Du paradis jusqu'en enfer : Michael Cimino

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Pour son premier long-métrage, Cimino se montre déjà brillant, proposant une oeuvre mêlant aventure, action, road movie, tension, humour ou encore dramaturgie, maîtrisant sa caméra avec brio, notamment pour capter des sensations et paysages, et nous emmenant sur les routes avec un formidable duo de comédiens.

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En mettant en scène The Deer Hunter, Michael Cimino déconstruit les mythes américains et, en trois temps, mêle le destin de trois jeunes gars insouciants et innocents à une violence physique et psychologique insoutenable, proposant autant d'émotions différentes que de réflexions, avec une oeuvre intense, faisant froid dans le dos et durablement marquante.

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Très gros échec lors de sa sortie et notamment considéré comme responsable de la faillite de United Artists, "La porte du Paradis" dut attendre quelques années (surtout sa ressortie dvd en 2012 avec une version longue et restauré de 3h36) pour qu'on le reconsidère à sa juste valeur...
Et effectivement, Cimino propose un long, sublime, crépusculaire et majestueux western (loin du sens classique du terme), à partir d'un scénario intelligent que ce soit sur le constat social, l'étude de la nature humaine ou la politique d'un gouvernement, ainsi que bien écrit avec des personnages intéressants, voire attachants...

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C'est au cœur de la violence et l’obscurité de Chinatown que nous immerge Cimino avec l'Année du dragon.
Œuvre à l'atmosphère sombre et crasseuse, elle bénéficie notamment d'un Mickey Rourke au sommet de son charisme et talent, tandis que la réalisateur de Cimino, très ancré dans son époque, est immersive.
Il s'attache à certains détails, il propose un côté tragique, dans les amours ou le destin du héros, qu'il mêle avec brio au côté actuel, crade et violent des guerres de clans dans les États-Unis des années 1980.

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Il se lance ici dans la biographie du hors-la-loi Salvatore Giuliano, sorte de Robin des bois œuvrant dans les années 1940 en Sicile et si l'oeuvre reste regardable, il commet de nombreuses fautes de goûts. Il ne fait preuve d'aucune nuance dans ce portrait, se montrant très manichéen et étant incapable de donner une réelle dimension, que ce soit émotionnelle, tragique ou puissante. Plusieurs séquences sont même assez grossière tandis que l'ensemble manque vraiment de crédibilités.
C'est dommage car sur le papier, l'oeuvre était plutôt intéressante, mais là Cimino est même incapable de sublimer les paysages italiens, et ce n'est que par intermittence qu'il arrive à proposer des envolées parfois romanesque à son oeuvre.

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Si Michael Cimino n'est déjà plus le talentueux cinéaste qui se cache derrière The Deer Hunter ou Year of the Dragon, il propose tout de même avec Desperate Hours un polar efficace, sous tension, avec un suspense fort et de nombreuses bonnes idées, ainsi qu'un Mickey Rourke aussi charismatique que flippant.

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Pour son dernier film, une commande, Michael Cimino filme deux âmes que tout oppose mais qui vont devoir vivre une aventure forte et unique, face à la mort, la loi et la science.
Si l'aventure est belle, que l'émotion pointe même par moment le bout de son nez, on regrettera tout de même un manque de finesse dans l'écriture (à l'image du rôle du docteur, bon samaritain hanté par ses souvenirs d'enfance) et un peu trop de bons sentiments, accentuant par la musique et quelques effets de mise en scène.
C'est dommage, car excepté ça, le film fonctionne plutôt bien, le duo marche, il y a une alchimie entre eux, et les thématiques abordées sont intéressantes, tout comme ce voyage, tant intérieur que géographiquement, captive et fascine même parfois.