Lectures 2015

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Un univers sombre et intrigant, une belle écriture, des personnages manipulés (à moins qu'ils ne manipulent eux aussi?), mais un livre qui est plus exigeant que ce que j'ai pu lire dans la presse. Il n'est pas si facile d'y entrer. Volodine fuit longtemps la question du sens.
Pour ma part, bien qu'étant motivé au départ, j'ai d'abord été un peu déçu, ne sachant plus très bien ce que j'étais venu y chercher. Sans doute trop espacé les lectures. Me suis ensuite un peu forcé. Certaines séquences trop longues et lentes à mon goût. Mais un vrai regain d'intérêt sur la fin avec ces personnages qui semblent davantage maîtres de leur destin.

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Où l'on découvre que les mésopotamiens étaient tolérants, considéraient les divinités étrangères, que les femmes participaient à la la vie de cité et pouvaient obtenir de hautes fonctions, qu'ils visaient un bonheur simple (une rétribution des dieux), pratiquaient une vie faite d'hédonisme, et que le roi baisait une de ses prêtresses lors de fêtes religieuses. Dis comme ça ça a l'air cool ouais. Presque trop beau même? j'en sais rien, mais vu que Bottéro est LE spécialiste...
A part ça, on voit qu'ils avaient du mal à conceptualiser certaines choses, mais bon ce n'est pas pire que d'autres religions.

Sinon, ça reste un essai universitaire, pas difficile d'accès mais pas aussi vulgarisé que ce que je pensais. Et Bottéro a tendance à faire de longues phrases...

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Lu en quelques fois chez moi. Un tel texte ne se lit pas dans le métro ou le RER (pas que ce soit compliqué cela dit).

Bien sûr c'est moins développé que l'Iliade mais ne serait-ce que pour la description du Déluge, mérite le qualificatif d'épique. Avec du métal en fond, c'est encore mieux (et là ça y est, je suis un cas désespéré pour mes abonnés.....). Tourne peut-être un peu en rond tant qu'Enkidu est encore vivant, mais j'ai été conquis par tout le voyage de Gilgamesh jusqu'au bout du monde.
Qu'un tel texte ait pu nous parvenir par d'obscures stèles gravées il y a presque trente siècles est à la fois vertigineux et miraculeux.

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Difficile d'enchaîner la lecture de ces fabliaux de quelques pages chacun sans éprouver une certaine lassitude. Il faudrait pouvoir picorer ça et là, laisser le temps de prendre corps à des textes qui au départ étaient destinés à être déclamés.
C'est bien sûr, une étape sur le chemin qui mène des comiques grecs et latins à Rabelais et Molière, riche de truculence et de cet esprit gaulois qui se raille de tous les pouvoirs (les curés, notamment, en prennent très souvent pour leur grade).

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Je n'avais jamais lu (ou vu) de pièce d'Aristophane. J'ai trouvé ça beau, vivant...

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... il nous fait même s'opposer Eschyle et Euripide. De quoi sortir de nos réflexes à propos des grands auteurs.
Bon j'en dis pas plus, j'ai peur de passer pour un fat...

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Ambiance tantôt veloutée, tantôt étouffante, à la frontière du réel, personnages un peu pathétiques qui explorent, qui se cherchent sans se trouver. Onze façons qu’ils ont de se perdre et que l'argentin aux initiales messianiques a de perdre son lecteur. Car oui on ne comprend pas toujours tout (il y en a même une à laquelle j’avoue sans honte n’avoir rien compris) avec cette écriture très dense, mais c’est fort.

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J'ai moins adhéré à ce recueil, pourtant plus renommé je crois. Les quatre premières nouvelles m'ont laissé de marbre et j'ai même péniblement fini certaines. Heureusement les quatre dernières étaient meilleures.
Dommage, mais je ne suis pas mécontent de mon retour à cet auteur. Il a le potentiel pour remplacer Garcia Marquez dans mon top 10.

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Fascinant pour la noirceur et la brutalité des sentiments, moins pour le style, assez emprunté (la traduction de P. Leyris étant généralement considérée comme très bonne, je suppose que l'effet en anglais est similaire). Un 8 malgré tout, car c'est précisément les grands sentiments que j'étais venu y chercher.

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Un torrent de mots pour décrire la relation brûlante entre un étudiant et son mentor.
Zweig se lit toujours très bien mais on peut regretter que toutes les pistes semblent se fermer avec la nouvelle. Il n'y a pas cette étrangeté qui continue à hanter le lecteur comme chez Musil.

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La différence avec le Zweig est saisissante : l'écriture est beaucoup plus sèche et nerveuse, le personnage plus insaisissable, presque lunatique, et pourtant plus lucide face à la perversité et à la lâcheté. Assez fort.

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Valéry n'est pas un auteur réputé facile et il y a sans doute peu de lecteurs pour le suivre dans ses circonvolutions intellectuelles.
Le rapport du langage et du sens, du moi et de la chose, tout ça est mallarméen en diable. Mais c'est surtout pour essayer de comparer l'être intellectuel à celui de Hesse que je voulais le lire.
Ce que je retiens c'est que pour celui de Valéry, toute impasse ne sera résolue que par l'intellect.
Préféré le log-book dans lequel il y a de belles fulgurances sous formes d'aphorismes, mais j'avoue que la deuxième partie du livre m'a pas mal perdu.

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Petite lecture revigorante avant de retourner vers les romans

"Nous sentons très bien que notre sagesse commence où celle de l’auteur finit, et nous voudrions qu’il nous donnât des réponses, quand tout ce qu’il peut faire est de nous donner des désirs. Et ces désirs, il ne peut les éveiller en nous qu’en nous faisant contempler la beauté suprême à laquelle le dernier effort de son art lui a permis d’atteindre. Mais par une loi singulière et d’ailleurs providentielle de l’optique des esprits (loi qui signifie peut-être que nous ne pouvons recevoir la vérité de personne, et que nous devons la créer nous-mêmes), ce qui est le terme de leur sagesse ne nous apparaît que comme le commencement de la nôtre, de sorte que c’est au moment où ils nous ont dit tout ce qu’ils pouvaient nous dire qu’ils font naître en nous le sentiment qu’ils ne nous ont encore rien dit. "

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(dans la bibliothèque depuis longtemps, donc...)
Ode panthéiste. Plaisant au début mais malheureusement, comme on pouvait le craindre, ça tourne rapidement à vide et il n'en ressort pas grand chose. Les nouvelles nourritures sont un peu mieux, plus orientées vers la réflexion, mais c'est pas la joie. Tout ça est d'un vitalisme (Nietzschéisme?) assez naïf... Ah oui et sinon il aime bien les jeunes garçons. Moyen quoi.

Sans doute mieux de le lire au calme en été, mais reste que c'est peu... nourrissant au final.

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C'est un peu mieux et ici il semble prendre à contre-pieds le propos des nourritures dans sa conclusion. Mais ça reste encore trop neutre, trop retenu. Je serais presque curieux de voir le film, je me demande s'il ne dégage pas davantage.

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Pas encore lu la Saison en Enfer ni les Illuminations mais j'avais envie de me plonger dans les œuvres du petit génie.
Et quelle facilité à ployer la langue ou à s'y fondre. Impressionnant.

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Beaucoup apprécié ces textes de science-fiction d'un des pères fondateurs du genre...
Entre récits d'exploration, découvertes d'univers parallèles et histoires post-apocalyptiques, il trace une voie qui n'a guère été suivie côté français je pense.
Son style ne paie pas de mine mais je le trouve réellement très bon. Précis (Rosny était de l'école naturaliste je crois), parfois poétique, il participe au sense of wonder de l'ensemble et est vraiment très agréable.
Fondamentalement, il n'y a pas grand chose qui retourne le cerveau mais de par le style, par la vision qui se rapproche tantôt de celle d'un Solaris (coexistence d'espèces qui ne peuvent se comprendre), tantôt d'un scientisme débarrassé de tous ses mauvais côtés, restera une belle découverte de cette année.

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Je l'ai certes pas lu dans les meilleures conditions qui soient, mais j'ai trouvé ça heurté et tortueux. Pas évident de se repérer avec tous les personnages, ni de comprendre les sous-entendus des dialogues.

Enfin et surtout, il y a assez peu de cette dimension mystique que j'étais venu chercher. Je suis déception, même si je vais continuer avec Bernanos (il m'intéresse plus que Céline).

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C'est bien mieux que le précédent. Une écriture fluide et nerveuse au service d'une histoire âpre et d'un portrait sauvage.

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"Aujourd'hui comme hier, comme au premier jour de sa vie sacerdotale, les mêmes... Il est au terme de son effort, et l'obstacle manque tout à coup. Ceux qu'il a voulu délivrer, c'était ceux-à mêmes qui refusent la liberté comme un fardeau, et l'ennemi qu'il a poursuivi jusqu'au ciel rit au-dessous, insaisissable, invulnérable. Tous l'ont berné. "Nous cherchons la paix", disaient-ils. Non pas la paix, mais un court repos, une halte dans les ténèbres. Aux pieds du solitaire, ils venaient jeter leur écumé ; et puis ils retournaient à leurs tristes plaisirs, à leur vie sans joie. (Et il se comparait aussi à de vieilles murailles insultées, où le passant grave une ligne obscène, et qui se détruisent lentement, pleines de secrets dérisoires."

Texte puissant mais difficile, qu'il me faudra sans doute relire pour saisir le sens de toutes les affres de ce prêtre en lutte perpétuelle contre le démon.

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Ça faisait longtemps que je voulais relire cette pièce de jeunesse de Goethe que j'avais adoré plus jeune (et il faudra aussi que je relise Faust, mais c'était moins prioritaire).
Résultat, c'est moins flamboyant que dans mon souvenir, à l'image du personnage éponyme. Faut dire que Goethe est dans la retenue par rapport à ses potes du Sturm und Drang, et moins favorable aux idées révolutionnaires.
Cela dit j'apprécie quand même qu'il n'abuse pas de didascalies et autres trucages théâtreux qui ont tendance à me sortir de la pièce. Au contraire, l'action semble prise dans un élan "cinématographique" qui rend le tout assez plaisant.

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On a beau s'y préparer, c'est quand même... wow quoi.

C'est un Hernani allemand, avec des tirades enfiévrées où les personnages crient leur haine et leur rage. Du théâtre à testotérone comme dit un de mes éclaireurs.
Avec cette pièce Schiller fit trembler les tréteaux et plus encore, faisant résonance avec les événements de ce côté-ci du Rhin.
Sade et Rousseau sont aux premières loges et attendent fébrilement qui de leur favori tirera son épingle du jeu, à moins que Schiller ne les fassent tous les deux tomber de leur chaise. Démentiel.

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Commencé par curiosité (arrivé au milieu de différentes envies qui se bousculaient), continué par réel intérêt.

Tout simplement de la très bonne SF. Egan poussent les problématiques SF traditionnelles et investigue les implications des avancées en robotique, génétique ou neurobiologie. Il emprunte bien sûr aux écrivains de l'âge d'or (Asimov, Matheson, Dick, Sturgeon sans doute aussi même si je l'ai pas lu) mais il sait proposer du neuf, quand il ne pousse pas dans leurs retranchements les concepts introduits par ses prédécesseurs. Les détails techniques de biologie génétique ont tendance à me passer au-dessus, mais étant de formation matheuse, j'ai apprécié la première et la dernière nouvelle
Sinon pour l'aspect "sociétal" ça m'a fait penser à Black Mirror (beaucoup question de fric, de multinationales), mais ce serait un BM qui aurait su exploiter son potentiel au lieu de se tourner vers du tape à l'oeil vulgaire et des intrigues paresseuses.
Quelques nouvelles légèrement en deçà mais c'est assez constant. Donc oui, 8, ce serait du snobisme mal placé que de mettre moins, surtout que j'ai déjà été gentil avec d'autres 8 auparavant.

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Relu aujourd'hui, je comprends pourquoi la nouvelle qui donne son titre au recueil est aussi renommée. Marcel Aymé trouve le ton idéal, et dans une langue aussi simple qu'élégante, tape comme il se doit sur les petits chefs, les bourgeois à la petite ambition saugrenue (les palmes académiques ^^)... On retrouve ça à divers degrés dans les autres contes, mais c'est sans doute dans celle-ci qu'il réussit le mieux.
On a aussi du Kafka à la française dans d'autres nouvelles comme la carte, où chaque citoyen a une carte qui régit le temps qui lui est alloué, et a donc des "trous" dans sa ligne de temps.

Sur le recueil dans son ensemble, là je serais plus mitigé... C'est quasiment du 50/50 entre des nouvelles bonnes ou plus et d'autres qui sont assez anecdotiques (et je vais peut-être en faire hurler, mais je mettrais les bottes de sept lieues dans les anecdotiques).
Alors 7, mais c'est plus une moyenne (bien) pondérée.

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http://www.senscritique.com/liste/Lectures_en_pays_de_Philousofie/903293

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7 pour le texte + l'introduction et la postface qui remettent très bien en perspective (qui n'est pas sans arrière-pensée tout de même, on est après la guerre de 1870...), mais 6 pour le texte nu car étant +/-convaincu j'attendais un peu plus.
Lisible rapidement et gratuitement: http://classiques.uqac.ca/classiques/renan_ernest/qu_est_ce_une_nation/qu_est_ce_une_nation.html

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Découvert complètement par hasard.
Lecture passionnante, assez rapide mais demandant une certaine attention : à part peut-être pour les étudiants en fac d'histoire, les putsch présentés dans le livre sont peu connus à un tel niveau de détail.
La thèse de Malaparte est que le succès d'un coup d'état dépend avant tout de sa technique, bien plus que des circonstances et du contexte. C'est assez brillamment illustré par ceux de Trotsky et Mussolini (surtout ce dernier qui sut manipuler les mouvements ouvriers après les avoir combattu), à qui il oppose le manque de tactique de Bonaparte et... Hitler.
Ce n'est pas forcément un manque de clairvoyance, le fait est que ce dernier cherchait la voie légaliste...

Bref un texte qui j'imagine doit être lu dans toutes les écoles militaires, mais hautement recommandable à tous.