* Filmo : mythique tour de Bébel !

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"Initialement, Jacques Bar, le producteur, avait jeté son dévolu sur "Au large de l'Eden", de Roger Vercel, histoire de capitaine de terre-neuvas qui mène une mutinerie. Il avait loué un imposant bateau d'armateur...
C'est à Gabin que nous devons l'enterrement du projet. Sur le pont, humant l'air avec un regard circonspect, il déclare : "ça sent la morue !". Ce qui signifie, tout en Gabin, qu'il ne fera pas ce film-là !
Je le rencontre une 1re fois juste avant le tournage, dans un bistrot, autour d'un café. Je propose de régler la note, par une forme d'automatisme courtois. Gabin me fixe alors et me dit : "Non, chacun paie le sien !".
C'est en parlant football que nous allons devenir inséparables, partageant bons dîners et "petits coups"...
Le seul sujet qui nous oppose vraiment, c'est la vitesse. Le chauffeur de Gabin ne doit jamais dépasser les 45 km/h ; tandis que moi, je fonce en AC Bristol !
Encore une fois, j'ai refusé d'être doublé, notamment pour la scène de "corrida avec des voitures". Il m'a sermonné : "Arrêtes tes conneries, môme. C'est trop dangereux. Il y a des gens payés pour ça". Bien sûr, il n'en a pas fallu davantage pour que je m'obstine !".

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"4 ans après "Classe tous risques"où je n'avais qu'un rôle secondaire, je suis cette fois à égalité avec Lino.
L'ambiance sur le plateau est très détendue. Blier apporte sa bonne humeur.
Il blague à froid, en prenant cet air sinistre qu'il affectionne. Quand nous répétons, il prend sa mine la plus menaçante pour me lancer : "Tu ne vas pas jouer comme ça?!". Stupeur de ceux qui n'étaient pas prévenus !

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"J'ai toujours adoré les cascades. Petit, j'aimais déjà me promener sur les toits de Paris. J'ai gardé toute ma vie cet appétit pour le vide, pour l'adrénaline qu'il génère. On me l'a d'ailleurs reproché. Certains ont dit que je prenais des risques inutiles pour faire grimper le nombre d'entrées... C'est faux ! Je l'ai toujours fait par plaisir.
Quand je suis pendu dans le vie et qu'un câble lâche (une des plus grosses frayeurs de ma vie !), c'est Gilles Delamare, qui deviendra mon conseiller, qui me sauve en me guidant, patiemment, alors que mes forces s'épuisent et que, 40 étages plus bas, le béton m'aurait tué net !".

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"Rien n'arrêtait De Broca ! Pour la première fois, des Occidentaux jouent au Népal ; et l'on vide même la ville de Patan pour nous !
En Malaisie, il avait repéré une île, Lang Kaoui : déserte, paradis idéal pour des séquences du film. Mais en arrivant pour tourner, nous constatons qu'une foultitude skieurs nautiques monopolise les eaux ; tandis que, sur le sable, une impressionnante compagnie de marins américains a pris ses quartiers !
Discussion avec l'amiral et nous finissons par conclure un étonnant marché :
Ursula (N.B. :Andress, alors sa compagne) débarque en hélicoptère sur la plage pour boire un verre et signer des autographes au milieu des officiers ravis. Et eux, ils déplacent leurs soldats de quelques miles !
Je crois que le personnel du Hilton de Hong Kong a gardé longtemps le souvenir douloureux du jour où, parmi mille et une facéties de tournage, nous avons décidé de vider la luxueuse piscine de l'hôtel !".

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"Noir, le film me révèle en retenue, plus pudique, plus paisible.
Certains diront qu'"Un nommé La Rocca" est plus convaincant que "La Scoumoune". J'y suis peut-être plus flamboyant, plus grimaçant. D'une certaine manière, peut-être plus Belmondo !".

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"Godard avait sa manière bien à lui de tourner : rien ne semblait préparé. Il arrivait avec son petit carnet le matin, quelques notes, et semblait improviser, d'instinct, pas à pas, touche par touche.
Il me disait : "Rentre dans une cabine téléphonique". Je rentrais dans la cabine. Puis je lui demandais ce qu'il voulait que je dise. lui me répondait : "Ce que tu veux". Nous tournions de cette manière-là, avec deux, parfois trois plans par jour. Puis Godard lâchait : "J'ai plus d'idée, rentrez chez vous !".
Le producteur, lui, sautait au plafond !
Venant des planches, j'étais d'un monde qui commande une précision extrême, une connaissance parfaite du texte. C'est donc peu dire que cette manière de faire m'a, au moins au début, déconcerté. Pourtant, cette forme d'improvisation, bien réglée, fonctionnait. La trame était là".
A revoir pour mieux noter...

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"De Sica est excessif, démonstratif. L'homme semble avoir fait de sa vie un spectacle fascinant. A tel point que, lorsqu'il se trouve de l'autre côté de la caméra, j'éprouve la sensation étrange que le spectateur, c'est moi !
Un jour, sur le plateau, alors qu'il avait joué toute la nuit au casino, assis sur son fauteuil, il s'endort paisiblement durant une scène. Celle-ci terminée, Sophia et moi attendons qu'il lance un "Coupez !" qui, de fait, ne viendra jamais. Quelques instants plus tard, probablement réveillé par le poids du silence, il ouvre un oeil et, sans ciller, nous dit : "Perfetto !". Nous lui pardonnons tout, émus par son aplomb".

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"Melville, perfectionniste jusque dans les moindres détails, me fait rencontrer l'abbé Lepoutre, qui doit me dispenser ses bons conseils. L'homme sent vite que sa présence ne servira pas à grand-chose : "Chaque prêtre marche comme il a envie de marcher...".
Mais mon réalisateur s'agace de mes frasques et mes plaisanteries entre chaque prise l'excèdent, au point de m'envoyer un jour me concentrer dans ma loge. Lorsqu'il revient me chercher, je dors à poings fermés !
De tout le tournage, je ne vais pas quitter ma soutane, même pour conduire mon AC Bristol décapotable, en faisant déraper l'arrière de mon bolide au démarrage.
Atterré, Melvile me crie : "Mais tu ne penses pas à ton rôle !". Et moi, tout sourire : "Mais je vais y penser quand tu diras "Moteur !", ça suffira !".
A revoir pour mieux noter...

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"Dix ans après "Un drôle de dimanche", me voilà de nouveau devant la caméra avec Bourvil. Notre entente est parfaite. Nous partageons nos souvenirs communs, nos débuts respectifs difficiles, nos humours finalement assez semblables. Pendant les pauses, j'emmène l'équipe, plutôt enthousiaste, jouer au foot. Bourvil s'en donne à coeur joie. Nous apprendrons bien plus tard qu'il était déjà gravement malade. A deux reprises, nous l'avons retrouvé quasiment à l'agonie après des scènes physiques. Nous n'y voyons alors que le résultat d'un effort trop intense...
Il y a 2 panthères à disposition. Et un dompteur, que j'accompagne chaque jour pour que les fauves s'habituent à ma présence... Et, il faut bien le dire, pour que je m'habitue à la leur ! Ces partenaires un peu particulières s'avèrent bonnes actrices et tout se déroule à merveille !".

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"Brigitte Bardot, d'abord pressentie, nous abandonne en chemin. Elle est remplacée, comme on sait, par Catherine Deneuve.
Nous nous accorderons à dire, avec Truffaut, que ce film aura été une erreur. D'ailleurs, la sortie en salles va le confirmer. Sans me comparer à Bogart ou Cooper, quand ces derniers prenaient des baffes, je me dis : "Qu'est-ce qu'il va lui mettre à la fin du film !" Cela va être une vengeance terrible !". Le public attend finalement ce modèle-là.
Mais je garde d'excellents souvenirs aux côtés de Truffaut. A nos débuts, nous avions, ensemble, fait un long voyage en Amérique du Sud pour promouvoir le cinéma français, Argentine, Brésil... Il se révèle charmant, timide. Etonnant, aussi ! Lorsque nous allons tous sur les superbes plages de Rio, il reste enfermé dans sa chambre, blanc comme un linge. il déteste le soleil !".

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"Avec Alain, nous avons souvent effleuré l'idée d'un grand film commun...
Le tournage est un plaisir partagé. Un jour, sur le port de Marseille, nous parions mille francs avec un gendarme de passage qu'il ne se jettera pas en uniforme dans l'eau où mouillent les bateaux revenus de leur pêche. Et que fait le gendarme ? Il s'exécute sur le champ ! Voilà le genre de nos blagues
de potaches.
Pour que le film transpire la réalité, nous faisons appel à des figures du banditisme marseillais... Ce sera pour le meilleur ou pour le pire. Un soir,
e téléphone sonne chez Jacques Deray. Au bout di fil, une voix calme mais déterminée lâche : "Je voulais vous dire que ce film ne se fera pas ! Bonne nuit,monsieur...".

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"En 1973, ce film me ramène à la dure réalité de ce que le corps peut et ne peut pas faire. Comme d'habitude, j'ai bien prévu de réaliser moi-même les cascades. Mais si, jusqu'alors, j'ai relativement su me tirer des petits imprévus que réserve l'exercice de l'acrobatie, je ressors un peu moins entier du tournage. Une histoire de voiture en marche, d'où je saute... Résultat : une foulure d'articulation, une élongation du tendon, les ligaments de la cheville arrachés, une jambe plâtrée. Des scènes doivent être réécrites, avec béquilles, et le rôle doit être modifié."

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"Resnais et moi, tout nous oppose ! Je ne tiens pas en place, blagueur devant l'Eternel. Resnais est plutôt à ranger dans la catégorie des hommes calmes.
Le film est produit par Cerito, mais je ne veux pas qu'Alain se sente bridé par l'omniprésence de l'acteur principal, moi, qui suit donc aussi son producteur. Je lui fais croire que le film est produit par mon ami Alexandre Mnouchkine. Nos rapports s'en trouvent préservés. Resnais peut travailler à son aise.
Le public n'a pas apprécié de me voir dans un film de Resnais. Comme une sorte de mascarade où le prince des films grand public tente de se racheter une caution intellectuelle en dévoyant un auteur manipulé. Ce qui n'est évidemment pas le cas. Comme si Belmondo aurait dû rester dans le registre Belmondo et Resnais dans le registre Resnais...".
A revoir pour mieux noter...

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"Pour l'hallucinante poursuite sur le toit d'une rame de métro, celle-ci démarre d'un coup, propulsée à 50 ou 60 km/h dans un tunnel obscur. Je n'y vois rien, absolument rien. Aplati, le plafond du tunnel qui me nargue à une vingtaine de centimètres tout au plus au-dessus de ma tête ! Dans la fraction de seconde où elle entre dans la station, je dois me lever brusquement, courir comme un dératé sur le toit et sauter sur sur le wagon précédent. Puis, la rame repart et je replonge. Une ou deux seconde en trop, ou en moins, et la scène est fichue... Et probablement moi avec !
Pour les plans de poursuites sur les toits, 400 m2 en zinc sont construits au-dessus des Galeries Lafayette. Après une cascade, un passant m'interpelle : "Bravo ! Ce que vous faîtes, je ne le ferais pas pour 100 millions !". Je lui réponds du tac au tac que, vraiment, moi non plus !".

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"Grâce à Lelouch, j'y retrouve la joie de jouer au Cinéma, que je croyais un peu disparue depuis mon retour sur scène. Ce film me vaudra le César du Meilleur 1er rôle masculin... Que je refuserai en ne me rendant pas à la cérémonie !
Comme l'a dit mon ami Jean-Pierre Marielle : "Je ne suis pas un artiste
de tombola !".

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"Le tournage se passe merveilleusement bien.
Avec Alain, nous nous taquinons à notre manière. Quand il arrive un jour sur le tournage en hélicoptère siglé à ses initiales, je ne résiste pas au plaisir futile d'atterrir, moi aussi, le lendemain en hélicoptère. Et quand je gare ma Ferrari à côté des caméras, Delon fait, dans la nuit, descendre la sienne de Paris sur les lieux de tournage !".

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C'est quand même beaucoup, beaucoup surjoué !

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Je vais me faire alpaguer par les inconditionnels de Bébel, mais tant pis !
Franchement, j'ai trouvé ça à peine regardable ! Si daté, si mal vieilli !
Franchement, côté scénario, on est souvent très loin du "bien ficelé" !
Franchement, côté interprétations, on est loin du "jeu au cordeau" !
Franchement, le jeu tout en sur-égo "hé ho, c'est moi la vedette principale" de Bébel, ça "crin" !