Les femmes dans mon FEFFS

Annotation :

Ouverture du festival ! Avec un excellent film, d'un réalisateur que j'apprécie beaucoup et qui m'avait déjà convaincu avec Mama.
On a ici un personnage féminin bien badass qui va clairement mener le groupe de héros vers l'avant. Dans le même temps, on en profite pour nous montrer l'horreur du harcèlement et du viol, et comme "être jolie" peut être dur à vivre pour un adolescente, là où aucun personnage masculin n'aura jamais à se remettre en question parce qu'il est "trop beau".

Malheureusement, le pourcentage de personnages masculins reste très, très largement supérieur. On a un peu tous les stéréotypes : la jolie fille du groupe, le noir, le petit gros, c'est bon, on a représenté la diversité. Au fait, comme d'habitude, le noir est un mec et plutôt musclé/courageux avec ça, c'est vrai que bon déjà qu'il est racisé faudrait pas que ce soit une femme ou qu'il ai un physique disgracieux en plus.
Pas mal de clichés donc, rien de vraiment insultant envers les femmes (ni envers les personnes racisées non plus d'ailleurs), mais on retrouve ces stéréotypes qui illustrent parfaitement mon ressenti global cette année. Bon, le côté "retro", années 80 et le fait que le film soit une adaptation d'un roman qui commence à dater sont de bonnes excuses, aussi suis-je sorti du film en lui trouvant tout un tas de bonnes raison de nous présenter ces personnages là et de ne pas passer le test de Bechdel.
Ma naïveté s'est peu à peu effiloché au fil des séances.

Annotation :

Les héros de the Endless sont deux frères, donc on évacue directement la possibilité d'une héroïne à qui s'identifier. Leurs relations avec les femmes vont essentiellement tourner autour de la séduction et/ou du besoin évidemment masculin de venir en aide à la pauvre femme en détresse. Pitié...
Mis à part cela, la relation entre les deux frères est très chouette et le film assez sympa globalement, une bonne surprise du festival. Un personnage féminin est assez important malgré son rôle de love interest, de par la situation malsaine et assez troublante.
Ce film échoue au test de Bechdel.

Annotation :

Un film avec une héroïne ! Wouhouh ! 1/53
A Dark Song met en place une mère dont le fils a été massacré et qui souhaite se venger. Pleine d'une colère froide et à peine contenue, elle va s'associer avec un medium pour parvenir à ses fins. Très vite, un jeu de pouvoir entre elle et le medium va se mettre en place, l'occasion pour le réalisateur de laisser poindre une critique des relations homme/femme assez bien vue ("I am just a man", dit le medium en usant de son pouvoir pour abuser sexuellement de l'héroïne. Moment glaçant, d'autant plus glaçant que j'ai entendu des spectateur rire dans la salle... merde).
Très bon personnage, pour un film sympa mais au final pas aussi renversant que je l'aurais voulu, et qui a globalement échoué à me faire peur malgré un parti pris (aucun jump scare) assez appréciable.

Le film réussie le test de Bechdel o/

Annotation :

Les seules femmes du film sont les personnages à sauver : la fille et la copine. On est purement dans la représentation moderne de la princesse en détresse. Est-ce que ça aurait siiii compliqué de remplacer un des deux héros par une femme ? Même l'antagoniste est un homme.
Je ne suis pas très au fait du rôle des femmes dans la société sud-coréenne ceci étant dit.

Sinon, le film était sympa, un ventre mou vers la seconde moitié du film. J'ai bien aimé la façon dont les métiers de la médecine sont mis en avant, dans ce qu'ils ont d'héroïque et de tragique. ça aurait sans doute mérité d'être davantage approfondie. On remarquera que là aussi, aucun personnage secondaire féminin dans le milieu de la médecine, ni de la police d'ailleurs...

Ce film échoue bien sûr au test de Bechdel.

Annotation :

Je suis un peu emmerdé pour ce long métrage, car on a bien un personnage féminin important, mais il s'agit d'une petite fille et on est dans une relation simili père/fille. Ceci dit, son rôle est assez beau et apporte une vraie respiration au film, particulièrement dur à supporter par sa lourdeur et son atmosphère pesante sans elle.
Donc, allez : 2/53.
Dans leur relation, les personnages m'ont rappelé Joel et Ellie de The Last of Us : un homme et une petite fille face à la fin du monde et à un danger omniprésent, l'homme qui va "éduquer" la fille pour la rendre plus forte et à même d'affronter le monde, avant de mourir/de devenir lui même la menace. ça peut aussi rappeler les personnages de la première saison de the Walking Dead de telltales.
Je remarque que cette thématique de la relation père/fille est assez présente dans les films de zombies/post-apo, très pratiques en effet pour simuler une situation où il y a urgence à apprendre à un enfant à se débrouiller. Peut-être peut on également y voir une inquiétude du père face à une petite fille, livrée à elle même dans un monde hostile (et je ne parle pas ici du monde post apo mais du notre). Facile de comparer un zombie ou une autre créature qui contamine/tue par le contact de la salive avec les harceleurs et violeurs.
Du coup, on reste dans un modèle très paternaliste, le papa qui protège sa fille, souvent plus du point de vue du père que de la fille d'ailleurs.

Le film est visuellement très beau et a le mérite d'essayer de parler de post apo avec zéro moyens. Après, c'est un petit ovni, il faut être capable d'apprécier un long métrage qui vous montre des gens marcher et pas grand chose d'autre. Une expérience de cinéma.

Ce film échoue au test de Bechdel, mais ce n'est pas représentatif étant donné le peu de dialogues entre les personnages de toute façon.

Annotation :

Outre le fait que j'ai profondément détesté ce film, il faut reconnaître qu'il met à l'écran des personnages féminins assez fortes. On a donc la nourrice qui va se rebeller contre les bandits au péril de sa vie, la mère qui protège sa gamine, et l'artiste Lucia qui a l'air de survoler toute cette situation sans aucune peur. Un panel de personnages assez différentes, mais difficile tout de même de s'y identifier tant le film est bizarre, barré, expérimental.
Les personnages féminins sont aussi très sexualisés, contrairement aux hommes, il faut croire que la sensualité et l'apanage de la femme.
Néanmoins, ça reste le troisième film du festival à mettre des personnages féminins, et l'un des rares pour l'instant à passer le test de Bechdel.
3/53

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Film de genre, mais pas fantastique, Fashionista met en place une héroïne complexe, totale, touchante et malaisante à la fois. Le point de vue se place vraiment de son côté, et c'est une véritable réussite à ce niveau là. J'ai vraiment apprécié ce personnage, très forte et parfois brutale dans ses réactions, et extrêmement démunie face à ce qu'elle vit à la fois.

Fashionista est par ailleurs un film extrêmement malaisant, j'en suis sorti l'estomac noué sans vraiment comprendre pourquoi. Le jeu sur les couleurs tout au long du film illustre très bien le sujet (l'addiction), la bande son est dingue, les acteurs très bons. Une véritable réussite, qui semble confirmer mon impression pour cette 10e édition, à savoir que les meilleurs films se trouveront cette année parmi les crossover plutôt que dans la sélection fantastique.

Mention spéciale à la formidable personne qui, à la fin de la séance, a demandé au réalisateur "pourquoi ça met autant de temps pour montrer des boobs alors que le film parle tout le temps de sexe". Réponse : "Je ne pensais pas que c'était nécessaire."
Le problème du cinéma de genre vient peut-être autant de son public que de ses créateurs...

4/53, réussie le test de Bechdel.

Annotation :

Grande réussite comique de cette 10e édition ! The little hours, ou "les bonnes soeurs", nous parle avec beaucoup d'humour de la sexualité des femmes et de ses tabous, en choisissant pour cela le moyen-âge comme époque, un couvent comme lieu. On est pas loin de parler davantage de notre époque, le ton est cru et plein d'anachronismes, les situations drolatiques.
Nos trois héroïnes ont toutes une personnalité bien trempée, on a droit de l'homosexualité et de la bisexualité, les personnages secondaire sont majoritairement féminins également. Un grand merci pour ce souffle d'air frais sur le film de genre.
5/53, réussi le test de Bechdel.

Annotation :

Nous suivons ici quatre personnages masculins, des adolescents dans tout ce que l'adolescence peut avoir de stupide, qui vont vivre un drame et rapidement être confrontés à leur folie.

Le film présente quelques personnages secondaires féminins notables, notamment la mère du héros qui est vraiment très réussie, moderne et bien traitée. Les deux autres personnages féminines sont le love interest du héros et sa pote, qui n'est là que pour renforcer la tension dramatique (je ne spoilerais pas le comment de la chose).
Si le film réussi le test de Bechdel et a le mérite de montrer des personnages féminins relativement approfondie, on place bien le point de vue du côté des hommes. Bien que cela soit fait avec brio (j'ai beaucoup aimé ce film) et montre bien les tourment de l'adolescence masculine, il reste qu'il ne donne que peu d'occasion d'identification pour une femme... je ne le compterais donc pas.

Annotation :

Deuxième midnight movie du festival, avec un gros lion qui bouffe tout le monde eeeet un héroïne ! J'étais content.
On a donc droit à une super veto tout aussi fortiche pour soigner les animaux que pour chasser les bêtes sauvages, qui hésite pas à poser ses ovaires sur la table pour obtenir ce qu'elle veut.
Néanmoins, un personnage qui va vite s'écraser face à certains personnages masculins et qui s'efface un peu au profit de son copain et de son ex, dans un triangle un peu cliché.
Notons également que si le film a le mérite de proposer un personnage féminin badass, elle reste l'une des seules avec des lignes de dialogue à l'écran. Le film ne réussi par ailleurs pas à passer le test de Bechdel... comme quoi.
Je le note quand même, puisque dans les faits on a une héroïne intéressante, mais avec une grosse réserve.
6/53

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Bon, un ami a trouvé ce film extrêmement sexiste, moi aussi, et en même temps j'ai l'impression qu'on était plus dans une critique d'un comportement sexiste que dans l'approbation de ce comportement...
Beaucoup de personnages féminins mais aucune ne parle entre elles, elles sont harcelées, déshumanisées, ce sont réellement des objets et des buts à atteindre plutôt que des humaines. Est-ce que ce film critique cela ou s'en sert seulement comme ressort comique ? Je ne suis pas sûr... si on est dans la critique, il manque à mon sens un quelque chose pour rendre le film moins ambigüe et plus crédible.

Annotation :

Le rôle des femmes est catastrophique dans ce film sexiste au possible, un véritable cas d'école. Je vous renvoie à ma critique :)
Film très amusant malgré tout avec une réelle critique de la société japonaise en fond.

Annotation :

bon, le film est tellement daté que je ne peux quand même pas vraiment lui en vouloir... par contre il est intéressant de noter que le double personnage féminin est bien plus intéressant et a bien plus d'impact que dans pas mal d'oeuvres plus récentes. C'est triste qu'elle s'efface devant les personnages masculins pour devenir la princesse en détresse, mais bon, 1927 hein...

Annotation :

Ce film m'a vraiment énervé dans sa représentation des tâches et de la charge mentale. En gros, si t'es un homme et que tu fais les tâches de ménage, t'es une lopette. En tous cas, t'as un comportement cliché gay du cinéma, c'est assez horrible. On a bien une femme qui souhaite être plus indépendante, mais pardonne tout à un mari qui mérite juste des baffes atomiques dans la face.
Le film date de 1996, mais encore une fois il est intéressant de voir quels monuments ont fondé le cinéma de genre, et Multiplicity en est un bon exemple (même si on ne peut pas forcément parler de monument non plus).

Annotation :

pas revu dans le cadre du festival donc mes souvenirs datent un peu. On a un personnage féminin bien balaise et c'est cool, mais c'est aussi un pretexte à plein de scènes de nue parce que pourquoi pas, sans compter que le film échoue au test de Bechdel. Une réelle déception pour moi qui attendait beaucoup de cette héroïne, certes badass, mais davantage pensée pour plaire au public masculin qu'autre chose.
Allez, un 7/53 de mauvaise grâce.

Annotation :

Pas vu dans le cadre du festival, mais de mémoire le seul personnage féminin est le love interest du héros. C'est aussi celle qui l'humanise un tant soit peu, on est donc dans une vision de la femme plus douce, bienveillante, empathique, une vision très genrée donc. La femme face à la machine : une façon de l'humaniser. Est-ce qu'on ne retrouverait pas la même chose avec Ghost in the shell ? Est-ce que ce ne serait pas aussi pour ça qu'on retrouve beaucoup d'héroïnes seules dans un monde masculin dans les films d'horreur/fantastique ?

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Bon, ben, Sarah Connors, hein, la maman badass par excellence. Également le seul personnage féminin du film, encore raté pour notre test. Sarah Connors représente la femme badass du cinéma, de même que Ripley, celle que l'on va brandir en étendard des femmes dans les films de genre mais qui ne font que masquer le fond du problème : on ne demande pas d'avoir une femme mais une représentation diversifié des genres.
Allez, ça reste un bon personnage.
8/53.

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Je l'ai vu il y a longtemps, mais dans mes souvenirs, c'est juste un love interest non ?

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Vu il y a un paquet d'année, mes souvenirs sont flous. Néanmoins, on a un personnage féminin puissant et mystérieux qui entraine avec elle tout le scénario. Si on se centre plus sur le personnage masculin, il me semble qu'elle est tout de même l'héroïne... quelqu'un peut me confirmer ?

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Difficile de dire qui est le personnage principal ici ; j'aurais tendance à dire qu'il s'agit du prêtre, mais en même temps Friedkin film davantage une évènement que la vie d'un personnage. On voit en revanche comment la féminité est ici pensée dans son aspect sexuel pour choquer, dans la bouche d'une petite fille. Est-ce que cela aurait eu le même impact avec un petit garçon ? Pas sûr...

Annotation :

Je crois qu'il n'y a qu'un seul personnage féminin dans ce film, la femme du héros. Bon, mais on parle d'une communauté gay, ça parait donc logique. Encore que... est-ce que cette communauté n'accepte pas les lesbienne ? C'est une vraie question, je ne sais pas du tout comment c'était dans les années 80 dans le milieu gay SM aux états unis. Friedkin s'étant inspiré de faits réels et de connaissances ffréquentant ce milieu, j'aurais néanmoins tendance à croire ce que j'ai vu à l'écran, peut-être à tord.

Annotation :

Un film qui correspond à la fois aux canons du genre, donc avec des personnages masculins plus importants que les femmes, mais qui trouve quand même le courage d'être très critique sur le sexisme ordinaire, avec une héroïne assez classe dans le rôle de la journaliste. Mention spéciale à la mega giflasse que se mange la gamine qui a cassée sa poupée, comme quoi les années 80, c'était pas super bienveillant.
9/53

Annotation :

Un premier film qui se veut assez perturbant et ambitieux dans ses effets visuels, même s'ils sont parfois maladroits et souvent redondants.
On y suit un personnage féminin dans son rôle de mère, tout le film tenant sur la relation mère-fils et sur la question du deuil. Difficile d'en dire plus sans spoiler...
J'ai apprécié ce personnage qui a une sorte de douceur diffuse, une force tranquille. On reste dans un rôle de mère, comme souvent avec les personnages féminins dans le cinéma fantastique, mais c'était bien foutu.
Le film passe le test de Bechdel.
10/53

Annotation :

Pour l'instant mon petit chouchou du festival (hélas, ayant été malade durant deux longues journées, j'ai raté pas mal de films en compétition... tristesse).
Les personnages principaux et antagonistes sont tous des hommes, excepté une infirmière dont le rôle se cantonne à montrer que le personnage principal n'a pas d'attache sentimentale. Dommage.
Pour, on reconnaîtra quand même que son personnage se montre assez fort, elle prend des décisions difficiles et aurait pu avoir une vraie profondeur... je suis assez déçu qu'elle n'ai pas été davantage développée.

Sinon, le film est vraiment chouette, il a un côté très aérien, notamment sur les scènes de vol (ceux qui l'ont vu comprendront) qui sont très bien réalisées, comme de longues pauses contemplatives dans le film. Face à l'élément surnaturel, les personnages y vont de leur petite interprétation, on parle d'ange, de dieu, on colle la religion là où la science n'explique rien, et au final cela n'a pas réellement d'importance, puisque ce qui compte, c'est de croire en quelque chose, en un avenir, en un espoir.
Très beau film.
Qui ne passe pas le test de Bechdel (à part peut-être deux mots échangés entre deux infirmières).