Cover Des mystères narratifs...

Des mystères narratifs...

Des personnages bien caractérisés, une bonne intrigue avec des enjeux clairs, un héros auquel on s'identifie, un bon méchant. Et encore des tas d'autres ingrédients, au service d'un schéma narratif qu'on connait bien.

Ça sonne comme une formule magique mais on sait bien que c'est loin ...

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Liste de

10 films

créee il y a presque 8 ans · modifiée il y a plus de 7 ans

Hatari !
7.1

Hatari ! (1962)

2 h 31 min. Sortie : 17 décembre 1962 (France). Aventure, Romance, Comédie

Film de Howard Hawks

LionheartedCrime a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Scénaristes : Leigh Brackett et Harry Kurnitz

Un film de 2h37... sans montée dramatique. A la fin, on a l'impression qu'il "ne s'est rien passé"... et pourtant, c'est happant !

L'intérêt du film est dans la relation entre les personnages et dans la scène prise individuellement.


Howard Hawks s'est fait une spécialité de ce genre de narration. Quand il y en a un, il ne se concentre pas dessus, mais sur ses personnages.

Le Grand Sommeil
7.5

Le Grand Sommeil (1946)

The Big Sleep

1 h 49 min. Sortie : 6 août 1947 (France). Film noir

Film de Howard Hawks

LionheartedCrime a mis 8/10.

Annotation :

Scénaristes : William Faulkner, Leigh Brackett et Jules Furthman d'après Raymond Chandler

Comme toujours, Howard Hawks se concentre non sur son intrigue mais sur ses personnages. Sauf qu'il ira encore plus loin cette fois-ci en laissant ses spectateurs se paumer devant l'enquête du film : elle est si difficile à suivre qu'on y comprend rien... (Même si elle est logique.)

Une fois encore on est captivé par la scène. Howard Hawks en parle dans cette interview, dans laquelle il nous dit bien que faire un film logique n'a pas d’intérêt :
https://youtu.be/VjLLapucAms?t=3m20s

Toutefois, le succès du film est en parti dû au couple Humphrey Bogart/Lauren Bacall qui commençait tout juste à faire sensation.

Du silence et des ombres
7.7

Du silence et des ombres (1962)

To Kill a Mockingbird

2 h 09 min. Sortie : 29 mai 1963 (France). Drame

Film de Robert Mulligan

LionheartedCrime a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Scénariste : Horton Foote d’après Harper Lee

Où les deux petits héros ne font pas face à l'enjeu principal, ce sera seulement leur père. Ils en subiront par contre les conséquences. Mais surtout ils vivent d'autres petites mésaventures qui n'ont pas de rapports avec le reste dans la réalité du film. En fait, ces mésaventures sont des symboles des propos du film, de ce que vit le père et du comportement de cette société, et c'est sur ce rouage que le film fonctionne.

Je n'ai pas (encore) lu le roman mais je sais que tout cela s'applique aussi au livre.

Le Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours
8

Le Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours (2002)

The Lord of the Rings: The Two Towers

2 h 59 min. Sortie : 18 décembre 2002. Aventure, Fantasy

Film de Peter Jackson

LionheartedCrime a mis 10/10.

Annotation :

Écrit par J.R.R. Tolkien

/!\ Attention je ne vais pas parler du film mais du livre !
Mais comme il serait tout seul paumé dans sa liste de livre, je vais pour l'instant le placer là.

Quand on écrit un roman, on te file souvent ce conseil de base : établir la structure d'abord.
Ensuite, tu ne dois pas abandonner tes héros pendant 500 pages par parler d'autres choses (non en fait ça on te le dit même pas, c'est censé être normal).

Bon vous l'aurez compris : Tolkien a juste fait exactement l'inverse.

Tout d'abord, ce qui comptait pour lui n'était pas d'écrire un roman mais de créer le background de langues qu'il adore inventer, (car quand on invente une langue, il est primordial de connaître la culture de la société qui la parle).

Donc :
- il écrivait au jour le jour, sans savoir où il allait (un peu comme Steven Moffat 8D). Il faisait la lecture de son histoire à son cercle d'amis littéraires (dont C.S. Lewis auteur d'Alice au Pays des Merveilles, ce qui est très cohérent quand on lit ses œuvres).
- Il abandonnait ses héros parfois pendant 500 pages, ce qui serait considéré comme une "aberration" selon les écrivains professionnels. Au final ça donne de l'apesanteur au roman et une envie de lire la suite pour retrouver les héros !

J'ai mis Les Deux Tours pour signifier le Tome 2 su Seigneur des Anneaux, car il est beaucoup plus emblématique du deuxième point que le Tome 1. Et j'en suis pas encore au Tome 3.

Le film n'a pas bénéficié de cette narration bizarre. L'alternance entre les passages sur Frodo/Sam et les autres personnages y est beaucoup plus fréquente (vraiment beaucoup).


Ce sujet est abordé dans un making-of du Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau.

Psychose
8.3

Psychose (1960)

Psycho

1 h 49 min. Sortie : 2 novembre 1960 (France). Thriller

Film de Alfred Hitchcock

LionheartedCrime a mis 10/10.

Annotation :

Scénariste : Joseph Stefano d'après Robert Bloch

/!\ Spoiler !
Présenter un personnage principal de manière classique, comme si de rien n'était... pour le tuer au milieu du film.

C'était le troisième scénario seulement de Jopeh Stefano. Je crois que celui-ci a dit plusieurs années plus tard qu'il ne serait plus capable d'écrire un scénario d'une audace pareille maintenant qu'il est scénariste expérimenté, mais je ne retrouve plus la source... :/

Rocky
7.4

Rocky (1976)

1 h 59 min. Sortie : 25 mars 1977 (France). Drame, Sport

Film de John G. Avildsen

Annotation :

Scénariste : Sylvester Stallone

Oui le film scénario en lui-même ne comporte rien de spécial, il est d'une tendre simplicité tout à fait réussi.

L'originalité réside cette fois dans la production même du scénario.
A Hollywood, écrire un scénario prend des semaines. Quand il est fait en un mois (exemple : Ed Wood de Tim Burton), c'est considéré comme rapide.
D'après Steven Spielberg, l'écriture d'un scénario ne devrait pas dépasser les trois mois, sinon on se perd.

Alors que penser d'un scénario écrit en trois jours ? C'est le cas de Rocky !
(Le scénario a quand même eu droit à quelques modifications par la suite, mais quand même)

Voyage en Italie
6.9

Voyage en Italie (1954)

Viaggio in Italia

1 h 25 min. Sortie : 20 décembre 1954 (France). Drame, Romance

Film de Roberto Rossellini

LionheartedCrime a mis 7/10.

Annotation :

Scénaristes : Roberto Rossellini et Vitaliano Brancati

Celle-ci est aussi une histoire de production pas banale du scénario (comme pour Rocky) et de "non" aux règles habituelles de la narration.

C'est au commencement du tournage que Rossellini se rend compte qu'il n'a pas les droits pour adapter "Duo" de Colette. Oui, c'est un peu tard... Mais pas trop tard !
Le petit Roberto invente une nouvelle histoire au fur et à mesure du tournage (en s'inspirant d'une autre), écrivant le scénario au jour le jour, en commençant par filmer les séquences de visites de Naples. Inutile de dire que les acteurs étaient plutôt inquiets...

Malgré ce beau bordel, c'est une réussite. La narration de Rossellini est cohérente et est structuré pour filer tout droit vers son propos.

C'est quoi alors la bizarrerie, cette fois ? La destruction totale, à la fin, de tout ce que le scénario a construit pendant le film. Comme si tout ce qu'on venait voir était finalement inutile. Alors que dans les règles classiques, une histoire doit donner lieu à une évolution.

// SPOILER : le film raconte la destruction progressive d'un couple. Aux dernières secondes, sans qu'on sache pourquoi, Ingrid Bergman et George Sanders se prennent dans les bras en se disant "Je t'aime" et tout redevient normal. Somme toute, on peut voir ça comme un message d'espoir, d'humanité. FIN SPOILER \\

Ce film fait l'objet d'une redécouverte. Il n'a pas eu de succès à sa sortie à part chez les Cahiers du Cinéma. Le célèbre critique Rivette dira même : "qu'il est l'exemple de ce que le cinéma français doit suivre sous peine de mort"*, ce qui fait de lui un gros rageux, en fait.

Mosquito Coast
6.7

Mosquito Coast (1986)

The Mosquito Coast

1 h 57 min. Sortie : 25 février 1987 (France). Aventure, Drame, Thriller

Film de Peter Weir

LionheartedCrime a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Scénariste : Paul Schrader d'après un roman de Paul Theroux (que je n'ai pas lu)

Attention ça spoile un peu

Où tout se déroule comme prévu durant toute la première moitié du film. Une heure sans conflits narratifs. Le spectateur est tenu en haleine parce qu'il sait que, comme il regarde un film, ça va forcément exploser à un moment ou à un autre. Le projet du héros, de par son étrangeté et son énormité, ne peut pas tenir jusqu'au bout. Et plus l'attente de la chute est longue, plus la dégringolade sera dévastatrice.

Voilà un exemple de suspens que le spectateur se crée quasiment tout seul.

Que Harrison Ford joue le rôle d'une sorte de "anti-Indiana Jones" est l'une des raisons de l'échec du film à sa sortie. Mais il a l'air plutôt apprécié sur Senscritique alors je me permets d'en parler.

Le Limier
8.1

Le Limier (1972)

Sleuth

2 h 18 min. Sortie : 18 avril 1973 (France). Thriller

Film de Joseph L. Mankiewicz

LionheartedCrime a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

D'après la pièce de théâtre d'Anthony Shaffer

On retrouve le même procédé que pour Mosquito Coast (ci-dessus).

Attention ça spoile un peu.

Une première partie de 50 minutes où "tout ce passe comme prévu". Là aussi il y a une histoire de projet à monter, un projet trop étrange pour être sans complications. On sent qu'il y a aiguille sous roche.
Le spectateur garde son attention aussi pour la qualité des dialogues. Le double-sens des paroles, les petites piques, la découverte de la personnalités des personnages, leurs rapports entre eux, etc.

Gentleman Jim
8.1

Gentleman Jim (1942)

1 h 44 min. Sortie : 9 juin 1948 (France). Biopic, Sport, Romance

Film de Raoul Walsh

LionheartedCrime a mis 8/10.

Annotation :

Scénaristes : Vincent Lawrence et Horace McCoy

Je me répète sans doute mais : attention, ça spoile.


Gentleman Jim alias le héros qui ne doute jamais et qui ne connait pas l'échec.

Yep, s'il est de convention qu'un héros traversera de rudes épreuves pour atteindre son but, faisant face à ses faiblesses et ses incertitudes, Gentleman Jim nous présente un héros tout simplement à l'opposé.

Jim ne s'enfuit pas, Jim ne perd pas, Jim n'a pas honte, Jim est toujours là, son ascension ne s'arrête pas, ne décline pas. Jim affronte les plus grands boxeurs, mais tout le monde (je parle de nous, spectateurs), tout le monde sait que la défaite, ce n'est pas pour Jim. En fait si, il y a bien un moment d'angoisse pour Jim... il dure quelques secondes à peine et on ne voit même pas Jim à l'écran.

On peut dire que par ce côté "tout va bien dans ce film", Gentleman Jim est semblable à Mosquito Coast et Le Limier, sauf que dans ces-derniers s’immisce chez le spectateur l'inquiétante certitude que ça ne peut pas durer. Ce n'est pas le cas avec Gentleman Jim.

Alors quel mystère que ce film nous prenne, avec son personnage principal qu'on peut juger, à première vue, dramatiquement inintéressant !
Dans ces cas là il s'agit toujours, je pense, d'un gros complexe de paramètres dosés avec talent, incluant ici en particulier une maîtrise du ton (la bonne humeur que le film véhicule), le super jeu des acteurs (Errol Flynn parfait), le rythme, le scénario qui ne se perd pas...

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