Détour en Corée du Nord

Annotation :

Le film nord-coréen le plus connu, peut-être le plus ambitieux également bien qu'on puisse très vite tirer un parallèle avec Godzilla. Ils ont même réussi à embrouiller l'acteur qui fait Godzilla en lui faisant croire que c'était un film chinois pour le faire jouer dans celui-là. On hésite pas à tirer quelques tropes de Godzilla, Pulgasari est alors un défenseur de l'humanité, comme on a pu le voir à quelques reprises chez le monstre de l'archipel. A ceci près que le monstre se retourne contre les habitants à la fin du film de manière complètement inattendue et pas franchement crédible (c'est quoi le message ?).
Un aspect que je trouve assez fou du film est la transformation du monstre, qui passe d'un Minizilla à un monstre toujours de plus en plus grand selon qu'il mange du fer, bien avant que Godzilla évolue dans ses propres films il me semble.
Une Pulgasari Suit bien fournie en détail, on croit bien à la texture globale du costume à l'exception de la poitrine dont on voit qu'elle est rembourrée sur les plans plus rapprochés. En tout cas la combinaison met à l'amende toutes celles de Godzilla de l'ère Showa (ce regard !).
Un film qui m'étonne un peu thématiquement puisqu'il s'approprie vraiment le principe de Godzilla qui est de parler de choses très concrètes au travers du monstre, là où ils auraient pu juste se contenter de faire un bête film d'invasion. Le film parle donc de famine qui est un problème typiquement nord-coréen, qu'elle soit chez les villageois mais aussi Pulgasari qui doit manger du fer pour survivre et grandir, ressource tarissable que les villageois auront forcément du mal à fournir pendant cette fameuse fin de film.
Un 1er contact avec le Cinéma nord-coréen plutôt convaincant pour ma part bien qu'on sente les grosses ficelles de la propagande (le film commence sur une musique qui dit grosso modo nique les japs et vive Kim Il-Sung tout ça sur fond d'une campagne resplendissante), c'est clairement pas le pire film Godzilla que j'ai vu. Peut-être aussi parce que le réalisateur Shin Sang-Ok avait déjà une bonne expérience et pas uniquement en Corée du Nord puisque c'est originellement un réalisateur sud-coréen enlevé à la demande de Kim Il-Sung (je vous invite vraiment à vous documenter là-dessus, l'histoire est digne... bah d'un film. C'est même la raison qui m'a fait m'intéresser à ce Cinéma en 1er lieu !).

Annotation :

1er long-métrage de fiction nord-coréen. Ouais bah on peut faire que difficilement plus idéologique, le film parle assez directement de détruire le colonialisme japonais au travers d'un protag résistant (le film est sorti 1 an avant la guerre de Corée par ailleurs).
Je remarque d'ailleurs quelques similaritudes avec Pulgasari, la situation de base où des paysans se rebellent contre les mauvais traitements des propriétaires/gouvernement respectivement pour celui-là et Pulgasari + une séquence où on suit les paysans enfermés en prison. J'espère que c'est un cas isolé et pas un trope récurrent de ce Cinéma sinon ça va devenir très vite pompeux.

Annotation :

1er film de divertissement nord-coréen selon Wikipédia, même si j'ai du mal à comprendre cette dénomination vu que Pulgasari est sorti avant.
Film inspiré du wu xia pian qui hésite pas à en subvertir les codes, le héros se bat même avec une flûte parfois. Il y a 2 gros registres qui coexistent dans le film, l'humour pour les combats et à côté une histoire bien mélo. C’est un film assez improbable quand on se rappelle d’où il vient, il y a un vrai plaisir cinéphile à suivre des codes ou à en casser comme je disais avant, le film te balance des irisations sur les lames qui prennent la moitié de l’écran, des chorégrapies improbables... C’est vraiment le genre de film où tu te dis "Pitié il faut qu’il se passe ça" et ça arrive juste après.
Un des films nord-coréens les plus appréciés de ce que j'ai compris, je suis curieux de voir si c'est un coup d'une fois.

Annotation :

Sorti après Hong Kil-Dong, on reste dans la foulée divertissement. Mélange d’action gunner et d’art martial qui donne lieu à des situations débiles, notamment les guns qui sont utilisés comme des armes de càc ou juste des soldats qui se battent pas comme des soldats comme vous pouvez imaginer.
Le film est ultra lourdingue sur ses symboliques au point où ça en devient hilarant, les morts de persos importants sont prétexte à des mises en scène mélo hors-sol, à tel point qu'un de ces persos se retrouve littéralement téléporté en face de la mer pour mourir dans un endroit joli.
Beaucoup de faux raccords comme la dernière phrase laissait déjà entendre, lumière, cadre, narration et aussi montage : faut bien enfoncer le clou jusqu'à la fin.
Difficile à prendre au sérieux les moments où le film encense le leader quand il y a autant de bordel autour, et difficile de savoir au combientième de degré le film a été fait.

Annotation :

Autant continuer sur les films d’art martiaux nord-coréens, il y en a plus qu'un après celui-là. Film en 2 parties adapté d’une pièce de Kim Il-Sung qui aime visiblement les histoires d’époque. La propagande anti-japonais est au coeur du récit qui est surpris.
Le film a une vraie volonté de développer une histoire, c’est beaucoup moins débile sur les chorégraphies qu’un Hong-Kil Dong même s’il y a des moments où on résiste pas à défier les lois de la gravité.
Il y a vraiment un côté anachronique qui se dégage du film quand tu fais une histoire d’époque en 2004 mais avec des moyens techniques et esthétiques qui ont l’air tout droit sortis des années 70, d’ailleurs je pense que ça en choquerait plus d’un qui aurait pas regardé la date de sortie avant de voir le film.
Un truc que je retiens aussi, c’est l’image en 1.33:1 alors qu’on est sur une histoire qui mériterait un format étendu, ma théorie c’est qu’ils ont eu la flemme de faire des efforts pour la diffusion TV et ont fait un film prêt à diffuser mais c’est que ma théorie (sachant que beaucoup de films nord-coréens sont disponibles en TV-rip).