Cover Initiation chronologique à la littérature française

Initiation chronologique à la littérature française

Commentaires sous chaque ouvrage stoppés par manque de temps, mais la liste demeurera MAJ

Liste de

76 livres

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a 4 mois

Erec et Enide
7.2

Erec et Enide (1170)

Sortie : 1170 (France). Roman

livre de Chrétien de Troyes

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Un des premiers romans courtois et de la Table Ronde, qui pose les bases de ce que les suivants feront mieux, notamment les aventures chevaleresques et l'amour courtois. Sympa mais un peu lent/lourd par moments (notamment la relation Erec/Enide).

Lancelot ou le Chevalier de la Charrette
7.2

Lancelot ou le Chevalier de la Charrette (1181)

Li Romans de la Charrete

Sortie : 1181 (France). Roman

livre de Chrétien de Troyes

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Je ne savais pas que le Roi Arthur était cocu ! Plus sérieusement, une belle aventure avec de nombreux rebondissements, malgré quelques lenteurs.

Le Chevalier au lion
7

Le Chevalier au lion (1176)

Li Romans dou Chevalier au Lyon

Sortie : 1176 (France). Roman

livre de Chrétien de Troyes

Lokami a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mention spéciale pour ce roman de la Table Ronde. L'enchaînement des événements est plus agréable que dans les précédents, et Yvain est bien cool (plus que Lancelot à mon goût), stylé (avoir un lion en compagnon ça en jette), et livre des combats bien intenses. Peut être la référence du genre ?

Perceval ou le Conte du Graal
7.3

Perceval ou le Conte du Graal (1180)

Li contes del Graal

Sortie : 1180 (France). Roman

livre de Chrétien de Troyes

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Ce dernier roman de la Table Ronde m'a un peu laissé sur ma faim. Si j'ai apprécié le personnage de Perceval, ce jeune naïf qui sort de sa campagne pour apprendre les rudiments de la vie chevaleresque (dévouement, justice, combats, foi religieuse) et mettre en application les valeurs humaines enseignées notamment par sa mère, son histoire demeure inachevée et la partie concernant le Graal est finalement très brève.

Le roman consacre une large partie à une aventure de Gauvain que j'ai trouvée peu intéressante.

L'interruption du roman en plein déroulement de l'histoire participe forcément à ma déception, et aussi une certaine lassitude à l'égard d'une manière de raconter les histoires dont j'ai fait le tour.

Yvain restera mon récit préféré de Chrétien de Troyes.

Pantagruel
7.2

Pantagruel (1532)

Sortie : 1532 (France). Roman, Humour

livre de François Rabelais

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Un délice d'humanisme, d'humour, de satire et d'ironie. La quantité de références et d'ouvertures (avec interprétations possibles) est impressionnante. On sent bien que Rabelais était extrêmement instruit et éclairé sur son époque. Toutefois les passages sans queue ni tête m'ont parfois ennuyé.

Gargantua
7

Gargantua (1534)

Sortie : 1534 (France). Roman

livre de François Rabelais

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Même topo que pour Pantagruel.
Cet ouvrage est plus que le précédent un éloge à l'apprentissage, à l'instruction et à la culture. Rabelais était brillant pour faire passer des principes forts et des visions d'humanité et de société avec finesse et humour.

Discours de la servitude volontaire
7.9

Discours de la servitude volontaire (1576)

Sortie : 1576 (France). Essai, Philosophie

livre de Étienne de La Boétie

Lokami a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un superbe plaidoyer pour la liberté et contre la tyrannie. Un texte d'autant plus brillant qu'il est encore d'actualité aujourd'hui, et écrit pourtant à une époque où on ne connaît ni la République, ni la démocratie, ni les Droits de l'homme au sens moderne.

La Boétie devait être quelqu'un de très intéressant, et on peut s'imaginer pourquoi Montaigne l'aimait autant.

Les Essais
7.6

Les Essais (1595)

Sortie : 1595 (France). Essai, Philosophie

livre de Michel de Montaigne

Lokami a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

LIVRE 1 terminé (mars 2019) : Montaigne est l'une des grandes figures de l'humanisme du XVIème siècle avec Rabelais. Ancien maire de Bordeaux, il a rédigé pendant plus de 15 ans des textes plus ou moins longs et sur des thèmes très divers, mais souvent autour des valeurs et des comportements de l'Homme. L'utilisation de la parole religieuse, l'art de la guerre, la solitude, ou l'amitié... les thèmes abordés dans le Livre 1er m'ont parfois fasciné, parfois intrigué, et parfois - il faut l'avouer - ennuyé.

Mais Montaigne n'écrit pas forcément pour plaire, il prévient dès le début de son récit qu'il s'agit là d'une oeuvre humble, personnelle, et imparfaite. J'y vois surtout une oeuvre sincère et fondamentale pour l'humanisme, et un précurseur des Lumières. Les chapitres regorgent d'exemples et de références, et permettent de s'instruire sur de nombreux auteurs et personnages (notamment de l'Antiquité).

LIVRE 2 terminé (juillet 2019) : Flaubert écrivait en 1853 : "Je m’en vais relire Montaigne, en entier. C’est une bonne causerie le soir avant de s’endormir. Il y a des gens que j’admire plus que lui, mais il n’y [en] a pas que j’évoquerais plus volontiers, et avec qui je causerais mieux."

Cela fait maintenant plus de 6 mois que je lis presque chaque jour quelques pages des Essais. C'est devenu un de mes compagnons. Je ne le lis jamais très longtemps, mais très régulièrement. Comme beaucoup de lecteurs étant entrés pleinement dans cet ouvrage, j'ai noué une relation avec cet auteur, que l'on apprend à connaître au fil des chapitres, qui se livre parfois, et surtout nous enseigne tellement de choses, historiques comme philosophiques. A la fin de ce livre 2, je m'en rends à nouveau compte : c'est un ouvrage précieux, monumental, et une grande source d'inspirations.

Ce Livre 2 m'a davantage captivé sur le premier. Certains rares chapitres restent complexes ou peu intéressants, mais la plupart m'ont intéressé. "l'Apologie de Raimond Sebond" force l'admiration par son ampleur et sa fougue.

LIVRE 3 terminé (juillet 2020) : Après une longue pause et une année 2020 davantage consacrée aux films qu'à la lecture, j'ai finalement achevé la lecture des Essais. Le troisième livre a été un peu moins agréable que les deux premiers pour moi. Une fois que l'on a compris la pensée de notre auteur, une certaine redondance s'est installée pour moi sur les 200 dernières pages. Il faut dire aussi que la lecture est exigeante, et qu'à la fin on est un peu éreinté.

Médée
7.4

Médée (1635)

Sortie : 1635 (France). Théâtre

livre de Pierre Corneille

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

La première tragédie de Corneille est une grande réussite.

Une adaptation très intéressante du mythe de Médée, jusqu'ici dépeinte comme une femme cruelle aux pouvoirs sanguinaires. Corneille en fait un personnage plus complexe, une femme dévastée par le chagrin et le trahison qui se venge par le sang.

J'ai beaucoup aimé le travail autour des personnages, qui sort du schéma binaire "gentils-méchants" qu'on voit parfois dans le traitement de ces mythes.

Avec, bien sûr, une très belle plume. (et quelques punchlines bien senties !)

L'Illusion comique
7.2

L'Illusion comique (1636)

Sortie : 1636 (France). Théâtre

livre de Pierre Corneille

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

Un grand mélange des genres entre comédie, tragi-comédie et tragédie, qui se termine savoureusement par un bel hommage au Théâtre comme art. La mise en abîme et le twist final devaient être surprenants à cette époque ! La lecture est très agréable, les personnages hauts en couleurs. Les multiples relations d'amour sont traitées avec beaucoup de finesse.

Corneille a lui-même démarré dans le Théâtre alors qu'il s'agissait d'un genre malfamé, et il a contribué à lui donner popularité et prestige. (Richelieu et même Louis XIII allaient voir ses pièces.) A cet égard, Pridamant est probablement inspiré du père de Corneille.

Corneille semble se féliciter dans cette pièce de l'image acquise par le Théâtre entre 1629 et 1636. Cette pièce symbolise finalement une partie de l'aboutissement de sa carrière d'auteur, qui connaîtra un bouleversement profond avec le Cid.

Le Cid
7.4

Le Cid (1637)

Sortie : 1637 (France). Théâtre

livre de Pierre Corneille

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

L’œuvre la plus emblématique de Pierre Corneille, et l'une des plus célèbres tragédies françaises, qui a donné lieu à la fameuse "Querelle du Cid", à la fois pour son originalité par rapport aux règles de l'époque, et semble t-il aussi un peu par jalousie pour le succès triomphal à la sortie de la pièce.

Pièce bourrée de répliques cultes ("A vaincre sans péril on triomphe sans gloire" pour n'en citer qu'une) et emblématique du célèbre dilemme cornélien, qui hante surtout Chimène.

J'ai dévoré cette pièce. Le tiraillement des différents personnages entre amour et honneur m'a captivé, et la qualité d'écriture est splendide. Toutefois je ne mets pas 9 car le final m'a laissé sur ma faim.

Horace
7.4

Horace (1640)

Sortie : 1640 (France). Théâtre

livre de Pierre Corneille

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

3 ans après le Cid, et en dépit des critiques dont il fait l'objet, Corneille persiste et signe une nouvelle pièce qui sort des règles classiques et donnera lieu à de nouvelles passes d'armes. J'admire l'audace de cet homme qui n'a pas hésité à bousculer les codes et à imposer sa vision du théâtre, contribuant grandement à son évolution au cours du XVIIème siècle.

Cette pièce relate l'épisode de l'affrontement entre les Horaces et les Curiaces. Corneille nous offre là un "dilemme cornélien" traversant plusieurs personnages tout au cours de la pièce. L'Amour, la Patrie, l'Amitié, la Famille, toutes ses valeurs se retrouvent mises en confrontation. Les personnages de Horace père et Horace fils devaient largement plaire à Richelieu, à qui la pièce est dédiée.

Une pièce passionnante, ouverte à interprétations, et avec des passages de haute volée.

Cinna
7.4

Cinna (1643)

la clémence d'Auguste

Sortie : 1643 (France). Théâtre

livre de Pierre Corneille

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Après plusieurs polémiques, Corneille décide de se recentrer sur du classique avec ce récit du complot de Cinna contre Auguste. Ici, pas de péripétie scandaleuse.

De nouveaux dilemmes cornéliens vont traverser nos différents personnages, mais la pièce est un cran en dessous de Horace. Les personnages manquent un peu de saveur, les monologues sont trop longs, et la fin est un peu décevante. Les relations entre personnages sont toutefois intéressantes, et certaines passages tiennent bien en haleine. Et bien sûr ça reste plaisant à lire grâce à cette musicalité des vers et à cette écriture toujours soignée et raffinée.

6,5/10

Les Précieuses ridicules
6.8

Les Précieuses ridicules (1659)

Sortie : 1659 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 6/10.

Annotation :

Le premier grand succès parisien de Molière est une courte pièce en un seul acte conçu comme complément aux autres pièces jouées lors des représentations de la troupe, et qui tourne en ridicule deux jeunes provinciales venus jouer les précieuses à Paris.

Cette pièce est très simple aussi bien dans son écriture que son contenu, mais elle a quelque chose de mordant car l'on se prend de mépris pour ces deux filles tout en attendant avec certitude le moment où elles se feront avoir. Toutefois, le sujet est facile car il vise à se moquer de ces "pécores" de campagnardes essayant de ressembler aux parisiennes qui composaient justement le public d'alors. Molière sera plus audacieux par la suite.

La pièce n'est plus d'actualité aujourd'hui car elle vise une catégorie de femmes (les précieuses) bien particulière et très convoitée au XVIIème siècle, notamment après le Clélie de Madame de Scudéry. J'ai apprécié les quelques inspirations prises chez Rabelais.

6,5/10

L'École des femmes
6.8

L'École des femmes (1662)

Sortie : 1662 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Cette pièce, dont Molière s'est servie pour créer une "Querelle" qui lui permettra de faire l'actualité pendant plusieurs mois, décolle réellement dans son dernier Acte.

Les 4 premiers actes montrent surtout la personnalité détestable d'Arnolphe et le quiproquo permanent qu'il fait subir à Horace. C'est divertissant, mais avec quelques lenteurs à mon goût (les échanges Horace / Arnolphe notamment deviennent répétitifs).

L'acte final en revanche, et particulièrement la scène 4 avec l'échange franc entre Arnolphe et Agnès, est excellent. On jubile, on savoure et on termine la lecture de la pièce avec le sourire.

Par ailleurs, l'angle de traitement de l'éducation de la femme sous ses différents aspects (sentimentale, sexuelle, en tant que personne capable de jugements et de choix...) est intéressant et j'imagine très audacieux et novateur pour l'époque.

7,5/10

Le Tartuffe
7.1

Le Tartuffe (1669)

Sortie : 1669 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Le contenu du Tartuffe est intimement lié à son histoire : la pièce originellement créée en trois actes et interdite en 1664 par la reine Anne d'Autriche et la Compagnie du Saint-Sacrement a créé un véritable scandale : Molière est menacé du bûcher, et traité comme "démon vêtu de chair et habillé en homme."

Ce n'est qu'en 1669, au prix d'un âpre combat de Molière, que le Roi Louis XIV lève l'interdiction du Tartuffe, mais c'est une version plus édulcorée en 5 actes dont nous disposons aujourd'hui.

Cela se ressent à la lecture : bien que l'échange entre Tartuffe et Elmire (Acte III, scène 3) est excellent, globalement la dénonciation de la fausse dévotion est maigre, et j'ai ressenti davantage de mépris pour Orgon que pour Tartuffe. Et la fin est un peu niaise et plate. Mais comment en vouloir à Molière, qui s'est tant battu pour cette pièce ?

Je vous conseille la lecture de la préface de Molière et des trois placets au Roi, qui montrent l'intelligence et la ténacité du dramaturge.

Dom Juan
7.3

Dom Juan (1665)

Sortie : 1665 (France). Théâtre, Romance

livre de Molière

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

Après la censure de son Tartuffe, et en dépit des menaces qui pèsent sur lui, Molière écrit une nouvelle bombe en la présence de Dom Juan, ce libertin athée qui regroupe tant de vices (blasphème, hypocrisie, manipulation, etc.).

Cette pièce est d'une grande richesse, que ce soit par son histoire, sa forme ou son contenu. L'écriture en prose donne une grande fluidité aux dialogues, le duo Dom Juan - Sganarelle est inoubliable, et l'usage du fantastique apporte un vrai plus.

A ce stade, c'est pour moi la pièce la plus aboutie de Molière.

Le Misanthrope
7.5

Le Misanthrope (1666)

Sortie : 1666 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

Avec le Misanthrope, Molière opère un changement de ton. Il s'agit d'une véritable tragi-comédie, où l'humour est teinté de mélancolie. Musset disait d'ailleurs, à propos de cette pièce : "Lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer."

Alceste, incarnation d'honnêteté, d'authenticité, se révèle rapidement pathétique, tandis que Célimène, hypocrite et manipulatrice, exerce une attractivité réelle sur son entourage (y compris Alceste alors qu'elle représente tout ce qu'il déteste) et le spectateur. C'est toute la rudesse des rapports humains qui se retrouve dans ces deux personnages, et qui est brillamment illustrée avec les autres protagonistes.

Une pièce essentielle qui laisse un goût amer.

Le Médecin malgré lui
6.9

Le Médecin malgré lui (1666)

Sortie : 6 août 1666. Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après l'accueil très mitigé du Misanthrope, Molière revient aux bases de ce qui a fait son succès avec une courte pièce (3 actes) beaucoup plus légère, une farce aux accents de commedia dell'arte.

La brièveté de la pièce est ici un choix judicieux, cela évite d'éventuelles longueurs dont aurait pu souffrir la trame qui est simple. Le personnage de Sganarelle est très divertissant !

Andromaque
7.5

Andromaque (1667)

Sortie : 1667 (France). Théâtre

livre de Jean Racine

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

Ma première rencontre avec Racine a commencé délicatement : j'ai trouvé les deux premiers actes d'Andromaque confus, j'ai eu du mal à entrer dans la pièce.

Au final, c'est une pièce qui monte en puissance, et dont tout le caractère dramatique (par les dilemmes des protagonistes, leur confusion, leur désespoir) ressort surtout dans les deux derniers actes.

La pièce est longue, remarquablement écrite, riche en récits et en sentiments, et j'ai beaucoup aimé le final. Une petite réserve toutefois : j'ai trouvé qu'il y avait par moments trop de formalisme et de solennité dans l'expression des sentiments. Le Cid de Corneille m'a semblé plus juste à ce niveau-là.

L'Avare
7.1

L'Avare (1668)

Sortie : 1668 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

J'ai eu quelques difficultés à me laisser prendre au jeu dans ce grand classique du maître Molière, en raison du personnage d'Harpagon (l'avare, justement) que j'ai trouvé à la fois intéressant mais caricatural.

Il est intéressant car c'est avant tout un homme très seul qui recherche ce qu'il n'est pas capable de donner (de l'amour, de la générosité, et bien sûr de l'argent), mais j'ai trouvé les scènes traitant de l'avarice à proprement dite trop grossières et manquant de finesse, à l'image du twist final, qui a peu d'intérêt.

Pour le reste, la pièce doit être divertissante à regarder et écouter notamment pour ces scènes de quiproquo savoureux.

Britannicus
7.3

Britannicus (1669)

Sortie : 1669 (France). Théâtre

livre de Jean Racine

Lokami a mis 9/10.

Annotation :

En 1676, soit un an avant sa dernière grande tragédie (Phèdre), Racine écrivait que Britannicus était la pièce sur laquelle il avait le plus travaillée.

Cela ne m'étonne pas ; bien que je n'ai pas encore lu ses pièces postérieures au moment où j'écris ce mot, j'ai pris une grosse claque en lisant ce Britannicus. Je connaissais plus ou moins l'histoire, et pourtant j'ai trouvé ça passionnant dès le premier acte : c'est épique, ça s'enchaine parfaitement, et surtout c'est divinement écrit ! Plongé dans la Rome Antique, on assiste à l'émergence d'un tyran, entre manigances politiques et jalousies amoureuses.

Les différentes préfaces de la pièce, où Racine défend bec et ongles son ouvrage, et profère notamment de fortes attaques contre Corneille, renforcent l'aura de cette pièce.

Une petite réserve seulement sur les personnages : Britannicus manque de saveur, et j'aurais préféré un Néron plus stoïque, plus dur. Mais Agrippine et Narcisse sont des personnages formidables.

A ce stade, une des meilleures pièces que j'ai lues, avec le Misanthrope de Molière et le Cid de Corneille.

Le Bourgeois gentilhomme
7

Le Bourgeois gentilhomme (1670)

Sortie : 1670 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 6/10.

Annotation :

Une comédie-ballet qui est certainement plus agréable à voir jouer qu'à lire. Monsieur Jourdain est trop caricatural à mon goût (j'observe au fil des pièces que l'excès dans les traits des personnages est, pour moi, un défaut de certaines pièces de Molière), et il y a un sentiment de déjà-vu dans le déroulement de la pièce et les dialogues, mais certaines scènes sont particulièrement savoureuses, comme la répétition des voyelles par le maître philosophe ou les fausses traductions du turc vers le français.

Pensées
7.3

Pensées (1670)

Sortie : 1670 (France). Essai, Philosophie

livre de Blaise Pascal

Annotation :

Je ne noterai pas ce livre car je me suis arrêté avant la moitié, mais si je devais le noter ce serait entre 5 et 6. Je n'ai vraiment pas accroché, pour plusieurs raisons. Déjà, la structure de l'ouvrage, avec ces pensées courtes et fragmentées qui s'enchaînent, m'a empêché de m'immerger dans l'esprit de Pascal comme j'avais pu le faire avec Montaigne. Ensuite, j'ai retrouvé beaucoup de raisonnements, idées et considérations directement inspirés (pour ne pas dire copiés) de Montaigne, donc quand on vient d'achever il y a quelques mois les 3 pavés des Essais, ça fait tout de suite redondant.

Mais surtout, je n'ai pas du tout été convaincu (et donc rapidement désintéressé) par l'apologie du christianisme. Les arguments sur les méchants athées et les gentils croyants ou "le christianisme est la seule vraie religion en raison des miracles", ça a pris un sacré coup de vieux quand même. Le sujet aurait pu m'intéresser, mais je n'ai pas aimé son traitement, on dirait presque un ouvrage de propagande pour l'église catholique. Je passe mon chemin.

Bérénice
7.6

Bérénice (1670)

Sortie : 1670 (France). Théâtre

livre de Jean Racine

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Le dilemme entre l'amour et le pouvoir, tel est le tourment qui va hanter Titus pendant toute cette pièce. Et c'est bien le principal reproche que je ferais à ce Bérénice : tout l'enjeu est dévoilé dès le premier acte, et il n'y aura que très peu de péripéties jusqu'à la confrontation finale entre Titus et Bérénice, qui constitue par contre un sommet de la confrontation amoureuse tragique. L'autre réserve que j'ai ressentie à la lecture concerne Antiochus, qui parle beaucoup mais a très peu d'intérêt dans le déroulement de la pièce. Sans lui, la relation Titus-Bérénice auraient sûrement évolué pareil, et sa révélation à la fin fait plouf.

Passées ces quelques réserves, Bérénice est une belle pièce, avec des personnages forts en caractère, et une dimension tragique bien menée par notre auteur durant toute la pièce. J'ai beaucoup aimé le traitement du spectre du pouvoir romain, sujet de tous les émois de nos protagonistes, mais qu'on ne voit jamais.

Le Malade imaginaire
7

Le Malade imaginaire (1673)

Sortie : 1673 (France). Théâtre

livre de Molière

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

Par son Histoire, le Malade Imaginaire est une pièce mythique, la dernière d'un des plus grands auteurs de théâtre de tous les temps, où l'auteur réellement malade meurt en jouant un hypocondriaque... Rien que pour ça, cette pièce vaut la lecture, mais elle est également intéressante par son contenu et divertissante. On retrouve la défiance à la médecine déjà exprimée par plusieurs auteurs au XVIIème (Montaigne notamment), avec quelques passages d'argumentations tout à fait sérieux au milieu de la comédie sur l'inefficacité de la médecine.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Angélique, jeune femme à la forte personnalité n'hésitant pas à se dresser contre son père bien-aimé (comme on le constate à la fin de la pièce lorsqu'elle apprend sa fausse mort) pour défendre sa conception du mariage et son droit à l'amour et à la liberté de choix de son compagnon.

Phèdre
7.6

Phèdre (1677)

Sortie : 1677 (France). Théâtre, Romance

livre de Jean Racine

Lokami a mis 9/10.

Annotation :

C'est avec Phèdre que s'achève ma traversée des classiques du théâtre français du XVIIème (Corneille - Molière - Racine) commencée avec Médée de Corneille. Et quelle fin de parcours enflammée !

Phèdre est une tragédie totale, où chaque personnage voit ses aspirations consumées par le destin, où la mort est bien souvent la seule issue pour faire mettre fin au supplice.

Il n'y a pas tant d'événements dans la première moitié de l'œuvre, mais on est tenu en haleine grâce à une construction des personnages magistrale, notamment le duo Phèdre - Oenone, la première étant à la fois victime et bourreau, la seconde extérieure à première vue aux événements principaux mais manigançant toute la calomnie à venir.

La qualité de l'écriture et de la versification atteint des sommets, rien de mieux qu'un extrait pour l'illustrer.

« C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé.
J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine,
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins. »

Un chef d'œuvre.

Fables
7.7

Fables (1694)

Sortie : 1678 (France). Poésie

livre de Jean de La Fontaine

Lokami a mis 7/10.

Annotation :

J’ai lu environ un tiers des Fables pour me faire un avis. J’en connaissais évidemment les plus célèbres, et j’en ai découvert un grand nombre. J’en ai beaucoup aimé certaines, d’autres moins. Je reconnais aisément le talent d’écriture de l’auteur, mais j’ai trouvé ça vite redondant. C’est amusant, c’est divertissant, ça fait réfléchir, mais ça ne m’emporte pas. Je crois que je suis plus réceptif aux contes (je lis ceux de Perrault à l’heure où j’écris ces lignes) ou à la poésie.

Je ne peux pas cacher que j’ai été déçu lorsque j’ai appris que La Fontaine s’inspirait fortement (à la limite du plagiat parfois) d’auteurs antiques tels qu’Esope ou Phèdre pour la quasi-totalité de ses fables. Chaque auteur a ses inspirations, bien évidemment, mais on va dire que j’imaginais La Fontaine plus créateur qu’il ne l’a été.

La Princesse de Clèves
6.4

La Princesse de Clèves (1678)

Sortie : 16 mai 1678. Roman

livre de Madame de La Fayette

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

Considéré comme l’un des premiers romans psychologiques, roman fondateur , la Princesse de Clèves est régulièrement moqué pour sa mièvrerie, sa préciosité, sa lenteur. J’ai pour ma part été captivé par ce court roman de triangle amoureux, où l’on se laisse emporter par les sentiments de nos trois protagonistes dès lors qu’on accepte que l’auteure est elle-même une femme de Cour et que certains aspects du récit sont datés. Il faut se souvenir que nous sommes encore au XVIIème siècle, et que le récit de l’introspection des personnages, par exemple, existait très peu à cette époque.

Alors oui la princesse a un balai dans le cul, oui M. de Nemours est un forceur, ils sont caricaturaux aujourd'hui, mais j’ai aimé la description de leurs sentiments auxquels on peut s’identifier lorsqu’on a connu une situation similaire : le dilemme entre passion et raison, la frustration et l’obsession d’un amour impossible, la souffrance d’être apprécié quand on aime passionnément, la blessure de faire souffrir un être qui nous aime trop. Toutes ces situations sont décrites avec justesse, le déroulement du récit m’a paru fluide (il y a pas mal d’événements alors que le roman fait à peine 150 pages) et la fin est particulièrement émouvante.

Un beau roman.

Les Contes de ma mère l'Oye
7.7

Les Contes de ma mère l'Oye (1697)

Histoires ou contes du temps passé, avec des moralités

Sortie : 1697 (France). Recueil de contes

livre de Charles Perrault

Lokami a mis 8/10.

Annotation :

La forme du conte me convainc peut être plus que celle de la fable, toujours est-il que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire le célèbre recueil de Charles Perrault, et de découvrir la version la plus célèbre de contes avec leur accroche « Il était une fois… » tels que Le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, le Chat Botté ou encore le Petit Poucet, rien que ça ! Je ne pensais pas qu’autant de contes mythiques se trouvaient dans un court recueil.

Un vrai retour en enfance qui fait beaucoup de bien en ces temps de pandémie et de confinement. Les récits sont brefs mais clairs et dynamiques, sans fioritures, et certaines morales sont loin d’être enfantines (Le Petit Chaperon Rouge par exemple). C'est simple, j'ai dévoré l'ouvrage.

Lokami

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