Éclats de rire (une liste de gags)

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Jean-Jacques (Podalydès) et Paul (Amalric) ne peuvent pas se piffer, on le comprend dès la première poignée de main qui tourne en confrontation virile : le premier, soudain stoïque, retient captive la main du second, en augmentant la pression -- en dépit des amis qui les entourent, dans l'encadrement de la porte d'entrée de chez Jean-Jacques, que Paul n'a même pas encore franchi.
Le gag : La caméra qui passe à autre chose, regarde se faire des bises plus chaleureuses, flâne un temps... pour retomber sur Paul, qui n'a étrangement pas bougé : depuis tout ce temps, sa main était empêtrée dans celle de Jean-Jacques, décidément verrouillé sur lui, tel un chien bloquant sur l'odeur d'un congénère. Puis le mouvement de tir à la corde qui s'amorce entre les deux qui se retiennent encore la main.

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Le (running) gag : Ces mollards noirs qu'Eastwood crache sans prévenir sur tout ce qui bouge : serpent, scorpion, même un chien mignon... Avec une gratuité désarmante. Ces doigts d'honneur à la Création.

Annotation :

À l'hôtel : Cary Grant, Grace Kelly et sa mère -- à l'humour bien caustique, à l'image de toutes les mères chez Hitchcock. La preuve :
Le gag : C'est l'heure du brunch. Au détour d'une conversation sur une possible grossesse, la mère, qui fumait, écrase sa cigarette en plein dans un jaune d’œuf. Si inattendu, exubérant, ostentatoire et gonflé. Le plan dure une seconde. (cf. l’œil écrasé par un pied nu dans Kill Bill 2)

Annotation :

Dans le bureau d'Amalric, directeur du projet Guyanneige, déjà en passe de devenir un fiasco. Il est on ne peut plus blasé, une vraie allégorie.
Le gag : Toute la scène (Amalric toujours parfait en matière de burlesque triste), mais surtout quand son ventilateur, qui pète un plomb, se met à turbiner si fort qu'il fait voler tous les papiers du bureau, qu'Amalric se prend sur la gueule. Mais son impassibilité d'alors force le respect.

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Une des nombreuses situations loufoques de ce film qui est une fête. Ext-Nuit : un camion, chargé de matelas à eau et d'adolescents, dévale en marche arrière une route en pente sinueuse et (heureusement !!) déserte. Plans moyens dans l'habitacle, où la conductrice Alana se contorsionne pour y voir derrière et "sauver la soirée", devant le regard médusé -- et admiratif -- de son non-petit-copain Gary. Le gag : surgissent en contrepoids des plans extra-larges qui décrivent, dans leur fond, la trajectoire du petit camion qui laisse échapper aux virages de petits crissements, dans le silence de la nuit.
Le changement d'échelle (image et son), la relativité burlesque : un standard du comique autant qu'une sorte de constat sur notre condition.

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Une étape dans les vacances des personnages : chez un docteur fou, inarrêtable (capable de peindre un mur en blanc, soudain, parce qu'il a envie d'y projeter quelque chose).
Le gag : Insert sur une assiette à fond peint -- représentant la décapitation de Louis XVI -- dans lequel ce docteur sert la soupe à la tomate. Les bords de l'assiette en porcelaine sont troués comme de la dentelle, autrement dit la soupe déborde immédiatement. Mais comme il discute sa main est inarrêtable, il continue de servir, à outrance, ça n'en finit plus de déborder, la soupe s'étale partout sur la nappe et PERSONNE NE FAIT RIEN.

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Fin du film : Django retourne achever sa vengeance chez feu Calvin Candie. Alors qu'il descend l'escalier principal, la sœur du défunt propriétaire, Lara Lee Candie, apparaît.
Le gag : Dans la plus grande gratuité, Django lui tire un coup de feu qui la renvoie valdinguer par la porte d'où elle a surgi, dans un angle absolument contraire au tir. Ou quand l'esprit frappeur de Tex Avery s'abat sans prévenir sur le film pour en détraquer les lois physiques.