Les albums qui font tache, ou les vilains petits canards

Annotation :

Je ne suis pas un adepte d'Accept, n'étant pas spécialement fan de Balls to the Wall ou Metal Heart, mais ce groupe s'est enfoncé dans un métal de plus en plus FM dans les années 80, période dont le pire album reste Eat the Heat. Le nouveau chanteur n'aide pas à rendre le tout moins aseptisé, au contraire.

Les trois albums de la reformation avec Udo Dirkschneider dans les années 90 sont globalement décriés, mais bien qu'ils sonnent comme du métal de seconde zone, je ne les ai curieusement pas détestés, bien qu'ils soient loin de Restless and Wild par exemple.

Heureusement, depuis 2010, le groupe est revenu en force avec le chanteur Mark Tornillo à la barre, et nous pond régulièrement des albums de heavy metal déchaîné et très réussis.

Annotation :

Voici le vilain petit canard d'AC/DC.

Sorti en 1985, alors que le groupe bat sérieusement de l'aile, à la suite de l'échec commercial et critique de Flick of The Switch, Fly on the Wall provoque l'inintérêt général : déjà entendu, sans inspiration, pochette laide, production ratée... Il est considéré comme le pire album du groupe par les fans en général.

Pour ma part, je l'aime bien. Certains morceaux valent le coup (Sink the Pink, Playing with Girls, Back in Business). Le plus gros problème réside dans la production, effectivement, mettant beaucoup trop en retrait la voix de Brian Johnson, et donnant un effet d'écho assez désagréable. Pour autant, il n'est pas honteux, et mérite d'être dans ma collection.

Annotation :

1988. Sans doute l'album le moins connu, ce qui n'est pas étonnant. Blow Up Your Video est sans doute ce qu'AC/DC a produit de plus basique, répétitif et léger. Cela ne veut pas dire que tout est à jeter, Heatseeker n'est pas mal, That's the Way I Wanna Rock 'N' Roll s'écoute bien. Mais même les quelques idées qui sortent du lot, comme les mélodies de Ruff Stuff et Two's Up ne parviennent pas à tenir la longueur. Dans la durée, on a pas mal de lassitude.

Cependant, l'album se vend assez bien à l'époque, remettant le groupe quelque peu sur le devant de la scène.

En 1990, AC/DC renaît finalement avec The Razor's Edge, emporté par le méga-hit Thunderstruck, les fans reviennent à la maison, une tournée triomphale est organisée, immortalisée par un double album live, le premier depuis If You Want Blood en 1978.

Depuis, AC/DC continue son petit bonhomme de chemin, sortant des albums plus posés, et enthousiasmant, avec l'efficace Ballbreaker en 1995, le très bluesy et superbe Stiff Upper Lip en 2000, Black Ice en 2008, succès commercial, et le classique et sympa Rock or Bust en 2014.

En 2015, ils sont sur scène, et malgré l'âge avancé des membres du groupe, c'est toujours aussi bon.

Annotation :

Bon je n'aime pas Airbourne, mais disons que les gens qui aiment attendaient depuis plus de trois ans leur nouveau disque. Alors oui, le groupe ne s'est jamais foulé pour la composition, mais là... Plouf. Franchement, tout se ressemble, c'est paresseux, rien ne ressort du lot, ça veut faire bouger mais ça parvient juste à faire chier.

On peut en conclure que ce groupe est déjà fini, au bout du quatrième album seulement... Bravo.

Annotation :

Jusqu'à 1975 et Sabotage, c'est le sans faute pour Black Sabbath auprès du public. Et puis arrive Technical Ecstasy en 1976, qui sera le premier album d'une longue série de disques décriés dans la discographie du groupe. Les tensions commencent sérieusement à éclater entre Tony Iommi et Ozzy Osbourne, des divergences musicales se font sentir, et l'album contient quelques pièces pour le moins étrange pour du Sabbath (la ballade It's Alright, qui ressemble à du Beatles gentillet par exemple https://www.youtube.com/watch?v=ylwnd-sUfQQ&nohtml5=False, chantée par le batteur). Forcément, cela a déçu les amateurs de musique heavy qui a fait le succès du groupe.

Indéniablement l'album qui marque le début de la fin pour le Black Sabbath classique avec Ozzy.

Et je ne parle même pas de la pochette qui, pour changer, n'a rien à voir avec l'univers de Sabbath et le heavy metal. Un signe qui ne trompe pas en général. Même Ozzy Osbourne la trouve laide, et la compare à "deux robots qui baisent sur un escalator".

Annotation :

Deux ans plus tard, le titre du nouvel album semble clair : le groupe n'est pas mort ! Et pourtant, l'album ne marchera pas mieux que le précédent, beaucoup lui reprocheront son manque d'inspiration, et la formation légendaire des débuts du groupe touche définitivement à sa fin, avec un Ozzy qui débarque à la dernière minute pour enregistrer les morceaux, et qui quitte le groupe juste après la sortie de l'album.

Fort heureusement, Black Sabbath connaîtra un succès énorme avec sa deuxième formation qui accueille le mythique chanteur Ronnie James Dio, et les albums Heaven and Hell en 1980 et Mob Rules en 1981.

Annotation :

Le succès des deux albums avec Dio remet le groupe sur les rails et lui permet de renouer avec le succès. Il renaît véritablement, et convainc aussi bien les fans de la première heure que les nouveaux adeptes.

Born Again, voici un titre qui indique que ça y est, le groupe est relancé, non ? Eh bien en réalité, c'est tout le contraire ! Cet album est certainement un des plus décriés du groupe.

Malgré le succès du nouveau chanteur, des tensions apparaissent vite sur les tournées entre Dio et Iommi et le reste du groupe, chacun accusant l'autre de se mettre trop en avant dans le mixage... Résultat, Dio claque la porte et crée un nouveau groupe dont il est le leader, Dio (naturellement). Iommi doit bien trouver un nouveau chanteur, et il choisira Ian Gillian, très connu lui aussi puisqu'il a appartenu à Deep Purple.

L'album ne cesse d'accumuler les tares qui forgeront sa mauvaise réputation : chanteur qui ne colle pas vraiment à l'ambiance sombre du groupe (aussi bien dans la voix que dans son look), production mauvaise, comparaison fatale avec les albums chantés par Dio, album dépassé en comparaison de la production de l'époque, pochette moche etc. Bref, Born Again a bien mérité son surnom de "Dead Again".

Pas qu'il soit mauvais, mais ce n'est vraiment pas une période fructueuse pour le groupe. Période sombre qui va durer, encore, et encore...

Annotation :

Le plus gros problème de cet album, c'est qu'il n'est pas de Black Sabbath. En réalité, c'est un album solo de Tony Iommi, vendu sous le nom du groupe pour attirer un plus large public. Bon, il ne faut pas se leurrer, c'est un peu une arnaque puisqu'il est écrit sur la pochette "Black Sabbath featuring Tony Iommi", ce qui est faux, vu que Iommi est le seul membre originel du groupe à jouer dessus.

A priori, ça n'augure pas que du mauvais. Mais en l’occurrence, ça n'a rien de transcendant, c'est un peu mou, et le synthé se fait plus présent que jamais. Iommi a de plus engagé un nouveau chanteur en la personne de Glenn Hughes (anicen de Deep Purple lui aussi), qui ne marquera pas les esprits avec Iommi puisqu'il ne chantera que sur ce faux album de Black Sabbath.

Annotation :

Enième changement de chanteur (!), c'est l'inconnu Tony Martin qui s'invite dans le sabbath. Un chanteur très proche de Dio (peut-être trop), qui ne fera pas vraiment oublier ce dernier. Le pire, c'est qu'il fut recruté au dernier moment, alors que le chanteur pressenti au début, Ray Gillen, se soit barré après l'enregistrement de quelques démos.

Une fois de plus, accouché dans la douleur, cet album marquera une nouvelle ère pour le groupe, emmené par Tony Martin, qui fait toujours débat chez les amateurs du sabbath noir. Cette période sera surtout un chemin de croix difficile, donnant lieu à des albums bien loin de ceux qui ont fait la légende du premier vrai groupe de heavy metal.

Annotation :

Si le chanteur reste, les musiciens font la valse. Un petit peu de stabilité, donc, ça change, mais il n'empêche que cet album sent les années 80 à plein nez, avec batterie en carton, synthé envahissant et musique certainement plus guillerette qu'avant.

Sabbath erre franchement dans le monde des artistes oubliés qui tentent de se raccrocher à la vie. C'est tout en son honneur, surtout qu'on a tout de même entendu bien pire. Mais lorsqu'on a une discographie si inégale, c'est très difficile de ne pas penser aux albums du début.

Tout cela est finalement plus triste qu'autre chose.

Le sabbath continuera quelque temps avec Tony Martin, donnant naissance à des albums anecdotiques, qui ne réussiront jamais à les remettre en haut de l'affiche.

Annotation :

La carrière de Black Sabbath est un véritable feuilleton.

En 1992, Iommi tente l'impossible pour faire renaître le groupe : non seulement le premier bassiste du groupe, Geezer Butler est de retour, mais le batteur Vinnie Appice aussi et, cerise sur le gâteau, Ronnie James Dio en personne ! Eh oui, le groupe Dio étant au point mort avec l'échec du très moyen Lock Up the Wolves en 90, il est temps pour les musiciens mythiques de revenir à la maison !

Tout semble bien parti pour que cette nouvelle formation relance la machine. Malheureusement, les egos démesurés des musiciens reprendront le dessus, et la formation n'enregistrera qu'un seul album, Dehumanizer.

Honnêtement, cet album-là n'a rien d'honteux, même s'il est loin de Heaven and Hell. Mais il reste le symbole de la difficulté du groupe à évoluer et à rester en vie depuis 1983.

Annotation :

Une fois n'est pas coutume, Tony Martin revient pour un album malheureusement anecdotique. Un de plus...

Annotation :

Suite et fin du terriblement long feuilleton Black Sabbath. Et là, sortez vos mouchoirs.

Forbidden, 1995. Si vous êtes observateur, vous verrez que cet album à la pire note de toute la discographie du groupe sur sens critique. Ça commence bien... Ensuite, l'album est produit par un membre de Body Count, un groupe de rap ! Eh oui, le rappeur Ice-T a même joué sur l'album. Du rap chez Black Sabbath ? Ce n'est malheureusement pas une blague (https://www.youtube.com/watch?v=ifwvsYKuYRw&list=PLAXcMq3laHlghLfXxpIlJ3HXU_5rM23AE au deuxième refrain). Il est clair qu'en 1995, Black Sabbath est perdu en studio. Seul capitaliser sur leur nom prestigieux pourra les raccrocher à la vie...

Et c'est ce que Iommi va faire ! Le feuilleton continue !

En 1998, Black Sabbath donne une prestation en live à Birmingham avec la formation originale ! Eh oui, Tony Iommi, Geezer Butler, Bill Ward et surtout Ozzy Osbourne donnent un concert ensemble ! L'événement est immortalisé par la sortie de Reunion, l'album live la même année. Dès lors, les musiciens envisagent de donner enfin une suite en studio avec Ozzy, ce qui n'est pas arrivé depuis 1978.

Sauf que le feuilleton ne s'arrête pas là. Ce projet d'album sera éternellement repoussé. Bill Ward refusera de jouer sur l'album. Tony Iommi souffrira de problèmes de santé. Ozzy sera retardé par des projets divers, entre ses albums solo, ses émission de télé et autres.

Fianlement, la bande à Dio revient pour enregistrer et tourner, comme au bon vieux temps ! Le résultat sera l'album The Devil You Know sorti en 2009, sous le nom de Heaven and Hell, car Ozzy faisait chier pour le groupe n'ait pas le nom de Black Sabbath... Malheureusement Dio décède en 2010, ce qui met un terme à la courte carrière d'Heaven and Hell...

Et finalement, Dio hors course, Ozzy se dit qu'il serait peut-être temps de capitaliser sur le nom de Sabbath, dont le dernier album officiel date de 1995... Après pas mal de négociations, ce n'est qu'en 2013, presque vingt ans après Forbidden que "13" sort. Un album qui divise, mais qui renoue avec le Sabbath des années 70, tel qu'on ne l'attendais plus, avec Ozzy au chant.

Eh ben, ce groupe en aura eu des rebondissements !

Annotation :

Certains aiment bien, mais moi j'ai été vraiment déçu par cet album, alors que j'aime beaucoup les quatre premiers. Je n'ai pas spécialement accroché, et même les tubes ne m'ont pas fait plus d'effet que ça.

Bref, je rejoins l'avis général, qui veux que cet album soit en dessous des précédents.

Annotation :

Un peu mieux que Spectres, mais toujours très loin de ce que le groupe peut faire.

Heureusement, le suivant, Cultosaurus Erectus relève le niveau, avant une nouvelle explosion avec Fire of Unknown Origin en 1981.

Annotation :

Après le succès de Fire of Unknown Origin, le groupe fait un peu retomber le soufflet avec en 1983 un Revölution By Night oubliable et plus orienté FM, puis avec ce Club Ninja en 1985, qui correspond sans doute à la période la plus creuse du groupe. Les membres originaux commencent à disparaître, l'album sonne plus pop que jamais, et le tout est très loin de ce qu'à pu faire le groupe dans les années 70.

Le suivant, Imaginos, malgré sa bonne réputation, ne m'a pas emballé plus que ça.

Après une pause de 10 ans, c'est en 1998 que sort un nouvel album, Heaven Forbid, suivi en 2001 par Curse of the Hidden Mirror. Deux albums corrects, mais sans plus, qui renouent un peu avec le style du Blue Öyster Cult des années 70.

Annotation :

Le groupe Dio, créé par le chanteur très connu et reconnu Ronnie James Dio, est surtout connu pour ses deux premiers albums à succès, Holy Diver et The Last in Line, considérés par beaucoup comme des "classiques". En 1985, le troisième album Sacred Heart est moins apprécié mais reste néanmoins de qualité pour la plupart des adeptes, et se vend bien.

Le groupe ne cessera alors de créer des disques de moins en moins inspirés : Dream Evil en 87 et Lock Up the Wolves en 90 n'auront pas marqué les esprits.

C'est alors que Dio engage un nouveau guitariste, le troisième du groupe, un certain Tracy G, au style beaucoup plus saturé et bourrin, qui donnera le controversé Strange Highways en 94. Pour beaucoup, c'est là certainement la pire composition qu'a connue le groupe, et la haine des fans se déchaîne en général particulièrement sur Angry Machines, deuxième et dernier album avec le guitariste de la discorde.

Un album lourd, très sombre, bien éloigné de la fantaisie des débuts et de Holy Diver. Ceci additionné au fait que le manque d'inspiration est encore et toujours un problème pour le groupe depuis maintenant dix ans, et que le son étrange n'arrange pas du tout. En conséquence, Angry Machines est l'album le plus détesté de Dio, voire même de la carrière de Ronnie James Dio (qui compte pourtant quelques ratés, chez Dio et Black Sabbath notamment).

À partir de 2000, le groupe sortira trois disques plutôt bien accueillis, mais ne retrouvera jamais la notoriété de ses débuts.

Annotation :

Helloween, c'était du heavy metal furieux et complexe. Mais ça, c'était avant. Là, ça tente d'expérimenter des choses, mais c'est assez raté. Le groupe veut faire rire, avec des paroles et des titres idiots, tels que le titre d'ouverture qui a le nom de l'album, ou Heavy Metal Hamsters. En réalité, c'est surtout un peu à côté de la plaque.

Alors forcément, quand le groupe passe du dyptique Keeper of the Seven Keys, leurs albums les plus connus et appréciés, à ça, les amateurs n'ont pas apprécié.

Par ailleurs, bien que ça n'ait rien à voir avec la musique, la pochette qui se veut amusante (enfin j'imagine...) n'a strictement rien à voir avec Helloween.

Annotation :

Pire encore que le précédent. Du synthé chez Helloween, ça semble être une mauvaise blague ? Et pourtant !

Ça essaye plein de trucs, mais c'est mou et niais. Ils reviendront à quelque chose de meilleur par la suite (ouf), avec des albums inégaux mais plus intéressants.

Ah, et la pochette n'a toujours rien à voir avec Helloween.

Annotation :

Iron Maiden s'est imposé comme LE groupe de Heavy Metal avec ses sept premiers albums, avec un succès énorme et une horde de fans à travers le monde.

1990. Le guitariste et compositeur Adrian Smith quitte le groupe. Il faut croire que la qualité des compositions en pâtissent, car cette-année là sort No Prayer for the Dying, le premier échec de Maiden. Même si les chansons sont honorables, rien ne sort du lot, et le manque d'inspiration se fait horriblement sentir. Même la pochette est archi basique et n'inspire rien à celui qui va découvrir le disque.

Comme d'autres groupes avant lui, Iron Maiden est dépassé par l'époque, et va lentement sombrer tout le long de la décennie, à l'exception notable du très sympathique Fear of The Dark en 1992, dont la chanson titre devient vite un grand classique du groupe.

Annotation :

1995. Alors là, rien ne va plus. Même si Fear of The Dark a réussi, en 1992, à relever le niveau du mauvais No Prayer for the Dying, The X Factor va carrément enterrer le groupe, en plein milieu des années 90 qui ont une pléthore de choses nouvelles à donner en matière de métal (Korn, Slipknot, Pantera...).

Ce disque marque le départ du charismatique chanteur Bruce Dickinson, et l'arrivée de Blaze Bayley, qui fait correctement son boulot. Le problème, c'est que les chansons, elles, sont mauvaises et ne proposent parfois presque rien, se reposant trop sur le refrain à l'infini. De plus, c'est à l'époque le plus long album du groupe, avec 11 chansons, et plus d'une heure d'écoute. C'est très long, très ennuyeux, et même le fameux Sign of The Cross ne parvient pas à réitérer l'exploit de Seventh Son of a Seventh Son, à savoir créer un morceau long et envoûtant.

De plus, la pochette est vraiment laide, avec sa 3D approximative remplaçant les beaux dessins d'antant... Bref, cet album n'a pas grand chose pour lui, et Maiden s'enfonce...

Annotation :

1998. Iron Maiden sort un nouvel album avec blaze Bayley. Mais tout le monde s'en fout. Il a les mêmes tares que son prédécesseur, il n'a rien pour lui et ne fait grandir à nouveau la popularité du groupe, au contraire.

En 2000, Maiden sort enfin de sa convalescence, Bruce Dickinson revient, Steve Harris aussi, et Brave New World est l'album du renouveau. Depuis, il ont sortis 4 albums, tous sympathiques, et s'orientant de plus en plus vers de longues compositions tortueuses et de moins en moins vers un heavy rapide et efficace. Parfois ça marche bien (A Matter of Life and Death en 2006), parfois un peu moins (The Final Frontier en 2010).

Annotation :

En 1984, Judas Priest est au sommet de sa popularité, malgré la concurrence d'autres gros groupes de heavy metal (notamment Iron Maiden). Defenders of The Faith vient de sortir, il est le successeur du célèbre Screaming for Vengeance, et est lui aussi très apprécié des fans, notamment grâce au morceau The Sentinel qui devient vite un classique.

Deux ans plus tard, le Priest sort un nouvel album, le plus polémique de sa carrière : Turbo. Celui-ci accomplit ce que le groupe avait toujours évité jusque-là (malgré un Point of Entry sorti en 1981, qui était plus aseptisé que ses prédécesseurs), l'entrée dans une musique très eighties, bourrée de mélodies au clavier synthétiseur, de fade out (fondus), et ayant une visée très commerciale.

Hormis le single Turbo Lover, kitch mais agréable, cet album n'aura pas marqué l'histoire du groupe, mais plutôt commencé à renvoyer une image de formation en fin de carrière (le groupe avait alors 17 ans d'existence) et ringarde.

Annotation :

1988. Judas Priest a rencontré un beau succès commercial avec Turbo, mais a laissé sur le bord de la route leurs fans. Ils deviennent dépassés, par le thrash metal et l'arrivée fulgurante de Metallica, Slayer, Anthrax... Le métal évolue, sans eux. Ram It Down tente de revenir à une musique plus agressive, vire les synthés, et renvoie un énervement presque jamais vu chez Judas, en témoigne la chanson titre. Mais c'est trop tard, ils ont été oubliés, et l'album est sans doute le moins connu du groupe dans sa période 80's. Trop inégal, succès absent...

Il faudra attendre deux ans pour que la bande à Halford se ressaisisse et sorte un album qui va les ramener au sommet, j'ai nommé Painkiller, considéré par beaucoup comme leur meilleur album.

Annotation :

1991. Après la sortie retentissante du magnifique Painkiller en 1990, et sa tournée mondiale, Rob Halford, chanteur iconique et historique du groupe, décide de lever le pied. Le groupe recrute alors Tim "Ripper" Owens pour le remplacer.

Ce n'est qu'en 1997 que Jugulator voit le jour, sept ans après Painkiller. La musique se veut encore plus agressive et extrême. Malheureusement, le tout est très brouillon, Owens imite Halford sans apporter grand chose de neuf, l'album se plante et les fans ont beaucoup de mal à accrocher... Difficile de passer après Painkiller.

Annotation :

2001. Quatre ans après l'échec (au moins artistique) de Jugulator, Judas Priest remet le couvert avec Tim Owens, et accouche de Demolition. Une peu moins brouillon que son aîné, mais pas plus inspiré, il tombe vite dans les méandres de l'oubli. En 2003, Owens quitte le groupe, et Halford reprend sa place. Ce retour permet au groupe de revenir en grâce avec Angel of Retribution en 2005, album en forme de "best-of" du groupe, rassemblant pas mal de styles différent et s'essayant quelque peu au progressif avec réussite.

Annotation :

2014. Le 17e album du patriarche du heavy metal sort enfin, 6 ans après Nostradamus, un double album concept plutôt mal aimé des fans, mais pourtant intéressant. Redeemer of Souls se veut plus direct et plus classique que celui-ci, renouant avec un heavy metal sans prise de tête.

Malheureusement, la créativité est à l'agonie, tout est déjà-vu en mieux dans les albums précédents, et le disque, long et ennuyeux, n'a pas vraiment d'intérêt, même pour les fans les plus acharnés. De plus, la production est indigne d'un groupe de cette trempe.

Cependant, il faut dire que le groupe est toujours aussi bon sur scène, avec un chanteur en forme, à plus de 63 ans.

Dommage qu'une telle carrière s'achève ainsi... Vraiment ?

https://www.senscritique.com/album/Firepower/29298782

Et oui, il y a toujours de l'espoir !

Annotation :

En 1979, KISS décide de rendre son son moins rock 'n' roll, presque disco et très glam. Evidemment, gros succès, chanson ultime du morceau culte (mais pas franchement très réussi, avec ses chœurs ridicules), mais pour ce qui est de la qualité on repassera.

Annotation :

La pochette rigolote ne fait pas illusion bien longtemps : Unmasked est dans la lignée de Dynasty, en pire, du glam rock disco au mieux ringard et inintéressant, au pire insupportable (Shandi...). Nous sommes un an après Dynasty, et rien ne va plus. De plus, même les ventes ne sont pas si bonnes que ça. KISS doit réagir...

Annotation :

...Et voici la réaction... 1981, on arrête tout, et on fait notre premier album concept ! Mais quelle idée !
Music From The Elder est, pour ma part, le pire album du groupe. C'est affreusement dépassé, niais, l'histoire est plus que mauvaise et se prend beaucoup trop au sérieux. "A world without heroes, is like a bird without wings....", mais sérieusement ? Paul Stanley qui prend une voix de fillette pour chanter "I am just a boooooooooyyyyyyyyyyyyyy" ? Sans blague !

Inutile de préciser que musicalement, c'est une fois de plus gentillet et tout sauf rock. Ouf, l'année suivante sort Creatures of the Night, enfin le retour d'un son rock (voire même heavy).

Cela dit, la deuxième moitié des années 80 ne sera pas forcément plus glorieuse, avec pas mal d'albums médiocres (Asylum, Hot in the Shade et surtout Animalize et Crazy Nights). En 92, Revenge remonte le niveau. Mais le groupe erre un peu dans le moyen avec Carnival of Souls en 97 et Psycho Circus en 99. 10 ans plus tard, Sonic Boom redonne envie, suivi par Monster en 2012. Rien d'exceptionnel, mais le groupe entretient sa légende, vient de fêter ses quarante ans de carrière, et continue de donner des shows de qualité.