Cover Larry Clark - Commentaires

Larry Clark - Commentaires

Photographe de renom passé pour la première fois à cinquante-deux ans, Larry Clark est une personnalité entière, radicale, clivante car volontiers mal-aimable. On peut ne pas adhérer à sa vision brutale et sans compromis d’une jeunesse versant dans tous les excès, ne pas goûter à la crudité de son ...

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4 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a plus d’un an

Kids
7.2

Kids (1995)

1 h 31 min. Sortie : 22 novembre 1995 (France). Drame

Film de Larry Clark

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Le premier film de Clark pose un regard cru sur une réalité dérangeante qui ne procède ni d’une attitude réactionnaire ni d’une volonté de multiplier les entrées par le fumet du scandale. Sa peinture de la jeunesse a pour mérite de ne pas faire de généralisation, de ne pas lui donner valeur de symptôme. Son pari gonflé consiste à montrer la transgression (la drogue, le sexe, l’agression physique) du seul point de vue de la jouissance, sans aucune perspective moralisatrice, au ras du béhaviorisme – grâce à une écriture stylisée mais qui ne met pas les personnages à distance et dont le point de vue n’est jamais localisable. Et quand vient le travelling final sur l’amas des corps assoupis au petit matin, on pense moins à un lendemain de fête difficile qu’à un charnier d’inconscients, enterrés vivants dans leur propre enfer.

Another Day in Paradise
6.8

Another Day in Paradise (1999)

1 h 41 min. Sortie : 16 juin 1999 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Larry Clark

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Les concessions, ce n’est donc pas le truc de Larry Clark. Son néo-"Bonny et Clyde" cogne dur. Direct à l’estomac, que ce soit dans la violence (réaliste, poisseuse), la défonce (omniprésente) ou le sexe (corsé). Réponse cinglante, sanglante et sulfureuse à l’ordinaire des polars hollywoodiens, le film se présente comme un road-movie à ressorts, entre scènes à la mitraillette déchaînée et phases de repos mérité. Au plus proche des corps et des regards, la caméra y traque la vulnérabilité des êtres et les brusques éclats de l’action physique, ne verse jamais dans le décorum pour lui préférer l’attaque frontale, avec le désir de mordre sans pincettes le présent dans le gras. Et l’abandon méritoire des acteurs parachève la force brute de cette balade sauvage faite de désarroi social, d’intimité et de débordements affectifs.

Bully
7.1

Bully (2001)

1 h 51 min. Sortie : 12 décembre 2001 (France). Drame

Film de Larry Clark

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Le cinéaste poursuit sa dissection de la société américaine à travers les déviations et les perditions de sa jeunesse, ici transposées d’un fait divers : le meurtre prémédité d’un adolescent violent et haïssable par ses camarades. Son parti pris est de nous faire partager la perspective de personnages dont on sait que les actes sont condamnables, voire répugnants. L’inconscience et l’irresponsabilité des assassins confrontés au gouffre de la culpabilité n’empêche pas l’identification à certaines de leurs réactions, au sein d’une Floride dépouillée de tout attrait touristique, révélatrice d’un malaise, d’une perte de repères, d’une sauvagerie animale transformant les proies en prédateurs. Mais il arrive que le réalisme de ce constat clinique flirte avec la complaisance sordide et atténue hélas la portée du propos.

Wassup Rockers
6.5

Wassup Rockers (2006)

1 h 46 min. Sortie : 5 avril 2006 (France). Drame

Film de Larry Clark

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

South Central, quartier ghettoïsé de Los Angeles. Une bande de skaters latinos s’octroie une escapade à Beverly Hills. La fracture sociale, énorme, ouvre sur l’échange, le dialogue, le partage d’expériences. Et même sur la comédie tant ce milieu (fête huppée chez les excentriques de la mode, pavillons luxueux habités par des alcooliques nymphomanes) est brossé avec un humour frisant la caricature. Mais si le scénario refuse la doctrine déterministe en leur en accordant à un temps de loisir pur, un droit à la fiction, il ne sombre pas pour autant dans l’angélisme : les jeunes défavorisés ne sortiront pas indemnes de cette course insensée au sein de l’aristocratie américaine, paranoïaque et raciste. Le temps d’un film tendre mais lucide, drôle mais engagé, Clark fait ainsi évoluer son regard sans renier son cinéma.

Thaddeus

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