Films vus en 2020

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112 films

par Patrick Braganti
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    Séjour dans les monts Fuchun (2020)

    Chun jiang shui nuan

    2 h 30 min. (France). Drame et romance.

    Film de Gu Xiaogang avec Zhenyang Dong, Dù Hóng-Jūn, Wei Mu

    Premier volet de ce qui devrait être une trilogie, le film du jeune réalisateur chinois de 31 ans est une complète réussite. Longue fresque familiale autour d'une mère et de ses quatre fils qui témoigne de manière à la fois cruelle et douce des ravages de la modernisation accélérée d'un pays où les préoccupations matérielles et économiques dominent largement le quotidien et les conversations des uns et des autres. On est à présent habitués à la violence des échanges, à la promiscuité grouillante des villes mais ici elles sont traitées avec une certaine mélancolie qui imprègne ces longs plans-séquence où la caméra se déplace lentement en suivant des échanges où les protagonistes sont souvent éloignés, presque absents. L'ensemble s'harmonise ainsi avec le cours langoureux et nourricier du fleuve et se déroule durant quatre saisons. Nous sommes déjà impatients de découvrir la suite.
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    First Love, le dernier Yakuza (2019)

    Hatsukoi

    1 h 48 min. (France). Comédie, gangster et romance.

    Film de Takashi Miike avec Masataka Kubota, Sakurako Konishi, Nao Ômori

    Ne boudons pas notre plaisir devant ce divertissement rondement mené qui fait davantage penser à Tarantino qu'à Kitano. Proche de l'univers d'un manga, cette épopée nocturne croise les destins de truands et de policiers au milieu desquels un duo improbable formé par un boxeur chevaleresque et intrépide et une call-girl toxicomane déboussolée. Le second degré est de rigueur pour appréhender une violence constante et grand-guignolesque et une cascade de situations rocambolesques qui déclenchent plus l'hilarité que l'angoisse.
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    Le Miracle du Saint Inconnu (2019)

    The Unknown Saint

    1 h 40 min. (France). Comédie dramatique.

    Film de Alaa Eddine Aljem avec Younes Bouab, Salah Bensalah, Bouchaib Essamak

    Un premier long-métrage en forme de fable burlesque sur la croyance et la cupidité des hommes en plein désert marocain. Si le scénario ne manque pas d'idées et construit un récit à tiroirs où s'empilent les personnages autour d'Amine, voleur juste sorti de prison décidé à récupérer le pactole secrètement enfoui, le film souffre néanmoins d'être trop long et de ne pas avoir assez de rythme pour maintenir l'ambiance illogique et déconcertante. Toutefois ce nouveau venu est à suivre.
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    Les Filles du docteur March (2019)

    Little Women

    2 h 15 min. (France). Drame et romance.

    Film de Greta Gerwig avec Saoirse Ronan, Emma Watson, Florence Pugh

    C'est une curieuse idée d'offrir une nouvelle adaptation à ce classique littéraire qui a tout de même pris un sacré coup de vieux. La pourtant très branchée comédienne et scénariste Greta Gerwig ne parvient guère à lui offrir une cure de rajeunissement malgré l'évident et plutôt subtil message féministe. A l'époque où les femmes dépendent entièrement de leurs maris, le mariage est avant tout une entreprise mercantile, rarement une affaire de sentiments. Jo March l'écrivaine en herbe incarne farouchement cette volonté d'indépendance, malgré la cour assidue des deux plus beaux jouvenceaux de la planète cinéma : le français Louis Garrel et l'américain Timothée Chalamet (qui prend de l'épaisseur petit à petit). L'éclatement temporel apparaît d'abord comme une coquetterie de mise en scène nullement nécessaire, propice à l'enchaînement soutenu de séquences assez courtes favorisant l'intérêt du spectateur qui pourrait vite s'émousser eu égard à la longueur et au classicisme appuyé de l'ensemble. Lequel en effet s'anime réellement dans les derniers trois quarts d'heure.
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    Un vrai bonhomme (2020)

    1 h 28 min. (France). Comédie dramatique.

    Film de Benjamin Parent avec Thomas Guy, Benjamin Voisin, Isabelle Carré

    C'est un sujet délicat que de traiter du deuil à hauteur d'un adolescent qui perd tragiquement son aîné. Comment se reconstruire et faire sans les conseils et la protection du frère érigé en modèle. Le réalisateur n'y parvient pas toujours en recyclant une fois encore les clichés sur l'adolescence dans le milieu scolaire principalement. De plus on sait que les oeuvres qui mêlent le vrai au fantasme, donc la vie et la mort, sont difficiles à maîtriser. Il y a ainsi ici quelques maladresses de scénario. Le grand atout du film demeure cependant l'interprétation sensible et attachante du jeune Thomas Guy qui comprend peu à peu la nécessité de laisser partir le frère mort, de s'en détacher pour pouvoir exister par soi-même et enfin prendre son envol.
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    Les Siffleurs (2020)

    La Gomera

    1 h 37 min. (France). Policier, comédie et film noir.

    Film de Corneliu Porumboiu avec Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar

    Thriller sophistiqué, comédie romantique à tiroirs : le nouveau film du cinéaste roumain est dans tous les cas un bel objet qui rend d'abord hommage aux grands mythes du cinéma (que l'héroïne s'appelle Gilda n'est en ce sens pas totalement fortuit). Si l'intrigue et ses rebondissements entre Bucarest et les Canaries nous perdent parfois, impression renforcée par la singulière similarité des deux langues, le plaisir est d'abord esthétique et cérébral. L'utilisation de la langue sifflée permet ainsi quelques belles trouvailles et la scène finale constitue en elle-même un sommet de flamboyance et de beauté. Exigeant et déconcertant, du cinéma sans conteste de haute volée.
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    Merveilles à Montfermeil (2020)

    1 h 49 min. (France). Comédie.

    Film de Jeanne Balibar avec Jeanne Balibar, Emmanuelle Béart, Ramzy Bédia

    J'ai beau voué un (quasi) culte à la comédienne-chanteuse (sa voix, ses prises de position politiques et ses choix de rôles), j'avoue avoir été fortement désarçonné et pour tout dire déçu par cette fantaisie foutraque (mal fichue) sur la gestion plutôt iconoclaste d'une ville : Montfermeil (territoire il y a peu du magnifique Les Misérables). Rien ne fonctionne car tout sonne faux et appuyé, à commencer par l'interprétation d'à peu près tous les acteurs (Emmanuelle Béart absolument insupportable). Jamais drôle, sans véritable rythme et presque toujours lourdingue, le film de celle qui fut une inoubliable Barbara en 2017 est à oublier très vite.
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    1917 (2019)

    1 h 59 min. (France). Drame et guerre.

    Film de Sam Mendes avec George MacKay, Dean-Charles Chapman, Colin Firth

    Sentiment ambivalent entre agacement et admiration. Une chose est certaine : le film ne peut laisser indifférent et il risque fort aussi de cliver. La prouesse technique et formelle (un unique plan-séquence) fait d'évidence basculer le film dans l'esthétique et les codes d'un jeu vidéo où les deux soldats partis en mission doivent faire face à une succession d'épreuves ponctuées de rares moments de répit. L'horreur et la boucherie sans nom des tranchées de la Première Guerre mondiale sont-elles compatibles avec ce traitement léché, à la fois extrêmement prenant et émouvant, mais aussi paradoxalement ludique : comment surmonter les obstacles pour arriver au but ? On ne fera pas ici de procès d'intention à Sam Mendes qui réussit brillamment à donner à cette tragédie un souffle épique et élégiaque nullement emphatique ou grandiloquent (on ne peut s'empêcher de penser à Terrence Malick avec notamment la présence en arrière-plan d'une nature tranquille et séculaire loin des terres ravagées par les bombardements). Le dispositif de mise en scène se justifie par ailleurs pleinement : il illustre l'idée d'avancer coûte que coûte, ne pas s'appesantir comme le préconise un gradé. Ce cinéma du temps réel devient ainsi le condensé d'une existence entière constituée de nombreuses vicissitudes et de quelques pauses où la présence fantomatique d'une femme et d'un bébé dans les décombres d'un village suffit à faire revivre l'espoir et à agir. 1917 mérite certainement un peu de recul pour infuser durablement dans nos esprits.
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    Je ne rêve que de vous (2020)

    1 h 44 min. (France). Drame, historique et comédie romantique.

    Film de Laurent Heynemann avec Elsa Zylberstein, Hippolyte Girardot, Émilie Dequenne

    On n'est pas loin de l'accident industriel, du film lamentable, presque honteux et carrément gênant. Hormis que tout sonne faux : interprétation, dialogues et reconstitution, il y a donc ce malaise ressenti face à l'évocation de ce fait historique qui transforme Léon Blum en vieux gandin épris de bons mots et appréciant le luxe et sa jeune maîtresse Jeanne Reichenbach en gourgandine sotte et amoureuse comme une gamine. Le contexte de l'occupation allemande est à peine traité ou dans des situations d'opérette ou de mauvais théâtre. On atteint les sommets du ridicule lorsque Jeanne rejoint Léon pour l'épouser aux portes de Buchenwald dans une sorte de prison dorée. A cet instant, la gêne finit par donner des envies de vomir.
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    3 aventures de Brooke (2018)

    Xingxidesanciqiyu

    1 h 40 min. (France). Drame.

    Film de Yuan Qing avec Xǔ Fāng-Yī, Pascal Greggory, Ribbon Ooi

    Du côté de l'Asie, on avait déjà le sud-coréen Hong Sang-soo qui pouvait se revendiquer de l'influence de Rohmer. A présent, sur le même continent, on peut ajouter la réalisatrice chinoise Qing Yuan dont le premier film évoque également le cinéaste français dans sa délicatesse, l'originalité de sa construction presque minimale et la précision de l'observation des rapports et sentiments humains. En trois fragments débutant chacun par une crevaison de vélo, la nouvelle venue scrute l'évolution de sa jeune héroïne tout au long de rencontres qui peu à peu vont l'aider à voir clair et à se construire. Frais et léger, filmé en Malaisie dans des paysages grandioses et apaisants, ce film est une jolie perle qu'il serait dommage de ne pas dénicher.
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    An Elephant Sitting Still (2019)

    Da xiang xi di er zuo

    3 h 50 min. (France). Drame.

    Film de Hu Bo avec Zhāng Yǔ, Péng Yù-Chàng, Wáng Yù-Wén

    Sorti début 2019 mais hélas dans un circuit restreint de salles, le film bénéficie d'une nouvelle diffusion dans le cadre de la semaine Télérama.
    Et c'est tant mieux car ce film immense, d'abord par sa durée (presque 4 heures) puis par le destin tragique de son réalisateur qui s'est suicidé à l'âge de 29 ans juste après avoir terminé son unique projet.
    La vision de son pays et des hommes qu'il y dépeint, d'une noirceur abyssale et sans illusions, pourrait bien étayer les motifs de son acte funeste, mais c'est un autre sujet.
    En ce qui concerne ce film choral qui entremêle le destin de quatre personnages, c'est en effet un double choc, esthétique et émotionnel. Au long de scènes très longues, cadrées dans des plans serrés (travail sur l'opposition entre flou et net, position des acteurs dans le plan), à partir d'événements insignifiants, va se jouer toute la palette de la comédie humaine. Elle est terriblement chargée face à un monde que les protagonistes trouvent répugnant, identique sur n'importe quel point de la planète.
    Constat terrible que la splendeur de la mise en scène rend encore plus âpre et insoutenable. Quatre heures qui vont rester en mémoire longtemps chez le spectateur.
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    Qu'un sang impur... (2020)

    1 h 49 min. (France). Drame et guerre.

    Film de Abdel Raouf Dafri avec Johan Heldenbergh, Linh Dan Pham, Lyna Khoudri

    En dépit de la force du sujet et l'objectif évident de renvoyer tout le monde dos à dos (les violences et la barbarie sont présentes dans les deux camps), le film ne convainc pas vraiment. Outre une certaine complaisance à mettre en scène la folie aveugle et inhumaine qui s'empare des combattants, l'ensemble s'avère souvent artificiel avec des dialogues très écrits qui ont tendance à sonner faux. Le jeu des comédiens est aussi au diapason (même Olivier Gourmet déçoit dans son rôle caricatural où il semble mimer le colonel Kurtz de Apocalypse Now). Un sentiment de malaise et d'inabouti nous envahit peu à peu.
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    Cunningham (2020)

    1 h 33 min. (France). Musique.

    Documentaire de Alla Kovgan

    Hormis la belle reconstitution des extraits de ses pièces les plus emblématiques filmés en décor naturel : parcs, forêts, toits des gratte-ciels à New York, le documentaire ne parvient pas à nous rendre perceptible le génie visionnaire de Merce Cunningham. On ne sent jamais ici la même fascination qu'un Wim Wenders avait pu avoir à l'époque pour Pina Bausch. C'est donc fade et presque ennuyeux et on reste ainsi éloignés d'un univers cérébral et abstrait que les musiques de John Cage accompagnent à la perfection.
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    Douze mille (2020)

    1 h 51 min. (France). Drame.

    Film de Nadège Trébal avec Arieh Worthalter, Nadège Trébal, Liv Henneguier

    Un cinéma qui se voudrait sauvage, punk en dénonçant les maux de la société moderne et tombe à peu près dans tous les écueils inhérents au genre : scènes de baise complaisantes et narcissiques, atmosphère glauque de magouilles crapuleuses dont au final le seul objectif est de récupérer un max d'argent. Entre filles faciles et petits truands au grand cœur, le film paraît naviguer à l'aveugle, échafaudant des pistes de scénario qu'il ne suit pas toujours. Loin de toute mise en danger, nous sommes ici en pleine zone de confort du politiquement correct et du totalement calibré.
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    K contraire (2020)

    L'Enkas

    1 h 23 min. (France). Drame.

    Film de Sarah Marx avec Sandor Funtek, Sandrine Bonnaire, Alexis Manenti

    Il y a des films poisseux qui rendent triste tellement ils offrent peu de chances ou d'échappatoires à leurs personnages. Sans conteste, celui-ci en fait partie tant Ulysse va de galère en galère, entre une mère gravement dépressive et ses trafics pour gagner rapidement de l'argent tout en évitant de retourner en prison. C'est donc noir et les rapports humains sont à peu près dénués de tendresse ou de sympathie. La mise en scène sèche dans un format resserré est au diapason de l'ambiance pesante et cafardeuse.
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    La Llorona (2019)

    1 h 37 min. (France). Drame, fantastique et historique.

    Film de Jayro Bustamante avec María Mercedes Coroy, Sabrina De La Hoz, Julio Díaz

    En trois films qui forment une trilogie sur les discriminations fondamentales au Guatemala, le réalisateur Jayro Bustamante s'est imposé comme un cinéaste politique à l'exigence formelle indéniable. Cette fois il choisit une forme de huis clos dans une grande maison occupée par un général responsable du génocide des indiens mayas. Malgré son inattendu acquittement, l'ancien militaire est hanté par la culpabilité dont les domestiques indiens pourraient être le porte-voix. Avec un travail remarquable sur la bande-son, le film travaille les notions d'enfermement et de repli alors que la folie teintée de magie et d'onirisme s'installe et dérègle la maisonnée.
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    Cuban Network (2020)

    Wasp Network

    2 h 03 min. (France). Thriller.

    Film de Olivier Assayas avec Penélope Cruz, Edgar Ramirez, Gael García Bernal

    Le réalisateur réussit le tour de force à rendre confus, emmêlé et inintéressant un épisode des relations compliquées entre Cuba et les Etats-Unis. La volonté de renvoyer les deux parties dos à dos ne suffit pas à faire passer la construction éclatée du film. Les allers-retours incessants entre La Havane et Miami impriment à l'ensemble un rythme binaire et lassant. Un film d'espionnage et d'agents secrets qui ne parvient jamais à être haletant. Une déception.
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    Histoire d'un regard - A la recherche de Gilles Caron (2020)

    1 h 33 min. (France).

    Documentaire de Mariana Otero avec Gilles Caron, Marjolaine Caron, Ursula Duddy

    En mettant en parallèle sa propre histoire avec celle du photographe Gilles Caron, la réalisatrice parvient à faire un portrait intime et presque psychanalytique d'un homme disparu à l'âge de 30 ans et qui cependant imprima sa marque comme témoin majeur de nombreux événements du vingtième siècle. Avec le matériau statique par définition qu'est la photo, elle reconstitue le parcours de l'homme en Israël, en Irlande du Nord et enfin au Vietnam et au Cambodge. Après ses expériences au Biafra et au Tchad, Caron paraît aussi de plus en plus affecté par les horreurs qu'il croise. Pour celui qui se faisait un devoir de toujours mettre en avant les individus, ce film est le plus juste et vibrant des hommages.
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    Jojo Rabbit (2019)

    1 h 48 min. (France). Comédie, drame et guerre.

    Film de Taika Waititi avec Roman Griffin Davis, Taika Waititi, Scarlett Johansson

    Film pitoyable qui n'engendre aucun rire (ou alors bien gras quand il s'agit de galvaniser le racisme, l'antisémitisme et tous les clichés qui les accompagnent). Egalement très gênant dans cette forme de pantalonnade - certes à hauteur d'enfant - qui traite du nazisme sous un aspect folklorique et grotesque, loin de toute ambition satirique.
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    Revenir (2020)

    1 h 17 min. (France). Drame.

    Film de Jessica Palud avec Niels Schneider, Adèle Exarchopoulos, Patrick d'Assumçao

    Le film ne manque certes pas de sensibilité ni de retenue grâce principalement à l'investissement des comédiens. Patrick d'Assumçao continue à être cet acteur taiseux capable d'exprimer beaucoup avec un jeu minimal et intériorisé. Néanmoins le principal défaut du projet est le volontarisme appuyé du scénario qui n'évite pas les maladresses : situations dramatiques aux développements trop prévisibles. On apprécie toutefois que la réalisatrice fasse dans le resserré et l'épure en tournant le dos au pathos.
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    Adam (2020)

    1 h 38 min. (France). Drame.

    Film de Maryam Touzani avec Lubna Azabal, Nisrin Erradi, Douae Belkhaouda

    Filmé comme un huis clos dans de très belles lumières qui installent une ambiance intime et chaleureuse, le projet de la réalisatrice marocaine est d'abord féministe. La rencontre entre une veuve qui élève seule sa fille et une jeune femme enceinte du pêché permet d'exposer la situation des femmes au Maghreb. Le film gagne en intensité tout en restant tenu et intègre, porté par le jeu impeccable des deux actrices.
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    La Dernière Vie de Simon (2020)

    1 h 43 min. (France). Fantastique et romance.

    Film de Léo Karmann avec Benjamin Voisin, Martin Karmann, Camille Claris

    Teintée de paranormal sans qu'il y prenne une place trop importante ou irréaliste, une touchante histoire d'amour adolescent qui passe par le don de soi et le sacrifice. L'attachement au film trouve aussi sa source dans l'interprétation incandescente des trois jeunes comédiens.
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    Un soir en Toscane (2019)

    Dolce Fine Giornata

    1 h 37 min. (France). Drame.

    Film de Jacek Borcuch avec Krystyna Janda, Kasia Smutniak, Antonio Catania

    Entre roman-photos dans la splendide Toscane et spot publicitaire pour Porsche, un film accablant sur la bonne conscience d'une poétesse à qui on doit prochainement remettre le Nobel. On ne croit pas un seul instant que cette grande bourgeoise sur le retour éprouvant le béguin pour le jeune immigré égyptien puisse être un auteur engagé que les événements du monde (migrants, attentats,...) ébranleraient. Au volant de son coupé, buvant et fumant constamment, la dame égoïste et antipathique soigne ses états d'âme de riche. Dont on se fout au final royalement !
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    La Cravate (2020)

    1 h 37 min. (France). Politique et société.

    Documentaire de Étienne Chaillou et Mathias Théry avec Bastien Régnier, Franck de la Personne, Marine Le Pen

    Le dispositif est assez original : faire lire un texte (très littéraire) qui retrace son parcours à un jeune militant du Front National tout en lui demandant d'avoir du recul et d'y exercer autant que possible un regard critique. On peut toutefois penser que le sujet du film n'est pas à la hauteur de ce que les deux auteurs entreprennent pour lui. De manière plus prosaïque et frontale, Bastien apparaît davantage comme un abruti sans guère de réflexion et qui s'analyse avec beaucoup de légèreté et de complaisance - un défaut dont on pourrait également taxer les deux réalisateurs. Autrement dit, la cohabitation pendant une centaine de minutes avec le garçon (chez lui, dans ses activités professionnelles et politiques) s'avère rapidement pénible et stérile. On a au final une impression de sur-place. La déception et les désillusions de Bastien ne changent pas en profondeur son point de vue et ses aspirations : voir ses idées (ou celles dont il se fait le triste réceptacle) arriver au pouvoir.
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    Tu mourras à 20 ans (2020)

    You Will Die at 20

    1 h 45 min. (France). Drame.

    Film de Amjad Abu Alala avec Mustafa Shehata, Islam Mubarak, Mahmoud Elsaraj

    Comme souvent pour les rares films qui nous viennent d'Afrique, le rythme est lent et le message empreint de symbolique et de métaphorique. Ce premier long-métrage soudanais n'échappe donc pas à la règle. Le récit d'une malédiction qui ostracise un jeune garçon élevé seul par sa mère tandis que le père lâche a pris la fuite et l'empêche de profiter de sa (possible courte) existence. Le jeune acteur dégage un magnétisme et une douceur incroyables. Tout comme les couleurs et les atmosphères souvent nocturnes qui semblent tenir à distance la violence de ce que vit le garçon.
    Tu mourras à 20 ans est un film de Amjad Abu Alala. Synopsis : Soudan, province d’Aljazira, de nos jours. Peu après la naissance de Muzamil, le chef r ...
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    Un divan à Tunis (2020)

    1 h 28 min. (France). Comédie dramatique.

    Film de Manèle Labidi Labbé avec Golshifteh Farahani, Majd Mastoura, Hichem Yacoubi

    Outre la présence de la belle Golshifteh Farahani qui resplendit toujours autant à l'écran, révélant cette fois une belle énergie teintée de douce mélancolie, il y a aussi dans cette tendre comédie une belle galerie de personnages, clients gentiment névrosés d'une psychanalyste qui revient à Tunis pour s'installer. C'est léger sans être creux, évoquant par petites touches la confusion anarchique d'un pays qui sort d'une révolution. On sourit souvent et on passe un bon moment qui ne prête guère à conséquence.
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    Mickey and the Bear (2019)

    1 h 29 min. (France). Drame.

    Film de Annabelle Attanasio avec Camila Morrone, James Badge Dale, Calvin Demba

    Premier film de la comédienne Annabelle Attanasio qui s'inscrit dans la lignée d'un cinéma indépendant américain prenant place dans les territoires ruraux où vit une population plutôt précaire, en tout cas fragilisée par l'existence. Le père de l'adolescente Mickey est ainsi un ancien soldat à présent accro aux opiacés et à l'alcool qui mène la vie dure à sa fille, écartelée entre sa culpabilité et son désir croissant de partir - unique solution pour se sauvegarder et s'offrir une chance. A la fois tendre et rugueux, âpre mais jamais misérabiliste, le film montre aussi Mickey dans son quotidien : lycée, petit boulot et histoires d'amour. Elle est incarnée par Camila Morrone, actrice qui irradie et rayonne. Elle participe pour beaucoup au charme de l'ensemble.
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    Deux (2019)

    1 h 35 min. (France). Drame et romance.

    Film de Filippo Meneghetti avec Barbara Sukowa, Martine Chevallier, Léa Drucker

    Le sujet est délicat : l'amour clandestin de deux septuagénaires, voisines et amoureuses depuis l'école. Alors que Nina la berlinoise est libre, indépendante et déterminée, Madeleine qui fut mariée et est mère de deux enfants ne parvient pas à lever le secret et à exprimer son désir de partir avec Nina. Royalement servi par ses deux comédiennes, Barbara Sukowa et Martine Chevallier, dont les nuances subtiles du jeu relaient la complexité de la situation et des sentiments, le film souffre néanmoins de quelques scories. La principale est l'événement qui, au mitan de l'histoire, prive Madeleine de la parole. Cela peut procurer une certaine gêne à voir une des deux protagonistes réduite au silence et à l'incapacité de se défendre et de donner libre cours à ses sentiments. Dès lors le développement de la narration repose presque entièrement sur les épaules de Nina dans une démarche d'intrusion, sinon de harcèlement, qui paraît la déporter sur d'autres terrains. De même, un scénario très écrit et volontariste brise un peu l'émotion et nous tient au final en marge de cette tragédie banale.
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    La Fille au bracelet (2020)

    1 h 35 min. (France). Policier et drame.

    Film de Stéphane Demoustier avec Roschdy Zem, Chiara Mastroianni, Melissa Guers

    Les films de procès sont rarement ennuyeux tant un prétoire - qui plus est de Cour d'Assises - devient vite une sorte de plateau théâtral où se déploient les joutes verbales des avocats. Celui-ci n'échappe pas à la règle. Le talent d'Anaïs Demoustier et d'Annie Mercier y est aussi pour beaucoup. Au-delà des enjeux de culpabilité ou d'innocence, donc d'emprisonnement ou d'acquittement, le film cultive aussi le mystère à double titre : celui de la résolution ou non à l'issue des débats et, surtout, celui d'une adolescente en apparence calme, froide et incapable d'exprimer le moindre sentiment de regret ou de désolation, adolescente érigée en porte-étendard de toute une génération à laquelle les adultes (parents et magistrats) ne comprennent pas grand-chose.
    En ce sens, Lise fait aussi penser à l'héroïne de François Ozon dans Jeune et jolie. Les deux jeunes filles expriment le même vide, une étrangeté au monde et à elles-mêmes comme si déjà elles étaient mortes. Ce qui installe dès lors une distance avec le spectateur plus emballé par l'interprétation en finesse des comédiens adultes que touché par l'histoire de Lise.
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    Wet Season (2019)

    1 h 43 min. (France). Drame.

    Film de Anthony Chen avec Yeo Yann Yann, Koh Jia Ler, Lee Ming-shun (Christopher Lee)

    On l'avait découvert enfant turbulent dans le splendide Ilo Ilo (qui reçut la Caméra d'Or à Cannes en 2012), on retrouve Yeo Yann Yann étudiant suivant des cours de chinois, sésame indispensable pour trouver un travail à Singapour. Et on renoue également avec la même sensibilité et délicatesse de la part du singapourien Anthony Chen, toujours à l'aise dans l'exploration des personnages féminins (ici une professeure qui tente depuis plusieurs années d'avoir un enfant à côté d'un mari distant pris par son travail et d'un beau-père malade qui vit avec eux). Le rapprochement entre l'enseignante et son élève est attendu mais il se fait par d'infimes et délicates étapes marquées par un geste anodin de tendresse, une attention soudain plus marquée. C'est sobre, épuré et pourtant totalement bouleversant. En pleine saison des pluies, les éléments qui se déchaînent semblent se mettre au diapason des tourbillons sentimentaux qui submergent les deux personnages. Un véritable petit bijou.