Cover Georges Franju - Commentaires

Georges Franju - Commentaires

Héritier du réalisme poétique, proche du surréalisme, Franju laisse transparaître un attrait pour le fantastique en plein jour contre le formalisme gratuit, les effets aguicheurs, les séductions conventionnelles. L’aspect esthétique de l’image n’est pour lui que l’expressif contre-point d’un ...

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5 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

Hôtel des Invalides
6.8

Hôtel des Invalides (1951)

22 min. Sortie : 31 décembre 1952 (France).

Court-métrage documentaire de Georges Franju

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Tel un mémorial de toutes les guerres, un résumé transversal des gloires et défaites de l’armée française à travers l’Histoire, le célèbre musée militaire abrité dans le bâtiment commandé par Napoléon s’offre à la caméra. Franju filme les heaumes et les cuirasses d’argent, caresse l’or et le métal des trésors exposés avec une fausse fascination pour mieux révéler son envers, les milliers de cadavres générés par les campagnes impériales ou l’enfer de la Grande Guerre. Reléguées dans la sacristie pour ne pas effrayer les touristes, les gueules cassées entérinent en silence le réquisitoire sans effet aguicheur d’un documentaire dont, par son absence totale d’enjeux formels, j’ai bien du mal à déceler l’intérêt au-delà du simple commentaire. Peut-être est-ce le format court qui me convient peu.

La Tête contre les murs
6.8

La Tête contre les murs (1959)

1 h 36 min. Sortie : 20 mars 1959. Drame

Film de Georges Franju

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Ce qui devait marquer les débuts derrière la caméra de Jean-Pierre Mocky devint le premier long-métrage de Franju : un éclairage sur les conditions d’internement psychiatrique, la réalité des méthodes de guérison, l’élimination des individus considérés comme dangereux car n’obéissant pas aux normes acceptées par la société. Et pour souligner un peu plus la violence feutrée de cette oppression institutionnelle, le combat idéologique entre deux docteurs, l’un partisan d’une médecine autoritaire, l’autre défendant une approche libérale. On était donc en droit d’attendre un cri de révolte, et pourtant le film a tendance à ennuyer : sa facture dépassionnée déçoit, ce qu’il donne à comprendre est franchement court, et sa neutralité esthétique résonne presque comme un manque d’engagement. Le comble.

Les Yeux sans visage
7.5

Les Yeux sans visage (1960)

1 h 28 min. Sortie : 2 mars 1960. Drame, Épouvante-Horreur

Film de Georges Franju

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une DS noire qui entre dans la cour d’une morgue, des bistouris qui creusent une plaie, un greffon de chair humaine qui se nécrose... Sombres et cristallines visions, associées au macabre mais traversées par des figures angéliques, car ici l’horreur est le contrepoint de la tendresse. Ces images favorisent un figement de la forme proche de la catalepsie, élaborent une poétique visuelle de l’effroi, à mi-chemin du Grand-Guignol et du document clinique, et prennent appui sur l’opposition entre noir et blanc pour accentuer les contrastes avant de brouiller les cartes. Car c’est bien le réel d’un monde hanté que Franju vise par les voies détournées du rêve et du fantastique, et de la société française à la fin des années 50 dont il fait la radiographie déprimante, avec son patriarcat vicié et sa grande bourgeoisie ridée en quête d’une jeunesse éternelle. Une œuvre unique.
Top 10 Année 1960 :
http://lc.cx/BMf

Thérèse Desqueyroux
7

Thérèse Desqueyroux (1962)

1 h 49 min. Sortie : 21 septembre 1962. Drame

Film de Georges Franju

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Pour raconter l’histoire de cette Bovary landaise étouffée par le milieu réactionnaire, bigot et hypocrite où son éducation et son mariage l’ont enfermée, l’auteur concentre ses obsessions de la famille séquestratrice, du clergé coupable, de la dénonciation sociale, sa poésie des blancs et des gris et ses élans de folie dans l’envol des palombes. Son don à faire sentir la présence des choses – la masse des pierres centenaires, la quiétude ombreuse et vieillotte des intérieurs bourgeois, le vent dans les grands pins, le crissement imperceptible d’une pomme qu’on épluche – résulte d’une volonté de dépouillement qui épouse une aventure intérieure noyée jusqu’au vertige de la révolte et du refus, au désarroi du mutisme imposé. Quant à Emmanuelle Riva, elle témoigne encore de son étoffe d’immense actrice.

Judex
6.7

Judex (1963)

1 h 38 min. Sortie : 4 décembre 1963. Drame, Policier

Film de Georges Franju

Thaddeus a mis 4/10.

Annotation :

Judex, c’est le redresseur de torts, le cœur d’Ivanhoé dans le costume de Zorro, le vengeur de la veuve et de l’orphelin, doué d’ubiquité, de clairvoyance et de prestidigitation. En théorie, le suivre dans ses aventures revient à accepter de se laisser entraîner dans un wonderland début de siècle, avec ombres de Fantômas, infirmières sadiques et banquier véreux. Le gros souci, c’est que le feuilleton populaire de Franju est plombé par un désespérant manque d’imagination visuelle, qu’il se traîne sur un rythme rachitique de péripéties improbables en rebondissements gentiment ridicules, et que sa raideur monolithique annihile à peu près toute la fantaisie qu’il semble rechercher. Aujourd’hui, le film sent méchamment la naphtaline, à l’image du simili-Alain Cuny qui lui sert d’acteur principal.

Thaddeus

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