Cover Le petit Cahier de visionnage 2024 + Avis

Liste de

54 films

créee il y a 4 mois · modifiée il y a 27 jours

Les Filles d'Olfa
7.5
1.

Les Filles d'Olfa (2023)

1 h 47 min. Sortie : 5 juillet 2023. Société

Documentaire de Kaouther Ben Hania

MargotChavez a mis 9/10 et a écrit une critique.

Babysitter
6.4
2.

Babysitter (2021)

1 h 28 min. Sortie : 27 avril 2022 (France). Comédie

Film de Monia Chokri

MargotChavez a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Comédie que l'on pourrait renommer " petit manuel de déconstruction de la mysogynie par l'humour absurde ". Excessivement réussie. Formellement d'abord c'est une pépite. Monia Chokri est une autrice qui écrit des personnages intelligents, pense sa façon de filmer pour l'inscrire dans le genre, et joue avec les codes de celui-ci a merveille. Chaque plan est intelligent et très symbolique. Elle parvient a filmer une sexualisation des personnages sans la rendre lubrique, et elle lui donne une signification forte. Il en ressort instantanément des situations comiques délicieuses, et qui véhiculent un message par l'esthétique, par la composition de l'image, et par la direction de ses acteurs.

Le film est dense, très dense. Il évoque la question féministe dans son ensemble, prouesse presque incroyable pour une comédie d'1h27. On y parle de sororité, d'entraide féminine par la figure de la sorcière, de patriarcat dans une société marchande, de rôle de genre dans la sexualité, de la question des hommes comme alliés, de lesbianisme, de dépression post post-partum, des difficultés de la maternité, du rôle du couple dans ces épreuves, de harcèlement sexuel, de viol. Tout est évoqué, compris, détourné, rendu drôle et nuancé.

C'est une comédie qui se paye le luxe d'être drôle, signifiante, et particulièrement engagée. Elle le fait en étant naturellement très abordable, visuellement délicieuse. Si on se décidait enfin a lancer le podcast du FFSC, on pourrait en discuter pendant 1h00 tant il y'a de choses a dire et de scènes a analyser. Profitez en, rigolez, réfléchissez un peu. 8/10 + coup de coeur

Le Départ
6.9
3.

Le Départ (1967)

1 h 29 min. Sortie : 6 décembre 1967 (France). Comédie dramatique

Film de Jerzy Skolimowski

MargotChavez a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jeunesse, liberté, un peu de folie, et finalement le beau. C'est pas grand chose, ça pourrait se résumer a Jean Pierre Leaud a besoin de 15000 francs pour participer a un Rallye avec une Porsche, alors il les cherche. Et pourtant c'est vraiment très très très bien.

Construit comme une comédie d'action, notre héros cherche de l'argent, il rencontre une petite meuf, qui finit par le suivre. L'enchainement de petites péripéties donne l'espace a Jean Pierre Léaud pour cabotiner, c'est toujours drôle, très visuel, et empreint de légèreté. Bref on s'amuse beaucoup. Un mot aussi sur Catherine Duport, qui tient son rôle à la perfection, et qui parce qu'elle contrebalance parfaitement l'excentricité de l'acteur principal, rend le film mémorable.

Et puis y'a des scènes romantiques, hors du temps, absolument sublimissimes, une sur un scooter, une autre dans une voiture d'exposition, une troisième face a un miroir. Elles magnifient tout, elles n'ont rien de vulgaire, c'est d'une pureté émotionnelle totale. J'ai été transporté, tout est poétique et porté par une bande son parfaite.

Je pourrais certainement en dire plus, essayer d'analyser les scènes, d'apporter des connaissances techniques ou sur le contexte du film, mais je les ai pas. J'ai juste vibré de tout mon être.

Ce sera un 8/10, doublé de la mention coup de coeur, et de très loin, mon film préféré depuis le visionnage de la Mala Educacion en Juillet 2023.

De l'autre côté
7.3
4.

De l'autre côté (2007)

Auf der anderen Seite

2 h 02 min. Sortie : 14 novembre 2007 (France). Drame

Film de Fatih Akin

MargotChavez a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Wow ! Quel film ! Une moitié dramatique qui suit la vie familiale de Nejat et Ali Aksu deux immigrés Turcs a Brême, le fils et le père qui rencontre une femme qui va transformer sa vie. Une moitié plus proche du thriller politique, qui suit la vie de Lotte Staub et d'Ayten Ozturk, une jeune révolutionnaire immigrée et sa meuf, une étudiante allemande romantique, et prête a tout.

Les histoires se croisent, se répondent, se mêlent. La mise en scène est a ce titre assez brillante, et laisse le scénario manquer ses opportunités en y créant une force dramatique permanente. Chaque croisement donne lieu a une scène mémorable, a un plan, ou a un mouvement de caméra juste parfaitement posé. Le film est également souvent dans la retenue, et la contemplation. Les scènes de déplacements lui donnent une vraie puissance mélancolique, accompagnée par des musiques formidables elles sont un élément remarquable. La Turquie est également filmée avec brio, et certains plans a Istanbul sont merveilleux.

Le montage aussi est assez radical, le travail des ellipses, de certains cuts, tout cela participe a créer cette ambiance lourde, parfois froide, et pourtant terriblement réelle au vu des évènements que décrit le film. Enfin la force du long métrage réside aussi dans ce qu'il désamorce, dans ce qu'il laisse imaginer, a ce titre il joue habilement avec les codes et les envies du spectateur, et lui donne peu. C'est évidemment un enjeu narratif qui permet au film de changer de dimension, d'être plus maitrisé encore. Le cast est aussi très bon. Nejat est parfaitement interprété, Ayten également, la mère de Lotte est assez exceptionnelle aussi.

Pour tout vous dire, j'aurais peut être mis 9 si la version que j'avais eu entre les mains eut été mieux encodée, et un peu plus jolie. En tout cas c'est un excellent 8/10, doublé de la mention coup de coeur. Très proche de la note supérieure !

Leila et ses frères
7.7
5.

Leila et ses frères (2022)

Leila's Brothers

2 h 39 min. Sortie : 24 août 2022 (France). Drame

Film de Saeed Roustaee

MargotChavez a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un film absolument immense de part son ambition, la perfection de sa mise en scène, sa sobriété, son propos familial, politique, son montage. Une fresque qui transporte le spectateur dans une famille fragile, dans un pays en déshérence. Que dire, que dire, que dire. Je suis impressionné par ce que j'ai vu, par la force qui émane de ce récit tragique.

Les personnages sont tous superbement interprétés, Leila notamment véhicule tant et tant de force et de courage. Alireza Symbolise également, Esmail aussi. Peut être que le film arrive a capter le réel social en Iran et c'est parce que ses acteurs sont incroyables. Des traditions aux escrocs, d'une société rétrograde mais tiraillée, soumise au contexte internationale. De la dialectique de l'individu dans un environnement ultra conservateur.

Bref le film est une masterclass de la première seconde à la dernière. S'il est parfaitement stimulant intellectuellement et esthétiquement, il m'a quand même manqué un tout petit quelque chose pour l'adorer pleinement, un petit peu d'exubérance peut être, mais est-ce possible vu son contexte de production.

Ce sera un excellent 8, a deux millimètres du 9/10, et je le dis assez rarement, je pense que c'est un chef d'œuvre, un très grand film. Bien qu'il n'ait été efficace qu'a 90% sur le cinéphile très biaisé que je suis, je ne peux que vous le recommander pleinement

Les Chambres rouges
7.4
6.

Les Chambres rouges (2023)

1 h 58 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Thriller

Film de Pascal Plante

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Ce film c'est la nuance, la fragilité de la psyché humaine, les ambiguïtés de Kelly Anne. Quel personnage elle est. Mannequin, autiste et hackeuse, elle est un parfait objet de cinéma, elle permet au réalisateur de raconter cette histoire, ce fait divers particulièrement sordide, en immergeant le spectateur, et en lui donnant un bref, mais cohérent cours de sécurité informatique. Un cours qui lui permet de comprendre les tenants et les aboutissants de ce drame sordide motivé par l'argent et la société, l'offre et la demande en somme.

Si le film ne s'inscrit pas dans une critique politique formelle, je note quand même que le mal c'est le capitalisme La représentation du Hacking est la plus réaliste et réussie que j'ai vu au cinéma. Et c'est aussi permis parce que le personnage de Kelly-Anne est diablement crédible. Le décor de son appartement, son setup, Guenièvre, tout ça semble vrai. Son trouble, renforcé par sa solitude aussi, rend bien a l'écran. Il faut saluer la performance magistrale de Juliette Garépy. Elle parvient a véhiculer tout ça, toutes ces nuances, et ce dernier geste est incroyable.

Zone grise parfaitement dépeinte, ce thriller psychologique est proche de la perfection. Il me manque peut être un propos un peu plus " grand " pour en faire l'un de mes films préférés. Mais il éclaire a merveille le domaine du psychsocial de son temps. En plus je crois que je suis un peu amoureux du personnage de Kelly Anne, et ça me dérange ( preuve que c'est réussi IMO ) Ce sera un 8/10 et l'un des excellents films de l'année.

À bout de course
8
7.

À bout de course (1988)

Running on Empty

1 h 56 min. Sortie : 26 octobre 1988 (France). Drame

Film de Sidney Lumet

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Très beau long métrage, qui traite de l'émancipation. Un couple d'abord qui se bat, pour ses convictions, obligé de s'émanciper de leurs cadres familiaux pour défendre un monde plus juste. Une femme qui se bat pour se libérer de son emprise familiale et vivre sa vie. Un ado qui se construit, vit, et finit par choisir d'abandonner son cadre pour en vivre un autre, plus éloigné de sa famille, mais socialement accepté. La conclusion est d'ailleurs le fruit pessimiste parfait de cette dialectique entre l'unité familiale et l'ordre capitaliste de la vie. Fuir une famille aimante, engagée et dans la sauce, pour vivre une vie normale, vaguement émancipatrice et marquée d'une terrible blessure. La discussion entre Annie et son père marque le retour du réel, le retour a des considérations matérielles, une forme de renoncement pour finalement aimer, pour qu'il puisse aimer, pour qu'elle puisse soulager son fils.

La dureté du film est parfaitement soulignée par les performances assez éblouissantes des acteurs, on sent cette souffrance, mais aussi cette tension, la question du sacrifice, pour sa famille, pour ses convictions, pour l'amour, pour la musique est omniprésente dans le jeu. Le travail de captation de la musique est aussi assez remarquable, mais je n'en ai qu'une perception instinctive, sensorielle, n'ayant pas les connaissances musicales pour l'analyser.

Bref, y'a surement plein de choses que j'ai pas dites, et que vous pourrez lire chez des gens biens plus au fait que moi. Mais je le recommande, c'est une expérience intense, avec une vraie force esthétique. 8/10

Dalva
7.1
8.

Dalva (2022)

1 h 25 min. Sortie : 22 mars 2023 (France). Drame

Film de Emmanuelle Nicot

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Un long métrage particulièrement intéressant. Tout l'enjeu et toute la force esthétique du film repose sur le personnage de Dalva, et sur son état psychologique, totalement fucked up parce que son père en a fait sa femme. Elle a 12 ans. Pas besoin de grand discours pour imaginer l'horreur et la souffrance de cette gamine, et l'état de délabrement de sa psyché.

Dalva est déconnectée, vit comme une femme, a 12 ans, complètement anormale, dans une institution, et dans un monde qui la repousse, en permanence. Elle refuse sa daronne, elle refuse l'amitié, l'autorité, elle a un rapport a la féminité totalement détruit. Elle est amoureuse de son bourreau. Perdue. Et c'est ça le génie du film. Tout cette exploration psychologique est incroyablement réussie. Cette gamine a l'air vraie, elle transpire la souffrance. Et je l'avoue elle est très bien interprétée. Samia aussi d'ailleurs.

La mise en scène alterne entre le brillant et le fade. A part quelques scènes très réussies ( Notamment celle du parloir ) La plupart sont un peu convenues. Le rythme est troublant, le film est peut être un peu court, et certaines scènes et sujets paraissent ramassés, et en même temps, quand on considère que le sujet du film c'est Dalva, on a pas besoin d'en savoir plus. Le close up sur son personnage rend le tout très intime et très fort.

Bref c'est l'alchimie entre le sujet et le traitement du personnage qui rend tout ça mémorable. Le reste est malheureusement un peu banal, une BO un peu plus inspirée peut être, quelques moments de vie un peu moins utiles a la narration. En fait si je sais, un peu moins de cliché, plus de réel dans la vie du foyer.

Bref un très bon 8/10

La Loi du désir
6.8
9.

La Loi du désir (1987)

La Ley del deseo

1 h 42 min. Sortie : 16 mars 1988 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Drame familial et LGBT. Almodovar dans sa forme la plus pure. L'amour, l'art, le crime, la ville, la campagne et l'hopital. Tout les éléments qu'il décline depuis 40 ans, en conséquence le film sonne parfaitement a l'avant garde, j'ai pas souvenir d'avoir vu beaucoup de drames gay poignants dans les années 80. Revenons en au fond.

Pablo Quintero, est un metteur en scène, il a une soeur actrice et trans, il vit une histoire d'amour dysfonctionnelle, il rencontre un mec toxique. Assez classique mais terriblement efficace pour y mettre en scène la complexité des rapports amoureux dans ce contexte espagnol si contrasté. Comme d'habitude chez Almodovar la question sociale se mêle a celle de la condition de l'artiste, qui plus est LGBT, il en ressort un travail qui fourmille de détails croustillants. Ses personnages sont traités avec un respect incroyable, et les millions de nuances qui composent le sentiment amoureux brillent de mille feux. Le recours a la musique est ici excellent, et l'omniprésence de Brel permet un lyrisme a toute épreuve. Le travail de costumes est excellent, sert l'intrigue, et ancre le film dans le temps, dans une culture, et dans un discours progressiste. Les acteurs sont parfaits, Carmen Maura et Antonio Banderas excellents, Eusebio Poncela, un peu en dessous.

C'est pas mon Almodovar préféré, parce qu'il est quasi exclusivement gay, et que c'est un peu éloigné de ma sensibilité, mais formellement c'est un bonbon. Almodovar Origin story, et profondément avant-gardiste 8/10

2001 : L'Odyssée de l'espace
8
10.

2001 : L'Odyssée de l'espace (1968)

2001: A Space Odyssey

2 h 40 min. Sortie : 27 septembre 1968 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Stanley Kubrick

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Un grand film. Parce qu'il est l'une des plus pures expressions du cinéma, la quintessance de ce que peuvent provoquer comme émotion les arts visuels, narratifs et sonores ensemble. Tout les plans du film sont incroyables, tout est monumental, grandiose, brillant, en ce sens on se rapproche du beau. Il y'a une puissance, quelque chose d'éternel, permis par le jeu de la géométrie, du décor, de la musique, qui rend le film passionnant a regarder a chaque instant. Ici le langage du cinéma, le montage est aussi exceptionnel, parce qu'il est lent, toujours parfaitement découpé, et pas avare en ellipse intelligente, il est le coeur de certte ambiance parfaite.

Sur le plan affectif le film pose quelques questions intelligentes, sur l'IA, sur la croyance, sur les croyances du spectateurs, ses attentes philosophiques, le travail autour de la symbolique impénétrable du monolithe est passionnant. Mais ( dédicace :fuser: ) le tout est finalement un peu froid, un peu désincarné, et même ce HAL est pas spécialement passionnant dans son écriture, ou un peu sous exploité. Et en même temps comme souvent chez Kubrick l'histoire n'est finalement qu'une infime partie du film.

Pour résumer mon avis en quelques phrases. C'est l'un des plus grand film visuel que j'ai pu voir de ma vie, la quasi perfection formelle, et le niveau maximal dans de la création d'ambiance par images filmées. Presque le chef d'oeuvre absolu. Et pourtant une petite partie de moi regrette que l'on n'approche l'humain que par idéalisme, une part de matérialité, d'incarnation, de dialogue, l'aurait rendu plus fort encore. Bref un film exceptionnel, mais un peu limité. On sera sur un solide 8

Simple comme Sylvain
7.3
11.

Simple comme Sylvain (2023)

1 h 51 min. Sortie : 8 novembre 2023 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Monia Chokri

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

La description du film par Cerell est tout a fait a propos, et c'est plus léger que mon style, je le cite :oss:

Grâce à sa mise-en-scène astucieuse et son rythme fou, change de genre tout le temps : tantôt une romance, une comédie, un drame, soupoudré d'un état des lieux des classes sociales dans l'état actuel de notre société. Toujours humaniste, sans pour autant enlever une très légère pointe de cynisme quand on navigue entre les bourgeois et les prolétaires. Un film fin, une drôlerie à rattraper absolument.

Que c'est un film fort, portrait délicieusement accurate sur ces univers sociaux qui s'entrechoquent par le truchement de cet amour impossible et finalement assez incohérent. On pourrait écrire un aphorisme dramatique : Là où le cerveau est trompé par le désir, l'amour ne peut survivre. Il y'a du vrai, du faux, des généralités, et la réalisatrice le capte a merveille. Elle propose ce film sur l'Amour, elle le conclut avec pessimisme, et décrit joliment la fugacité des sentiments. C'est magnifiquement filmé, superbement mis en scène, c'est une réussite esthétique totale dans les moments de perte, de peur, de choas, de tempête émotionnelle. Les gens sont beaux sans trop l'être, le rapport a la norme s'en trouve questionné.

Bref un très beau petit traité cinématographico-philosophico-politique sur l'amour et sa réalité. C'est drôle, c'est émouvant, c'est frais, c'est vrai on ne s'en lasse jamais surtout quand c'est fait avec brio. 8/10 ( j'aurais pu le doubler de la mention coup de coeur si mes conditions de visionnages avaient été meilleures ) En attendant ça sera juste derrière Les Chambres rouges

Ressources humaines
7
12.

Ressources humaines (1999)

1 h 40 min. Sortie : 15 janvier 2000. Drame

Film de Laurent Cantet

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Bonbon pour cinéphile de gauche, bonbon pour amateur de sociologie des entreprises, bonbon pour technicien de l'histoire contemporaine. Un très beau film, parce qu'il est humain, réel, nuancé, bien loin du manichéisme, parce qu'il réconcilie Marx et Bourdieu.

La mise en scène est d'une simplicité a toute épreuve, pas d'artifices, juste une captation légèrement esthétisée du réel d'une entreprise industrielle à la fin des années 90, une photographie de la France de cette époque. Très fan de la direction d'acteur, de ces amateurs qui donnent une profondeur et une radicalité incroyable au film. Le cast de Jalil Lespert, a l'époque candide, est excellent également tant il colle a son personnage, on suit son parcours de politisation avec gourmandise, comme si c'était l'acteur et pas l'étudiant. Syndicalisme, Lutte des Classes, ressources humaines, habitus et reproduction, tout est manié à la perfection pour faire un drame de niche, de gauchiste. Et pourtant c'est un film fort, qui dépasse tout ça, pour s'inscrire dans un double cadre pas facile a manier. Celui de l'émotion familiale brute, et celui de l'œuvre engagé. Simple, accessible, pas sexy du tout, mais fort et engagé c'est un 8/10

Después de Lucía
6.7
13.

Después de Lucía (2012)

1 h 43 min. Sortie : 3 octobre 2012. Drame

Film de Michel Franco

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Avis repris de Cerell.

Découverte totale de ce réalisateur [...] . Et bien c'est une sacré claque. Déjà le choix de réalisation, une succession de scènes avec une caméra fixe, qui emprisonne nos personnages dans un cadre, et donne un côté documentaire et donc une belle dose de réel au récit. Michel Franco joue avec le hors-champ grâce à ce dispositif, je pense à cette scène très forte de la chambre avec sa salle de bain attenante. Après un premier acte presque hydillique, le deuxième acte devient suffoquant, et loin les évènements sont dépeints avec une dureté glaçante. Michael Haneke a accouché de son fils, Michel Franco. Les scènes sont impactantes autant pour le personnage d'Alejandra que pour le spectateur, c'est très fort.
Au-delà du hors-champ dans le dispositif filmique, j'aime aussi le découpage, on se demande souvent ce qu'il s'est passé entre les scènes, on essaye de reconstruire le récit. Et l'imaginaire est souvent plus fort que les images, c'est effroyable.
Malheureusement, je trouve le troisième acte moins fort, le soufflet retombe un peu, on se concentre plus sur le père dont je trouve l'écriture plus faiblarde, même si assez touchant par instant. Sa conclusion reste par contre très forte. Une expérience très intense, que je ne recommande pas à tout le monde, les gens de mauvais goût qui n'aiment pas Haneke ne devraient pas y trouver leur compte, pour moi c'est une réussite... 8/10 et bouleversé !

Petite Fille
7.6
14.

Petite Fille (2020)

1 h 28 min. Sortie : 2 décembre 2020.

Documentaire de Sébastien Lifshitz

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

C'est exceptionnellement bien réalisé. J'ai pleuré a chaque instant du film, la qualité des plans, de la bande son. Non vraiment tout marche à la perfection.

Si j'ai une petite critique a émettre c'est celle du rapport au réel de ce film. Ou est-il ? Le film décrit-il parfaitement le vécu de cette petite ? A quel point l'angle est-il biaisé ?. Et ça tombe bien, au fond, on s'en fou. On est pas là pour juger la militance du film, sa perfection éthique, ou l'avis du réalisateur sur la sacralisation de la pédopsychiatrie. Quand bien même il existerait un trouble dans le comportement de la mère. Allez vous faire cuire un œuf, et laisser Sasha vivre sa vie. Personne n'a jamais imposé une transition a son enfant, surtout avec autant de bienveillance.

L'histoire est trop forte, trop bien réalisée, et décrit une violence institutionnelle bien réelle face à la détermination d'une famille et au pouvoir de l'amour. Finalement le beau, les émotions, la force dramatique suffiront. Le film n'a pas vocation a être le procès, ou une commission d'enquête parlementaire sur l'accompagnement dans le genre par la puissance publique.

Je propose de mettre un 8/10, d'apprécier le film pour la bombe esthétique qu'il est, et d'envoyer tout ce que je peux comme force a toutes les personnes🏳️‍🌈

L'Apollonide, souvenirs de la maison close
6.8
15.

L'Apollonide, souvenirs de la maison close (2011)

2 h 02 min. Sortie : 21 septembre 2011 (France). Drame

Film de Bertrand Bonello

MargotChavez a mis 8/10.

Annotation :

Si j'étais titriste, et je pourrais l'être vu la taille de celui-ci j'aurais appelé le film " Grandeur et décadence de la marchandisation des corps dans une société patriarcale ". On suit donc dans un quasi huis clos, la vie de la maison close de l'Apollonide en 1899. Il s'y passe un évènement dramatique, puis tout reprend. Et le film est d'une dureté a toute épreuve.

Il est dense, très dense, chaque fille a une histoire, tout les dénouements seront difficiles, chacune d'entre elle est brillamment écrite, la maquerelle y compris. interprétée a merveille par Noémie Lvovsky. Ambiguités, nuances, on touche a la dialectique qui structurent le rapport a la prostitution chez nous, tantôt lieu de sororité et de solidarité pour jeunes femmes déshéritées, tantôt lieux de toutes les abjections. Et le film la décrit parfaitement, entre le beau et l'horrifique, entre les bijoux et le sperme, entre la violence et les rêves.

La photographie est incroyablement belle, on croit voir de véritables tableaux d'époques, tout le temps, y compris lorsque l'on montre l'affreux. Des plans, des idées y'en a partout tout le temps, les passages en split screen, la scène effroyable ou Adèle Haenel se retrouve a jouer une poupée automate. Bref je pourrais tirer la liste longtemps. Si le film commence a nous montrer une esthétique érotisante désirable, il la déconstruit subtilement au point où la fin ressemble est une succession de descriptions cliniques de ce qu'est la domination des hommes.

On pourrait y voir un film anti prostitution, un film nostalgique de la prostitution d'antan, on peut aussi y voir des amitiés, de la sororité, de l'entraide. Si le film réussit quelque chose, outre sa magnifique composition picturale, c'est bien ça. Le doute, la violence, la puissance de vie de ces femmes qui confrontées a une situation peu enviable, vivent, aiment, rêvent. Sans conclure, il donne a voir. 8/10.

Dune - Deuxième partie
7.8
16.

Dune - Deuxième partie (2024)

Dune: Part Two

2 h 46 min. Sortie : 28 février 2024 (France). Science-fiction, Drame

Film de Denis Villeneuve

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

C'est le film de SF qui saisit le mieux la monumentalité, l'épique, le grandiose, l'ivresse du pouvoir. Absolument magnifique, titanesque. Les plans, les couleurs, le son, le mixage, tout est parfait pour donner ce sentiment. C'est une masterclass totale. Le cast est très fort, je me joins a la congrégation des discours élogieux au sujet de Rebecca Ferguson, brillante, dangereuse, manipulatrice. Elle est géniale. Je m'inscrit également dans la continuité de Kira pour saluer la performance de Challamet, qui gère parfaitement son passage de personnage de teen movie a prophète. Lea Seydoux délicieusement léthale.

Je pourrais parler des points positifs pendant mille ans. Esthétique Arkonnen, Violence et maîtrise des scènes d'actions, Josh Brolin...
Mais j'ai quand même deux reproches majeurs a faire a cette oeuvre. L'écriture des personnages est vraiment foireuse, comme souvent chez Villeneuve, on oublie un peu de raconter des humains, beaucoup trop archétypaux pour moi. Sauf Lady Jessica, qui sauve le film a ce niveau là. Et puis y'a Zendaya... J'ai pas les mots, pourquoi donner un rôle aussi important a une actrice aussi insipide, en même temps elle est pas aidée par son personnage absolument buté qui ne lui donne pas une seconde l'opportunité de jouer quelque chose de l'ordre de l'émotion.

Pour conclure, c'est grand, c'est impressionnant, c'est vibrant, c'est la technique dédiée au grandiose, le visuel au service de la science fiction. Pour tout ça c'est un film immense, que seul le blockbuster sait offrir. Magnifique et sacrément puissant. L'histoire est prenante, analysable par pleins de prisme de SF, c'est réussi sans être révolutionnaire. Le problème c'est que personne m'intéresse vraiment parmi les héros. 7/10

Chers camarades !
7.2
17.

Chers camarades ! (2020)

Dorogie tovarishchi

2 h 01 min. Sortie : 1 septembre 2021 (France). Drame, Historique

Film de Andreï Kontchalovski

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Un drame familial en noir et blanc, en URSS, et réussi. Le film est un bonbon pour les yeux. Le travail des contrastes, de la photographie, tout est sublime, et je trouve que ça participe à la vraisemblance de l'histoire, on plonge directement dedans, en 1962 :bielso:

Le film arrive a dépeindre la société soviétique, et notamment grâce a ces personnages secondaires truculents et magnifiquement interprétés, mais aussi grâce à la mise en scène et à la place qu'il accorde aux réunions des différents comités. A tel point que le première heure est absolument parfaite.

La puissance du long métrage réside en grande partie dans le fait qu'il montre une histoire familiale imbriquée dans une histoire politique, et qu'il s'appuie sur une actrice qui arrive parfaitement a jongler entre les deux. La performance est bonne, et le rôle qu'elle montre l'est aussi. Tiraillée entre ses convictions, et sa famille, Lioudmila est émouvante, toujours. Plongée dans l'appareil institutionnel, elle parvient a faire voir l'absurdité et les rouages du système décisionnaires soviétiques, et plus encore ce qu'il fait aux corps, aux esprits des femmes et des hommes qui le composent.

A ce titre le film est réussi. J'ai quand même un reproche majeur a formuler, qui m'empêche de trouver le film excellent, c'est son rythme. La première heure est vraiment passionnante, c'est presque trop dense, j'en ai parlé, mais la suite traîne et traîne et traîne encore. A tel point que les vingt dernières minutes passent comme des heures. Heureusement elles sont sauvées par ces plans dans le lac, qui sont somptueux.

Un peu compliqué a noter, j'ai très envie d'aller vers le 8/10, parce que le film m'a plu, intellectuellement et visuellement. Mais si j'écoute mes émotions, mon ressenti plus épidermique, je me contente d'un **7/10** ( vous aurez compris que c'est un 7.9/10 que je n'arrondirais pas ). Bref c'était quand même très bien.

The Grand Budapest Hotel
7.8
18.

The Grand Budapest Hotel (2014)

1 h 39 min. Sortie : 26 février 2014 (France). Comédie, Drame

Film de Wes Anderson

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Un très bon film. C'est beau, c'est coloré, c'est délicieux, c'est gourmand, c'est amusant, c'est poignant sans jamais en faire trop. J'imagine que tout a été dit, je ne vous ferais donc pas l'offense de penser que j'ai quelque chose d'important a vous dire sur ce film.

Comme dans " The Darjeeling ", la trop grande maîtrise du réalisateur fait que j'ai quand même un peu de retenue, et je pense qu'il ne me marquera qu'assez modérément.

8/10 ( peut être un peu plus proche du 7 que du 9 )

Les Garçons sauvages
6.7
19.

Les Garçons sauvages (2017)

1 h 50 min. Sortie : 28 février 2018. Aventure, Drame, Fantastique

Film de Bertrand Mandico

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

C'est un OVNI, une fable hors du temps, hors du réel qui prend place dans l'océan indien. On y suit un groupe de jeunes garçons qui, après avoir violé et tué leur professeure de lettres, sont envoyés dans un espèce de séjour de redressement avec un capitaine très étrange.

Et là démarre un récit de pirate, fantastique, quasi Homérique, mais d'abord pervers, on y comprend que le capitaine cherche a briser leur résistance, avant de les emmener sur une île. ||Une île magique qui les transformera en femme|| Lieu principal des péripéties du film, celle-ci a bien des secrets étranges. Je noterais ici l'incroyable visuel du film, a moitié expérimental, a moitié symbolique, il est en tout cas toujours très psychédélique, et absolument sublime, mention au noir et blanc. Rien que le concept de manger des couilles comme une sorte de traitement hormonal est génial. Toute la symbolique phallique, les transformations du corps, c'est parfaitement amené, et je dois le dire assez troublant. Il fétichise absolument tout les éléments de la vie sur l'île, sans le rendre désirable ou cringe, ce qui en fait une expérience réussie et, pour moi complètement inédite.

Vous l'aurez compris, le long métrage traite des rapports au genre, entre les genres. Il parle globalement de féminisme, le coup de génie du film étant de faire interpréter ces garçons par des actrices, ce qui permet une cohérence exceptionnelle au moment où les masques tombent et que l'intrigue avance. Le propos politique, ou a minima, la clé de compréhension du film, soyez femmes et tout ira mieux, questionne, mais il est presque trop simple pour un tel chef d'oeuvre esthetique. On pourra alors se demander si, le réel protagoniste n'est pas le capitaine, et s'il n'y a pas là le vraie force de ce scénario, le trouble, et la part du trouble.

On pourrait poursuivre l'analyse visuelle et formelle du film, elle nous éclairerait surement plus encore. Mais j'ai tout de même peur que ce fond soit un peu superficiel. En tout cas il lui manque une dimension un peu plus profonde, peut être quelque chose de plus dramatique. Bref je reste malgré tout un petit peu mitigé. En tout cas si vous aimez le noir et blanc, le visuellement beau, la recherche esthétique, les couleurs, les bites, et que vous semblez prêt a plonger dans un film un peu dérangé. Foncez et faîtes vous votre avis. 7/10, très proche du 8

La Femme de mon frère
6.6
20.

La Femme de mon frère (2019)

1 h 57 min. Sortie : 26 juin 2019 (France). Comédie

Film de Monia Chokri

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

C'est une comédie, un peu dramatique sur la vie de Sofia, une jeune docteure en philosophie qui est au chômage, et qui a une vie pas ouf. Le pitch est pas très original et pourtant Monia Chokri arrive a le rendre captivant. Dans un premier temps parce qu'elle capte une partie de la société quebéquoise et qu'elle est très très forte pour y porter un regard acerbe et affectueux. Mais le coeur du film c'est que dans un second temps elle réussi a capter une famille, un moment dans l'histoire de celle-ci. Et c'est en dépeignant ce moment qu'est le beau du film, à la frontière du réel et du lyrisme des sentiments.

C'est franchement drôle, franchement bien filmé, comme d'habitude Chokri regorge d'inventivité pour créer des scènes et des visuels marrants ou marquants. Mais je trouve aussi qu'il est moins maîtrisé que Babysitter ou Simple comme Sylvain, le montage est un peu troublant, sans que ça véhicule spontanément quoique ce soit, surtout au début du film. Les passages de déplacement avec la musique qui change en fonction de l'humeur sont aussi un peu kitsch, même si les autres passages musicaux sont très réussi. Le cast est très bon mais manque peut être d'un peu de folie pour apporter un peu plus de complexité, de nuances dans l'humain ( Sauf Sasson Gabai, que j'ai trouvé exceptionnel dans le rôle du père ).

Y'aurait a nouveau beaucoup de points a débattre, mais j'ai bien aimé le film. J'adore cette réal. Mais parce qu'il est moins maitrisé que les deux suivants, je me contenterais d'un 7/10

We Need to Talk About Kevin
7.3
21.

We Need to Talk About Kevin (2011)

1 h 50 min. Sortie : 28 septembre 2011 (France). Drame, Thriller

Film de Lynne Ramsay

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Un drame assommant, qui traite d'une enfance psychopathique, et de la famille d'une façon assez clinique. Le film est truffé de bonnes idées de mise en scène, le travail fait autour de la couleur rouge, sa dimension symbolique, à la fois dans l'horreur et dans la quête d'une maigre reconstruction par exemple. Le découpage m'a aussi beaucoup plus, ces scènes qui se répondent très vite entre le présent et le passée, et qui permettent une fois les quelques premières minutes passées de rentre précisément dans le vif du sujet.

L'inhumanité de Kevin, traitée avec une froideur léthale par la cinéaste. De ce gamin abject, insupportable, qui ne devient gentil que lorsqu'il est malade, profondément malade, a cet ado provocateur et tout aussi malade. Kevin est un monstre. Et pourtant il est humain, j'apprécie beaucoup d'ailleurs la performance d'Ezra Miller parce qu'elle souligne un point essentiel. Chaque Adolescent est un psychopathe en puissance, par conséquent, il ne surjoue pas et, on pourrait juste qualifier son comportement de crise d'ado un peu sérieuse. Cela étant dit ses actes nous ramènent a sa folie, et on explore la violence et le tourment de son esprit. Sa profonde faiblesse.

Se pose donc la question de la famille, et de l'amour. Il en a eu, la performance de Tilda Swinton, tiraillée, toujours, reprenant espoir, puis le perdant a nouveau est absolument magistrale. Elle est d'autant plus digne dans le présent qu'elle poursuit malgré l'horreur.

Pour Nuancer cette critique un peu dithyrambique j'ajouterais tout de même un reproche fondamental au film. Quelque chose qui m'empêche de le trouver brillant. Kevin est trop purement méchant, 16 ans sans flancher une fois, 16 ans sans arrêter de blesser sa mère, de faire du mal autour de lui. Ah, j'y crois pas complètement. Et si j'y arrivais, la conclusion du long métrage viendrait tout casser.
Un personnage si chimiquement horrible peut il vraiment changer ? Est-ce un nouveau tour ? Je suis un peu perplexe. Elle pose trop clairement la question de la rédemption, de la seconde chance. Et dans ce cas là, c'est presque grotesque et ça nuit un peu a la puissance du film.

Overall c'est un drame très réussi, pas le plus bouleversant, pas le plus humain au sens du réel. Mais une belle plongée au coeur de l'enfer, et de la vie a l'intérieur de celui-ci. 7/10

Summer of 84
6.2
22.

Summer of 84 (2018)

1 h 45 min. Sortie : 13 décembre 2018 (France). Épouvante-Horreur, Drame

Film de Yoann-Karl Whissell, Anouk Whissell et François Simard

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Vrai thriller, avec plein d'éléments de film d'horreur bien old school, et une vraie force évocatrice pas là où on l'attendait.

La gestion de la tension dans le film est vraiment réussie, l'aspect thriller globalement aussi, le côté enquête donne lieu a pas mal d'idées très clichées mais très bien utilisées, toujours dans le bon rythme. Vraiment très fun, très divertissant, gavé de références au0x années 80, les persos très archétypaux fonctionnent car les réals prennent vraiment leur temps de leurs donner une humanité, des vies en dehors du scénario.

Côté cast Graham Verchere, et Tiera Skovbye ressortent très clairement du lot pour moi. Y'a quelque chose dans leur interprétation qui dépasse le film de genre. Une obsession quasi maladive du héros, qui illustre a merveille ce moment où l'on est encore un enfant mais où l'on pense qu'on peut faire des choses d'adultes. C'est présent dans ses regards, dans sa façon de parler. Pour Nikki, c'est un autre passage, celui de l'adolescence à la vie d'adulte, celui où les problèmes commencent a arriver où l'on prend conscience de la vie, et elle deal très bien avec ce sujet. Elle arrive a montrer son attachement a sa vie, a sa ville, a sa famille, et son envie de les dépasser.

J'ai pas de reproche particulier a faire au film. La fin est un poil abusée, mais elle est symbolique et forte. Bref, un très beau film sur l'adolescence, qui se prend pas trop au sérieux, et qui parvient parfaitement a créer de la tension. C'est un **7/10** très proche du 8, je le met devant L'été dernier, et proche de Bottoms ou des Garçons sauvages, je le recommande chaudement.

Bottoms
6.4
23.

Bottoms (2023)

1 h 32 min. Sortie : 21 novembre 2023 (France). Comédie

Film de Emma Seligman

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Comédie sans prétention qui fait passer un excellent moment. C'est drôle, plutôt touchant. Les passages musicaux apportent une vraie plus value au film, tant ils sont chorégraphiés en rythme. Y'a un bout de message sur l'empowerment et la sororité, un travail des looks, du respect tout au long du film. Le wokisme dégouline, jusqu'à en devenir un objet comique au second degré. Rachel Sennott et Ayo edebiri sont hyper convaincantes. Havana Rose Liu aussi, en plus son personnage est bien écrit et bien mis en scène.

Bref pas de reproches, quelques rires francs, du sourire tout au long du film, très agréable a mater, même si ça manque un peu d'ambition dramatique. Ce sera un 7/10 ( tout pile au milieu )

The Crow
6.7
24.

The Crow (1994)

1 h 42 min. Sortie : 3 août 1994 (France). Fantastique, Action

Film de Alex Proyas

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Bon film de genre, qui emprunte tout son propos à Batman, au rape n'revenge et à la bible. On suit Ethan Draven qui revient a la vie pour se venger de sa mort et de celle de sa femme. Il décalque méthodiquement les assassins et vient démonter le réseau criminel de ce gotham-like. Et ça marche, l'ambiance est sombre a souhait, les méchants sont caricaturalement méchants et glauques, tout en étant filmé avec un vice tout a fait réussi. Ils sont écrit, et bien écrit, sans en faire trop.

Les enjeux du gentil sont transparents, c'est le propre du genre, mais ça marche bien, parce qu'il est épaulé par un cast secondaire convaincant. Ernie Hudson et la gamine sont vraiment chouettes. C'est intense vraiment rythmé, on s'amuse et comme souvent dans ce type de film on prend plaisir a voir le vengeur esthétisé de fou via des plans badass, et un plaisir libérateur a voir la vengeance la plus crue. L'aspect visuel est réussi ( du sang, du feu, les plans iconiques après les meurtres )

Bon après ça permet pas une profondeur incroyable ( sauf dans le génial the nightingale ), mais ça donne un film d'action sombre et violent très appréciable. Quelques effets un peu datés, des flashbacks montés hyper cuts qui desservent un peu l'intensité dramatique qu'aurait permis une violence plus crue. Cependant le film est validé, je le recommande 7/10

L'Été dernier
6.1
25.

L'Été dernier (2023)

1 h 44 min. Sortie : 13 septembre 2023. Drame

Film de Catherine Breillat

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Délicieuse décadence bourgeoise. Un film dont la force repose sur la photographie qu'il fait d'une famille riche, profondément dysfonctionnelle, qui dans son confort n'a que la sexualité pour se divertir. L'effondrement moral d'Anne, avocate spécialisé dans la protection de l'enfance, est absolument délicieux a suivre, on comprend que sa vie l'emmerde, elle cherche un échappatoire, et elle reproduit son propre traumatisme, après avoir cherché à le combattre. Une histoire finalement pessimiste, et teintée de réel.

Je suis en désaccord total avec ce que dit Cerell sur l'interprétation du jeu d'acteur. Certes il peut paraître décalé, mais il correspond au décalage de ces personnages vis a vis de leurs propres vies. Grands bourgeois, névrosés par leurs histoires familiales, leurs moeurs, leurs passés. Je trouve d'ailleurs a Samuel Kirchner une constance absolument parfaite pour jouer l'ado parisien pété de thunes insupportable, débile, et BG qui joue, avant de tomber amoureux et de perdre pied. Le film est bien rythmé, on ne s'y ennuie pas, les scènes d'amour sont parfaitement filmées, et lourdes de sens. La photographie, et le côté très naturel du film m'ont également plu.

C'est pas non plus le film du siècle, mais si on le prend comme une : " Précis d'anthropologie d'une famille bourgeoise incestueuse " on a une copie quasi parfaite du réel. Et ça, j'y ai été très sensible, parce que c'est fort, que c'est violent, et que Theo en souffre vraiment. Pris dans le jeu maléfique d'une femme perdue dans da propre vie. 7/10 ( proche du 8 )

Hector
7.1
26.

Hector (2015)

1 h 27 min. Sortie : 30 décembre 2015 (France). Drame

Film de Jake Gavin

MargotChavez a mis 7/10.

Annotation :

Petite comédie dramatique, sans trop de prétention, qui décrit la vie d'Hector, un SDF qui habite a Glasgow, et qui va vivre Noel dans un foyen pour sans abris Londonien.
Le film est d'un dénument a couper le souffle, une belle retenue, une simplicité a toute épreuve. Y'a d'excellentes idées de mises en scènes qui viennent appuyer ce sentiment de réalisme, la façon de filmer Hector quand il marche, la béquille. La maladie aussi, l'histoire familiale, tout ça sonne vrai, et le film ne tourne jamais au mélo grandiloquent, et c'est vraiment sa force.

J'ai pas beaucoup plus a en dire, c'est un joli film, qui traite une réalité sociale avec une infinie bienveillance, et pourtant, la froideur et la retenue dont il fait preuve, lui donnent un crédit et une belle intensité

States of Grace
7.3
27.

States of Grace (2013)

Short Term 12

1 h 36 min. Sortie : 23 avril 2014 (France). Comédie dramatique

Film de Destin Daniel Cretton

MargotChavez a mis 6/10.

Annotation :

Un film intelligent, qui parle de foyer, d'educ, de trauma, de kids, c'est complètement mon sujet. La vie dans ce genre de foyer, le rôle des educs, tout cela est traité avec beaucoup de bienveillance, et de réalisme, ça donne un vrai charme au film.

Bien sur, on parle de sujets durs, très durs, immondes même. Ce qui arrive a Grace, oh WOW, ce qui arrive a Marcus oh WOW... Les deux scènes majeures sont évidemment celles de confession des enfants, celle de l'anniversaire est incroyable aussi. Bref, le réal parvient a capter des moments de vies, et a les sublimer.

Et pourtant, je suis pas totalement convaincu. La raison est simple, j'ai l'impression d'avoir vu une prod américaine tenter de faire du cinéma français. Chacun des moments importants manque cruellement de subtilité ( Le Vous avez déja été enceinte avant ? la scène de la douche vraiment ? ) ON AVAIT COMPRIS. Le matériel est lourd, appuyer ça devient un peu indigeste. En revanche y'a une composante vraiment touchante dans la répétition des scènes, et dans le dialogue entre les parcours de vie.

Brie Larson sort une performance convaincante sans être exceptionnelle. John Gallagher JR est impressionnant, dans un style très simple, il marque vraiment le film de sa bienveillance. Rami Malek et Stephanie Beatriz sont très efficaces. Dommage que l'actrice qui incarne Jayden soit un peu en dessous. Mais globalement tout le monde joue correctement.

En bref, on passe un moment fort, c'est touchant, d'autant plus pour quelqu'un comme moi qui est tout a fait capté par ces sujets. Mais, on n'est pas devant un grand film, c'est juste bien. La force du fond est un peu desservie par la forme

Ce sera un solide 6/10, plus proche du 7 que du 5

Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait
6.5
28.

Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020)

2 h 02 min. Sortie : 16 septembre 2020. Drame, Romance

Film de Emmanuel Mouret

MargotChavez a mis 6/10.

Annotation :

Joli film d'amour, qui traite sa question en profondeur. Les poncifs du désir, de l'unilatéralité de l'amour, du désintéressement pour le bonheur de l'autre. Tout y passe, et le réalisateur ne tranche jamais vraiment. Il donne a voir pleins d'histoires qui s'imbriquent par le biais de flashbacks, se répondent, et navigue quelque part entre la fragilité des sentiments, leur intensité, et la vulnérabilité humaine face au désir. A ce titre c'est réussi, on s'attache aux personnages, a leurs histoires, et on en vient a espérer qu'ils soient juste heureux.

C'est le premier film du réal que je vois, mais il filme son drame romantique contemporain comme un film d'époque, c'est assez troublant, ça lui donne un côté intemporel plutôt sympa. Il renforce cependant cet effet en faisant jouer ses acteurs comme dans une pièce de théâtre bien verbeuse, et c'est quasiment insupportable. Surtout au début du film, où Camélia Jordana, Camille Cottin et Niels Schneider mais surtout Jenna thiam en font des caisses. A l'infini.

Pour pas m'éterniser sur le film, c'est un drame prenant qui traite son sujet d'une belle manière, malgré des lourdeurs, et des longueurs. Le cast est inégal, j'aime beaucoup Macaigne et Dequenne, le reste c'est assez stéréotypée, et même si CJ s'en sort bien pour jouer le tiraillement, elle est desservie par le style très pompeux de l'ensemble. Je conseille aux cinéphiles en couple du discord de regarder le film avec leur moitié pour éviter de développer une paranoia solitaire flippante 6/10 ( proche du 7 )

Le Gang des Bois du Temple
7.1
29.

Le Gang des Bois du Temple (2022)

1 h 53 min. Sortie : 6 septembre 2023. Policier, Drame

Film de Rabah Ameur-Zaimeche

MargotChavez a mis 6/10.

Annotation :

Un film qui touche a tout, mais qui ne m'a pas spécialement touché.

Il alterne plusieurs styles, le fait bien, tantôt drame social au plus proche du réel qui décrit la réalité de la vie d'un quartier populaire, tantôt thriller psychologique qui explore la sensibilité de Mr Pons, tantôt film de gangster. Il le fait bien, et contrairement a Wesh Wesh qu'est-ce qui se passe qui explorait de façon toute aussi radicale la question des quartiers, je trouve la mise en scène forte et subtile à la fois. Presque le film de la maturité pour RAZ, en tout cas une belle leçon de cinéma.

Si les personnages sont bien écrit, celui de Bébé vraiment réussi, j'ai quand même un problème avec le film : j'en ai rien a foutre de cette histoire de vengeance abracadabrantesque d'un prince saoudien. Alors je comprends qu'elle sert a illustrer le grand banditisme, a illustrer la puissance de l'argent qui lui permet de faire ce qu'il veut... Mais tout ce qui est intéressant dans ce long métrage relève de la vie quotidienne, du doute, de la famille, de la fraternité, de l'amitié.

Une admiration pour la forme du film, pour son ambiance, et une indifférence totale pour son scénario, du a la fois a son manque relatif d'intérêt au sein du film, et a ma sensibilité personnelle, les histoires de braqueurs, de gangsters, je souffle un peu. 6/10 ( proche du 7 )

Les Infiltrés
7.6
30.

Les Infiltrés (2006)

The Departed

2 h 31 min. Sortie : 29 novembre 2006 (France). Gangster, Thriller, Policier

Film de Martin Scorsese

MargotChavez a mis 6/10.

Annotation :

Grand Thriller de Gangster et de Policiers. Extrêmement allèchant, plutôt rythmé, presque epileptique au début avec tout ces flashbacks. On est tout de suite dans une ambiance qui monte en tension, dans un film bien vénère, bien intense. Et a ce titre c'est vraiment prenant. Si je suis tout a fait convaincu par l'aspect policier contre voleurs du film. C'est parce que les acteurs sont exceptionnels, et tout le monde maîtrise sa partition. Mais j'aimerais retenir deux choses Jack Nicholson, méchant, très méchant, qui dit quelque chose du crime, de la manipulation et de la violence par son expressivité. Et Di Caprio qui dit quelque chose sur une réalité sociale et psychosociale dans son monde, et a Boston.

Après cette première parti brillante, on sombre un peu dans la technique de l'élastique du slip de Guy Carlier, on attend cette confrontation pendant longtemps, elle arrive en deux parties, et celle entre Colin et Costello est visuellement et narrativement bien plus intéressante que celle qui la suit. On attend ce duel, on en a une presque parodie, avec un setup pay off sur le FBI grossier digne d'un deus ex machina de serie B de SF.

Bref c'est grandiloquent, cool a regarder, mais je reste sur ma faim. Un Thriller ambitieux agréable, divertissant, mais qui ne dit pas grand chose, et ne me marquera pas profondément, sauf en ce qui concerne l'intensité du jeu de ces acteurs 6/10

MargotChavez

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