Le nouvel Eden selon Tarzan et Jane

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Première petit déception avec « Tarzan l’homme singe » (1932) de W.S.Van Dyke, le film a plutôt mal vieillit sur plusieurs points. Si les scènes de séduction entre Jane et Tarzan ont gardé tout leur charme, les massacres d’animaux et le colonialisme rance mettent mal à l’aise, un peu comme la lecture de « Tintin au Congo » (le seul Tintin que je ne supporte plus) et ceci même en remettant le film dans son contexte.

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Le second volet « Tarzan et sa compagne » (1934) réalisé par Jack Conway, est bien meilleur, on peut même affirmer que c’est le meilleur film de la saga. Généreux en action, en violence et surtout en érotisme. Entre autres moments forts, l’attaque des cannibales filmée avec une étonnante sauvagerie, la baignade sous marine de Tarzan et Jane totalement nue. La tenue très courte de la charmante Maureen O’Sulivan et ses décolletés plongeant affoleront d’ailleurs la censure. Entre deux belles scènes poétiques, l’ambiance moite et glauque de l’ensemble peut être vu comme les lointains prémisses des films de cannibales italiens.

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Le troisième volet, « Tarzan s’évade » (1936) mis en scène par Richard Thorpe est un quasi remake du film précédent, en plus sage. La jupe de Jane c’est rallongée, elle se baigne désormais en maillot. La violence est toujours présente mais plus édulcorée. C’est aussi là que débute la fable rousseauiste, qui allait se prolonger et donner un tour intéressant au reste de la saga.

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« Tarzan trouve un fils » (1939), toujours mis en scène par Richard Thorpe, est l’occasion de compléter la famille, avec l’apparition de Boy, jeune garçon trouvé dans la jungle, seul rescapé d’un accident d’avion. On trouve dès lors dans les différents films des scènes récurrentes, comme les moments de baignade en famille, symbolisant l’harmonie avec la nature, elles constituent sans doute les plus belles scènes sous marine vue au cinéma, le récent film d’animation « La tortue rouge » saura s’en souvenir. C’est également dans ce film que Tarzan prendra l’habitude de briser les fusils des hommes blancs car ils « font du mal aux animaux ».

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« Le trésors de Tarzan » (1941) est bien entendu l’occasion de parler de cupidité, une nouvelle menace pour ce petit paradis. La découverte d’un filon d’or permet à Jane d’expliquer à son fils adoptif ce que représente ce métal précieux pour le monde dit civilisé. Par ce fait elle met le doigt sans le vouloir sur le fonctionnement aberrant des sociétés modernes et leur manie de se créer des besoins inutiles.

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Enfin « Les aventures de Tarzan à New York » (1942) permet de confronter les deux civilisations. Tarzan y montre une capacité d’adaptation et de compréhension étonnante dans cette « jungle de béton ». Repéré pour ses talents de dresseur, Boy est kidnappé par des hommes blancs pour être revendu à un cirque, Tarzan et Jane partent le sauver. Le film propose un compromis, si au final Tarzan sauve son fils grâce à ses capacités naturelles, c’est la justice du monde civilisé qui lui permet de retourner vivre avec lui dans la jungle comme il l’entend. Vision idyllique qui relève de la fable bien entendu. Le film regorge de moments de bravoure, comme les scènes où tarzan escalade les immeubles, ou celle où il plonge du haut du pont de Brooklyn, alors qu’il est pourchassé par la police. C’est aussi le dernier film de la série pour Maureen O’Sulivan, Tarzan ne s’en remettra jamais tout à fait.