Cover Hans Abrahamsen : un compositeur contemporain danois inspiré par la nature.

Hans Abrahamsen : un compositeur contemporain danois inspiré par la nature.

Cette liste est en grande partie élaborée à partir de l'excellent site musique contemporaine.info géré par Jean-Henri Huber, membre de SC : https://musiquecontemporaine.info/

Hans Abrahamsen est un compositeur à la notoriété établie tardivement, en France, mais aujourd'hui ...

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10 albums

créee il y a 3 mois · modifiée il y a 3 mois

Thomas Adès / Per Nørgård / Hans Abrahamsen

Thomas Adès / Per Nørgård / Hans Abrahamsen (2016)

Sortie : 6 mai 2016 (France).

Album de Thomas Adès, Per Nørgård, Hans Abrahamsen et Danish String Quartet

PiotrAakoun a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

QUATUOR A CORDES N°1 "PRELUDES 1 à 10" (1973)

Dix courtes miniatures, marquées par la clarté ; la pièce pourrait se présenter comme un modèle pour l'esthétique de la Nouvelle Simplicité (lancée par Wolfgang Rihm, mais vite abandonnée par tous ses protagonistes, lui-même compris) ; un groupe de 10 préludes qui s'ouvrent dans l'atonalisme et finissent dans la tonalité néo-baroque (quasi un pastiche) ; le point de pivot est le 5ème, dans lequel le violoncelle joue une seule note répétée – «comme une horloge encore debout», dit le compositeur, comme de la neige fraîche, une feuille de papier vierge, un nouveau commencement ; au fur et à mesure que le 5ème prélude progresse, des lignes chromatiques construisent progressivement un accord ; de là, la pièce avance en sens inverse, vers la tonalité ; le 1er prélude, fortement atonal, suit une dynamique constante (avec des ostinatos motoriques) au sein de séquences allusives, énigmatiques ; le 2ème, est encore plus agité et les ostinatos sont des pizzicati ou des homophonies véhémentes (une danse quasi-baroque pour terminer) ; le 3ème s'épanche lentement et la couleur est recherchée par polyphonie, toujours avec forte atonalité mais teintée de tonalité (fin en suspension) ; le 4ème poursuit la progression vers la tonalité et vers le retour en arrière (Bartók), pour se terminer dans le mur ou l'absence ; le 5ème, charnière, égraine une très longue série de ponctuations aiguës au violoncelle (comme un pouls ou une horloge), dans la presque totale tonalité (avec quelques contrastes graves) ; le 6ème, dans l'unisson des cordes (assez graves et berceuses), s'épanche avec retenue (dans un style néo-romantique) ; le 7ème, d'abord plus enlevé, puis élégiaque, alterne espiègleries et danse néo-baroque ; le 8ème entame d'emblée une ritournelle dansante un peu inquiétante (tournoyante) qui semble ne jamais vouloir s'arrêter, mais en réalité va lentement crescendo, jusqu'à une conclusion en pirouette ; le 9ème, reprend l'unisson des cordes, dans un style déclamatoire et mélodique ; le 10ème, s'allège dans une danse néo-baroque, un pastiche que n'aurait pas renié Vivaldi, pour conclure dans la fraîcheur et la gaité.
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https://musiquecontemporaine.info/ - Jean-Henri Huber

https://www.youtube.com/watch?v=YagGaXfOIFA (Vidéo-concert)
https://www.youtube.com/watch?v=0VE7XplOiCk (Audio - Arditti String Quartet)

Album disponible sur Spotify

Stratifications, Nacht und Trompeten, Concerto for Piano and Orchestra, and Recompositions

Stratifications, Nacht und Trompeten, Concerto for Piano and Orchestra, and Recompositions (2004)

Sortie : 2004 (France).

Album de Hans Abrahamsen, DR SymfoniOrkestret, Thomas Dausgaard, BIT20 Ensemble, Ilan Volkov et Anne Marie Fjord Abildskov

Annotation :

STRATIFICATIONS (1973-1975)
Musique instrumentale d'ensemble [Orch. type "bois par 2"]

Les stratifications évoquées dans le titre se déroulent sur deux niveaux différents. Il y a la stratification de la dimension temporelle produite par l'opposition de parties contrastées ; en même temps, la polyphonie, la présence de plusieurs couches sonnant simultanément, est d'une grande importance pour la musique. Par des couleurs criardes et des contours clairs, une simultanéité polyrythmique de mélodies simples est produite avec une musique plus gestuelle et d'autres matériaux qui donnent un effet particulier de « pièce de théâtre » dans l'image sonore. Les détails de la « nouvelle simplicité » sont ici tissés ensemble dans un nouveau type d’ensemble complexe.

Stratifications commence par une série d'« images de la musique » concrètes, semblables à des masques. C'est comme voir des diapositives de lanternes. Mais cette forme « fictive » crépite et la musique devient attentive et réelle. La musique est dans un état cauchemardesque, où elle n'aboutit à rien malgré un superbe affichage dynamique. Mais finalement, il se libère et s'élève « en triomphe ».
-Wise Music Classical

https://www.youtube.com/watch?v=Ky1t41S2bZ4
création : été 1977 par the Iceland Symphony Orchestra

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NACHT UND TROMPETEN (1981)
pour orchestre et pianos

La pièce est dédiée à Hans Werner Henze, à la demande duquel elle est née. La musique se déroule dans un espace dans lequel la mémoire de la musique ancienne a la même réalité que la musique d'aujourd'hui. Mais la musique du souvenir est naturellement lointaine et vague, alors que la musique d'aujourd'hui est présente et gesticulée.

Dans la section d'ouverture, le passé et le présent sont clairement séparés, mais au cours de la pièce, cet équilibre est rompu, comme « la musique du passé » (signaux de trompette, mélodie sicilienne, pathos romantique, néo-classicisme Strawinskien) dans une dynamique. Un jeu surréaliste souvent dramatique avec le minimalisme et le modernisme d'aujourd'hui est dévoilé.
-Wise Music Classical

https://www.youtube.com/watch?v=eCTcVRHxjDE

Modern Horn Trios

Modern Horn Trios (2023)

Sortie : 10 mars 2023 (France).

Album de Hans Abrahamsen, John Cage, Charles Koechlin, Hermann Schroeder, György Ligeti, Přemysl Vojta, Ye Wu et Florence Millet

Annotation :

SEKS STYKKER (1984)
pour cor, violon et piano

Mes 6 pièces ont été écrites à la suite d’une commande de la radio danoise pour un concert où le trio de cors de Ligeti devait recevoir sa première danoise jouée par des musiciens danois.

Mon trio est basé sur mon œuvre « Studies for Piano ». Pendant que j’écrivais ces études, j’ai essayé de « faire apparaître » des parties instrumentales à l’intérieur du mouvement du piano. Lorsque j’ai reçu la commande d’un trio de cors, je me suis tourné vers six des études et je les ai approfondies en les « examinant » afin que leurs parties et leurs ambiances apparaissent de manière plus claire. De plus, j’ai modifié l’ordre des mouvements pour qu’une nouvelle unité apparaisse, commençant par une « Sérénade » toujours hésitante au ralenti suivie de l’« Arabesque » qui démarre à peine avant de s’arrêter. Puis « Blues », une mélodie mélancolique et « Marcia Funebre », comme un tableau fossilisé avec un éclat dramatique et menaçant se terminant par une mélodie douce mais majestueuse au violon et au cor, une mélodie qui disparaît dans les accords du piano. Avant le dernier mouvement «Pour les enfants», se trouve un grand «Scherzo misterioso».
-Hans Abrahamsen

https://www.youtube.com/watch?v=FusCC8-RWao

Hans Abrahamsen: Zählen und erzählen

Hans Abrahamsen: Zählen und erzählen (2015)

Sortie : 30 janvier 2015 (France).

Album de Jonathan Stockhammer

PiotrAakoun a mis 9/10.

Annotation :

TEN STUDIES FOR PIANO (1983/1998)
pour piano

Dans les 4 premières études, le piano à queue moderne se souvient de son époque romantique, des mondes Schumannesque et Chopinesque, mais vu de notre époque, comme une sorte de psychanalyse. Avec les 3 études suivantes on est à une époque, plus proche de la nôtre et la sensation du temps a également changé. Les morceaux sont plus mécaniques et rythmés, et peut-être légèrement cool et jazzy. Les 2 études suivantes reflètent l'esprit et le son du piano français de Debussy et Ravel, tout comme l'élément eau revient dans les titres et personnages des deux pièces. La dernière étude n°10 s'intitule Le trombe del mattino (Les Trompettes du matin), c'est-à-dire. dans la langue de l'Italie, le pays de la lumière.
-Hans Abrahamsen

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CONCERTO FOR PIANO AND ORCHESTRA (1990-2000)
pour piano et orchestre

Le pianiste soliste est le personnage principal incontesté du concerto et joue presque constamment dans les trois premiers mouvements. Ce n'est que dans le quatrième mouvement qu'elle fait une pause et écoute. « Le piano attise une fourmilière », décrit Hans Abrahamsen lui-même, « et cela devient presque un opéra ! C’est comme si la musique était sur le point de tomber par-dessus le bord de l’abîme lors de la pause générale drastique à laquelle se construit le deuxième mouvement, le mouvement clé de l’œuvre.
-Wise Music Classical

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FOUR PIECES FOR ORCHESTRA (2004)
pour orchestre

Les auditeurs ayant une certaine connaissance des grandes œuvres du répertoire orchestral post-wagnérien, de Bruckner aux premiers Schoenberg et Anton Webern, trouveront certainement des échos de cette « époque romantique allemande dorée » dans les Quatre Pièces pour orchestre d’Abrahamsen. Mais ce ne sont que des échos – comme les souvenirs éphémères de sentiments ou d’odeurs rencontrés dans les rêves ou comme du déjà-vu. Reste la distance de l’observateur moderne. On peut sentir le propre enchantement d’Abrahamsen pour les chefs-d’œuvre romantiques qu’il évoque dans cette musique. C’est l’exploitation astucieuse de cette tension qui rend les Quatre pièces pour orchestre de Hans Abrahamsen à la fois intrigantes et obsédantes.
-Wise Music Classical

Album disponible sur Spotify

Air

Air (2016)

Sortie : 26 août 2016 (France).

Album de Bent Sørensen, Hans Abrahamsen, Frode Haltli, Arditti Quartet et TrondheimSolistene

Annotation :

THREE LITTLE NOCTURNES (2005)
pour quatuor à cordes et accordéon

Three Little Nocturnes a été composé par Hans Abrahamsen en 2005. Commandé par l'Ensemble Cikada, avec le soutien de NOMUS, et écrit pour Frode Haltli et le Quatuor à cordes Cikada. Note de programme : Dans le premier nocturne, une musique lente et descendante émerge sur une pulsation irrégulière, remplie d'harmoniques aiguës dans les cordes. Le deuxième nocturne est une musique rapide et agitée, avec beaucoup de passion, qui se transforme en un instant en un aperçu d'un tango. Dans ce mouvement, l'accordéon est utilisé de manière traditionnelle, en utilisant l'accord de basse, avec ses accords standards « oom-pah-pah ». Le troisième nocturne est à nouveau lent, voire très lent, et il comporte des indications de tempo et d'expression allemandes. La pièce se termine par une berceuse à l'accordéon, jouée avec une technique inhabituelle, imitant le portato des cordes. Ceci est accompagné d'harmoniques aiguës dans les cordes, tandis que le premier violon joue lentement et doucement une mélodie du deuxième nocturne.
-Hans Abrahamsen

https://www.youtube.com/watch?v=i5WGcfTekEo

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AIR (2006)
pour accordéon seul

Air est écrit en 2006 et dédié à Frode Haltli. L’œuvre est jumelle de ma première œuvre pour accordéon Canzone de 1978. La nouvelle œuvre Air est différente par sa simplicité qui laisse place à un air plus clair puisque les parties les plus agitées de Canzone ne sont pas incluses dans l’œuvre.
-Hans Abrahamsen

https://www.youtube.com/watch?v=Hx6kJyH-SZc

Schnee

Schnee (2009)

Sortie : 2009 (France).

Album de Hans Abrahamsen et Ensemble Recherche

PiotrAakoun a mis 10/10.

Annotation :

SCHNEE (2008)
Orchestre de chambre
(dirigé, symétrique, flûte piccolo, hautbois, clarinette en mi bémol, percussions, 2 pianos, violon, alto, violoncelle).

10 Canons (initialement 2), par paire de 5, chacun de couleur et d'humeur différentes, peu à peu plus courts, pour 9 instrumentistes appairés, soit 2 trios à cordes, 2 à vents, 2 pianos et 1 seul percussionniste, forment un monument de la musique de chambre pure, en hommage probable à Johann Sebastian Bach (un cycle original mais composé juste après des arrangements de Bach que le compositeur affectionne) ; la mise en place (redoutable), la vibration, l'émotion en demi-teintes et l'expression, immédiatement poétiques et si libres à l'écoute immédiate, mais requérant constante attention, résultent de structures strictes et complexes ; des formes concentrées, d'une radicale objectivité et d'une séduction difficile, puisent à une mélodie bien connue ou bien à un matériau neutre et concret, parfois minimal, parfois évanescent, parfois pulsé, voire motorique, faussement simple, presque enfantin, qui s'ouvre peu à peu, se révèle, plein de surprises et exerce une puissante fascination ; l'idée conceptuelle de l'image d'un puzzle élégamment construit est aussi évoquée ; les phrases, jamais attendues, s'échangent, de sorte que la 1ère devient la dernière, et vice versa, une illusion analogue à celle des mondes du graveur Néerlandais Mauritius C. Escher, multipliant les architectures simultanément ascendantes et descendantes, selon les repères que l'on se fixe ; ce n'est plus l'espace, mais le temps qui suscite l'illusion, qui avance en ralentissant et recule en accélérant ; le temps, alors, atteint une autre dimension, dans cette troublante représentation d'une blanche polyphonie.
https://musiquecontemporaine.info/ - Jean-Henri Huber

https://www.youtube.com/watch?v=kmyx8WEmnvU
création (partielle) : 2008, festival de Witten (Allemagne)

Phantasmagoria: Danish Piano Trios

Phantasmagoria: Danish Piano Trios (2013)

Sortie : 7 mai 2013 (France).

Album de Bent Sørensen, Per Nørgård, Hans Abrahamsen et Trio con Brio Copenhagen

Annotation :

TRAUMLIEDER (2009)
Musique de chambre pour violon, violoncelle et piano.

Traumlieder est un nouvel arrangement, dédié au Trio con Brio Copenhagen, de mes « Six pièces pour cor, violon et piano », écrites à l'origine en 1984 comme commande de la radio danoise pour un concert où le Trio pour cor, violon et piano de Ligeti recevrait également sa première danoise.

« Les six pièces étaient basées sur mes études pour piano. En écrivant ces études, j’ai essayé de « faire apparaître » des parties instrumentales à l’intérieur du mouvement du piano. Lors de la création du trio, je me suis tourné vers six des études et je les ai approfondies en les « sélectionnant » afin que leurs parties et leurs ambiances apparaissent de manière plus claire. De plus, j'ai modifié l'ordre des mouvements pour qu'une nouvelle unité apparaisse, commençant par une Sérénade toujours hésitante au ralenti suivie de l'Arabesque, qui démarre à peine avant de s'arrêter. Puis Blues, mélodie mélancolique et Marcia funebre, comme un tableau fossilisé avec un éclat dramatique et menaçant se terminant par une mélodie douce mais majestueuse au violon et au violoncelle, une mélodie qui disparaît dans les accords du piano. Avant le dernier mouvement, Pour les enfants, se trouve un grand Scherzo misterioso.
-Hans Abrahamsen

https://www.youtube.com/watch?v=LZ9R6L60T7s (1. Serenade)
https://www.youtube.com/watch?v=wmoeBRc1JSM (2. Arabesque)
https://www.youtube.com/watch?v=Ky859PkAwWE (3. Blues)
https://www.youtube.com/watch?v=RG-fzkEmZE0 (4. Marcia funebre)
https://www.youtube.com/watch?v=gx58P_fwGI4 (6. For the Children)

String Quartets no. 1-4

String Quartets no. 1-4 (2017)

Sortie : 20 octobre 2017 (France).

Album de Hans Abrahamsen et Arditti Quartet

Annotation :

QUATUOR A CORDES N°4 (2012)

Une pièce plutôt en apesanteur qui a la particularité de passer d'une polarité de sons flûtés aigus aux violons (seulement dans le 1er mouvement, puis en sous-jacent et épisodiquement, ensuite) à une autre polarité très dominante mais cette fois dans les graves, ici souvent dans un registre grinçant ; le quatuor tient en 4 parties peu séparées, (1) Light and airy [léger et aérien] ("High in the Sky Singing"), plutôt lent et énigmatique, (2) With motion [avec mouvement] ("Dance of Light"), (3) Dark, heavy and earthy (with a heavy groove) [sombre, pesant et terrien (avec un rythme marqué et insistant)], (4) Gently Rocking (with utmost sensitivity, babbling) [se balançant doucement (avec grande sensibilité et comme un babillage)] qui semblent se répondre deux à deux et aussi divaguer de plus en plus intensément ; la 1ère est entièrement fait d'un soliloque quasiment sifflé (extrême aigu mais consonant) par les 2 violons vite entremêlés et ne semble aller nulle part (lent et erratique, peut-être onirique, peut-être nostalgique), le 2ème, un peu plus court, est une danse folklorisante au mouvement décidé mais mesuré (et sans réelle issue non plus, car les appuis sont instables), et ajoutent des tonalités médianes aux sifflements aigus (et moulte pizzicati par le duo de consonance grave qui fait contraste), le 3ème, long comme le 1er, mise sur le duo de consonance grave et reprend une lenteur erratique qui avance mais sans réelle orientation, avec certains pizzicati plus énergiques comme des points d'interrogation ponctuant un ostinato quasi-perpétuel, fortement asynchrone, aux cordes graves pincées (effet de guitare), accentuant l'impression d'erratisme, le 4ème, également court, revient sur la danse, mais cette fois tout est assez déréglé, voire déglingué, via les rythmes, les dissonances, les mélanges de timbres, et peu à peu l'ostinato semble se perdre, jusqu'à l'ellipse finale du vide ou de la vacuité, comme si les appels partiels à la mémoire précédents, de plus en plus troués, ne pouvaient que s'effondrer.
https://musiquecontemporaine.info/ - Jean-Henri Huber

https://www.youtube.com/watch?v=lORaDDwDIyQ
création : 28 Avril 2012, Witten (Allemagne), par le quatuor Arditti

Let me tell you

Let me tell you (2016)

Sortie : 2016 (France).

Album de Hans Abrahamsen, Paul Griffiths, Barbara Hannigan, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks et Andris Nelsons

Annotation :

LET ME TELL YOU (2013)
Soprano et grand orchestre.

La pièce (en Français, Laissez-moi vous dire) reprend un monodrame poétique de Paul Griffiths (ex-critique du New York Times) à partir d'un roman éponyme (2008), en 7 poèmes de l'Ophelia de William Shakespeare, mais réarrangé, 481 mots au total, dit par elle dans Hamlet (1, Let me tell you how it was -laissez moi vous comment c'était-, 2, O but memory is not one but many -oh, mais la mémoire n'est pas une, mais multiple-, 3, There was a time, I remember -il fut un temps, je me souviens-, 4, Let me tell you how it is -laissez moi vous comment c'est-, 5, Now I do not mind -maintenant cela ne me dérange pas-, 6, I know you are there -je sais que vous êtes là-, 7, I will go out now -je pars maintenant) ; la soprano est tour à tour confiante et réfléchie, toujours vulnérable, et elle s'adresse à son amant (imaginaire?), les thèmes abordés sont la mémoire, le temps et la musique ; l'ensemble de l'orchestre est rarement utilisé en bloc (plutôt des groupes de pupitres), le glockenspiel, le celesta et le vibraphone ont une place éminente, entre des grappes microtonales et des échos romantiques plus reconnaissables ; la musique combine ingénieusement les astringences modernistes, la richesse harmonique, les colorations atmosphériques étrangement belles et la fameuse apesanteur (flottante ou fluctuante) pour une illusion sonore chère au compositeur, avec transparence et pureté diatonique comme un flux, dans un tempo allant ; souvent une syllabe est répétée et scandée sur le même rythme, comme une sorte de bégaiement (déjà utilisé dès Monteverdi) ou avec un léger battement sonore tandis que l'orchestre amortit la voix dans un registre modal ; pour le 1er poème, la musique semble hantée, avec des tintements graciles, pour le 2ème, elle est plus agitée, avec des tutti frénétiques de cordes en trémolo, l'orchestre se brisant en riffs ou se fondant dans des harmonies soupirantes, pour le 3ème, elle se densifie avec des bois furtifs soutenus par des lignes de basse, pour le 5ème, elle capte les cuivres bourdonnants, des sons aigus et des ronflements intérieurs frénétiques, pour le 7ème poème, elle évoque des images de chute de neige comme une rafale douce de lignes diaphanes entremêlées (avec un contre ut lancé pianissimo, fragile, mais brûlant d'amour)
https://musiquecontemporaine.info/ - Jean-Henri Huber

https://www.youtube.com/watch?v=FcveHFQ6Xpo
création : Berlin, 20/12/2013, Barbara Hannigan, soprano dirigée par A

Pesson: Future Is a Faded Song / Abrahamsen: Left, Alone / Strasnoy: Kuleshov

Pesson: Future Is a Faded Song / Abrahamsen: Left, Alone / Strasnoy: Kuleshov (2020)

Sortie : 2020 (France).

Album de Gérard Pesson, Hans Abrahamsen, Oscar Strasnoy et Alexandre Tharaud

Annotation :

LEFT ALONE (2016)
Piano à la main gauche et grand orchestre avec harpe.

Le titre est ambivalent car il marque l'évidence d'un concerto pour la main gauche, mais aussi il souligne le caractère isolé du soliste et l'ambiance voulue ici, une solitude choisie, loin des troubles environnants ; la pièce est en 2 parties distinctes, quasi égales, chacune en 3 sections dénommées, (1) Très rapide, (2) Marchant lentement, (3) Presto fluente (comme une douce pluie, légère et aérée), (4) Lentement, (5). Prestissimo tempestuoso, (6) Dans un tempo d'un autre temps (lent), Soudain dans un tempo emporté (un conte féérique) ; la pièce débute allant, dans une danse arythmique, contrastée par des dissonances sifflantes, puis le dialogue virtuose, brillant continue avant de s'assagir, plus contemplatif, énigmatique, dans une marche hésitante, enfin elle avance plus léger ; la 2ème partie commence dans le rêve (appels lointains de cors), se développe de façon énergique et impatiente (et désordonnée) avec effets de tourbillons (à nouveau une danse arythmique avec des sautes d'humeur), puis s'assagit (comme dans la 1ère partie) jusqu'à l'indécision, l'isolement, l'évanescent (piano solo, subtil, à peine souligné par quelques pupitres, puis orchestre coloré, mais lointain), enfin, le mouvement se déploie et accélère progressivement (sans s'intensifier, en restant distant), avant un final dans l'affaiblissement (désabusé ou serein?) ; c'est un concerto traditionnel pour un pianiste virtuose avec un légato poétique (assez peu conflictuel soliste-pupitres, en tout cas sans surenchère) où le mélodrame, le mal-être, le conflit, percent, une histoire de solitude, d'inadaptabilité, de détachement, aussi, comme dans le premier romantisme.
https://musiquecontemporaine.info/ - Jean-Henri Huber

https://www.youtube.com/watch?v=uzq2S34NP5U
(Tamara Stefanovich, piano - DR Symfoniorkestret, Michael Schønwandt, chef d'orchestre)

création :
29/1/2016, Cologne (Allemagne), par Alexandre Tharaud, et le Sinfonieorchester Köln

PiotrAakoun

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