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Livres préférés 2015 - 2020 - philo, politique, science, culture, réflexion etc...

Liste avant tout pour moi puisque j'ai une liste de toutes mes lectures non-fiction toutes années confondues, ici c'est la période avant que je pop sur senscritique, classement figé de ce qui m'a matrixé à cette époque de mon avancement philo, politique etc...

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Liste de

36 livres

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

Espèce de facho ! Etudes sur la personnalité autoritaire
1.

Espèce de facho ! Etudes sur la personnalité autoritaire (2017)

Sortie : 16 janvier 2017. Culture et société

livre de Hacking Social

ShadeCloak a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2016-17 - Hacking Social (Viciss) - Vulgarisation très complète et dépassement de “Études sur la personnalité autoritaire” de plusieurs auteurs de l’école de Francfort, le plus connu étant Adorno. - Re-vulgarisé en vidéo par Gull en allant encore plus loin dans une série de vidéos supposé durer jusqu’a 2022.

https://www.hacking-social.com/2017/01/16/f1-espece-de-facho-etudes-sur-la-personnalite-autoritaire/

https://www.youtube.com/watch?v=2__Dd_KXuuU

De 2014 à 2018, Hacking Social ont été les influences majeures de ma vision du monde, d’abord les classiques de la psycho sociale, dissonance, engagement etc... au tout début de ma gauchisation, jusqu’aux influences les plus directement politiques des études de la psychologie sociale du pouvoir, de la hiérarchie et l’autorité.

Ici on va droit au but, et il y a clairement un avant et un après cette lecture en ce qui concerne la compréhension d’abord des idéologies fascisantes les plus bas du front, mais ensuite tous les phénomènes plus fin de néoréaction du camp progressiste, tous les déterminants qui causent ces idées et visions du “grand méchant monde”, et voir en extrapolant raisonnablement jusqu’à la seule véritable lutte politique déterminante du sort de l’humanité:
celle contre la réduction de sa propre plasticité cérébrale, contre sa propre perte d’empathie lorsque que l’on grimpe d’une classe dans une des différentes structures hiérarchiques de notre société, quand à 20ans on oublie à quel point la souffrance adolescente moyenne subie dans le capitalisme et le patriarcat est structurelle et impardonnable, et à 30ans on minimise notre souffrance de petit jeune utopique qui démarrait dans la “vraie vie”, et à 40, et à 50 etc...

Pour moi, c’est une matrice fondamentale pour comprendre le réel et ses mouvements, pour pouvoir faire de bonnes cases et ne pas se planter en rangeant les gens dedans, comprendre les dynamiques idéologiques etc...

En 2021 ce n’est plus ma lecture phare, mais la pierre angulaire de mes idées et grilles de lectures matérialistes sur à peu près tout qui touche au monde individuel et social.

Manifeste cyborg
7.5
2.

Manifeste cyborg (1985)

et autres essais

A Cyborg Manifesto

Sortie : novembre 2007 (France). Essai

livre de Donna Haraway

ShadeCloak a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2020 - Vulgarisé en partie par GravOf Corp, puis renseignements sur Wikipédia et d'autres vidéos éparses. Critique à lire après les autres.

https://www.youtube.com/watch?v=zizGLp1VmYA

L’idée centrale est la continuation du féminisme matérialiste de seconde vague, couplé au queer transféministe de 3ème, le dépassement dialectique de toutes les contradictions qui forment pour elle la société occidentale (je critiquerait ce point pour parler ici de la civilisation dans son ensemble et pas juste de ses “vainqueurs”) tous les rapports dualistes qui forment les grands idéalismes et conservatismes de notre société: “soi/autre, culture/nature, civilisé/primitif, vrai/faux, juste/injuste, réalité/illusion, vérité/mensonge, total/partiel, Dieu/homme” pour citer Wikipédia.

C’est la synthèse dialectique de tout, que je touchais du doigt lorsque je commençais à me demander comment être matérialiste et alors ne pas être anarchiste et transhumaniste, pourquoi c’est si rare, pourquoi tant de rouges-bruns, pourquoi les terfs, pourquoi les transhumanistes libertariens et an-cap. Il a fallu que ma pensée se fasse par tâtonnement, après c’est moi qui me suis demandé pourquoi les transhumanistes anars, féministes, post-marxistes se référaient tant aux postmodernes, c’est le diable absolu pour nous non? Pourquoi soudainement je comprend? Pourquoi soudainement je me mets à aimer Deleuze? Despentes? Pourquoi j’ai jamais pu me résoudre à dire du mal de Pianitza? Pourquoi cette fascination morbide pour les fafs et les puceaux incels au delà du fait que je le serais devenu sans mon privilège petit-bourgeois de naissance? Pourquoi je me sentais de plus en plus étriqué en 2015 chez les zététiciens apolitiques, en 2018 chez les anars, les féministes et les queers dont je me rendais à peine compte que j’étais pas qu’un allié, mais déjà j’étais à la marge à peine entré? Et en 2020 chez les sceptiques anarcho-queers positivistes, que j’adore toujours, mais il manque un truc.

Si Nietzsche est le nœud névralgique de l’alt-right, sur comment rester de droite après le deuil de Dieu, alors Haraway est le nœud névralgique de l’alt-left, sur comment rester anarcho-utopiste après le deuil de la révolution: l’accélération, revendiquée par nous et les Proud Boys, incomprise mais pourtant pratiquée sans le savoir par les anars et fafs orthodoxes, et mème les soc-dems et les droitards de base, c’est l’aliénation néolibérale qui veut ça, les nouvelles modalités postmodernes du rapport de force.

En apprenant à être moi
8.1
3.

En apprenant à être moi (1990)

Learning to Be Me

Sortie : 1995 (France). Nouvelle, Science-fiction

livre de Greg Egan

ShadeCloak a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2019 - lu par Monsieur Phi

https://www.youtube.com/watch?v=d1znpwDI9IU
Questionnement philosophique sur le “soi”, le protagoniste ayant un cristal implanté en lui qui apprend à devenir lui, pour pouvoir stocker son être plus efficacement qu’un cerveau organique voué à la dégénérescence.

2019. Phase de sur-solidification d’un logiciel de pensée matérialiste type physicaliste global, basé sur une approche positiviste moderniste “classique”, avec ses échelles d’émergences déterministes, s’appliquant au minimum à nos échelles non-quantique de perception du réel. Il me restait plus ou moins que mes intuitions sur les effets de l’entropie à toute échelle à clarifier, je me sentais assez proche de “la fin de la philo” à défaut de l’histoire, en sachant bien que c’était une illusion et que je restais un petit cuck de l’effet Dunning-Kruger; mais mes intuitions étaient assez bonnes puisque je suis parti dans le “post” mi-2020.

La ou je ne me souviens même pas assez de “Des raisons d’être heureux”, une nouvelle plus longue basée sur un concept du même genre que celui du cristal, pour poser des questionnements analogues sur le bonheur, celle ci m’a bluffée à l’époque, et vu depuis mon regard de 2021 sur le souvenir que j’en ais, c’est un niveau de réflexion matérialiste qui mets les mains dans le camboui du post-réel, du post-moderne, de l’être et du post-être, la figure du cristal comme de l’alien qui grandit en soi et qui devient soi, ou non? Métaphore qui m’était inaccessible à l’époque, j’étais déjà tout heureux d’être challengé intellectuellement et de me poser de nouvelles questions qui m’étaient pas venues avant. Aujourd’hui cette métaphore de l’alien ou du cristal, je l’assimile autant au renouvellement des cellules qu’au queer et au transhumain (ce qui est la mème chose), et à la marginalité sous toutes ses formes, alors que la nouvelle n’a pas de versant social dans mon souvenir, c’est parce que toutélié (c’est Q qui l’a dit, ou Orwell chais plus).
Ma perception de la post-réalité n’est pas un retour à l’idéalisme, mais une partie d’échecs contre le démon de Laplace, essayer de cheater le niveau de matérialisme atteignable aujourd’hui, donc ses propres cognitions biologiques, plastiques et sénescentes, mais sans technologie qui pousse la réflexion jusqu'à la question de “qui suis-je?” pour l’instant, se satisfaisant de probabilités bayésiennes théorisées à vue de nez, grâce à mes lunettes, c’est un début...

Qu'est ce que l'écologie sociale ?
6.9
4.

Qu'est ce que l'écologie sociale ?

Sortie : 1 septembre 2012 (France). Essai

livre de Murray Bookchin

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2017 - Lu par Guillaume Deloison

El famoso bouquin qui vulgarise l’écologie sociale, no shit sherlock. Souvenirs limités du texte en tant que tel car 2017, mais ça à été mon début de compréhension autant de Bookchin que de son modèle comme étant devenu le modèle standard de l’anarchisme (et il est vrai que dire Bookchinisme par flemme c’est un peu contraire à l’anarchisme... mais hé, j’invoque le droit à la paresse en mode défense, kestuvafer Kaiba?)

De mes souvenirs, il y développe donc le communalisme/municipalisme libertaire en se centrant sur comment l’écologie ne peut se lier à la défense du capital, de l’état, et de la décroissance ou du néo-luddisme, défendant un modèle se voulant total de défense de l’environnement et l’humain qui le contient qui ne puisse passer que par l’abolition de la hiérarchie sociale, le démantèlement de l’état en réseau de communes, et l’automatisation.

Autonomie individuelle et force collective
5.

Autonomie individuelle et force collective

Les anarchistes et l’organisation de Proudhon à nos jours

Sortie : 1987 (France). Politique & économie, Culture & société

livre de Alexandre Skirda

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2017 - Lu par Guillaume Deloison

Une rétrospective historique du rapport anar à l’organisation, très utile à mon début de compréhension historique du mouvement, j’étais devenu anarchiste en 2016 par pur autisme, avec la simple réflexion que le matérialisme aboutissait à la création de différences entre X et Y, et qu’il fallait leur insuffler une essence immanente, fixe et éternelle pour les hiérarchiser, le matérialisme me semblait donc impossible à faire cohabiter avec toute hiérarchie. Du coup c’est bien joli d’être arrivé dans le milieu par la chatière de la porte de derrière du grenier, mais il me manquait une bonne dose de connaissances communes que je comblais avec wikipédia un peu... en ayant fini cette lecture, je me suis déjà senti carrément plus légitime et armé et armé intellectuellement.

On à donc les débuts individualistes, le terrorisme, la propagande par le fait, son échec, les débuts d’une certaine tentative de s’organiser encore très contestée, de plus en plus populaire pendant la répression, puis les années 30-40, les duels entre pro et anti plateforme, et leurs évolutions jusqu’à la mort définitive de l’individualisme et l’acceptation quasi unanime de s’organiser en commun jusqu’à l’anarchisme connu aujourd’hui.

Communisme et Anarchie
7.1
6.

Communisme et Anarchie

Sortie : 1903 (France). Essai, Politique & économie

livre de Pierre Kropotkine

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2019 - audiobook libre d'accès

C'est une critique très intéressante d'une conception pré-tankie de la commune, à l'époque ou communisme et anarchisme était un mème idéal post-étatique et ou la divergence était la question des moyens d'y arriver, avant de constater que tout communiste assez autoritaire finissait en étatisme socialement réac (donc ne finissait pas justement).

Il y dresse le portrait d'une commune entièrement collectivisée, y compris au niveau de la propriété d'usage, ce qui à pu exister plus ou moins dans la gestion de l'agriculture de Mao, avec des conséquences désastreuses, et que les tankies d'aujourd'hui passent bien leur temps à expliquer que ce que n'est pas ce qu'abolir la propriété signifie, bande de cucks libéraux-libertaires attachés à leurs petite maison de bourgeois individualistes! Il y oppose bien sur le modèle de commune libertaire, qui permettra plus tard dans le siècle de faire de Murray Bookchin la référence commune de l'anarchisme "moderne" au delà de ses deux papas russes.

Ma note vient du fait que si en 2020 l'opposition aux MLs et tankies sur ce point est obsolète, elle ne l'est pas dans notre propre camp ironiquement, je pense bien sur à la dérive néocon/néo-primitiviste du petit village décroissant qui paye ses 60h-semaine de plus-value à Dame Nature pour manger ses légumes bios, saupoudre un peu de new-age semi-sectaire par dessus et ça y est on habite à 12 et 8 gosses comme des cathos bourgeois royalistes; mais curieusement cette idée de la petite communauté choisie plait beaucoup aux milieux anarchos-transhumanistes et xénoféministes dont je me réclame, j'ai l'impression parfois d'entendre un discours d'abolition de la famille patriarcale qui ne vise pas à rendre toute les formes de créations de familles possibles mais à normatiser celle-ci (je débute dans le milieu, je peux me tromper, mais globalement ma seule critique à faire de ces milieux de cyborgs post-queers ça peut être quelques points mineurs de tendances néo-new-ages).

Ma vision de l'utopie anarchiste est celle de la coexistence de la famille à 1, 4 ou 40 personnes, et la coexistence du jardin-foret avec la ferme verticale, du paysan-cyborg plein d'automatisations et du queer qui travaille la terre de ses petites mains potelées, l'ennemi n'est pas un modèle, l'ennemi c'est la norme.

The Ones Who Walk Away from Omelas
8.6
7.

The Ones Who Walk Away from Omelas (1973)

Sortie : octobre 1973. Nouvelle, Version originale

livre de Ursula Le Guin

ShadeCloak a mis 10/10.

Annotation :

2019 - lu par Monsieur Phi

https://www.youtube.com/watch?v=aIp-aa8F9EI&pbjreload=101

Une toute petite nouvelle géniale assimilable à une expérience de pensée utilitariste sur une ville parfaite, Omelas, et des gens qui en partent. Je recommande vivement de l’écouter ou la lire avant d’en voir ma critique.

SPOILER

Mon avis sur le dilemme éthique: “y'a un problème”

Le plot twist étant donc que la perfection d’Omelas est permise par la torture et privation de droit permanente d’un enfant, contre l’utopie totale pour tout le monde, son sort est relativement connu, en arrière plan des consciences, sans plus, pas de complot ni rien, mais il n’y a pas d’explication causale rationnelle entre son exploitation et le niveau de vie d'Omelas.

Comme pour le tramway, la seule bonne réponse est pour moi de tricher: l’utilitarisme s'inscrit dans un logiciel matérialiste, déterministe, bayésien etc... (le rationalisme de Bentham et Mill en étant la version béta d’époque) on ne pense pas à partir du “et si” mais on détermine au plus près possible les probabilités d’apparition du “et si”. Pour le tramway, on peut faire abstraction de cette logique car on peut préciser un contexte matériel cohérent pour clouer le bec des chieurs dans mon genre, mais la y'a une coupure avec de la magie, donc 0% des humains ne pourront jamais être mis devant cette prise de décision.

Il est nécessaire de contextualiser car l’absolu relève du déontologisme, mais contextualiser sans couper la suspension consentie d'incrédulité par un phénomène irrationnel.

Alors, on se lève et on se casse? Bah non, les pays riches reposent sur l’exploitation et la néo-colonisation inhumaine de 4 à 5 milliards de personnes, que dans les 2-3 milliards de privilégiés que nous sommes, 99.9 sont exploités par le grand capital, une part majoritaire en souffre matériellement et existentiellement à un niveau intolérable, et l’intégralité est pris dans un un enchevêtrement de structures de dominations, même les pires ordures du haut des hiérarchies. Quoi qu’en pense le politiquement correct bobo mondialiste de la pensée unique SJW, non seulement je resterais à Omelas, mais ensemble on trouvera vite comment automatiser ce qui retient le gamin prisonnier!

L'étrangeté française
7.8
8.

L'étrangeté française

Sortie : septembre 2008 (France). Essai

livre de Philippe d' Iribarne

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2017, lecture de fac

Il parle de la différence entre le modèle française et d’autres, notemment Anglo-Saxon, sur les différentes questions de la liberté, l’égalité, le marché, la mondialisation, l’héritage de la révolution, l’universalisme, les contradictions qu’il voit avec en France un état d’esprit étonnement archaïque pour un pays aussi progressiste historiquement, avec l’idée que des lectures de la liberté dans un sens “noble” et réac survivent et se mêlent de façon confuses à des visions révolutionnaires.

C’est intéressant, ça donne des pistes sur pourquoi on galère autant quand on se compare au reste de l’Europe du nord sur plein de points alors qu’on est le pays de la révolution avec “The modèle social français” qui résiste à l’envahisseur néolibéral, par contre à un moment il défend une solution pitoyablement soc-dem de conciliation entre les deux approches, mais c’est pas le plus important.

Mon souvenir plus perso de ce bouquin c’est la capacité à faire les premières dichotomies propre/sale, ciel/terre, corps/esprit, riche/pauvre etc... la réalisation de ce qu’était l’éthos aristo-bourgeois, celui qui survit particulièrement en France, qui survit même jusqu’au “boys-club anarcho-cyberpunk” d’ailleurs (ça m’a aidé à en sortir), et l’épineuse question de l’élitisme-de-gauche face au populaire... et au teen, au féminin, à la banlieue, la subculture etc.... bref, le mépris de classe-de-genre-racisé-boomer-intersectionnel, puisqu’il s’agit la de l’ethos du dominant en général et pas que du bourge. Après curieusement Dany m’a bien plus aidé sur cette route qu’un prof bourgeois soc-dem, aussi pertinent que soit son bouquin^^

The Xenofeminist Manifesto
9.

The Xenofeminist Manifesto (2018)

A Politics for Alienation

Sortie : 2 octobre 2018.

livre de Laboria Cuboniks

Annotation :

2020 - seulement lu à proprement parler l'intro sur le site, avec les grandes idées.

https://laboriacuboniks.net/manifesto/xenofeminism-a-politics-for-alienation/

https://entremonde.net/IMG/pdf/entremonde-manifest_xenofeministelow.pdf

Je n’ais lu que le début mais ais enfin compris l’idée centrale de l’argumentaire de “reclaim the alien”, s’approprier l’aliénation plutôt que la combattre, être en symbiose, ainsi qu’une étymologie alternative métaphorique du transhumanisme comme transcendance de l“humanisme” libéral.
En gros c'est intéressant pour toutes les minorités, et mème les femmes, de faire l'expérience de pensée de s'identifier à l’ “autre” plus qu'a l' “un”, pour contrer une norme sociale de "l'humanisme", de "l'universalisme", qui à basé l'humain et l'universel sur l'homme blanc, riche, occidental, hétéro, cis, valide, neurotypique... si tu n'es pas ça, c'est intéressant de se voir comme étant la figure de "l'autre": la machine, le robot, l'alien, le fou, l'inhumain, le bizarre (=queer en anglais, ça vient de la)... et donc le "trans"-humain finalement :)

Mes critiques sur Gender Acceleration et Anti-Oedipe complètent ce point.

Mes bien chères soeurs
7.4
10.

Mes bien chères soeurs (2019)

Sortie : 7 mars 2019. Culture & société

livre de Chloé Delaume

ShadeCloak a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2020

Cadeau pour ma mère, lu en accéléré, deux bons tiers. C’est un bouquin sur l’époque et sa mise en contexte niveau féminisme, par rapport aux avancées #MeToo et aux changements de la quatrième vague au “pays de la gaudriole” pour la citer, visant ici le “c’est de l’humour” et la culture du viol. Après l’exposition du début, le livre part en mode ironie-déprime sur ce qui n’est pas encore fait, pour rebondir plus on avance sur du pur shōnen spirit sororitaire, un régal à lire.

J’ai tout de suite été conquis par le ton Despentesque, on pourrait même parler d’une vibe post-Solanas dans l’idée de lier une inclusivité bienveillante “post-pipou” à des tournures de phrases qui explosent plus de couilles qu’un Tarantino, elle “nous” nomme d’ailleurs post-affectueusement couillidés dans cette vibe Solanienne, ou plus globalement d’animalisation du groupe dominant pour le shōnen spirit post-Nietzschéen de la “force du faible” et retourner le stigmate (“nous” entre guillemets car “je ne suis pas un homme” comme dirait Monique, car un cuck, mais aussi un homme quand même, genre à moitié licorne, comme dans les steppes du Liban).
La comparaison avec Solanas va même plus loin, et on se sent carrément chez soi quand on a justement fait le deuil de ses couilles et que le bouquin commence par enfoncer le clou de la mort (aka la queerisation) inéluctable du masculin par la machine techno-capitaliste, faut croire que c’est pas juste une take de femboys unsafes techno-anarchistes post-alt-right et de philosophes du genre postmodernes; de Deleaume à Palaniuhk, les esprits qui osent regarder la postmodernité dans les yeux se rencontrent.

Bref, un plaisir à lire d’un point de vue de weirdo alt-queer allié de la sororité, alors que je ne suis mème pas le premier concerné contrairement à ma mère, qui j’espère aura une bonne rétrospective de l’apport des luttes millenial de ces dernières années dont elle à pu manquer le versant online... en gros c’est un millenial autiste traitre à son genre qui à vu l’opportunité de donner une rétrospective des avancées de sa génération à sa mère boomeuse post-petite-bourgeoise repentie assez woke, par l’intermédiaire d’une autrice late-gen-X qui casse des tables avec ses ovaires... based?

Gender Acceleration
11.

Gender Acceleration

A Blackpaper

livre de n1x

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2020 - Lu une partie seulement, vulgarisé par elle-mème (chaine youtube de Justin Murphy)

https://www.youtube.com/watch?v=25pX6JacK20&t=7245s

Allez, hop hop hop, plus vite que ça, l'occident va pas se castrer tout seul!

Ça se veut théoriquement être une critique de l’accélérationisme de genre (idée d’aboutir à une utopie anarchiste post-genre par la multiplication infinie des genres jusqu’à la dilution totale du genre, idée anarcho-transhumanisme et xénoféministe commune, aux influences plus ou moins liées par exemple à Donna Haraway, Ursula Le Guin etc...). Je n’ai pas trop compris, dans ce que j’en ai lu et écouté, en quoi ça le critiquait, je trouve que ça va dans son sens, et du coup je suis d’accord?
L’autrice est une femme trans “autisto-catgirl” market-anarchist, individualiste (probablement fan de Lain^^) je pense pouvoir dire nihiliste, et ce que j’ai décelé de “contre” le gender-accelerationism c’est le nihilisme vis à vis de l’après capitalisme: elle préfère contempler la mort du masculin par la machine et se vautrer dans l’hédonisme de l’aliénation ultra-libérale sans chercher à penser l’après à cause du refus nihiliste des métafictions comme le sens de l’histoire, et donc critique les positions an-com et xénoféministe, l’ayant été avant. Du coup j’ai pas la sensation qu’elle s’oppose à l’accélération mais juste refuse de la théoriser après un certain point de dépassement du capitalisme.

J’y mets 9 pour m’avoir fait découvrir la métaphore que Turing, très xénofem au passage, dans l’idée qu’il ne s'identifiait pas à l'humain mais à la machine, parce que qu'est ce qu'on fait de l'IA qui n'a pas un assez bon passing? On l'élimine, comme les gays à son époque, les trans encore aujourd’hui.

La Loi et l'autorité
8.2
12.

La Loi et l'autorité (1892)

Sortie : septembre 2008 (France). Essai, Philosophie

livre de Pierre Kropotkine

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2019 - audiobook libre d'accès

Note de feeling, je me souviens être toujours bien en accord et le trouver très pertinent, mais je l'ai plutôt oublié depuis.

Outsiders
7.9
13.

Outsiders (1963)

Études de sociologie de la déviance

Outsiders : Studies in the Sociology of Deviance

Sortie : 13 décembre 2012 (France). Culture & société, Essai

livre de Howard S. Becker

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2020 - Vulgarisé par La Carologie

https://www.youtube.com/watch?v=bk3_OajmKNI

Un classique des SHS encore d’une présence très importante, malgré avoir été écrit mi-XXème, lorsque les approches épistémologiques des SHS dominantes étaient encore assez loin des cultural studies si je ne m’abuse: c'est le courant qui à voulu dépasser l’approche marxo-marxiste Francfordienne qui ne voit que les structures de domination sans étudier la façon dont s’en sortent les p’tites gens qui sont embourbé.es dedans, courant qui s’est lui passionné pour les marges et les subcultures, tandis que l’épistémologie globale des SHS s’est tournée vers les modalités d’étude de l’individu ou du groupe à l’intérieur des structures et son autonomie vis à vis d’elles, plutôt qu’une approche juste descriptive de la structure qui structure (lol) l’individu en tant que victime.

Il y parle de la formation de l’identité marginale, les rapports entre les tentatives de rentrer dans une norme, échouer, s’en extraire, l’envier, la détester, se retrouver dans la marge, le revendiquer, embrasser la nouvelle identité de la marge, mais en faire la nouvelle norme: tous ces rapports matérialistes mouvants de la construction de l’individualité et du collectif par rapport à des structures normées, violentes et excluantes, analyse à peu près garantie de parler personnellement à n’importe qui à lu les critiques de mon top jusqu’ici.

Voir d’absolument tout le monde en fait, dans cette optique “panautistique” qui veut percer les insécurités refoulées du plus normie des normies (et même renverser les implications de l’analyse Boudieuso-Pinçon-Charlotienne des bourgeois.es qui génèrent et maintienne ces structures excluantes, les plus aliéné.es sont ils les aliénant.es?). Je divague un peu, mais il me viens la métaphore que le passage de la modernité à la postmodernité c’est de prendre la redpill Jregienne pour voir que seules les marges/les extrêmes ont un intérêt, les normies, les centristes, les bourgeois sont des coquilles vides... mais la post-redpill c’est en fait de réaliser que le normie est une illusion et que tout le monde est marginal, la post-post-redpill est alors de dire que chacun est sa propre marge, ce qui synthétise encore une fois le rapport dialectique entre individu et collectif, voguant sur les eaux salées des larmes de tankies.

L'Anti-Œdipe
7.6
14.

L'Anti-Œdipe (1972)

Capitalisme et Schizophrénie, tome 1

Sortie : 1972 (France). Essai, Philosophie

livre de Gilles Deleuze et Félix Guattari

ShadeCloak a mis 10/10.

Annotation :

2020, résumé détaillé en anglais par Plastic Pills

https://www.youtube.com/watch?v=2TE7HFBzf-w

Globalement, ce livre à participé à ma compréhension que la pensée postmoderne tant fustigée par les sceptiques ne peut se contenter de s’analyser comme une dérive néocon et néo-idéaliste, j’y ais globalement retiré la mème idée qu’en des dizaines d’heures de stream de Dany Caligula et à la lecture du tout début du manifeste xénoféministe: “reclaim the schizophrenia”, “reclaim the alienation”, “weaponize autism”, “return the stigma”, la force du faible, la révolution dans la marge, les fous, les exclus de l’universel des lumières.

En 72 c’est sacrément avant-gardiste, le pari de cheater le démon de Laplace me semble réussi, vu l’actualité de telles analyses, et le début de conversion plus intense des anarcho-queers “classiques” vers ces lores la.
Les délires de “panautisme” qu’on aime avoir à l’intérieur de la communauté viennent vraiment de cette force la, alors qu’on sait très bien que l’autisme est une condition génétique et que tout le monde ne l’est pas, non l’idée que tout le monde est un peu autiste, ou schizo, ou alien, c’est celle qu’on est toustes un peu paumés dans la postmodernité, aliénés par le capital, le genre, la galère matérielle et existentielle, la performance normative qu’elle qu’elle soit, on est toustes des petits héros et des petites putes ou des petits cucks du quotidien, pipouisme radical, les petits-bourgeois sont déclassés, les fafs ont accès à du capital culturel, ils sont récupérables, ils se désendoctrinent et arrivent chez nous, et l’ordre néolibéral va tomber dans les années à venir, mais on sera toujours aliéné, juste un peu moins; on va continuer à errer et se défendre, à revendiquer et à kiffer la vie.

Comment la non-violence protège l’État
7.7
15.

Comment la non-violence protège l’État (2005)

Essai sur l'inefficacité des mouvements sociaux

How Nonviolence Protects the State

Sortie : 2018 (France). Essai, Culture & société, Politique & économie

livre de Peter Gelderloos

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2020 - Vulgarisé par La Carologie et Demos Kratos

https://www.youtube.com/watch?v=rsQq8IM6SH8

https://www.youtube.com/watch?v=x4x7kfc7VX4

Un classique moderne des anars, n’est pas un pamphlet contre la désobéissance civile mais pour la pluralité des approches et leur complémentarité, puis le classique “ce n’est pas nous qui choisissons les modalités de la lutte”..

Il y réexplique bien comment l’état s’accapare la violence légitime, explique quelle est la violence infligée sur les personnes et groupes marginalisé.es, et critique/débunke la réécriture bourgeoise de l’histoire des droits qui n’est jamais par la non-violence: les classique: les droits civique et Gandhi, puis globalement comment chaque lutte à acquis ses droits petit à petit par l’intermédiaire d’action violentes conjointes à des actions non-violentes, quel peut-être leur rôle respectif (par exemple de protection des non-violent.es dans le cas des violent.es), et en quoi il est très rare d’obtenir quelque chose par des tactiques exclusivement non-violente (sauf approches institutionnelles), comment ces actions la font réellement peur au pouvoir, et sont parfois le seul moyen de riposte face à la répression, ce qui est souvent le cas dans le cas des luttes liées directement à diminuer la violence du capitalisme de façon brute, ou lorsque les luttes sont celles de personnes qui cumulent différentes minorisations, précarisations, manque de droits, représentation, soutien et visibilité etc...

Ma note personnelle est qu’il peut être difficile lorsque l’on est soi même idéologiquement contre la violence, ou alors inadaptés aux modes d’actions violents, de reconnaître l’utilité et la pertinence de la violence. Il faut sortir d’une lecture autocentrée et penser en terme que celleux qui se tournent vers la violence ne le font pas en sacrifice mais pour un besoin existentiel ou une stratégie rodée, il ne faut pas soit culpabiliser de ne pas en faire autant, soit s’y opposer moralement, mais se réjouir qu’iels soient là; il suffit de toute façon d’un pourcentage extrêmement faible de violent.es dans un mouvement pour qu’il ait de l’effet.

Un féminisme décolonial
7.6
16.

Un féminisme décolonial (2019)

Sortie : 15 février 2019. Essai

livre de Françoise Vergès

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2020 - Résumé détaillé par La Carologie

https://www.youtube.com/watch?v=5taQwQo71U8

Très lourd la aussi, elle y parle de féminisme décolonial, de comment d’abord nous sommes le fruit du rapport de force colonial qui à permis la richesse des pays occidentaux sur des siècles de pillages jusqu’à aujourd’hui, ce qui à créé un féminisme “civilisationnel” hostile aux intérêts des femmes racisées (le mot civilisationnel me gène bien sur, pas l’idée matérialiste qu’il y a derrière: le féminisme bourgeois blanc. En me renseignant sur wikipédia j’ai vu que Vergès était considérée comme une différentialiste, ce qui n’existe plus, mais j’imagine qu’elle l’a été avant l’hégémonie matérialiste, et qu’elle peut le revendiquer de façon plus fine que de l'essentialisme, comme un retournement du stigmate qui rappellerait les écoféministes païennes? Perso, je n’y ais vu que du matérialisme de A à Z.)

Elle y défend très clairement une intersectionnalité complète basée sur le lien intrinsèque entre capitalisme et racisme/colonialisme/impérialisme, et défend l’idée que le white-man-burden va de pair avec l’appropriation culturelle dans la création de la civilisation occidentale et son ethos traditionnel qui survit jusqu’à la modernité et au delà. Elle enchaine sur le white-woman-burden islamophobe du féminisme universaliste laïque qui devait encore être considéré comme de gauche et légitimement féministe de la seconde vague aux années 2000, avant d’entrer officiellement dans le camp néocon voir maintenant dans de la confusion d’extrème-droite liée à la récupération de la laïcité, un féminisme laïcard que ma génération n’a pas connu mais qui à du faire les mèmes dégâts à l’époque que les Terfs aujourd’hui. En 1970 voir pendant les 30 glorieuses, le salariat s’ouvre aux femmes, l’ascension réservée aux bourgeoises blanches donc, ce qui renforce le racisme structurel du capitalisme (et explique aussi probablement la mort du féminisme universaliste qui à eut ce qu’il voulait, elle explique qu’il a atteint les institutions néolibérales dans les années 2000, divisant les femmes qui peuvent concilier taf de classe moyenne + gosse + travail domestique avec les proloes maintenues dans la précarité).

The Embodied Mind : Cognitive Science and Human Experience (Revised Edition)
17.

The Embodied Mind : Cognitive Science and Human Experience (Revised Edition) (2016)

Sortie : 2016. Sciences

livre de Eleanor Rosch, Evan Thompson et Francisco J. Varela

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2018 - Lu pour la fac

Je l'ai choisi car j'avais besoin d'un livre qui vulgarise l’historicité des sciences cognitives, Voila mes souvenirs (merci la review^^):
- La discipline est passée par 3 modèles épistémologiques qui sont le cognitivisme, l'émergence, et l'énaction; que Varela comme tenant du dernier présente comme graduellement plus proche du réel, ce avec quoi je suis en accord.

Vulgarisé en mes termes:

- Le cognitivisme est la base rationaliste qui étudie la cognition en isolant chacun de ses composants discrets. Le monde "externe" est, la cognition "interne" l'analyse morceau par morceau.
- L'émergence en est le dépassement matérialiste et positiviste basé sur l'émergence réductionniste et la théorie des systèmes (un tout possède une émergence propre et indivisible, non-réductible à la somme de ses parties): Le monde "externe" est, la cognition "interne" l'analyse.
- L'énaction est le dépassement constructiviste de l'étape positiviste du matérialisme. Le monde "externe" est, il génère par interrelation permanente la cognition "interne" qui l'analyse selon ses propres représentations situées.

Framework qui me semble le plus en adéquation avec les épistémologies des SHS, genre les cultural studies, ainsi que le niveau philosophique de compréhension du réel qui me semble le plus pertinent et évolué: Marxo-Spinozisme, mouvement entropique permanent de la matière, ouroboros des détermination des conditions matérielles qui nous déterminent, intérrelations, intersections, fractales et arborescences réductionnistes infinies etc...
Au niveau méta, constater que l'histoire d'une discipline scientifique qui étudie quelque chose de très personnel/évolutionnaire est elle aussi passée par la pattern d'évolution: rationalisme-libéral-mascu-colonial > matérialisme-marxo-positiviste-orthodoxe-moderniste-en-noir-et-blanc > matérialisme-constructiviste-marxo-spinoziste-transcendent-dialectique-postmoderne; à cause de la situation spatio-temporelle des cognitions des chercheurs de la discipline, pour un autiste bac+15 en pattern-seeking, c'est un putain d'orgasme! Vive l'interdisciplinarité SHS/sciences cognitives/algorythmiques/IA etc..., en espérant que ce niveau de compréhension des choses arrive autant à infuser chez les gauchistes qui ont peur du biologiques à cause de la main-mise des droitards ou libertariens-biotechs-stems sur ces épistémologies la; que sur les chercheureuses qui ignorent se faire gaslight par le status quo de l'objectivité.

Le Principe anarchiste
6.8
18.

Le Principe anarchiste (1913)

Sortie : 15 novembre 2011 (France). Essai, Philosophie

livre de Pierre Kropotkine

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2019 - audiobook libre d'accès

Ici on parle plus de l'anarchisme comme principe philosophique en soi, non réduit à ses négations, pas juste "une société sans" mais une société avec, un principe fondateur basé sur la science, la philo, l'histoire , la technique etc...

La aussi à relire un jour pour me souvenir des détails, dont j'imagine qu'ils consistent à présenter l'aspect philosophique, le mouvement, et l'application réelle, ce qu'elle apporterait de "plus".

L'Idéologie raciste
8.2
19.

L'Idéologie raciste (1972)

Sortie : 1972 (France). Essai, Histoire

livre de Colette Guillaumin

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2019 - Vulgarisé par Politikon

Surement très bien mais je m'en souviens pas... à réécouter.

Je pense qu'elle y parlait notemment du processus de racisation par les dominants, peut-être du coup du renversement du stigmate par les dominé.es? Et donc débunkait les argumentaire confus habituels.

Le Regret d'être mère
7.9
20.

Le Regret d'être mère

Regretting Motherhood

Sortie : 13 juin 2017 (France). Essai

livre de Orna Donath

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2020 - Vulgarisé par La Carologie

https://www.youtube.com/watch?v=60fsFqYIRdQ

Pas grand chose à dire, c'est un recueil de témoignages sur différentes causes du regret d'être mère, c'est pas hyper joyeux forcément... bien sur la note est donné non seulement au livre mais à son intention militante, c'est à dire la critique de l'injonction à la maternité et du lien femme-mère, pilier de tous les piliers de l'organisation patriarcale de toutes les sociétés, puisqu'il est celui qui permet la naissance de la cité.

Hommes Grands Femmes Petites : une Evolution Coûteuse. Les régimes de genre comme force sélective de l'adaptation biologique.
21.

Hommes Grands Femmes Petites : une Evolution Coûteuse. Les régimes de genre comme force sélective de l'adaptation biologique.

Sortie : novembre 2008 (France).

livre de Priscille Touraille

Annotation :

2020 - Résumé détaillé par Game Of Hearth

https://www.youtube.com/watch?v=HZfSPBF4Bs4

Critique:

L'idée centrale est l'hypothèse (pour l'instant iconoclaste mais appuyée, sans prétention à passer au stade de théorie) que l'origine du dimorphisme sexuel soit une compétence de l'accaparement de la nourriture par les mâles pour la compétition sexuelle de l'accès aux femelles, qui ait déterminé la taille moyenne des sexes.

Le débat autour me semble complètement lunaire sur le plan politique qui le sous-tend, car on à ici une hypothèse qui semble à première vue flatter les présupposés évopsy-droitard-rationalistes contre les nouvelles découvertes archéologiques sur le genre qui débunkent les conceptions patriarcales de la vie précivilisationnelle qui aurait plus généralement été proto-queer, proto-anarchiste, proto-communiste etc... en réponses aux conditions matérielles qui précèdent le niveau suffisant de domination de la culture sur la nature pour bâtir une cité avec sa hiérarchie sociale et son unité de base qui est la famille patriarcale monogame. Hors il semble que cette hypothèse soit célébrée dans les milieux féministes, décoloniaux et anarchistes et fustigée par les mascus rationalistes et le spectre libertarien qui gravite autour de tout ça.

Moi mème je suis assez perdu à la fois dans l'hypothèse, dans ce qu'elle implique et dans sa réception. Ma modeste tentative de rationaliser tout ça dans une historicité matérialiste cohérente de la préhistoire qui n'en revient pas aux mythes débunkés du chasseur et de la cueilleuse, c'est de bien se rappeler que le principe de la civilisation c'est la dominance de la culture dans le ratio nature/culture. S'il y a une période de l'histoire dans laquelle les puceaux ont bien raison de se préoccuper de la forme de leur crane et des muscles dans leurs membres, c'est bien la préhistoire, le patriarcat comme mythe construit qui unit la cité n'étant que la naturalisation de la violence réelle du darwinisme qui conditionnait la vie de la tribu avant. Maintenant le ralliement de ces hypothèses à celle de la tribu proto-queers aux rôles fluides peut se faire en invoquant la multiplicité des conditions matérielles locales, des groupes, des organisations sociales; ce "queer" s'exprimant en second lieu, dans les limites permises par la la sélection naturelle et son "hasard", son coté coopératif, la non-optimalité qu'elle laisse passer.

La Morale anarchiste
7.4
22.

La Morale anarchiste (1889)

Sortie : avril 2006 (France). Essai, Politique & économie, Philosophie

livre de Pierre Kropotkine

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2019 - lu par Kriss (dans sa période post-confuse d'anarcho-UPRiste, le moment ou "on" le pensait possiblement récupérable, mais il était pas encore à son dernier stade! Enfin bref, tout ça pour dire que je suis Kriss par nostalgie et curiosité sociologique, mais ne cautionne pas du tout le naufrage, no cancel please. Puis au moins avec ses lectures il à vraiment été utile à développer ma pensée mème après être tombé la ou il est...)

https://www.youtube.com/watch?v=LmobE0z2Pi8

Le problème de ce bouquin c'est celui sur lequel on est un peu plus en mode "meh, non mais oui, fin voila j'veux dire"... c'est naturalisant quoi... mais matérialiste as fuck aussi faut pas déconner c'est Kropotkin, y'a la dualité, ça se veut science-based et tout, y'a le dualisme égo/altruisme... mais voila la morale c'est casse gueule, et en 1889 sans le recul moderne, quand l'utilitarisme est encore seulement représentatif d'une lecture libérale et individualiste et pas encore upgradable en éthique matérialiste de la dualité égo/altruisme, je lui concède largement une bonne pertinence et le biais naturalisant.

De la Liberté
7.6
23.

De la Liberté (1859)

On Liberty

Sortie : 1859 (Royaume-Uni). Essai, Philosophie

livre de John Stuart Mill

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2020 - Vulgarisé par Politikon

https://www.youtube.com/watch?v=5Riu6WqSIws

Sens critique à t-il un badge libéral-libertaire? Faut croire que non, je fais pas mal d'efforts pour l'avoir!

Commentaire de 2019: “Avec la description de ce livre, j'ai davantage l’impression que Mill avait une pensée "pré-libertaire" avec une prise en compte des structures, systèmes, et rapports de domination (prise en compte sûrement naïve et abstraite vu l'époque et la naissance des sciences sociales, du matérialisme, du positivisme ect... mais qui reste en avance sur son temps et peut aussi faire faire un parallèle avec l'utopisme libertaire, ici un utopisme des premiers libéraux qui ont pensé que ça pouvait bien se passer).“

J'ai vraiment ressenti dans Mill une ambiance de David Goodenough naïf et bienveillant, j'ose le terme de proto-libertaire au sens le plus vague possible, mais tout de même méritant le qualificatif, je suis trop sympa? Il a essayé de théoriser au mieux ce qu'il comprenait à son époque, avec une volonté réelle que la liberté dont il parle soit l'autodétermination des individus et des peuples, et la ou avec notre recul on voit que ça a complètement merdé, et que l'atrocité capitaliste brute s'est immiscée, ce sont les petits recoins ou il a dit "bah si on laisse faire comme ça, ça devrait aller non?" Alors non, mais il pouvait pas savoir. J'ai aussi appris que sa femme lui avait fait comprendre pas mal de points féministes.

Je m'attendais à du social-libéralisme d'époque en gros, qui était déjà de gauche à ce moment la il me semble (à moitié sur, dépassement de l’essentialisme à la Locke?), en fait je vois plutot un sauce-dem Hamoniste moyen, qui fait pitié aujourd'hui mais qui va dans le bon sens et qu'est bien mignon, alors avec 180 ans de connaissance philosophico-scientifico-technico-sociale en moins que nous, ben il m'est très sympathique le John!

L'Homme formaté
7.6
24.

L'Homme formaté (2015)

Anti-manuel de manipulation mentale

Sortie : 28 mai 2015. Culture & société

livre

ShadeCloak a mis 9/10.

Annotation :

2015 - Viciss (Hacking Social)

Les premiers articles du blog d'HS, complémentaires sur les thèmes au petit traité de manipulation si mes souvenirs sont bons, on y parle escalade de pieds dans le nez de la porte mais aussi déja du management néolibéral autoritaire et comment tenter de le hacker, très utile pour les larbin.es en tout genre^^

Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens
7.4
25.

Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens (1987)

Sortie : 2002 (France).

livre de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2016

La on est plus en détail dans l'engagement abscons du nez gelé au pied de la porte.

Des raisons d'être heureux
8
26.

Des raisons d'être heureux (1997)

Reasons to Be Cheerful

Sortie : 1999 (France). Science-fiction

livre de Greg Egan

ShadeCloak a mis 7/10.

Annotation :

2019 - lu par Monsieur Phi

https://www.youtube.com/watch?v=D2NMITS1YO4

Une nouvelle basée sur un concept du même genre que celui du cristal, pour poser des questionnements analogues sur le bonheur, ça parle d’un gars qui ne ressent pas d’émotions ou je joie suite à une anomalie biologique, je crois, qui va survivre comme il peut et tenter de se soigner malgré que le corps médical cherche mais ne sache pas quoi faire jusqu'à un certain moment.

Voir la Critique d’ “En apprenant à être moi” pour le contexte, les nouvelles d’Egan se lisent conjointement à des réflexions sur la perception du réel, la philosophie, dans mon cas le “niveau de matérialisme", eh ben ici le niveau de la nouvelle était en dessous du mien, mis à part suivre une histoire sympa, les réflexions que ça pose, bien qu’intéressantes, ont une réponse et ne me posaient pas de colle philosophique ou ne m’évoluaient pas plus de questions.

Développement (im)personnel
6.3
27.

Développement (im)personnel (2019)

Le succès d'une imposture

Sortie : 18 septembre 2019. Essai

livre de Julia de Funès

ShadeCloak a mis 8/10.

Annotation :

2020 - Vulgarisé par La Carologie

https://www.youtube.com/watch?v=ylcaswR5-Dc&t=11s

Un livre gauchiste classique contre le développement personnel qui à la très rare particularité de ne pas venir d'un marxo-syndicaliste blanc qui vante avec nostalgie les louages de la classe ouvrière. Très pratique du coup pour un public de jeunes femmes sauce-dems en formation politique, mais je m'en inquiètes plus tellement, les conditions matérielles sont ce qu'elles sont pour que la plupart qui étaient la dedans il y a quelques années aient compris l'arnaque, y compris les sorcières et les queers païen.nes. Et justement de l'autre coté c'est pas non plus un pamphlet nul rouge-brunisant contre le care, la négation de l'émancipation individuelle, la santé mentale et l'hédonisme, le burn-out militant est plus actuel que jamais avec l'intersectionnalité.

En gros c'est sympa, ça tape juste, rien de nouveau sous le soleil si on s'est pas fait matrixer par les lores sauce-dems et/ou new-ages, après je doute que ça atteigne le lore d’entrepreneurs ou du jean-peterson NoFap de base.

Trouble dans le genre
7.2
28.

Trouble dans le genre (1990)

Le féminisme et la subversion de l'identité

Gender Trouble : Feminism and the Subversion of Identity

Sortie : octobre 2006 (France). Essai, Culture & société

livre de Judith Butler

ShadeCloak a mis 7/10.

Annotation :

2019 - Vulgarisé par Politikon

https://www.youtube.com/watch?v=8HvZqrpcUyc

https://www.youtube.com/watch?v=YODTM2-zN6A

Sera bientôt lu, surtout que Game Of Hearth en a fait une version audio. Je ferais une critique sur le contenu à ce moment-là, dans ma liste lecture 2021 sûrement.

Ma take de 2019 sur ce résumé de Politikon, quand toute forme de postmodernisme était pour moi confus, c’était “oui en gros elle à redis ce que dise les marxo-structuralistes bourdieusiens en le retournant à l’envers quoi, on me la fait pas.” En vrai c’est plus compliqué que ça parce que d’un côté ben c’est elle avec ce bouquin qui a créée la première pierre de l’analyse queer qu’on nomma “queer”, on peut pas lui reprocher d’avoir redit les choses avec ses tournures psychanalystes parce qu’elle est la première à les avoir dites comme ça.

D’un autre côté elle est effectivement Lacanienne, Deleuze ou Foucault encore ça passerait mais Lacan quoi..., et si justement Bourdieu n’est peut-être pas vraiment un contre-exemple de ce qui à déja était dit ici, ben Wittig alors, la pensée straight, le queer correspond au monisme de la dichotomie cuck/pute aka sous-homme/sur-femme. La pensée matérialiste de seconde vague touchait le queer du bout du doigt, puis le queer matérialiste revendiqué à eu lieu plus tard pour dépasser Butler, alors la question c’est de si on avait besoin que ce soit ce bouquin et cette autrice qui devienne la référence “1.0” des débuts du mouvement queer.

Est ce que ça correspond à quelque chose de fondamental dans l’histoire, une étape nécessaire pour rebondir, ou est ce qu’on aurait pu sauter cette étape et en être là ou on en est aujourd’hui? Est ce qu’utilitaristement ça fait plus de mal en backlash ou de bien aux concerné.es et au mouvement social, et est ce que le backlash aurait été amoindri sans la perception essentialiste du vilain homme-cis-blanc-het qu’une lecture matérialiste aurait comblée? Elle pouvait pas non plus prévoir la démonisation dont elle ferait preuve et le masculinisme alt-rightisant des années 2013 - 2017, à sa décharge. Petit à petit, mème si elle est Lacanienne et que ça me les brise... forcément plus je comprend l’approche postmoderne et plus je suis conciliant avec tout ça, et j’admets son importance capitale dans l’historicité féministe voir Historique avec un grand H.

Deux siècles de rhétorique réactionnaire
7.7
29.

Deux siècles de rhétorique réactionnaire (1991)

The Rhetoric of Reaction: Perversity, Futility, Jeopardy

Sortie : avril 1991 (France). Essai

livre de A.O. Hirschman

ShadeCloak a mis 7/10.

Annotation :

2020 - Résumé détaillé par Politikon

https://www.youtube.com/watch?v=S7fLWa6nkiA

J'en ais pas gardé un souvenir monstre, en gros il analyse les fondements de la rhétorique réactionnaire des deux derniers siècles, c'est surement ouf à découvrir quand on croit que les takes droitardes actuelles sont justement actuelles, mais bon ça fait des années que j'avais appris à voir le côté immémoriel de l'essentialisme et ses grandes peur eschatologiques du Grand Déclin, de la Grande Castration, du Grand Remplacement, la logique ethnocentrée tout simplement, merci Hacking Social une nouvelle fois.

Alors la ben dans son analyse, il sort d'autres motifs, que je trouvais assez peu convaincants, pas parce que je suis moi même un réac qui veut pas changer les idées que j'ai déjà, mais au contraire, parce qu'il a décrit des trucs certes toxiques mais que je vois pas mal aussi à gauche aujourd'hui, et comme ça m'a pas marqué je saurais plus dire lesquelles... et sa solution à lui pour regagner le débat d'idée ce serait une sorte de renversement des grands points qu'il décrit, en utilisant les mêmes méthodes avec des vrais faits derrière, en leur donnant matière... bon, oui c'est sympa et dans l'absolu c'est ce que je défend et applique.

Le problèmes c'est que je crois que ça souffre à la base d’une lecture molle de la démocratie libérale, le débat d’idée qui renverserait la balance, le fameux “si les gens voient qu’on a raison ils vont venir”; toute cette galaxie d’idée sauce-dem rationaliste à une certaine sauce zététicienne qui ne vois pas les rapports de domination, les conditions matérielles, les luttes et les intérêts qui forment le discours et le contre-discours, c'est pour ça que j'ai pas trouvé grand chose à renverser...

Manifeste du parti communiste
7.2
30.

Manifeste du parti communiste (1848)

Manifest der Kommunistischen Partei

Sortie : 1848 (Royaume-Uni). Essai, Politique & économie, Philosophie

livre de Karl Marx et Friedrich Engels

ShadeCloak a mis 7/10.

Annotation :

2019 - audiobook libre d'accès

Bah rien à dire dessus, on en retiens la première phrase sinon ça à mal vieilli dans le texte de mes maigres souvenirs, mais c'est l'image, la "legacy", le symbole qui en fait ce que c'est.

ShadeCloak

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