La révolution française et la Terreur

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Pour mieux comprendre la Révolution française, il convient de débuter par un ou plusieurs ouvrages généralistes qui exposent aussi clairement que possible l'ensemble des faits qui se sont déroulés entre 1789 et 1799.

Je n'ai pas lu cet ouvrage de J-P Bertaud, mais Histony, qui a consacré une série de vidéos Youtube particulièrement recommandables sur la Révolution, le mentionne en priorité dans la bibliographie qu'il conseille à ceux qui souhaitent s'initier au sujet.

Bibliographie conseillée par Histony : https://venividisensivvs.wordpress.com/les-articles-en-pdf/la-revolution-francaise/bibliographie-sur-la-revolution-francaise/

Série de vidéos d'Histony (Veni Vidi Sensi) consacrées à la Révolution (superbe introduction au sujet, très complète, très sérieuse et très abordable) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLsFVQLtN7crZKK4rO-wpPsAT4wdLLL_2B

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Albert Mathiez est un des tout premiers historiens "sérieux" de la Révolution française (avec Aulard). Par sérieux, j'entends un des premiers historiens qui a adopté des techniques scientifiques pour écrire des ouvrages historiques et fait preuve de rigueur intellectuelle, notamment en s'efforçant de coller aux sources et de gommer autant que possible la part de subjectivité et de passion dans ses travaux. Je recommande particulièrement ce livre, qui couvre la période allant de 1789 à Thermidor an II (chute de Robespierre, juillet 1794), à ceux qui souhaitent aborder ce sujet de la meilleure manière possible.

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Ce livre est la suite de l'ouvrage précédent : il reprend l'histoire de la Révolution française après les événements de Thermidor. Je n'ai pas encore lu ce livre, mais ça ne devrait pas tarder car j'apprécie vraiment le travail d'Albert Mathiez.

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Je n'ai pas lu cet ouvrage mais Albert Soboul est sans conteste un des grands historiens de la Révolution française, au même titre qu'Aulard ou Mathiez. On distingue généralement trois courants dans l'historiographie de la Révolution : l'école contre-révolutionnaire (peu favorable donc à la Révolution pour utiliser un euphémisme), l'école libérale (qui apprécie moyennement les Jacobins et Montagnards et se reconnaît plus dans l'oeuvre des Thermidoriens ou dans les débuts de la révolution) et enfin, l'école pro-jacobine (plutôt ancrée à gauche, et plutôt favorable à l'oeuvre des Montagnards et des Jacobins, voire aux courants les plus plus radicaux, comme les hébertistes ou les enragés de Jacques Roux). C'est clairement dans ce troisième courant que s'inscrit le travail de Soboul.

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François Furet est une autre grande figure parmi les historiens de la Révolution française. Père de l'école libérale, il a souvent été en désaccord avec Albert Soboul. Livre et auteur conseillés donc pour avoir un contre-point à la vision pro-jacobine de Soboul. Quoiqu'il en soit, la période est tellement complexe que je vous encourage vivement à lire plusieurs ouvrages généraux avant d'approfondir vos connaissances, et l'ouvrage de Furet et Richet figure parmi mes recommandations.

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Ce livre couvre toute la période de la Révolution française (plusieurs ouvrages malheureusement s'arrêtent à Thermidor). J'ai lu ce livre il y a un moment, j'en garde un bon souvenir quoiqu'un peu flou. Il propose une lecture nouvelle de la Révolution en se basant sur les avancées les plus récentes de la recherche, et pour autant que je me souvienne, avait pour particularité de replacer la Révolution dans le contexte international et il débute notamment par un rappel sur les révolutions antérieures qui s'étaient déroulées au Pays-Bas, aux Etats-Unis, etc. Annie Jourdan s'inscrit clairement dans la tradition pro-jacobine et ça se ressent parfois, si je me souviens bien.

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Jean-Clément Martin est un des historiens vivants les plus importants parmi les spécialistes de la Révolution française. C'est également un de mes préférés avec Mathiez et Michel Biard. Il existe de nombreuses vidéos disponibles sur la toile où le Monsieur présente ses ouvrages et nous livre le résultat de ses recherches et de ses réflexions sur la Révolution, et je vous encourage vivement à y jeter une oreille attentive, c'est un véritable régal à écouter. Parmi les sujets dont J-C Martin s'est fait une spécialité, on peut citer la Contre-Révolution, la Guerre de Vendée, la Terreur et la violence révolutionnaire, et la mémoire de la Révolution française. J-C Martin c'est plus de quarante ans consacrés à l'étude de la Révolution, autant dire une référence solide. Et c'est aussi une bibliographie bien garnie (il est très prolifique et je ne peux que m'en réjouir) !

En revanche, concernant cet ouvrage, je ne le recommanderais absolument pas à quelqu'un qui souhaite s'initier à la Révolution française. L'ouvrage est d'une densité extrême et pour l'apprécier pleinement, je pense qu'il faut déjà disposer de bases très solides, au risque de se noyer.

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Ce livre est le troisième volet d'une série consacrée à la Révolution française (en fait cette série couvre l'ensemble de la période contemporaine jusqu'à nos jours, mais comme celle-ci débute avec la Révolution, ce tome 3 est également le troisième sur la révolution française). Je n'ai pas encore lu cette série, mais je mentionne ce tome-là en particulier car la période thermidorienne est sans aucun doute le parent pauvre de l'historiographie de la Révolution. Et je n'ai eu que des échos positifs sur ce livre, peu de chance donc d'être déçu si vous envisagez de le lire. La république thermidorienne est donc la période qui s'étend de la chute de Robespierre (Thermidor) au coup d'état du 18 brumaire de Bonaparte (1799). Elle inclut notamment dans sa majeure partie les années du Directoire (nom qui vous évoque sans doute quelque chose). Elle correspond à une époque de consolidation de la République qui amorce un net virage à droite, de poursuite de la guerre et d'actions conduites à l'intérieur par le pouvoir pour contre-carrer ses ennemis sur sa gauche (les partisans du jacobinisme et les derniers soubresauts des mouvements populaires) et sur sa droite (les royalistes contre-révolutionnaires).

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A présent, on entre dans le vif du sujet avec la période dite de la "Terreur". En 1793, la jeune République, proclamée en septembre 1792, n'en mène pas large car elle prend l'eau de toutes parts : elle doit faire face à la pression populaire (notamment celle des sans-culottes) qui réclame toujours plus de mesures révolutionnaires, aux difficultés d'approvisionnement, à la guerre sur l'ensemble des frontières contre les forces européennes coalisées (Prusse, Autriche, Espagne, royaumes d'Italie, avec l'appui de l'Angleterre) et à des révoltes internes, dites "Fédéralistes" (Lyon, Bordeaux, Caen, Marseille/Toulon) ou royalistes (les Chouans au nord de la Loire mais surtout les rebelles de Vendée auxquels la République va livrer une guerre très sale).

Dans ce contexte de péril extrême, la jeune République, alors sous la houlette des Montagnards et des Jacobins, va prendre, en particulier à partir de septembre 1793, une série de mesures d'exception très vigoureuses et parfois très controversées, pour lutter à l'intérieur et sur ses frontières contre ces dangers qui la menacent. C'est cette période de lutte pour sa survie que l'on qualifie généralement de "Terreur". C'est également la période durant laquelle a oeuvré le célèbre Comité de salut public, organe issu de l'Assemblée nationale (la Convention), et créé par elle pour prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour conduire la guerre et préserver les acquis de la Révolution.

Il était communément admis par les historiens que la Terreur avait été "inscrite à l'ordre du jour" (et donc institutionnalisée d'une certaine manière) le 5 septembre 1793. Or depuis quelques années, plusieurs historiens, dont Jean-Clément Martin, remettent en cause cette idée reçue, et rejettent notamment l'idée que la terreur relevait d'une volonté politique clairement affirmée (sans pour autant nier les exactions, les dérives et les nombreux massacres qui émaillent cette période, ni les calculs politiciens). C'est une des vérités admises que Jean-Clément démonte dans ce livre passionnant qui a vocation à balayer de nombreuses idées reçues sur la Terreur et à remettre les points sur les i.

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Michel Biard et Marisa Linton reviennent sur cette période qu'ils analysent sous plusieurs angles. Ils y abordent plusieurs sujets (la guerre de Vendée, les luttes internes au sein de la Convention, la mentalité révolutionnaire, le poids des émotions) pour tenter d'expliquer les faits que l'on qualifie aujourd'hui de terreur. Il y est notamment rappelé que la Terreur correspond à un temps d'exception politique, qui s'expliquait notamment par le contexte, et qu'il faut constamment garder à l'esprit que les mesures vigoureuses adoptées par la Convention s'inscrivaient dans le cadre exceptionnel de la défense de la République (et ne sont donc en aucun cas l'expression de l'essence-même de la République), sans quoi cette période ne peut être comprise. Note : j'ai lu ce livre il y a quelque temps maintenant, mes souvenirs ne sont pas nécessairement clairs et j'espère n'avoir pas trop trahi la pensée des auteurs ^^

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Si je me souviens bien, ce livre est un recueil d'articles écrits, sous la direction de Michel Biard, par plusieurs spécialistes de la question à la suite d'un colloque consacré à la Terreur. Comme son titre l'indique, il aborde essentiellement la période sous l'angle politique, et présente notamment l'application concrète de certaines mesures s'inscrivant dans le cadre de ces politiques. J'ai notamment souvenir d'articles passionnants sur les mesures concrètes adoptées sur le territoire pour participer à l'effort de guerre (l'angle de vue est vraiment très singulier et intéressant). Le livre aborde finalement assez peu les aspect répressifs de la Terreur, mais met plutôt l'accent sur les politiques concrètes adoptées en situation de guerre et de crise.

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Même principe que l'ouvrage précédent : une série d'articles rédigés par des historiens spécialistes qui abordent différents aspects de la Terreur et on trouve une fois de plus l'excellent Michel Biard aux manettes.

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Parmi les mesures prises pour défendre le territoire, la Convention (assemblée nationale) décide de désigner en son sein des députés détachés sur l'ensemble du territoire, mandatés pour relayer les instructions du Comité de salut public, exalter l'esprit révolutionnaire, soutenir l'effort de guerre et prendre localement toutes les mesures qu'ils jugeront nécessaires au succès de la République. On les appelle les représentants du peuple en mission. Certains de ces représentants se feront particulièrement connaître en se comportant comme de véritables tyrans, tandis que d'autres s'investiront avec foi, sens de la justice et intégrité au service de la défense de la République. Ce livre tente de dresser un bilan aussi objectif que possible de l'action de ces représentants, sans rien nier des exactions commises par certains d'entre eux (notamment Carrier à Nantes et Fouché à Lyon, pour ne citer qu'eux).

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Parmi les représentants en mission, il en est un que l'Histoire a particulièrement retenu en raison de son comportement particulièrement "excessif" : il s'agit de Carrier qui a sévi à Nantes durant plusieurs mois. Il s'est notamment fait connaître par les tristement célèbres noyades de Nantes, procédé cruel et barbare pour éliminer les ennemis supposés ou réels de la République. Dans cet ouvrage passionnant, Brégeon tente de dresser un portrait aussi objectif que possible du monstre Carrier, mais il propose surtout un panorama complet des différentes institutions "révolutionnaires" et du personnel en place à Nantes à cette époque et tente ainsi de mettre en lumière d'autres responsabilités, pas seulement celle de Carrier (indéniable). L'évocation de la compagnie Marat ou des Hussards américains fait vraiment froid dans le dos ... Indéniablement, un des épisodes les plus sombres de la Révolution.

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Livre composé en deux parties. La première (passionnante) revient notamment sur la manière dont les Thermidoriens ont rejeté toute la responsabilité de la période de la Terreur sur Robespierre et instillé durant des années et de manière quasi-indélébile l'idée que la Terreur était une politique sciemment menée, sous l'influence malsaine de Robespierre et quelques autres. Dans la seconde partie, beaucoup plus théorique et abstraite, J-C Martin évoque la trace qu'a laissée cette période, ainsi que le regard qu'on porte sur elle dans les arts, la culture, la philosophie, au cours des années qui ont suivi jusqu'à nos jours.

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Livre d'une clarté remarquable qui permet de mieux comprendre les événements qui se sont déroulés dans la région dite de "Vendée". Noter que J-C Martin ne nie absolument rien des atrocités qui ont eu lieu durant cette guerre mais a toujours rejeté le terme de génocide pour les qualifier.

Un des épisodes les plus noirs de la Révolution et de la guerre en Vendée concerne ce que l'on appelle les colonnes infernales (colonnes militaires qui à partir du début 1794 quadrillaient toute la région et avaient pour mission de supprimer tous les rebelles qu'elles rencontraient sur leur passage). Je crois me souvenir que J-C Martin les aborde dans son livre, mais je signale également à ce sujet le livre qu'Anne Rolland-Boulestreau leur a entièrement consacré (tout simplement intitulé "Les colonnes infernales").

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Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire ce livre (mais projette de le faire un jour) écrit par un historien qui s'inscrirait plutôt dans la tradition furétienne et offre donc un contre-point intéressant à la pensée dominante (mais absolument pas infondée) du courant universitaire pro-jacobin.

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La particularité du livre de Tackett est de rechercher dès les débuts de la Révolution les prémices de la Terreur.

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Les sans-culottes représentaient le courant populaire le plus avancé et le plus fervent dans la défense de la Révolution française ; il exhortait les députés à adopter encore plus de mesures allant dans le sens de la démocratie et des avancées sociales. C'est un courant que l'on pourrait qualifier a posteriori d'extrême-gauche (malgré l'anachronisme) et Albert Soboul est le grand historien de ce courant, qu'on ne saurait ignorer si l'on souhaite comprendre certains des ressorts de la révolution. Les sans-culottes ont notamment joué un rôle important dans la chute de la monarchie le 10 août 1792, dans la lutte qui a ensuite opposé Montagnards et Girondins, puis exercé une pression très forte sur la Convention lorsque la République était menacée de toutes parts.

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Instauré en mars 1793, à l'initiative notamment de Danton, ce tribunal était une juridiction d'exception qui avait pour but de juger et condamner les ennemis de la Révolution. Antoine Boulant retrace son histoire, depuis sa création jusqu'à sa dissolution quelques mois après Thermidor. Juridiction qui a fonctionné dans des conditions relativement normales durant ses premiers mois, et s'est montrée respectueuse des formes du droit, mais qui s'est par la suite emballée sous la pression des événements, et dont la réputation pâtit notamment de l'oeuvre de son redouté et redoutable accusateur public, Fouquier-Tinville.

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La chute de Robespierre, plus connue sous le nom de Thermidor, est pour moi un des événements les plus passionnants de la Révolution. Comment Robespierre, alors au faîte de sa gloire, débarrassé de ses principaux rivaux (notamment Hébert et Danton) et qui comptait des alliés au sein des principaux organes de la Révolution (Comité de salut public, Commune de Paris, clubs des jacobins répartis dans toute la France, Ecole militaire du champ de Mars, Garde nationale) a-t-il pu être destitué et mis hors la loi en une seule journée ? Le bonhomme avait de nombreux ennemis qui ont dû manoeuvrer avec beaucoup de prudence et de minutie pour parvenir à le faire tomber. C'est cet épisode passionnant que retrace le livre de Françoise Brunel.

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Un autre livre consacré à la chute de Robespierre, malheureusement difficilement trouvable, mais je finirai par mettre la main-dessus un jour, car cet événement historique vaut tous les livres ou les films à suspense du monde.

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Thermidor a officiellement mis un terme à la période dite de Terreur. Le livre de Baczko s'intéresse à la période qui a immédiatement suivi la chute de Robespierre et aux mesures répressives adoptées à l'encontre des personnes jugées responsables de cette période. Une longue partie (une des plus passionnantes du livre) est consacrée au procès de Carrier, le tristement célèbre responsable des noyades de Nantes.

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Robespierre est un personnage très controversé : tyran sanguinaire, apprenti dictateur, animal à sang froid inflexible, entièrement responsable de la Terreur et des exactions en Vendée pour les uns, démocrate éclairé, défenseur infatigable de la République pour les autres. Un personnage qui divise autant est forcément un personnage intrigant et donc passionnant. La propagande thermidorienne qui a rejeté sur sa personne l'entière responsabilité de l'époque trouble de la Terreur a longtemps imprégné l'historiographie. Dans la première partie du XXème siècle, Mathiez a été un des premiers historiens à s'efforcer de réhabiliter la mémoire de Robespierre. Lors de la célébration du bi-centenaire de la Révolution, qui a vu un regain d'intérêt certain pour cette période, le ressenti général était nettement sous influence de la pensée furétienne et la légende noire de Robespierre a donc perduré. Depuis le début des années 2010, de nombreux historiens se sont élevés contre cette légende noire et ont tenté de restituer une image plus objective de ce personnage finalement assez complexe (ni ange, ni démon). Le livre de Cécile Obligi, court, concis et extrêmement clair, a le mérite d'être un des tout premiers d'une série d'ouvrages visant à combattre les idées reçues qui persistent au sujet de Robespierre.

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Il ne s'agit pas ici d'une biographie, mais d'un recueil d'articles rédigés par des universitaires chevronnés et qui abordent la question Robespierre par thématiques (sa carrière d'avocat, l'influence de Rousseau, ses prises de position par rapport à la question de l'esclavage, sa vision sociale, sa responsabilité dans la Terreur, etc.)

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Jean-Clément Martin s'est lui aussi fendu d'une biographie de Robespierre et c'est un régal. On sent chez de nombreux universitaires une certaine sympathie pour l'oeuvre des Jacobins (ce qui n'exclut absolument pas la rigueur historique), mais J-C Martin a plutôt la réputation d'un franc-tireur, pas partisan pour un sou. Et cela rend donc son point de vue très précieux. Dans ce livre, J-C Martin s'efforce notamment de replacer la figure de Robespierre dans son contexte et d'atténuer quelque peu sa singularité parmi les autres figures révolutionnaires de l'époque.

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Je n'ai pas lu ce livre, mais parmi les universitaires spécialistes de la Révolution française, Hervé Leuwers est une figure de premier plan et c'est la raison pour laquelle je mentionne ici l'ouvrage qu'il a consacré à Robespierre (je ne sais même pas si c'est une biographie au sens propre ou si le livre s'articule plutôt autour de thématiques, mais dans tous les cas, ce bouquin a très bonne presse).

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Personnage sulfureux, et lesté d'une réputation d'extrémiste (qu'il n'a sans doute pas volée), la figure de Marat est sans doute bien plus complexe que l'image qu'on en a et rien que pour ça, il faudra que je lise cette biographie que Serge Bianchi lui a consacrée.

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Le personnage de Danton jouit d'une excellente réputation, notamment en raison de la primauté que lui a accordée la IIIème République, soucieuse lors de son instauration de promouvoir une figure républicaine plus consensuelle que Robespierre, et en raison de son opposition à Robespierre au plus fort de la Terreur. Pour autant, le personnage, fort en gueule et haut en couleurs, n'était pas un ange (il avait notamment la corruption facile ...). Je n'ai pas lu ce livre qui lui est consacré, mais Danton est une figure majeure de la Révolution qu'on ne saurait ignorer, les auteurs de ce livre sont des universitaires reconnus pour le sérieux de leurs travaux et ça ne fait jamais de mal de dépasser l'image d'Epinal associée à certains personnages.