Films tirés de l'univers de la Terre du Milieu

Annotation :

Cette première aventure est probablement l'œuvre la plus aboutie de la trilogie. L'intrigue se sépare en trois actes distincts: le départ de la Comté, l'avancée dans les ténèbres et la dissolution de la compagnie.
La réussite filmique tient autant sur le rendu visuel encore bluffant aujourd'hui que sur des thématiques fortes, touchant chaque individu en dépit de ses origines: le pouvoir, l'amitié, le dépassement de soi et l'attachement à sa terre natale.
Alors que n'importe qui aurait croulé sous le poids de l'entreprise, Jackson est parvenu a tirer du texte de Tolkien une pure œuvre cinématographique.

Annotation :

Pas loin d'atteindre le niveau de perfection du premier. Ce film s'avère le plus profond de la trilogie car axé sur une thématique qui relie tous les arcs narratifs entre eux: la dualité. Tout, dans cet opus, n'est qu'opposition, rivalité et complémentarité: entre Sauron et Saruman, entre le monde des elfes et celui des hommes, entre la nature et l'industrie... Même Frodo et Sam voient naître un premier conflit, lorsque le porteur de l'Anneau est lentement consumé par les ténèbres.

Cette dualité donne tout son sens au titre: Les Deux Tours.

Enfin, le tour de force du film est de donner vie à Gollum, immortalisant la prestation d'Andy Serkis!

Annotation :

Quand Jackson lâche la bribe de la retranscription fidèle du livre et de la nostalgie des anciens film, il retrouve le souffle épique et la poésie de la précédente trilogie. Les design des créatures sont incroyables de même que l'ambiance, mêlant lugubre et humour potache! Encore plus que dans le précédent, certaines scènes virent presque au cartoon, comme le passage des tonneaux. Cependant, Peter Jackson sait prendre son temps pour installer de la tension, que ce soit dans l'antre des araignées, ou dans le royaume des nains habité par le terrible Smaug.

Annotation :

Du bon et du moins bon; le film est toujours à la limite de sombrer dans la caricature. Surenchère? Un peu... Gimli et Legolas sont parfois un peu ridicules- volontairement ou non d'ailleurs- à force de toujours vouloir dédramatiser l'action en cours, la folie de Denethor est beaucoup trop appuyée de même que l'amitié entre Frodo et Sam. Enfin, certaines intrigues sont baclées, voire tout simplement oubliées (Saruman, Eowyn et j'en passe).

Annotation :

Selon moi, le premier opus la trilogie souffre d'une certaine balourdise, due notamment à des volontés incompatibles: à la fois tenter de délivrer un souffle épique et un sens de la démesure comparable au SDA, et en même temps respecter l'ambiance nettement plus légère et facétieuse du livre.

Martin Freeman, parfait choix de casting au demeurant, incarne bien le grand écart entre intentions de renouveau artistique et zone de confort. Certaines scènes sont incroyables tant on a l'impression de voir l'innocence de Bilbo telle que Tolkien l'avait imaginé... Et pourtant, on a aussi droit à des séquences survoltées dans lesquelles notre pauvre hobbit est traité comme un héros de films d'action américains, ce qui ne colle pas du tout à son personnage. Pareil pour Thorin, incarné par Richard Armitage, d'ailleurs.

Autre point qui fâche: les caméos des protagonistes des anciens films assez grossiers.

Enfin, l'antagoniste inventé pour le film constitue le vrai point noir de celui-ci, en ce qu'il fait vraiment pâle figure face aux vilains mémorables de la première trilogie et même ironiquement face à Gollum ou au Roi Goblin, méchant débonnaire et un poil déglingué.

Annotation :

Une vraie déception, à sa sortie. Néanmoins, revu à la hausse avec les années.
Déjà, le fait de tuer Smaug dès la scène d'intro est une idée à cheval entre le génie et la bêtise profonde. Génie et bêtise sont d'ailleurs les termes qui définissent parfaitement cet opus.

Le génie car le scénario installe dès le départ une menace encore plus forte que le dragon: L'aveuglement lié aux revendications. En effet, la tension au centre du récit ne viendra pas de la crainte des forces maléfiques mais des mésententes entre les différents peuples, à la fois pour des questions de ressentiment partagé, de politique et de cupidité. Plus que jamais, le conflit se trouve lié à des arguments rationnels ( géopolitique, dédommagement, honneur et avidité) et d'autres plus profonds et dissimulés comme le poids des responsabilités, les traumatismes dus aux catastrophes ou la crise identitaire . Une idée brillante est de lier l'obsession de Thorin pour l'or à la malédiction de la lignée de Durin.

Sur le papier, le film part donc sous de bons hospices. Dans les faits: les blagues de mauvais goûts, l'avalanche de FX et de chorégraphies sur fond vert, la niaiserie liée à un couple sans alchimie et les scènes charcutées gâchent en partie l'immersion.