Gallagher : un génie irlandais

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Le premier album solo de Gallagher est très agréable à écouter, truffé de petites sucreries comme certains solos disséminés ou finals géniaux de morceaux, un rythme contrasté par des ballades et des moments plus rapides, et une véritable rigueur de composition où presque rien n'est laissé comme du secondaire ou du dispensable (du coup, l'ensemble de l'album est sur un même ton qui peut faire très "rock d'ambiance" à la longue, mais une ambiance virtuose !)

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Deuce est dans la veine de son prédécesseur, plein de rock et de solos, mais a un petit côté plus bossé dans la composition des morceaux qui marquent bien mieux qu'avant (I'm Not Awake Yet, Used to Be, Out of my Mind). Il a réussi à affiner son style en restant toujours aussi frais. Les ballades, moins longues, contrastent l'album avec soin.

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Du blues rock plus blues que rock, du piano qui s'accorde très bien au style de Rory, des morceaux de génie (Walk on Hot Coals et l'excellentissime Seventh Son of a Seventh Son). L'irlandais poursuit son bonhomme de chemin en servant un troisième album très bien géré, ici un rien plus doux ou "plus bleu".

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Le plus complet et inventif des albums studios de Gallagher. Des morceaux souvent virtuoses, beaucoup repris dans son album live de l'Irish Tour '74, encore plus de solos, et c'est ça qu'on aime chez lui, le piano/synthé sérieusement instauré dans Blueprint retrouvé, (superbe collaboration avec Lou Martin) et on a là un album réellement impeccable et jouissif, avec des moments d'audace plus forts qu'au temps des deux premiers albums.

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Sans doute le plus confortable de ses albums, peut-être le plus "blues" (un dialogue, des morceaux sans paroles), mais loin d'être le meilleur, un peu trop assis et calme dans ses propositions. Je pense que c'est parce qu'il suit Tatoo que ce sentiment est là, et puis Rory ne s'endort pas pour autant, mais on commence à en vouloir un peu plus de sa part, des héritiers de Million Miles Away et Seventh Son of a Seventh Son pour ne citer qu'eux.

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Un album studio célèbre de Rory, presque plus que Tatoo et son premier. Équilibré et fun, plein de rock'n'roll, de blues et d'instruments (l'influence country est beaucoup plus assumée, avec Berley & Grap Rag par exemple), la variation de rythmes et de morceaux y est sympathique, plus "délurée" que lors des albums précédents et ça marche très bien. Pas ce que je préfère de lui pour ainsi dire (Tatoo reste la référence), mais je n'en attendais pas plus pour prendre le relais de Against the Grain et au final, l'album est bon et Rory se fait plaisir, et c'est ce qu'on veut. Il s'achève un peu en queue de poisson, mais rien de grave.

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Une guitare crade et torturée sous le doigt virtuose de Gallagher donne le ton de ce 7ème album. Je m'attendais presque à du hard rock après certains morceaux, et c'est la densité qui habite Photo-Finish, la résonance de sa Fender légendaire, et au même titre que les doux Blueprint et Against the Grain, l'expérience inverse qu'est Photo-Finish s'avère concluante, puisque tout en gardant sa patte immanquable (la voix, la façon d'appuyer sur les notes, les transitions, les silences, les solos), Gallagher donne du poids à son style et le renouvelle encore. Peu d'artistes y seraient aussi bien parvenus à ce stade de leur carrière (Muse, ô groupe de mon adolescence, c'est à toi que je pense, mais aussi à quasiment tous les groupes de rock actuels, en dépit des génies qui s'y cachent, à la manière de Matthew Bellamy qui en est un mais qui s'est vendu à la pop). "Il avait en effet réussi à articuler ses chorus dans une rythmique sous-jacente ce qui fait que lorsqu'il partait en solo on avait toujours l'impression qu'un guitariste rythmique jouait derrière lui", nous dit Wikipedia ; à l'écoute régulière de Rory, on ne peut que confirmer cette phrase et la rigueur détonante de l'artiste. Photo-Finish se conclut sur un morceau un peu vite fini (comme le Public Enemy de Calling Card) avec un grand sifflement d'harmonica qui annonce une suite à la hauteur de tout ce que nous avons déjà écouté.

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En continuité avec Photo-Finish, ce huitième album propose de la puissance et de la guitare sombre et pesante avec du "hard en decrescendo", qui s'achève sur une note étrange, folk et applaudie comme dans un unplugged live. Top Priority a du mal à exploiter les idées toujours foisonnantes de Rory, qui frôlent parfois l'anecdotique en dépit du plaisir et du confort d'écoute (il semble presque déjà avoir tout fait avec son génie, mais est-ce le cas ?). La veine de Tatoo est perdue en dépit de quelques morceaux ou passages riches (Philby).

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Un album sympa avec pas mal de variations, sur un départ très rock (toujours dans la suite des albums précédents) et qui s'essaie à d'autres choses (un harmonica bien placé, des guitares changeantes), en restant assez modeste même si parfois génial (Easy Come, Easy Go) ; je pensais qu'il serait un album mineur avec son début un peu facile (pour du Gallagher, entendons), il sait s'imposer à l'écoute. 7,5 plus que 7, il est meilleur que Top Priority sans atteindre Photo-Finish. On commence aussi peu à peu à mesurer tout le potentiel live des morceaux. Et il est monstrueux.

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Un super album qui relance tout le potentiel hard rock de la guitare de Rory, resté parfois modique dans les deux derniers albums. Véritable puits d'inspiration pour AC/DC ou parvenue d'AC/DC (hypothèses concevables), la qualité est au rendez-vous, avec des morceaux puissants et rythmés où l'irlandais s'éclate totalement, et d'une façon tout à fait badass. Dans le genre, ça marche à la perfection, même si ça se répète un peu (diront les mauvaises langues).

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Le meilleur album studio de Rory Gallagher après Tatoo est Fresh Evidence. C'est au travers d'un retour au blues beaucoup plus marqué qu'il réussit à donner le meilleur de lui-même, avec des instruments marquants comme un accordéon et un harmonica fidèle qui ne l'a jamais quitté, ou même un piano léger et passager, et qu'il prend le temps de faire des compositions vraiment réussies et où il peut se lâcher en restant dans une vraie rigueur. Conséquence : Fresh Evidence est assez stevie-ray-vaughien et c'est tant mieux. Ce dernier album fait mal au cœur quand on sait tout le potentiel qu'il avait encore pour se renouveler et s'essayer à de nouvelles choses.

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Gallagher reste indubitablement meilleur sur scène qu'en studio, où tout son plaisir de jouer, d'expérimenter, de faire du blues avec une sous-tension rock continue explose et ravit. Solos, ambiance, sensations, tout est là. Et le bonus : il a toujours réservé des morceaux exclusifs pour ses live qu'il n'a jamais mis dans des albums. Il est là pour donner, et le fait on ne peut mieux.

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Le meilleur album live qui me soit tombé entre les mains, qui m'a fait découvrir Rory et qui reste tellement excellent que chaque réécoute inspire de nouvelles choses et n'est jamais moins agréable. Lou Martin, aux claviers, y est incroyable et le génie de Gallagher est à son paroxysme dans cette tournée irlandaise. Les morceaux inédits (peut-on parler de B-Sides ?) comme Too Much Alcohol ou I Wonder Who sont superbes, les transitions rafraîchissent, Rory y est parfait. Un des plus grands albums de blues rock de l'histoire.

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Les trois albums live parus du vivant de Rory simplifient les trois approches de genre ou les trois périodes qu'on a pu observer chez lui : Live! in Europe = blues, Irish Tour = blues rock, Stage Struck = rock ; pour simplifier à l'extrême, puisqu'il a toujours eu un peu de blues dans son rock et du rock dans son blues (avec tout un tas d'autres trucs). Mais les teintes se retrouvent sans problème, et même celles où il se débrouille mieux qu'ailleurs. Stage Struck est un album live très proche du rock puissant et bruyant studio de Photo-Finish à Defender, dont il adapte les chansons pour un public fou de lui et de ses performances. C'est sympa, secouant, rythmé, mais un rien convenu pour ceux qui le connaissent. Rien d'exaltant comme l'Irish Tour ou de frais comme le live en Europe.

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Album live posthume.

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Album live posthume.