Journal d'un cinéphile en 2016

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03/01/16
Commençons l'année avec un super film d'animation en ombres chinoise signé Lotte Reiniger.
Alors ok la voix off et l'histoire sont un peut cul cul la praline, mais bon c'était pour les enfants, et j'aurai bien voulu voir ça étant jeune (même si j'ai grandi avec Ocelot qui s'inspire de cette réalisatrice).

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04/01/16
La suite des aventures de Kuruma Torajiro.

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06/01/16
(cinéma)
The Hateful Eight c'est un peu l'essence pure de ce qu'est le cinéma selon Tarantino; on a ici un film qui le représente vraiment, sûrement son plus personnel quant à l'approche du cinéma : un retour à des codes bien plus fondamentaux tels que des scènes de dialogues, de la tension et du cadrage. Cela en résulte par une technique rétrogradée avec utilisation du Panavision 70 ainsi que certains plans en demi-bonnette (god qui utilise encore ça en 2016). Puis même au niveau du genre, c'est carrément pas un western, la coquille peut-être mais le contenu c'est un hommage à tous les slashers, films de suspens et autres films d'exploitations, Tarantino le dit lui-même : c'est son premier film d'horreur.
En bref, un film hyper sincère envers lui-même, sûrement un des meilleurs Tarantino.

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07/01/16
Mouais pas trop mal, gallerie photos retraçant l'évolution du Dôme de Genbaku, mais je trouve ça quand même assez complaisant.

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07/01/16
Putain quel chef d'oeuvre, je m'attendais à voir un film d'évasion subtil et bien réalisé, mais il y a quelque chose de plus, quelque chose qui vous prend pas les tripes et qui vous fait battre votre coeur. Cette fin... quelle perfection.

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08/01/16
C'est bien drôle ça, un film de l'époque d'Edo avec du jazz en bande son, bah ça passe plutôt bien !
Les images sont très belles, je ne connaissais pas Ichikawa avant celui là même si je connais d'autres films de nom, à se pencher sur sa filmo !

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09/01/16
Deuxième Ichikawa que je visionne. Une bonne tension pour un récit assez surprenant (tiré de faits réels) on retrouve ce superbe noir et blanc digne du Onibaba de Shindo ou de L'ange Rouge de Matsumura.

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09/01/16
Belle animation assez onirique, contraste entre le bleue de la nuit et les couleurs des singes.

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10/01/16
Un Hong Sang-Soo assez surprenant.
Meme si il reste dans son ambiance bien a lui (zoom, plusieurs histoires qui se chevauchent) il y apporte un coté occidental qui n'était pas présent dans les autres.
On a deux pays que sont la Corée du sud et le Japon, deux protagonistes si proche pourtant parlant anglais, la plupart du film est en anglais, ils ne se saoulent plus au soju mais au vin rouge.
Puis on a toujours ces ambiances chaleureuses avec une scène plongée dans un décors, comme un bar avec des lumières tamisées, filmé de l'extérieur alors qu'il fait nuit noir, ça donne tout le charme.

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10/01/16
Court-métrage de l'absurde, ça fait du bien de temps en temps.

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10/01/16
Je ne connaissais Paradjanov que par son mystérieux Sayat Nova, ici on a une oeuvre bien plus ouverte, et plus énergétique aussi.
Une caméra dansante au milieu d'une forêt enneigée, ou suivant un troupeau de moutons dans des bois brumeux, passant encore entre les flammes d'un feu déclenché par un sorcier.
Paradjanov nous montre encore une fois sa poésie distillée pour n'en retirer que l'essence pure, et pourtant si simple.

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12/01/16
Super classe, un bon film de Carpenter aux côtés série B mais non pas dénué de subtilité.
Le scénario, même si l'on peut trouver ça assez gros et ridicule aujourd'hui, est assez dénonciateur pour 1988, et même si il reste dans une hyperbolisation du consumérisme, il reste vrai.

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13/01/16
Film à la mise en scène intéressante, multipliant les zooms compensés et les travellings arrière. L'histoire d'un jeune étudiant frustré et de son professeur personnel assez virulent, le tout englobé dans l'ambiance familiale.
Morita Yoshimitsu utilise le leitmotiv du repas de famille, ou plus précisément de la table du salon, comme centre de la pièce, on vont s'échanger différentes actions, et qui sera le lieu de nombreuses scènes, c'est ce qui donne la dimension théâtrale à ce film étrange, qui nous impose son rythme sans musique.

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16/01/16
Ce qui est génial avec Carpenter c'est qu'en surface on a un gros film d'action qui pète de partout, mais en profondeur on a un film hyper intelligent, critique du bourrage de crâne, de la consommation aveugle, du fanatisme, du manichéisme.
Et en plus c'est très bien mis en scène.

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16/01/16
Ironie dramatique traînée jusqu'à la fin du film, des scènes de tension digne d'un grand film noir. La scène de la piscine est particulièrement réussie, avec un montage cut qui s'accélère, une tension qui monte, une caméra en plongée et un éclairage sensationnel.

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17/01/16
Ah la vie à la Rohmer, une propriété près de la mer, des oeuvres d'arts, un mobilier constitués d'antiquités asiatiques, et d’insatiables discussions. C'est le charme du film, le fait de se faire emporter par le récit et comme un des personnages le dit très bien "une vie de loisirs, sans travail", une sorte d'utopie faisant un pied de nez au capitalisme, la légèreté de vivre rattrapée par les vicissitudes de la vie quotidienne.

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17/01/16
Comme le sous-titre l'indique, chaque partie est composée comme un tableau, d'où l'utilité du format 1:33 de toute beauté. Cette scène d'introduction avec ces corps de dos et ce bistro, ces travellings avançant puis reculant. Godard filme avant tout les corps et les expressions, qui se fige sur pellicule, elle deviennent sienne, il s'approprie ces instants, les filme avec une certaine langueur, de toute beauté.

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18/01/16
On retrouve ici l'univers propre à HHH c'est à dire musique électronique, décors baroques avec plusieurs sources de lumières, des perspectives qui fuient, une ambiance confinée. J'ai moins été touché de manière sensoriel que par Millenium Mambo mais il reste un bon film type road-movie avec une intrigue bien filée.

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18/01/16
Du très grand Kitano, un scénario relativement bien écrit et surtout transposé avec brio. La mise en scène est très surprenante, mais ce qui l'est le plus c'est le montage. Que ça soit la scène de la rencontre avec les yazukas, les retrouvailles de amis, ou encore la toute fin, le montage y est très important et vraiment maîtrisé.
On retrouve la violence frontale de Kitano, forcément les affaires de mafias, et l'évolution de l'adolescence insouciante vers l'age adulte (très bien transposé à la toute fin).

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20/01/16
Après "La Terre", voici "Zvenigora" de Dovjenko.
On retrouve la poésie du réalisateur russe, utilisant des effets à la Vertov (surimpression, rembobinage de la pellicule) filmant à Pigalle la nuit, et d'autres scènes, notamment près d'un lac.
On voit en quoi Andrei Tarkovski a pu s'inspirer de Dovjenko, notamment de par le cadrage.

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23/01/16
Court-métrage très intéressant à la fois au niveau du cadrage et surtout au niveau du montage, très précis et travaillé pour l'époque.

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23/01/16
Fantastique documentaire ethnologique sur le peuple Dogon au Mali.
On a cette fascination pour une culture ancestrale qui ne fait que disparaître petit à petit au fur et à mesure des années, et la force nostalgique du cinéma réussit à nous émouvoir au plus haut point.
Les dogons recréent la naissance de la parole et de la mort tous les soixante ans lors d'un rituel où ils fabriquent des masques.
La prochaine fois sera en 2028, et comme le conteur le dit à la fin du film : peut-être plus jamais.

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24/01/16
Très beau film de Godard, un grand rôle pour Philippe Leroy.
Les panoramiques sont très bien gérés, tout comme les gros plans sur les parties des corps, comme des synecdoques.

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24/01/16
Un documentaire froid et cinglant concernant la situation des travailleurs en Chine. Ces constructions qui aboutissent à des villes fantômes et toutes sortes de maladies pour ceux qui contribuent à leur élaboration. Un réalisateur qui soulève les problèmes industriels de la Chine comme a pu le faire Wang Bing 15 ans plus tôt.

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24/01/16
Sublime tableaux captés par la caméra de Antonioni, mis en valeur par ses fameux travellings. L'intrigue est excellente et nous propose un véritable voyage introspectif, dans la peau de quelqu'un qui ne semble pas etre celui qu'il est, mais aussi dans le monde que l'on voyage, c'est finalement à ça que sert le cinéma, nous faire voyager.
De plus certains plans relèvent d'une méticuleuse préparation, tel que le plan-séquence de la fin.

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24/01/16
Ce film est une fable onirique, se baladant dans les rues sombres d'un village, avec un lourd ciel noir, et ses cheveux flottant au vent, éclairé d'une lueur phosphorescente tel des spores en lévitation, ce film est de toute beauté, le scénario est simple mais suffisant.

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24/01/16
Tout Oshima se démarque, et celui-ci m'a particulièrement fait penser au "Lac des femmes" de Yoshida, surtout de par le cadrage et la courte profondeur de champ. Le scénario est très intéressant, la caméra est mouvementée, voire même un peu délirante, insouciante, comme ces gens là. Les ambiances dans les bars avec une musique jazzy passent très bien !

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25/01/16
Premier assistant réal de Godfrey Reggio, on sent que Ron Fricke s'inspire clairement de Koyaanisqatsi dans ce premier film, sauf qu'il traite ses images d'une manière moins dénonciatrice et plus expérimentale. Puis en voyant ses travaux fait par la suite comme Baraka ou Samsara, on voit que le gars à trouvé sa voie sans coller aux basques de sa première source d'inspiration.

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26/01/16
Un an après, Masumura commence son film comme celui de Henry-Georges Clouzot, "la Vérité".
De longues scènes au tribunal, entrecoupées de flash-backs, puis une seconde partie de film après le procès.
Le film est brillamment monté mais cela dit, je reste moins subjugué que les précédents Masumura visionnés.

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28/01/16
On retrouve les ralentis et la 3D douteuse de Tsui Hark qui finalement donnent le charme à tout cela. Le film est monté très cut, on a un rythme digne d'une production hollywoodienne, cela dit il garde une part de sincérité, offrant de beaux plans et une cohérence dans son récit, plutot pas mal.