Livres lus en 5 x 13 x 31 (2015)

Je note les livres un peu au pif vu que c'est con comme principe, c'est juste pour m'y retrouver...

Liste de

74 livres

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a plus de 8 ans

Les Gommes
7

Les Gommes (1953)

Sortie : 1953 (France). Roman

livre de Alain Robbe-Grillet

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

Fascinante plongée dans une ville labyrinthique où la résolution de l'enquête semble connue dès le départ, et où pourtant on ne cesse de se perdre entre les noms de rues qui se répètent, les conversations passées qui reviennent sans cesse et le narrateur qui cherche ses gommes.

Un chouette polar.

J'irai cracher sur vos tombes
7.5

J'irai cracher sur vos tombes (1946)

Sortie : 1946 (France). Roman, Policier

livre de Boris Vian

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Beaucoup d'énergie, de haine, de sexe. C'est bien, mais il manque quelque chose quand même, en l'état je prends juste ça comme un livre bien fun et décomplexé, avec moult scènes pédophiles, qu'autre chose.

Les Fausses Confidences
6.9

Les Fausses Confidences (1737)

Sortie : 16 mars 1737 (France). Théâtre

livre de Marivaux

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Magnifique! Un complot que j'ai adoré suivre, et qui s'est révélé encore mieux lors d'une deuxième lecture. J'adore cette ambiance légère que Marivaux arrive à distiller dans ses pièces, entre sérieux et comédie légère.
Je regrette de n'avoir pas lu de tirade vraiment marquante par contre.

J'en lirai d'autres de lui.

On ne badine pas avec l'amour
7.1

On ne badine pas avec l'amour (1834)

Sortie : 1834 (France). Théâtre

livre de Alfred de Musset

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Pas grand chose à dire, sinon que c'est absolument génial. Tout est en finesse, les dialogues sont savoureux, il y a une petite atmosphère campagnarde proche des pièces de Marivaux très agréable.
Et ces tirades finales sont vraiment sublimes.

Du contrat social
7

Du contrat social (1762)

Sortie : 1762 (France). Essai, Philosophie

livre de Jean-Jacques Rousseau

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Ouvrage majeur de philosophie politique, c'est surtout les 2 derniers livres qui m'ont parlé, les premiers étant un peu plus abstrait, mais essentiels. Enfin, j'en ai quand même retiré beaucoup, et je sais que c'est un traité que je relirais un jour ou l'autre.
L'écriture de Rousseau est facile, agréable, et son rêve utopique de contrat social illumine complètement sa pensée, fascinante, bien qu'un peu trop idéaliste.

Nietzsche
7.5

Nietzsche (1925)

Sortie : avril 1993 (France). Biographie

livre de Stefan Zweig

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

Zweig arrive avec son écriture a recréer Nietzsche, son énergie permanente, sa puissance... Après avoir lu ce petit roman, on a l'impression de comprendre un peu, sinon la pensée de Nietzsche, mais comment elle a été élaborée.
Fascinant, bien qu'un peu répétitif. J'ai préféré Magellan par exemple (mais le fait d'avoir lu celui-ci en français y est peut être pour quelque chose).

Voyage au bout de la nuit
8

Voyage au bout de la nuit (1932)

Sortie : 15 octobre 1932 (France). Roman

livre de Louis-Ferdinand Céline

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Ça se passe de commentaires.
Un peu déçu du début quand même, probablement parce que je n'ai pas eu le choc de la découverte.
La deuxième partie du roman, de retour en France, est exceptionnelle par contre.

La Société du Spectacle
7.3

La Société du Spectacle (1967)

Sortie : 1967 (France). Aphorismes & pensées, Essai, Politique & économie

livre de Guy Debord

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

Très riche en concepts, même si assez dur à comprendre. Mais une relecture rapide rend les assertions très compréhensibles, surtout quand on a compris vraiment ce que Debord entend par Spectacle.

Après ses passages sur la révolution et l'histoire ne m'intéressent pas plus que ça, mais peut être qu'eux aussi méritent une relecture.

Justine ou Les Malheurs de la vertu
6.7

Justine ou Les Malheurs de la vertu (1791)

Sortie : 1791 (France). Roman

livre de Marquis de Sade

W_Wenders a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

C'est pas aussi bien que la Philosophie dans le boudoir parce que c'est pas des dialogues théâtraux et que l'on ne parle plus de vit, de con etc...
Mais c'est bien quand même, cf mon avis développé.

Britannicus
7.3

Britannicus (1669)

Sortie : 1669 (France). Théâtre

livre de Jean Racine

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

Sympa, mais je sais pas, il manque un personnage principal pour porter la tragédie peut être.
Faudrait que je le relise de toute façon, je l'ai pas lue dans les meilleures conditions au monde non plus.

Aurore
8

Aurore (1881)

(traduction Henri Albert)

Morgenröte – Gedanken über die moralischen Vorurteile

Sortie : 1881. Essai, Philosophie

livre de Friedrich Nietzsche

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Fascinant, bourré d'idées intéressantes, vif... J'ai adoré la première partie, la déconstruction de la morale chrétienne, et ce que ça implique: je pense notamment au rejet de l'érémitisme.
Et puis le livre 5, où Nietzsche s'amuse à faire des aphorismes (les pensées étant quand même assez longues dans l'ensemble) est magnifique, surtout cette fin qui laisse rêveur: "D'autres oiseaux voleront plus haut"...

Bref, un grand livre sur la morale. A relire des fragments et à méditer, au milieu de la nature, pour voir, pendant un instant, l'action de la morale sur notre monde...

Le Tumulte des flots
7.3

Le Tumulte des flots (1954)

Shiosai

Sortie : 1969 (France). Roman

livre de Yukio Mishima

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Histoire d'amour très belle par sa naïveté, ce portrait d'île bucolique et rurale, où les gens sont sans connaissance de l'amour est captivant, même dur à imaginer. Difficile de ne pas rêver un peu à ce paradis perdu, où, l'homme ignorant tout du sexe découvrait tout naïvement en même temps que sa partenaire, s'embrasse par hasard, sans comprendre ce qui lui arrive...

Un endroit où, quand les femmes ont froid, elles se réchauffent seins nus près du feu de bois, sans barrière d'une morale pudibonde.
Et pourtant, dans un tel endroit, le drame social subsiste, comme si la condition de l'homme était de perdre son temps en futilités, à dissimuler sa vraie nature derrière un masque social.

Beau et passionné.

Médée
7.5

Médée

(traduction Charles Guittard)

Medea

Théâtre

livre de Sénèque

W_Wenders a mis 6/10.

Annotation :

Mouais, ça va pas trop me marquer je pense, Médée qui invoque 46 000 dieux à la seconde, le chœur qui répète la même chose... Et tout cela au détriment d'une psychologie expédiée en quelques dialogues.
Ça manque d'intensité, même si, le côté monstre sanguinaire infanticide est très bien rendu.

Heureusement que c'est très court.

Le Livre des ruses
7.4

Le Livre des ruses

La stratégie politique des arabes

Sortie : 2002 (France). Essai

livre de Anonyme Arabe du XIVème siècle

W_Wenders a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est fascinant de voir comment à travers cette série d'anecdote, on revit l'histoire du Moyen Orient, de ses califes rusés, des juges malins et justes, du Prophète qui est un petit rigolo...
Et puis cotoyer ce peuple rusé sur 400 pages, effectivement, c'est probablement le meilleur moyen d'apprendre, par l'exemple uniquement, l'art de la ruse. Car la grande force du livre est de ne se baser que sur des exemples de ruse, tirées de l'histoire, du Coran ou des traditions de cette merveilleuse civilisation qui n'a jamais eu peur des salamalecs excessifs.

La Mort d'Ivan Ilitch
7.7

La Mort d'Ivan Ilitch (1886)

(traduction Jacques Imbert)

Смерть Ивана Ильича (Smert' Ivana Ilyicha)

Sortie : 1886 (Russie). Nouvelle

livre de Léon Tolstoï

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Merveilleuse nouvelle, au style percutant, incisif, qui, en évitant l'écueil de l'avalanche de noms russes, m'a fait accéder à l'état de terreur dans lequel se trouve Ivan, l'homme comme il faut en train de mourir.
J'adore le recul des personnages, leur fausseté apparente que Tolstoï appuie, pour nous faire paniquer encore d'avantage.
Car qui a envie de vivre avec Ivan?
Et puis, est-ce que je ne rate pas ma vie, moi aussi? Lire Zola n'a pas rendu Ivan heureux.

La Chute
7.6

La Chute (1956)

Sortie : 1956 (France). Roman

livre de Albert Camus

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

C'est génial, cette succession de jugements, qui alterne tout le temps. Le narrateur se raconte, dans sa misère, je le juge. Son portrait, c'est aussi le mien, il en est fier, il me juge. Parce qu'évidemment, sa vie, c'est la mienne. Une hésitation constante, une peur, un abandon à la volupté pour ne rien faire d'autre. Même si j'aimerai être libre, j'en suis incapable, comme lui.
Et moi, je le juge parce qu'il est fier de me juger.

Alors que personne ne veut être juger. Et pourtant, nous sommes avocats. Et pourtant, nous sommes esclaves, ou au moins désirons l'être. Qui sommes nous pour juger d'autres esclaves?

Poétique, dense, fou. Magnifique virée dans un Amsterdam à la tombée de la nuit.

A relire.

Le Nœud de vipères
7.5

Le Nœud de vipères (1932)

Sortie : 1933 (France). Roman

livre de François Mauriac

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Touchante confession d'un homme qui a haï par ignorance toute sa vie, et qui, progressivement, touché par la grâce, revient à une conscience des choses. C'est souvent très poétique (la plume de Mauriac est évidemment sublime), parfois assez ironique et mordant, globalement dramatique et juste. On croit à cette chronique d'un drame familial dont la source est la Foi avec un grand F. Mauriac livre ici une vraie réflexion intéressante sur le concept de foi, même un athée comme moi y est sensible (pour peu que je sois vraiment athée d'ailleurs, c'est assez intéressant ce que Mauriac dit dessus).
Et puis même, cet avocat, qui s'est battu toute sa vie pour briller, qui a fini par détester les autres parce que personne ne l'aimait, ben ça me parle un peu quand même.

Enfin bref, c'est touchant et j'ai aimé. Et la fin est sublime, avec en plus ce changement de point de vue quand on lit les lettres d'autres protagonistes, qui montre que Mauriac a du recul sur ses personnages.

Hernani
7

Hernani (1830)

Sortie : 1830 (France). Théâtre

livre de Victor Hugo

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

Très grand drame romantique comme d'habitude... Avec des vers qui, sans chercher le sublime d'un Racine, mettent en valeur la puissance du sentiment, la beauté des mots. Dommage que Dona Sol soit si peu intéressante quand même, à la fin du livre, on peine à retenir son nom. Ca veut tout dire.

Mais l'acte dans le tombeau de Charlemagne est grandiose c'est sûr. Et la fin aussi, bien sûr. Et Hernani à de la gueule, dans son costume d'espagnol en noir, chef des brigands exilés et abandonnés de tous. C'est pas original sur ce point, mais c'est très bien écrit, et du coup, c'est carrément un personnage iconique.

Cromwell
7.3

Cromwell (1827)

Sortie : 1827 (France). Théâtre

livre de Victor Hugo

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Monumental et épique. Tout est dans cette pièce: le vaudeville hilarant de l'acte IV, la déclaration d'amour ridicule de l'acte III, mais aussi une conjuration épique avec des personnages innombrables contre un tyran pas si tyran que ça. En introduisant un complot massif, où chaque personnage renverse à chaque vers le cours de l'histoire, Hugo parvient à la ressusciter, en transformant le théâtre en roman psychologique: il fallait oser quand même, finir une pièce aussi tragique sur "Quand donc serai-je roi?".

Et puis c'est pas du tout manichéen, on oscille sans cesse entre la volonté de voir Cromwell renversé, la terreur face à son triomphe qui semble inéluctable, mais aussi la peur de le voir renversé et remplacé par des rois stupides servi par des abrutis.

Une merveilleuse fresque humaine. Il manque peut être juste quelques femmes, mais après tout, la politique était à cette époque là, affaire d'homme, et les relations de Cromwell avec sa famille sont aussi traitées.

Non, en fait, c'est parfait.

Un jour, je lirai la préface aussi...

Frankenstein ou le Prométhée moderne
7.6

Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818)

Frankenstein; or, The Modern Prometheus

Sortie : 1821 (France). Roman, Science-fiction, Fantasy

livre de Mary Shelley

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

Petite déception quand même. Victor Frankenstein est un personnage assez lourd qui répète tout le temps la même chose dans une sorte de parodie de héros romantique. Alors il regarde la montagne à côté de lui, il pleure un peu sur son destin, il regarde une forêt, il recommence... Et il se plaint toujours de la même chose en plus ; combien de "Alas!" extrêmement lourds?

Heureusement, ce qui fait que j'adore le mythe de Frankenstein est aussi très présent (surtout dans le livre 2 complètement génial), dès que le monstre est décrit, le récit décolle et abandonne ses gimmicks de livre romantique cliché pour enfin aborder les vrais sujets: la difficulté d'être un dieu, l'acceptation d'autrui, la science, la justice et l'apprentissage.
Bref, beaucoup de passages très bons, mais entrecoupés par un peu trop de passages ou Frankenstein chouine parce que sa vie est pourrie en regardant les montagnes. Même si ces passages créent quand même une certaine ambiance, je dois bien l'admettre.

Du coup, c'est juste bien.

Le roi se meurt
7.5

Le roi se meurt (1962)

Sortie : 1962 (France). Théâtre

livre de Eugène Ionesco

W_Wenders a mis 6/10.

Annotation :

Alors oui, ça se lit facilement, c'est plutôt drôle, plutôt intéressant.
Mais franchement, je pense pas que je vais me souvenir de quoi que ce soit du texte.

Au théâtre par contre, ça doit prendre une tout autre dimension. Parce que sur le papier, il y a pas de moment superbe, rien d'inoubliable. Mais sur scène ça doit vraiment bien marcher, cette longue discussion ininterrompue fait de phrases courtes et lapidaires.

Aux bords du politique
7.6

Aux bords du politique (1990)

Sortie : 1990 (France). Essai, Philosophie

livre de Jacques Rancière

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Essai très intéressant, je retiendrai surtout la définition du politique, en tant que point de rencontre de deux processus: d'une part la police, qui cherche à faire rentrer chaque individu dans une case reconnue, et de l'autre la politique, qui est liberté et qui représente au contraire l'entre-cases, ceux qui ne sont pas vus.
Aussi la définition de l'activité démocratique, qui repose sur un syllogisme: ce que dit la loi (donc la présomption d'égalité), et la réalité, donc l'absence d'égalité. Et l'activité démocratique nait justement d'une tentative de corriger le syllogisme, soit en corrigeant la loi, en enlevant le concept d'égalité, soit en supposant que l'égalité factuelle est possible, c'est à dire en demandant aux hommes politiques de faire en sorte que le fait rejoigne la loi. Et pour Rancière, l'affaiblissement démocratique naît justement de la tendance réaliste (qui est une utopie, comme il le montre brillamment), à penser que le politique ne peut pas remplir sa mission. De là naissent les idées d'exclusions, de communautarisation si actuelles...

Enfin, ça reste assez complexe, j'ai pas très bien saisi toute la deuxième partie sur la communauté, mais la première partie sur la différenciation le politique / la politique est très intéressante.
Bref, un essai très intéressant en fait, qui a permis vraiment de faire évoluer ma "pensée" sur ce que la démocratie est véritablement.

Récits d'un jeune médecin
8

Récits d'un jeune médecin (1926)

Записки юного врача

Sortie : 1977 (France). Recueil de nouvelles

livre de Mikhaïl Boulgakov

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Lu d'une traite. Sublime, surtout Morphine, nouvelle courte et désespérée. Saisissante.
J'avais vu la série qui rend assez hommage à l’œuvre originale, mais ici tout est plus fort, l'émotion est décuplée par le style léger de Boulgakov.

Thérèse Raquin
7.1

Thérèse Raquin (1867)

Sortie : 1867 (France). Roman

livre de Émile Zola

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Quelles passions ! L'amour brutal, suivi de la haine féroce ! C'est magnfique de voir Zola peindre ces brutes, en exhortant leur animalité.
Les descriptions servent vraiment l'intrigue, on étouffe, pris au piège dans ce trou à rat avec Thérèse.
Vraiment, je trouve ça génial de ne garder que les passions des hommes, c'en est quasiment cathartique, comment rester mou comme Thérèse après? Comment rester au contraire vif et débile comme Laurent?
Surtout qu'on les aime bien ces personnages, on s'attache facilement à ces monstres, qui au fond, nous ressemblent un peu trop terriblement.

Le tout mêlé à un peu de symbolisme fantastique qui rajoute du dynamisme au récit, et quelques scènes très marquantes.

Du grand Zola, une grande tragédie humaine portée par de grands personnages.

Junky
7.2

Junky (1953)

Junkie: Confessions of an Unredeemed Drug Addict

Sortie : 1953 (France). Roman

livre de William S. Burroughs

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Superbe livre court qui se dévore rapidement, et qui, par son style, réussi l'exploit de nous faire ressentir ce quotidien morne du morphinomane, incapable de s'intéresser à quiconque sinon à un autre camé qui en a à revendre. Terrible de voir des personnages qui ne font que passer se voir coller un prénom, un énième camé avoir droit à une description en règle, souvent assez ironique et sans complaisance d'ailleurs, alors que la femme du narrateur a droit à de rares apparitions (autant dire que l'on oublie complètement son existence la moitié du temps) et se fait appeler sobrement: "ma bonne femme"...

Un trip intense, pleins de vérités sur la crasse de cette drogue destructrice, mais sans volonté moralisatrice ni complaisance envers ce monde particulier, sous culture méprisée par une société entière.

Et puis, j'ai ressenti des élancements et des courbatures dans tout le corps à certains passages, tant le récit de certaines piqures ou de certains sevrages sonne vrai.

Un livre éprouvant, mais plus qu'un truc effrayant, c'est surtout une analyse en détails d'un monde perdu, remplacé aujourd'hui par de nouvelles drogues. Si la morphine n'est plus à la mode, ce qui est décrit est pourtant terriblement à l'ordre du jour.

La Vie solitaire
6.4

La Vie solitaire (1366)

De vita solitaria

Sortie : 1999 (France). Essai, Philosophie

livre de Pétrarque

W_Wenders a mis 4/10.

Annotation :

J'avais pas encore lu de livre chiant cette année... Ben là c'est pire, c'est inintéressant.
Pétrarque ressasse des lieux communs, ne plonge pas très profondément dans les choses, se permet un style lourd évoquant pleins d'auteurs pour défendre un point de vue limité... Et les vraies questions que posent la solitude sont résolues par Dieu !
Génial !

Et puis sérieusement, se taper un éloge de la lecture alors que l'on est en train de lire un truc du XIII ème siècle trouvé par hasard dans une bibliothèque... Bon. J'avais pas besoin que l'on me dise ça, même si à l'époque c'était assez révolutionnaire sans doute.

Et puis que de caricatures !
Le premier chapitre, absolument royal, qui fait la distinction entre le poète heureux et tranquille illuminé par la lumière de Dieu et le méchant courtisan qui n'arrive pas à dormir la nuit parce qu'il fomente ses vils complots. On croit rêver.

Bref, j'en ai eu marre... J'ai feuilleté pour voir si je trouvais pas dans le livre 2 des trucs plus intéressants... Mais ça me gonflait trop. Exit.

Condition de l'homme moderne
7.7

Condition de l'homme moderne (1958)

The Human Condition

Sortie : 1961 (France). Essai, Philosophie

livre de Hannah Arendt

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Essai fascinant il faut bien le dire, où Arendt embrasse tout un pan de la philosophie pratique en construisant un système simple à restituer se basant sur seulement quelques distinctions lexicales qu'elle approfondit pendant l'essai.
Sauf que sur un système aussi simple, elle parvient à démontrer de manière fluide, tout en convoquant anciens et modernes, des concepts devenus des fondamentaux de philosophie politique (le pardon, le contrat, ce que sont vraiment action, travail et œuvre, les raisons des dangers du progrès...)
En somme, une essai riche en concept mais très accessible, qui tout en éclairant sur des concepts actuels (loin d'être insaisissables de base certes, mais l'essai les dépoussière de manière efficace afin de pouvoir être à l'aise avec ces concepts) éclaire aussi sur l'histoire des idées, en montrant que ce que nous pouvons considérer comme un leitmotiv de l'existence humaine, la perte totale de repères par rapport au monde, est surtout un symptôme de l'existence moderne.

Bref, Arendt effectue une synthèse de la critique de la condition moderne de manière efficace et exhaustive, tout en concluant de manière lucide sur le fait que seul la science et l'art sont les formes d'action restantes au monde, alors que l'essai a montré que ces deux activités sont loin d'être des formes idéales de l'action. Et on attend toujours l'action politique, pendant ce temps.

A lire.

Sa Majesté des Mouches
7.5

Sa Majesté des Mouches (1954)

Lord of the Flies

Sortie : 1954. Roman

livre de William Golding

W_Wenders a mis 9/10.

Annotation :

Réponse la plus adaptée au naïf roman The Coral Island où les enfants sauvages sont tous beaux et tous mignons, Goldin livre dans The Lord of the Flies un constat amer sur la nature humaine.

Après une montée en tension au cours des dix premiers chapitres où l'on assiste à une lente dégradation des conditions, la guerre arrive sur l'île lors d'un final grandiose et bouleversant.
Brillante parabole sur la barbarie innée des hommes, qui passe par une belle écriture jouant sur le contraste entre la puérilité des personnages et le regard mature du lecteur.

Nana
7.4

Nana (1880)

Sortie : 1880 (France). Roman

livre de Émile Zola

W_Wenders a mis 8/10.

Annotation :

Ah Nana. Cette déesse, Vénus incarnée, qui des mouvements de sa poitrine rythme le Paris du Second Empire.
Il faut voir Zola décrire ces cercles d'aristocrates emplis de vice, se délecter de ces jeunes comédiennes prolétaires, charmantes par leur brutalité et leur inconséquence. Il faut les voir défiler chez Nana, impératrice de la luxure, "marquise des hauts trottoirs et de la bêtise des mâles".
Mais ce n'est pas leur faute, comme d'habitude chez Zola. C'est cette ville qui en est la cause. Ces théâtres où l'odeur étouffante des femmes poudrées domine, ces hôtels particuliers murés dans un ascétisme mortifère, qui appellent simplement à la luxure, chez Nana, au milieu de cet étalage de richesses au goût plus ou moins incertain.

Et quand Nana s'en va, c'est l'Empire qui s'écroule. Les hommes de l'Empire sont perdus, ils doivent aller à Berlin s'emparer de nouvelles femmes, d'un nouveau rêve.
Mais le vice n'est pas bon combattant, et ce qui devait arriver arriva.

Génitrix
7.2

Génitrix (1923)

Sortie : 1923 (France). Roman

livre de François Mauriac

W_Wenders a mis 7/10.

Annotation :

C'est beau comment Mauriac décrit brièvement ces relations mère-fils, et mère-belle fille. Des tensions incessantes, beaucoup de malheur qui naît d'un amour trop important, d'un amour un peu dégénéré. Mais est-ce la faute au fils, trop fragile pour s'imposer? A cette mère tyrannique?

Bref, un beau livre qui se lit d'un trait, qui frappe juste au cœur des relations humaines.

W_Wenders

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