouer à la limite (ah tiens, je viens d'entendre un pet à 2'19 sur "Blüm tendiwa", disons cette tendance à se mettre toujours en danger)

Magma est sur orbite, et ne semble pas prêt de redescendre.

Üdü Wüdü
7.9
8.

Üdü Wüdü (1976)

Sortie : 1976 (France). Pop rock

Album de Magma

Laughing Stock a mis 9/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

"De Futura Hiroshima" (titre original de De Futura)

Vander a trop de chef d'oeuvres à enregistrer. Il présente "Hhaï" dans son précédent album "Hhaï / Live". Il n'a pas encore enregistré ""Ëmëhntëhtt-Ré", la troisième partie de la trilogie "Köhntarkösz", qu'il doit aussi enregistrer la première partie de l'autre trilogie "Theusz Hamtaahk".

C'est un album important de Magma, car il cristallise "le son de Magma", avec Jannick Top et son groove démentiel et son son crunchy. C'est une marque de fabrique qui va rester.
On retrouve quelques éléments inachevés de "Ëmëhntëhtt-Ré" : "Zombies" et "De futura".
L'élément dominant est bien la basse.

Avec "Üdü Wüdü", Christian Vander abandonne ses rêves de trilogie pour un moment, et offre avec Jannick une oeuvre plus concise, plus moderne aussi, étrange, inquiétante.
Il a aussi renoué avec le jazz des débuts dès l'ouverture de l'album. Même si l'écriture n'est pas aussi complexe qu'avec "Würda Itah", il se focalise vers l'intensité, la transe.
C'est un album plus direct, plus "rock", un condensé de Magma.

C'est touchant de retrouver un extrait de "Ëmëhntëhtt-Ré" dans l'édition remasterisée. Il n'aura pas eu le temps de terminer son oeuvre, mais tout est là. Il faudra attendre 2009, pour une finition transfigurée, magnifiée.

Live (Live)
8.3
9.

Live (Live) (1975)

Sortie : 1975 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Live de Magma

Laughing Stock a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'écoute actuellement.

Annotation :

"Hhaï", "Köhntarkösz"

Le son est excellent. C'est marrant, j'y vois une relation dans le son avec le King Crimson live de 1972-1973 avec John Wetton, Bill Bruford et David Cross au violon. Ici, c'est Didier Lockwood au violon.
La version live de "Köhntarkösz" est bien plus captivante, intense.
La partie 2 qui s'emballe est démentielle. Je pense qu'en concert, tu dois être liquéfié sur place. Magma, la machine infernale.

Une version très différente de "Ëmëhntëhtt-Ré", plus instrumentale, très chouette.
Puis enfin "Hhaï", l'hymne de Magma. Et le plus dingue, c'est sa première présentation sur un enregistrement, ici live. C'est plus le bordel, car c'est encore la version en gestation, encore éloignée de celle qu'on connait sur l'album de 2009. 1975-2009, ça laisse rêveur.
Paganotti, à la basse, est déchaîné. Tu vois Mushroom, il faut que tu reviennes à l'album "Ëmëhntëhtt-Ré". C'est une belle performance ici.

Merde, Blasquiz déclare "Kobah" comme l'hymne de Magma. Mais non ! C'est "Hhaï" !
Quoi ce truc hippie ?! Jamais ! Ils ont en fait une version plus groovy d'ailleurs.
C'est fou comme la basse est sur-mixée sur cet album. Ils n'ont jamais donné cet espace à Bussonnet. Là, avec Paganotti, on a l'impression d'avoir la tête dans l'ampli.

Je beugue sur "Lïhns", je crois que c'est un titre inédit.

L'album se finit par M.D.K., mais sans l'ouverture gigantesque. J'aime moins l'utilisation du violon sur "Da zeuhl". La fin est prodigieuse, "Mëkanik zaïn". C'est une transe infernale.

Magma est vraiment l'un des plus grand groupe au monde à ce moment là. C'est dingue de penser que c'est un groupe qui vient de France, dans l'univers de la prog. Mais il n'y a pas d'équivalent. C'est une musique unique et monstrueuse.

Et dire que ce dernier morceau a donné suite à tout le jazz rock merdique des années 80.

Rïah Sahïltaahk
7.1
10.

Rïah Sahïltaahk (2014)

Sortie : 23 septembre 2014 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 9/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

La splendide réinterprétation de 1001° centigrades (mais pas l'ensemble de l'album)

Il reprend "Rïah Sahïltaahk", mais délaisse les deux autres titres de l'album d'origine, qui ne sont pas de lui. Donc on comprend. Vander veut terminer et perfectionner ses propres créations.

Et bien d'entrée, cela sonne moins "hippie" que la première version de 1971. Je rappelle que c'est seulement le deuxième album de Magma. Ici, le son est magnifique, avec Philippe Bussonnet à la basse, magistral, et Hervé Haknin, à la place de Blasquiz.
L'enregistrement est plus soutenu, plus rapide et bénéficie d'une relecture plus moderne, et de l'énergie du Magma présent en pleine réussite.

Il bénéficie aussi des voix féminines de Magma, qui n'existaient pas dans l'album d'origine.
Je ne vais pas jouer au jeu des 7 erreurs, mais c'est un élément important. Je trouvais déjà que cela manquait dans "1001 centigrades". Du coup, il y a plus d'équilibre je trouve.

Dans cette relecture, l'oeuvre resplendit, et s'offre à nous comme neuve, et plus pertinente. C'est la démarche inverse de Roger Waters tu me diras, qui lui flingue son oeuvre.
Sous ce nouvel angle, c'est une oeuvre dévastatrice, avec beaucoup de dynamique. Je trouve dommage tout de même que la basse soit sous-mixée (encore)

Et puis voilà, le thème final au piano est augmenté par les voix. C'est un final simple mais très beau.
C'est vraiment une oeuvre très originale, atypique, avec beaucoup de ruptures sur 24 minutes, dont son réenregistrement en 2014, 43 ans après, vient attirer à nouveau l'attention sur cette oeuvre, et surtout vient nous le présenter sous un nouveau jour.

C'est une oeuvre qui ressemble plus à une oeuvre majeure désormais, qu'à une oeuvre des débuts. Encore une fois, le perfectionnisme de Christian Vander a eu raison.

Retrospective, Vol. 3 (Live)
8.2
11.

Retrospective, Vol. 3 (Live) (1981)

Sortie : 1981 (France). Rock, Jazz, Jazz-Rock

Live de Magma

Laughing Stock a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'écoute actuellement.

Annotation :

Enorme "Retrovision", un mix de choses connues et de nouvelles, qui commence presque comme un blues rock, puis s'emballe de dingue sur 18 minutes.
Puis enfin Hhaï, l'hymne de Magma, avec Paganotti à la basse, terrifiant (même si je préfère toujours la version studio avec Bussonnet, qui par certains points est miraculeuse) J'aime moins l'utilisation des synthés et du violon en mode solos, heureusement qu'il l'a gommé dans sa version finale.

Rétrospective, Vol. 1 & 2 (Live)
8.4
12.

Rétrospective, Vol. 1 & 2 (Live) (1981)

Sortie : 1981 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Live de Magma

Laughing Stock a mis 9/10.

Annotation :

L'autre partie, avec "Mekanïk Destruktïw Kommandöh". et "Theusz Hamtaahk", mortel.

Je crois que c'est le premier enregistrement live de "Theusz Hamtaahk", alors qu'il n'a jamais été enregistré en studio. Mais s'il y en avait eu un, je l'aurais mis en top de ce classement, c'est sûr.
Ici donc les deux mouvements de la trilogie (manque "Wüdah Itah")
"Mekanïk Destruktïw Kommandöh" est juste effrayant, démentiel, monstrueux.
L'ouverture de la seconde partie aux synthés est terrible.

Je préfère les versions au Trianon, enregistrées au complet, mais c'est chouette d'avoir une trace de Magma au début des années 80
C'est quand même dingue qu'ils enregistrent ça en 1980, alors que la mouvance "prog" a tournée court. Je vois plus cela comme un témoignage, une rétrospective ^^

Petite critique quand même, c'est quoi cette reverb pourrie sur la caisse claire de Vander ?

1.001° Centigrades
7.4
13.

1.001° Centigrades (1971)

Sortie : 1971 (France). Jazz-Rock, Prog Rock

Album de Magma

Laughing Stock a mis 9/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

Second album de Magma, Francis Moze à la basse, au médiator.
On est dans la suite de "Kobaïa", dans une ambiance plus "latine", jazz entrainante, avec les cuivres, encore marque de fabrique de Magma, dès l'ouverture.

Mais l'album est un voyage, et propose 3 titres, bizarrement comme le "Close to the edge" de Yes qu'on retrouvera un après.
A 4'36, vient un thème de j'adore, qui est pour moi la griffe de cet album.
Un thème long, sur 12 temps (en 3/4) assez étourdissant. C'est une dinguerie, si tu comptes les 3 temps, le thème commence sur le premier temps, puis recommence sur le second temps, puis re-recommence sur le troisième temps, pour revenir au premier temps, le tout martelé à la blanche pointée (la première de chaque 3/4, la première des trois temps)
C'est typique de Vander de marteler le temps alors que tout bouge autour de lui (thème à mesure composée)

C'est une oeuvre plus ambitieuse que "Kobaïa", et la Zeuhl pointe son nez tranquillement dans cet album. J'ai noté que Stella Vander n'est pas encore sur cet album, et qu'il manque la composante typique du Magma actuel, les voix féminines.
L'influence du jazz reste encore très présente grâce aux cuivres. C'est un Magma encore très abordable, malgré des passages assez "Oï", très particuliers, mais qui traduit bien l'impression d'un autre peuple, comme des incantations, qui peut m'évoquer la musique Mongole, en tout cas l'idée qu'on s'en ferait.

Avec Vander, tu n'as pas trop d'autre choix que d'écouter et te laisser porter. Il est impossible d'anticiper l'écoute. Parfois cela sonne comme un vaste bordel, il faut vraiment s'imprégner de l'univers. C'est comme un film que l'on se ferait.
"Riah Sahiltaahk" finit par une superbe thème mélodique flottant, on a envie de recommencer l'écoute.

Le second morceau est un titre de Teddy Lasry, clarinetiste et saxophoniste.
C'est du jazz, à grosse tendance jungle. Là, Vander peut le revendiquer, son influence Coltrane. Je comprends pourquoi l'album ait été très bien accueilli en 1971.
Quelques Magmagneries reprennent leur droit, mais il est ponctué par ce magnifique thème jazz. Cela respire.

Le dernier morceau est encore jazz, composé par le pianiste Faton Cahen
Les thèmes sont entremêlés. La composante jazz est quand même dominante dans cet album, ce qui en fait un album très abordable.

Je me rappelle maintenant, lorsque Magma avait joué sur deux jours une revue de l'ensemble de son oeuvre, La première partie m'avait semblé plus familière, plus jazz

Köhntarkösz
7.8
14.

Köhntarkösz (1974)

Sortie : juin 1974 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'ouverture est inquiétante, marquée par l'orgue (peu habituel chez Magma)
C'est le dernier album auquel j'ai voulu m'attaquer, il me faisait un peu peur.
Le drame est planté. Album paru après "Mëkanïk Dëstruktïẁ Kömmandöh", la réputation de Magma est déjà faite, et c'est dans ce contexte qu'on aborde l'album.

A noter la présence de Stella Vander, qui est là depuis "Mëkanïk Dëstruktïẁ Kömmandöh".
A noter la présence du synthé, dur, inquiétant.
L'univers de "Köhntarkösz" est très noir, lent. C'est un album très singulier.
C'est toujours Jannick Top à la basse, déjà présent depuis aussi "Mëkanïk Dëstruktïẁ Kömmandöh"
Mes craintes étaient fondées, c'est un titre dur à entendre, pesant.
On dirait un film fantastique, genre "Flash Gordon", le peplum spatial de 1980.

A l'origine, "Ork", de Jannick Top, est placé en second. L'ouverture est glaçante aux cordes, avec une tension dans l'harmonique. J'aime bien l'utilisation des ponctuations par le synthé. C'est une vraie musique de film, sous tension. On retrouve aussi ce thème de la basse dans "Theusz Hamtaahk", une mélodie qui aura finalement traversé 3 albums.
Vander n'est pas même pas présent dans le titre.

"Köhntarkösz part 2"
Le Clavinet nous enveloppe, on flotte, une lumière apparait dans cet univers sombre.
Mais l'ambiance reste quand même pesante, et très espacée.
C'est pour moi un Magma plus énigmatique, je pense à des territoires désolés.
Heureusement, cela finit par s'emballer (il faut attendre 6'30)
On retrouve cette dimension monolithique des accords claviers qui tournent en boucle sans aller nulle part. C'est comme une incantation chère à Magma. On sent une forme de panique. Le thème est très primitif. Puis lorsque l'accord se résout, en tout cas change de degré, Vander chante et tout s'emballe, dans une catharsis typique de Vander.
Puis la fin est ténébreuse, gutturale

"Coltrane sundia"
Un hommage à Coltrane, décédé en 1967
Un ostinato, puis un thème très aérien. Je ne sais pas pourquoi, cela me rappelle "Where were you" de Jeff Beck. C'est beau, minimaliste, et cela termine un album assez glacial, assez dur.

Kobaïa
7.6
15.

Kobaïa (1970)

Sortie : 1970 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le premier album mythique...

Ce qui marque ce premier album, ce sont les cuivres.
Musicalement, c'est du jazz-rock, pas vraiment fou fou comme on connaitra de Magma. Avec des thèmes comme on fait dans le jazz, l'univers est quand même planté, un peu théâtral. C'est une musique à programme, vécue comme un voyage.
On s'en satisfera.
L'annonce du style de Magma à venir, en germe : "Stöah"

Moi, j'ai envie de dire que c'est un vrai album progressif.

Je trouve quand même la batterie de Vander un peu bordélique.

Mekanïk Kommandöh
8.1
16.

Mekanïk Kommandöh (1989)

Sortie : 1989 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 8/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

Version avec chœurs de "Mekanïk Destruktïw Kommandöh", refusée à l'époque par la maison d'édition.
Premier point important, il n'y a pas les cuivres dans cette version. A moins de jouer les deux albums en même temps...

La première impression que j'ai, c'est que les choeurs sonnent bizarre sur l'ensemble de l'album. On a l'impression que les voix sont enregistrées dans un asyle, un exploit en soi, tu me diras

Attahk
7.6
17.

Attahk (1978)

Sortie : 1978 (France). Avantgarde, Jazz, Rock

Album de Magma

Laughing Stock a mis 8/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

D'entrée, l'album sonne jazz-rock.
Jannick Top n'est plus aux commandes de la basse, mais le style perdure sous les doigts de Guy Delacroix, moins percutant.

J'imagine que dans l'industrie musicale, les mecs doivent un peu se marrer, le style musical et surtout chanté est presque suicidaire. J'imagine Devo s'inviter dans les parties chant.
Je suis toujours impressionné que Vander sorte des albums en improvisant des parties vocales un peu à l'arrache. C'est gonflé.

"Spiritual" porte bien son nom.

"Rinde" reprend un thème bien connu, celui joué dans "Ëmëhntëhtt-Ré", comme quoi l'oeuvre est égrainée dans plusieurs albums. Heureusement que plus tard, Vander ait tout rassemblé.

"Liriïk Necronomicus Kant" est un morceau de Magma un peu raté. Le son n'est pas terrible. Vander domine le chant, un peu crispé dans les aigues.

"Maaht" reprend le rouleau compresseur de Magma, avec cette ligne basse démentielle. Dommage que le son de la basse soit trop étriqué. Mais c'est une superbe ligne. Ce morceau synthétise tout ce que Magma sait faire, avec l'ajout des cuivres.
C'est marrant, la ligne de basse est reprise dans "Gorutz waahrn" (à 2'28) de "Theusz Hamtaahk", un passage d'un lyrisme incroyable, qui m'est resté dans la tête.

"Dondai" est la ballade de Vander, comme on est habitué maintenant. Je ne sais pas où est Claude Blasquiz, car on l'entend peu. Vander est la vedette de tout cet album. Le morceau a des improvisations de type chabada sur deux accords syncopés, qui auraient pu être utilisés par Marvin Gaye. C'est intéressant de noter que les accords n'ont pas une fonction de structuration harmonique. Ils sont en suspend, ils ne se résolvent pas. Il attend très longtemps pour donner une résolution, et souvent, pour donner un effet dramatique.
Tiens, je viens d'entendre du mellotron ! Ici, il n'y a qu'une seule déviation harmonique, alors que les accords restent toujours les mêmes, incroyable.

"Nono" commence par un rythme dynamique et groovy à la basse, sur une note reprise à l'octave. C'est le morceau le plus "rock progressif" de Magma. Là, j'ai entendu Blasquiz sur le refrain. Un refrain avec une suite d'accord qui me fait penser à Genesis bizarrement, ou à un morceau de Balavoine (qui imite Genesis donc). C'est un refrain très passionné. C'est presque un tube, :D

Et l'album se clôt par quelques chose de positif, d'enjoué, alors que les années 80 pointent leur nez...

À tous les enfants
8.1
18.

À tous les enfants (1994)

Sortie : 1994 (France).

Album de Christian Vander

Laughing Stock a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'écoute actuellement.

Annotation :

"Il est Noël, j'apporte des joujoux"

Noël, un piano, des voix, et des étoiles dans les yeux. J'adore.
J'entends vraiment le lien avec Magma.

C'est quand même prodigieux. Ce serait dont un album de Magma pour les enfants ?

A un autre niveau, on entend aussi la filiation avec Danny Elfman.

Mais qui n'a pas rêvé de faire Noël avec Magma ?
Christian Vander, c'est un peu mon Tino Rossi désormais.

J'aime aussi son art de détourner des classiques comme "J'ai du bon tabac" et "A la claire fontaine", qui sans état d'âme passent du mode majeur au mode mineur, avec quinte diminuée.

Allez, dodo, l'enfant do.

Kãrtëhl
7.2
19.

Kãrtëhl (2022)

Sortie : 16 mai 2022 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 7/10.

Annotation :

Je risque d'en blesser quelques uns, surtout les fans de Magma, dont je suis.

"Hakëhn Deïs" commence assez jovialement, et m'évoque, je ne sais pas pourquoi, "La croisière s'amuse", oui la série. Presque comme un générique télé. J'imagine le groupe sur un bateau de croisière, en mode jazz-rock déglingué, un peu comédie musicale. Le capitaine défile, nous offre un sourire, ses lieutenants suivent, des femmes et des hommes plus jeunes, les dents éclatantes. On est comme dans la série. On se dandine un peu, cocktail à la main. L'aéropage des croisiéristes est médusé, assis aux tables où l'on sert les déjeuners. Ils trouvent peut-être que le bassiste en rajoute un peu trop, Jimmy Top. C'est pas encore le délire, mais le groupe joue fort. Ça chabada à tout-va, ça vocalise à tout rompre, on scat à s'en déchirer les feuilles. On sent qu'une sorte d'euphorie émane du groupe, on ne sait plus trop, jeune, vieux, le batteur est ultra expressif, comme possédé, il chante aussi, il impressionne, il a des bras énormes, sa batterie semble minuscule, mais elle tabasse. C'est de la double-pénétration faciale.

Voilà, ce premier titre me désespère. Je n'arrive pas à m'y faire.
Moi je me dis aussi que le Kobaïen n'a plus vraiment raison d'être.

"Do Rïn Ïlï Üss" reprend des couleurs, "Irena Balladina" commence de façon effrontée par cette citation de "Kobaïa" (le rythme de guitare). Et je cite Nanar60 - Alpha Wave "Et c'est pas le pire, il s'agit du recyclage d'un morceau inédit joué en live en 1977 ("Ballade Kobaïenne") et délaissé depuis. Et c'est pas le premier tour de passe-passe de ce genre chez Magma."

"Walömëhnd Ëm Warreï" est un morceau plus sérieux, dans la veine des derniers Magma, impérieux, magistral. Le meilleur morceau de l'album, sans hésiter, un peu perdu au milieu des cocktails."Wïï Mëlëhn Tü" a perdu définitivement les croisiéristes. On croirait une chute de "Slag Tanz". J'aime quand Vander chante, il me fait toujours penser à Nougaro.

Rectificatif : après plusieurs écoutes, l'album m'est devenu viral, j'en ai eu "besoin".
Le truc, je passe la première piste, et je me laisse porter. J'ai toujours un doute avec le dernier titre, mais cet album a réussi à se frayer un chemin dans mon cerveau.

K.A
8
20.

K.A (2004)

Sortie : 8 novembre 2004 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 7/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

J'avais été un peu déçu par ce "Köhntarkösz Anteria" (K.A), je l'avais trouvé trop "vieux", mais maintenant je comprends car c'est une oeuvre qui se situe avant "Köhntarkösz". Ils l'ont enfin couché sur cd en 2004.
Mais en comparaison avec "Köhntarkösz", c'est un album plus vivant.

J'y vois déjà un défaut, la basse est sous-mixée, du coup cela me donne une impression de déséquilibre. Si l'on regarde chronologiquement, cette oeuvre écrite en 1972 n'est pas encore aboutie, en comparaison des oeuvres ultérieures (pourtant "Rïah Sahïltaahk" est antérieure à "Köhntarkösz Anteria"), donc ma logique foire, mais cela reste un beau un voyage.

Merci
6.8
21.

Merci (1984)

Sortie : 1984 (France). Jazz-Rock, Prog Rock, Soul-Jazz

Album de Magma

Laughing Stock a mis 7/10.

Annotation :

La boite à rythme, ça commence mal, surtout quand tu as un batteur de la trempe de Vander. C'est difficilement compréhensible.
Cet album est clairement symptomatique de l'adaptation aux années 80.
C'est vraiment une période qui a violenté des tas de musiciens...

Pourtant au niveau du contenu, c'est plutôt chouette.
On sent que Christian Vander a voulu se faire plaisir dans un mode soul funk, mais toujours un peu décalé.

Moi, je vois ça comme un récréation, même si j'imagine qu'à l'époque, les musiciens devaient se sentir sous pression. Il faut vraiment se représenter comment l'environnement musical des années 80 est hostile pour des mecs comme Vander. Il faut s'adapter au marché en quelque sorte.

Mais il y a toujours une âme dans cet album.

Et ce "Merci" sonne comme un au revoir, c'est très étrange.
Pourtant, lorsque tu regardes de près, les morceaux sont assez long, il y a toujours de l'ambition, comme avec "Otis".

Mais la Linn drum, cela a été une vraie erreur, dommage.
Aussi parce qu'il s'en sert mal.

Par contre, Ô surprise, "Eliphas Levi" est d'une beauté, là je retrouve mon Magma, apaisé. C'est un titre qu'ils pourraient reprendre aujourd'hui sur scène. C'est une merveille.

Et "The night we died" est un bel au revoir.
Magma, les voix

Zëss: Le jour du néant
8
22.

Zëss: Le jour du néant (2019)

Sortie : 14 juin 2019 (France).

Album de Magma

Laughing Stock l'écoute actuellement.

Annotation :

L'album que je ne comprends pas, qui ne prend pas.
Après l'avoir écouté en live, Zëss a repris vie dans mon esprit. Il va falloir du temps.

Il faut noter la ligne de basse à la double-croche continue, c'est inhumain, un exploit en soi, et j'imagine une sorte de torture de concentration pour Philippe Bussonnet (il joue avec les doigts)

Vander n'est pas à la batterie, il déclame comme un Ferré croisé avec Nougaro.
Les accords sont minimalistes (il y en a deux), et durent quasiment toute l'oeuvre, à l'exception des arrangements qui viennent ponctuer la déclamation. Il faudra attendre vraiment la fin pour que cela décante (et non pas déchante). Et la partie batterie est en boucle, avec un motif complexe et étriqué (si si)

Voilà, c'est une oeuvre qui ne me satisfait pas.

The Unnamables
7
23.

The Unnamables (1971)

Sortie : 1971 (France). Jazz, Experimental

Album de Univeria Zekt

Laughing Stock a mis 7/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

Et bien c'est un album de Magma déguisé, où ils abandonnent le concept Zeuhl

Cela s'ouvre par Wonder Woman. J'entends "Wonder woman !!!" dans ma tête.
Alors cela sonne plus djeuns avec la guitare, mais les vents balancent, avec la basse, une harmonie particulière.

Puis le second titre vire à de la soul music, avec du chant que j'identifie à de l'anglais (par Zabu), mais je n'en suis pas sûr. Le quatrième titre est plus rock dans le chant (Lionel Ledissez), en anglais, avec des cuivres de jazz band. On dirait Beef dans le film "Phantom of the Paradise". C'est assez bon, mais cela sonne plus commun, évidemment.

Alors, c'est simple, la première face, ce sont des morceaux de Lasry et Cahen (les deux autres auteurs dans "1001 centigrades"), et la seconde face est de Vander

Le premier morceau de Vander s'ouvre comme un morceau de jazz instrumental, un peu furieux à la batterie, avec des inserts rock à la guitare, et jungle avec les cuivres.

"Africa anteria" est un rock droit à la batterie, avec un thème jazzy, puis c'est la rupture en mode shuffle, puis en mode latin. On revient au jungle des cuivres. La seule référence que je trouve à l'Afrique, ce sont les percus. Le solo de piano est un peu perdu. C'est un morceau un peu bâclé, en mode bœuf. La marche militaire finale est assez bizarre, et on retrouve les chants perchés de Vander (on avait dit pas la Zeuhl !) Franchement n'importe quoi.

Le dernier titre est un bahjan de type indien, sentent bon l'encens, mais les cuivres viennent nous sortir et balancent de la puissance. On est quand même assez proche d'une ballade à la Magma.

Bon, c'est un bon album, un peu expédié, dans l'air du temps, pas très cohérent, et pas complètement satisfaisant, et que je ne trouve pas vraiment "plus accessible pour l'auditeur". C'est un autre délire, mais pas vraiment dans les clous de la pop de l'époque. C'est une expérience assez étrange.

“Les Voix”: Concert 1992 Douarnenez (Live)
7
24.

“Les Voix”: Concert 1992 Douarnenez (Live) (1992)

Sortie : 1992 (France).

Live de Magma

Laughing Stock a mis 7/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

Une étape importante, lorsque que Vander remet en marche Magma, en 1992.

C'est émouvant d'entendre l'ouverture d'"Ëmëhntëhtt-Ré", un poil différent, mais très proche. Comme le titre l'indique, il est essentiellement question des voix. "C'est pour nous" : chabada, issu d'Offering.
44 minutes de concert, c'est un peu court. "Zëss" en troisième titre, je suis comblé. Non, en fait, il est bien passé. Puis on retrouve "Wurda Itah", vraiment en mode minimal, unplugged, étonnant.

Live in Tokyo (Live)
25.

Live in Tokyo (Live) (2009)

Sortie : 2009 (France).

Live de Magma

Annotation :

La particularité de ce live, c'est que "Theuz Hamtaahk - Wurdah Itah - Mekanik destruktiw kömmandöh" sont joués avec une réduction au piano et avec les voix de Magma. Les morceaux sont plus courts, mais c'est vraiment intéressant pour y tirer la substance mélodique de Vander, la substance de son oeuvre.

Magma Présente Offering
9.2
26.

Magma Présente Offering (2003)

Sortie : 2003 (France).

Compilation de Offering

Laughing Stock a mis 7/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

The complete studio works

On dirait un Magma acoustique, c'est pourquoi je trouvais bien de l'intégrer ici.
Et puis la nuance "Magma présente Offering" est assez explicite.
Je pense que pour la compréhension de la culture Magma, il était nécessaire de passer par les albums d'Offering.

"Joïa" une oeuvre complexe avec des compartiments, des incursions mélodiques, des contre-thèmes, et un début de musique contrapunctique... non, je déconne. Vander est en mode mantra, en mode incantation et en transe. Je dirais même que c'est ici l'essence de Vander.

Pour moi, c'est une récréation d'écouter Offering. C'est plus léger.
Offering, c'est Magma : la voix de Vander. Il peut plus s'exprimer.

Lorsque j'entends "Love in the darkness", je me dis que Vander aurait pu enregistrer un album avec Al Jarreau ou Marvin Gaye. Je crois que ce qui est cool à propos de Offering, c'est que Vander est plus libre, libéré du carcan Magmaïen (enfin en partie)

On n'est quand même pas trop dépaysé, entre la voix de Christian Vander et celle de Stella Vander. C'est un sacré duo. Je l'aime beaucoup sur "Tilïm m'dohm", Stella.

"Mazur Kujïawïak Oberek" est rempli de fautes ou d'hérésies harmoniques, un pianiste classique s'arracherait la tête dessus. Et sur "Solitude", un pianiste de jazz se pèterait les doigt certainement, mécontent des enchaînements d'accords qu'il devrait jouer. Il y a aussi des règles dans le jazz.

"Another day" est un gros morceau de 44 minutes. C'est un grand jazz chabada scat, avec une batterie un peu rock de jean-claude Buire. Lorsque tu entends cela, tu te dis que Vander est incorrigible, il a besoin de ces longs titres extravagants. En terme de jazz, je dirais que c'est pas ça, mais c'est Vander, lui les lois de l'harmonie, il s'en branle, tant qu'il peut chabader.

"Out of this world", c'est le pire jazz que j'ai jamais entendu.

"Ehn deïss", "A fïïeh" ressemblent à des morceaux de Magma par contre. Le retour en forme.

La fin finit par me crisper, je suis moins détendu qu'au début de l'album. Allez, la récrée est finie.

https://seventhrecordsoffering.bandcamp.com/album/magma-pr-sente-offering-complete-studio-works

Inédits (Live)
6.2
27.

Inédits (Live) (1977)

Sortie : 1977 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Live de Magma

Laughing Stock a mis 6/10 et l'écoute actuellement.

Annotation :

C'est une compilation de morceaux joués en concert de 1972 à 1975, jamais enregistrés en studio. Ils proposent un mélange d'enregistrements de répètes et de concerts, avec des moyens décrits comme "les moyens du bord"

En 1977, l'album sonne anachronique. C'est plus un documentaire, voire un bootleg.
Donc à écouter comme tel.

On entend plus l'aspect jazz-rock de Magma, notamment dans le second morceau et l'improvisation sans fin de Jannick Top.

Le troisième titre est franchement plus jazz, un titre de Vander, avec Paganotti à la basse.
C'est un autre Magma qu'on découvre, plus "standard". Il reste quand même une tendance, les claviers sont cantonnés à répéter les mêmes accords, comme un mantra. Il y a des fulgurances, comme ce chant aérien qui arrive plus tard, cela respire.

"Gamma" évoque pour moi cette musique de film durant la blaxploitation, on se retrouve téléporté à San Francisco. On se perd un peu mais c'est plutôt chouette.
A mon avis, Christian Vander n'aura jamais été engagé dans l'un de ces films, il en fait trop avec sa caisse claire. C'est un morceau qui sent le boeuf aussi.

On comprend très vite pourquoi ces titres n'ont pas été intégrés dans des albums.
Ils ne s'intègrent pratiquement à rien.

"Terrien si je t'ai convoqué" est assez intéressant, très aéré, lunaire, mais toujours inquiétant. Cela ressemble à une improvisation.

"Gamma anteria" finit l'album par une tourne très dynamique, mais le son est terrible, en répète. Ce titre aurait peut-être pu figurer sur "Üdü Wüdü", mais non, on entend le "Alleluja" de "Köntarkhösz Anteria" (K.A.)

Je ne comprends pas pourquoi ils ont sorti cet album dans cet état.

Simples
7.5
28.

Simples (1998)

Sortie : 1998 (France). Prog Rock, Rock, Jazz

Compilation de Magma

Laughing Stock l'écoute actuellement.

Annotation :

Une curiosité, l'idée même que Magma ait des singles est presque incongrue

"Hamtaak" commence comme un feu, c'est le bordel, mais certainement pas un single.

Par contre "Tendei kobah" est leur tube générique kobaïen. Un peu jazzy et hostile.
A noter la basse au médiator, assez rare chez Magma.

"Mekanik kommandoh" commence comme une blague, un truc bossa, à mille lieux même du titre. Ils s'essayent à l'Ipanema, mais ça déraille assez vite. La notion de single est assez vague au final. On se demande.

"Klaus kombalad" est une comptine, avec un air qu'on retient bien. Cela pourrait être le générique d'"au revoir les enfants" ou d'"Il était une fois..."

"Mekanik machine" est tout sauf un single. Je ne sais qui a fait les règles, mais cela n'en est pas un. Un titre halluciné, assez chouette.

C'est clair, Magma est un groupe très singulier, mais incapable de produire un vrai "single"

To Love
7.9
29.

To Love (1988)

Sortie : 1988 (France). Jazz

Album de Christian Vander

Laughing Stock a mis 6/10.

Annotation :

Cela commence comme un album de Mark Hollis.
...nan, je déconne. C'est pur, aérien. J'aime beaucoup le son du piano très feutré. Cela fait du bien.
"Love is"
Je suis moins fan de sa voix perchée, je lui préfère sa voix grave.
Mais il faut reconnaître que c'est délicat. C'est très spécial aussi. Qui chante comme ça vraiment, à part Vander ?
Il me semble que le chant, c'est du yaourt, malgré le titre en anglais.
Bon, pourquoi pas. Mais 14 minutes de chants de chimpanzé (je me rappelle de Disney), c'est long. En fait, je crois que le terme exact, c'est le scat. Vander fait du scat, une technique de chant jazzy.

"Sands", c'est toute la folie de Vander, l'explosion, la frénésie, pas une technique particulière, mais une agitation.

"To love", on retrouve la pompe piano chère à Vander.
Le chant est redescendu, j'entends à nouveau Nougaro (j'ai appris que c'est le fils adoptif de Maurice Vander, pianiste de Nougaro), mâtiné de Serge Lama peut-être.
Stella en contre-chant. C'est passionné, rempli de vibratos à faire trembler la salle.
Mais ça fonctionne miraculeusement, c'est beau, renforcé par les chœurs de Stella.

"River" / "You glory the one"
"You can be a river", on entend de l'anglais, par bribes. J'entends presque Scott Walker sur ce titre, dans le pathos. Il aurait pu être un chanteur à succès, une sorte de Joe Dassin.
Vander a des capacités vocales incroyables, et tu comprends que c'est son moteur pour Magma.

C'est quand même déstabilisant cet album. On plonge à pieds joints dans le kitsch.

"XMC"
Je n'ai aucune idée sur ce titre. C'est un titre énigmatique, poétique, avec le DX7 lunaire, et les percussions jazzy, très légères.

Moi, j'ai quand même l'impression qu'on entend le brouillon d'un truc qu'un truc vraiment.

Eskähl 2020 (Live)
6.3
30.

Eskähl 2020 (Live) (2021)

Sortie : 3 septembre 2021 (France).

Live de Magma

Annotation :

C'est le live avec la nouvelle formation (avec Jimmy Top à la basse, je ne sais pas pourquoi, je ne l'aime pas, ou j'aime trop Philippe Bussonnet. Magma s'est amputé d'un pillier)

Spoil : J'ai un peu survolé, et c'est pour moi une catastrophe. Jimmy Top, c'est pas top, cela manque de précision, cela bave, le son est gros mais n'est pas en place, tout l'opposé de mon regretté Bussonnet. Je t'aurai prévenu

Liste vue 1.1K fois

17
16