Les légendes du reggae : 2. Lee "Scratch" Perry l'énerveur

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Il enregistre en 1963 son premier ska accompagné par les Skatalites. Son style particulier, proche du blues, souvent sur un ton de langage parlé est très marqué.
"Prince in the Back" est une attaque contre son concurrent Prince Buster :
https://www.youtube.com/watch?v=UcWSmbCzfAo
"Doctor Dick" est un commentaire sexuel débridé :


Il travaille ensuite avec les Wailers, les Maytals, Jimmy Cliff et des dizaines d'autres. Le titre "Chicken Scratch" lui laisse son surnom.
https://www.youtube.com/watch?v=m7sR8GLVNHA

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Il apparaît dans les disques de Prince Buster ("Ghost Dance" et "Judge Dread"). Il travaille ensuite avec différents producteurs et commence à réaliser et à écrire des chansons à succès pour e.a. Erroll Dunkley et les Pioneers.

Il enregistre une attaque contre "Coxsone" Dodd, "The Upsetter" qui devient son second surnom.

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"People Funny Boy", son premier gros succès, est un des tout premiers reggaes. On y trouve un des premiers exemples de bruitages (un bébé qui pleure), idée que Lee Perry va développer de façon inimitable : l'usage fréquent de ces procédés fera bientôt de lui le précurseur de la technique du sampling.
https://www.youtube.com/watch?v=PGsEPYuu8Kg

Il monte ensuite les disques Upsetter et ouvre une petite boutique. Il emmène avec lui le Gladdy's All-Stars qui accompagne les Pioneers et les rebaptise les Upsetters. Ils enregistrent de nombreux instrumentaux qui ont un certain succès.

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En octobre 1969, le morceau "Return of Django", instrumental reggae, inspiré par les westerns spaghettis, monte au n°5 des classements britanniques.
https://www.youtube.com/watch?v=31WEyRds5Pg

Les Upsetters obtiennent ainsi plusieurs succès instrumentaux, comme "Give Me Power". https://www.youtube.com/watch?v=1rLhfxb7p2I

Après une tournée britannique, il retrouve Bob Marley qui, ruiné cherche un producteur. Il enregistrera une cinquantaine de titres avec Marley et les Wailers de 1970 à 1973 dont un grand nombre de chefs-d'oeuvre.

Pendant cette même période, il publie une centaine de 45 tours et plusieurs albums de différents artistes chez Upsetter, qui pour beaucoup d'entre eux restent des classiques du reggae, portant la marque singulière du son et des idées provocantes de "Scratch".

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Au début des années 70, il devient la principale force créatrice du reggae avec le producteur Bunny Lee, travaillant régulièrement avec Junior Byles avec qui il aura plusieurs succès ("Curly Locks"), mais aussi U Roy, Dillinger, Dr Alimantade et I Roy.

Il accumule les bruitages, les effets de mixage les plus osés, les paroles les plus bizarres, les rythmes les plus étranges. (albums "Africa's Blood", "Double Seven" et la compilation "The Upsetter Collecton").

Le producteur devient l'auteur : sa personnalité est tellement forte qu'il intègre tout ce qu'il touche à son univers singulier, quelq que soient l'interprète et les musiciens.

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Il réalise en 1972-1973, avec l'ingénieur du son King Tubby un des premiers albums de dub, le merveilleux "Blackboard Jungle Dub".

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Il réalise ensuite les non moins excellentes compilations dub, "Rhythm Shower", "Revolution Dub" et "Version Like Rain".

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Début 1974, il chante un grand nombre de morceaux et ouvre son propre studio : Black Ark.

Sortiront de cet âge d'or un grand nombre de perles du reggae : "Party Time" des Heptones, "To Be a Lover" de George Faith, "War Ina Babylon" de Max Romeo, "Police & Thieves" de Junior Marvin, "Columbia Colly" de Jah Lion, la compilation "Scratch on the Wire" et nombre de morceaux de Bob Marley & the Wailers avec qui il travaille jusqu'en 1978, Bob ne laissant aucun autre réalisateur l'approcher.

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La plupart de ses disques sont diffusés en Europe et aux Etats-Unis chez Island sauf son remarquable "Roast Fish, Collie Weed & Corn Bread".

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En 1977, il réalise "Complete Control" un des premiers 45 tours des Clash, qui reprendront aussi "Police & Thieves" sur leur premier album.

Il sortira aussi une série d'albums et de compilations remarquables, que je vous présente ici et ci-dessous.

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Dès la fin des années 70, il manifeste des signes troublants d'excentricité. Des disques de plus en plus bizarres sortent de son atelier. Ses innombrables et célèbres frasques sont clairement l'oeuvre d'un cerveau dérangé. Il ira jusqu'à brûler son studio magique en 1980, faisant ainsi disparaître de nombreuses bandes précieuses.

Il part ensuite pour Londres, puis les Etats-Unis, enregistrant l'album "Mystic Miracle Star".

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Son album "History, Mystery & Prophesy" récèle l'incroyable "Bed Jamming". https://www.youtube.com/watch?v=gj3O33oUkF4

A la suite du refus de Chris Blackwell (Island) de publier cet album, il écrit une magnifique chanson sur lui ("Judgement in a Babylon") où il l'accuse d'être un sorcier vaudou, un vampire qui boit du sang de poulet frais.
https://www.youtube.com/watch?v=LA4mFycOx4A

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Au cours des années 80, il enregistre des morceaux, souvent décevants avec parfois des réussites tels que "From the Secret Laboratory" et "Time Boom X De Devil Dead", contenant l'excellent "De Devil Dead".
https://www.youtube.com/watch?v=DhylfGoI__E

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En 1995, il fait son retour avec les albums "Experryments at the Grass Roots of Dub"

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... et surtout "Black Ark Experryments", entièrement chanté, avec le tour de force "Super Ape In A Good Shape" qui témoigne d'une collaboration avec Mad Professor plus aboutie que les précédentes tentatives.
https://www.youtube.com/watch?v=ZYPOghwtEr4

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Décidément prolifique en cette année magique, il grave "Super Ape Inna Jungle" dans le nouveau style jungle en vogue à Londres, et toujours avec Mad Professor.

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L'année suivante il sortira cet excellent "Who Put the Voodoo 'pon Reggae".

Annotation :

20 ans après l'apogée du Black Ark, Lee Perry connaît une renaissance avec une nouvelle vague de fans de sa musique. Fans et critiques redécouvrent la musique de Perry, notamment avec les Beastie Boys en 1996, et l'Upsetter profite d'un regain de popularité. Les compagnies d'enregistrement ne tardent pas à réagir à l'engouement du public, et une grande variété de collections produites par Lee Perry sont rééditées, ainsi que de nombreux albums.

En 2012, sur la recommandation d'Adrian Sherwood, il rencontre le groupe français ERM (Easy Riddim Maker) avec qui il réalise un album, Humanicity, qui marque le début d'une collaboration encore actuelle.