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D'une manière ou d'une autre : Films vus en 2021

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139 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 11 jours

Slow West
6.5

Slow West (2015)

1 h 24 min. Sortie : 15 novembre 2015 (France). Western, Drame

Film de John Maclean

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

J'apprécie grandement le scénar, avec ses persos. J'ai le sentiment que Maclean choisit le western pour sa portée métaphorique, même spirituelle, notamment dans le rapport dramatique entre colons Occidentaux et natifs Amérindiens. J'aime beaucoup la direction des acteurs, et le travail sur les costumes - je trouve le Payne de Ben Mendelsohn magnifique. J'aime aussi beaucoup, enfin, le travail sur les cadrages et la photo, dont la colorimétrie. La réal me semble pertinente, dans l'incarnation des regards, et la déconstruction de l'idée d'autorité. Et la musique, quoi qu'un chouïa trop présente, est magnifique (un ou plusieurs morceaux me rappellent fortement 'Yumeji's Theme').

Si j'ai du mal avec au début, notamment pour quelques hiatus rythmiques, je trouve que le montage gagne en puissance à mesure que le métrage avance, et ce sur tous ses tableaux : son pouvoir narratif, son ambiance rythmique, et même quelques raccords qui me semblent, je dirais, pas piqués des hannetons. Assurément, un film aussi plaisant qu'intéressant.

Robert Mitchum est mort
5.5

Robert Mitchum est mort (2011)

1 h 31 min. Sortie : 13 avril 2011 (France). Drame

Film de Olivier Babinet et Fred Kihn

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

En défaisant l'acteur de son costume de robot, puis en donnant vie, par le son, à une photo, le début du film est programmatique : il s'agit de revenir vers l'humain, la personnalité par-delà l'image sociale. Tout comme le perso abandonnera son nom au profit de celui de l'acteur. Au-delà de fabriquer les émotions, il cherche avant tout à figurer les sensations. Puis ce récit de rêves qui se heurtent au réel, tout comme l'absurde narratif se frotte au réalisme esthétique. J'aime beaucoup les persos, avec des répliques magnifiques, et les acteurs, dirigés assez finement.

La Femme de l'aviateur
7.2

La Femme de l'aviateur (1981)

1 h 46 min. Sortie : 4 mars 1981 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Ça commence par une opposition de classes, entre un travailleur et une bourgeoise, et ça part en conflits d'egos, c'est aussi juste et fascinant que plombant et agaçant. Les persos me tapent sur les nerfs, avec leurs certitudes d'occidentaux gâtés. Y a une toutefois une spontanéité plaisante, au fond. Et j'aime beaucoup les acteurs, la dynamique de leur présence. Et je trouve la réal de Rohmer classieuse et intelligente.

Le Beau Mariage
6.5

Le Beau Mariage (1982)

1 h 37 min. Sortie : 19 mai 1982 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

J'aime énormément le classicisme pictural développé aux cadrages, à la lumière et à la photo, avec ces décors extérieurs de campagne. Et il filme le décor urbain, figure moderne par excellence, avec ce classicisme formel, pour discuter une question qui me travaille depuis un moment : la modernité, en rejetant une tradition classique supposément conservatrice, s'avère fondamentalement normative, ringarde et rigide, engoncée dans des certitudes morales tristement vieux jeu. Si c'est renverser un carcan pour en instaurer un autre, autant rester couché. En 82, il s'adresse probablement aux enfants de 68, et je trouve son discours d'une pertinence absolue, et intemporelle.
J'aime énormément le romantisme des persos, et je trouve le duo d'acteurs principaux absolument électrisant.

Lux Æterna
6.5

Lux Æterna (2019)

51 min. Sortie : 23 septembre 2020. Drame, Thriller, Expérimental

Moyen-métrage de Gaspar Noé

Hunchat-Hunchat a mis 6/10.

Annotation :

Il cite des grands noms très intelligents, je me demande encore le rapport avec son film. Il appelle tout le monde par le prénom. Malheureusement, ça + l'esthétique bien potache comme d'hab dans son ciné, je me demande si ça cherche au-delà de la seule surface pour que l'intérêt tienne la longueur. Ça lance des pistes, mais ça ne s'aventure pas lui-même, du coup je trouve ça encore bien frustrant. Et j'y prends aucun plaisir, aussi parce que ça doit aller vite, pour le format court.

Le début m'intrigue, notamment par l'écart de dynamique énergétique entre les 2 actrices, que le split-screen met en pure confrontation. Avec un travail intéressant sur le montage alterné et le mixage son. Mais après, c'est-à-dire rapidement, je trouve que ça sonne creux, je trouve le travail sur le chaos relationnel survolé et d'une caricature grossière et, je ne comprends pas pourquoi, le psychédélisme audiovisuel arrive comme un deus ex machina. Les thématiques qu'il pointe du doigt sont intéressantes, mais je trouve qu'il n'en dit rien.

Pauline à la plage
6.7

Pauline à la plage (1983)

1 h 34 min. Sortie : 23 mars 1983. Comédie, Drame, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Je trouve que, de ce récit vaudeville assez convenu et peu profond, malgré un discours en filigrane, Rohmer tire un film enlevé et qui finit par m'enthousiasmer. Les acteurs sont extrêmement bons, les persos restent plutôt plaisants, et j'aime l'idée du décor de la plage, dans ce rapport néo-naturaliste. J'aime bien aussi l'écriture des répliques.

Le Rayon vert
7.3

Le Rayon vert (1986)

1 h 39 min. Sortie : 3 septembre 1986. Drame, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Je suis frappé comme les films de Rohmer gagnent, à mesure des années, en animosité. Il écrit ses persos dans des confrontations qui me saisissent. Par les répliques, et au mixage son, où les voix des persos, parfois les bruits du monde, se chevauchent, entrent comme en compétition. Ça, + le "chapitrage", ou séquençage (qui m'empêche un peu de rentrer dans le film, au début, notamment par son rythme) me font penser à Bergman.

J'aime enfin grandement le travail sur les cadrages qui, avec les mouvements de caméra, proposent une véritable dialectique dans le filmage des corps, la représentation du monde. Entre la mise en fiction documentaire et le naturalisme. Je trouve que ce film embrasse une dimension sociologique, donc politique, prégnante.

L'Ami de mon amie
7.2

L'Ami de mon amie (1987)

1 h 43 min. Sortie : 26 août 1987. Comédie dramatique, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Rohmer revient à un récit et un dispositif + classiques, presque académiques notamment par les cadrages, mais qui dégagent un romantisme qui me conquiert d'emblée. Même si les préoccupations des persos m'atteignent peu, ils me sont rendus tout de suite attachants par les répliques et la direction des acteurs. Et le filmage des décors.

Possessor
6.1

Possessor (2020)

1 h 42 min. Sortie : 7 avril 2021 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Brandon Cronenberg

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Version "Uncut" : Le seul choix qui me gêne à proprement parler est le rythme narratif. La redondance de voir 2 missions avant que ça démarre (non seulement la longueur, mais le sentiment de répétition), quand bien même les enjeux sont simples, et exposés avec une évidence assez primaire. Et certaines scènes un peu clichées qui n'aboutissent pas à grand chose, je trouve. Mais si je pense au début que le scénario rame profondément, je trouve que le travail des cadrages et le développement du dernier tiers relèvent bien l'ensemble, amènent un intérêt spirituel / philosophique / psychologique qui me prend pas mal (bien que la symbolique soit plaquée un peu lourdement). Et j'aime bien la direction des acteurs, le mélange des genres (SF, horreur, thriller...), et j'ai l'impression d'avoir plutôt bien aimé la BO.

Et, en fait, c'est précisément la séquence qui marque le départ vers la 2nde mission qui me saisit : par les effets visuels de décomposition / recomposition, le montage... Elle m'impressionne presque, je la trouve d'une beauté à la fois outrancière et discrète.

Invisible Man
6.3

Invisible Man (2020)

The Invisible Man

2 h 05 min. Sortie : 26 février 2020 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Leigh Whannell

Hunchat-Hunchat a mis 7/10.

Annotation :

Son idée de récit, de faire de l'invisibilité une "incarnation" du biais cognitif, des croyances / certitudes, me saisit et m'intéresse. Les persos peinent tant à faire corps, socialement, ça me semble pertinent. Par contre, une limite de sa narration est, pour moi, que les persos se murent dans des impasses. Je trouve ça assez frustrant quand je me dis que ça aurait pu aller approfondir davantage, tant dans la réflexion que dans le spectaculaire. Surtout que le film, dès sa séquence d'intro, se range, de tous points de vue (scénar et réal), du côté de son héroïne, je trouve que ça gâche un nombre important de pistes. Restent quelques décadrages sympa, mais je trouve tout autant superficiels.

Je trouve la mise en scène à la fois utilitaire et tape-à-l'œil, je suis pas fan mais la trouve globalement plutôt efficace.

Conte de printemps
6.6

Conte de printemps (1990)

1 h 48 min. Sortie : 4 avril 1990. Comédie, Drame, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Il me fait énormément penser à du Bergman, par ses cadrages, sa direction des acteurs, les altercations cruelles entre les persos, en même temps que leur profondeur philosophique, les costumes, les décors. Entre naturalisme et artificialité. Je trouve ça aussi touchant que pertinent.

Conte d'hiver
6.8

Conte d'hiver (1992)

1 h 54 min. Sortie : 29 janvier 1992 (France). Drame

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

J'aime grandement son idée de récit et les philosophies des persos, j'admire la photo et les cadrages.
Le gros bémol du film, pour moi, est que je trouve le perso de Félicie agaçant, et le reste n'arrive pas à me le faire dépasser.

Conte d'été
7.2

Conte d'été (1996)

1 h 53 min. Sortie : 5 juin 1996. Comédie dramatique, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Je tombe amoureux de ce film en 2 idées de séquences. Le début sans parole, une déambulation au son du monde. Et le chant comme seule possibilité de communication harmonieuse. Pour ne rien changer, Poupaud est magnifique, tant dans sa plastique que dans son jeu en trompe-l'œil.
Je comprends mal pourquoi le montage parait si pressé, mais rien qui ne me choque fondamentalement, je trouve que ça n'empêche pas la cohérence.

Conte d'automne
6.8

Conte d'automne (1998)

1 h 52 min. Sortie : 23 septembre 1998 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Éric Rohmer

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Le seul bémol de ce film, pour moi, est l'obstination du perso de Magali, qui m'agace, avec le jeu théâtral coincé de l'actrice.
Je trouve le reste somptueux et savoureux. L'histoire vaudeville, les cadrages, la photo, le montage...

Minuscule : La Vallée des fourmis perdues
6.7

Minuscule : La Vallée des fourmis perdues (2014)

1 h 29 min. Sortie : 29 janvier 2014 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Thomas Szabo et Hélène Giraud

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Ce qui me saisit en 1er lieu est le photoréalisme, pas en tant que tel (ça me désole que, sur mon dvd, la coccinelle pixelise) mais dans l'interaction du numérique avec le réel. Et, dans le développement, j'aime grandement sa manière de fabriquer le sens et de faire narration en imbriquant le faux et le vrai, convoquant des bruits de notre société.
Du coup, bien que je trouve l'histoire réduite à un minimum sympathique, avec des ressors classiques et des enjeux simples, il parvient à trouver, aussi par le montage et les cadrages, une touche singulière sur quasi tous les tableaux sur lesquels il joue, en termes de genres et de sous-genres.
Enfin, j'apprécie sa drôlerie à la fois sobre et généreuse.

Minuscule 2 : Les Mandibules du Bout du Monde
6.8

Minuscule 2 : Les Mandibules du Bout du Monde (2019)

1 h 32 min. Sortie : 30 janvier 2019. Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Thomas Szabo et Hélène Giraud

Hunchat-Hunchat a mis 6/10.

Annotation :

Je trouve que ce film tombe dans quelques unes des facilités inintéressantes des sous-genres dans lesquels il s'inscrit, et, au lieu de s'accorder une place de choix dans le paysage, se contente d'être d'une banalité entre l'innoffensif et l'assommant.
Visuellement, je le trouve + laid que le 1er. De même que la narration se fait en gestes + grossiers.

In My Room
5.8

In My Room (2018)

2 h. Sortie : 9 janvier 2019 (France). Drame

Film de Ulrich Köhler

Hunchat-Hunchat a mis 7/10.

Annotation :

Je suis assez conquis par la 1ère heure, qui amène une question qui m'intéresse : comment on peut arriver à regretter une vie pesante perdue. Se surprendre à faire le deuil d'une existence qu'on a sabotée. Le rapport aux parents est un vieux lieu commun de cette question fondamentale, j'ai le sentiment que ça fait longtemps que je ne l'avais pas vu traiter.
Malheureusement, je trouve que la 2ème heure peine à maintenir un intérêt, d'autant plus qu'elle s'entête, en 1er lieu, à enchaîner les visuels poncifs de ce genre de récit : la perte de poids du héros, la nature qui reprend le dessus dans les espaces urbains... Ça, ça ne m'intéresse pas. D'ailleurs, il fait mine de réfléchir un traitement naturaliste, mais s'il veut considérer notre société capitaliste, il avait juste à penser aux centrales nucléaires que plus personne ne pouvait faire tourner, et son film tournait court. Mais peu importe. Le truc, c'est que je le trouve bien laborieux à en venir à la rencontre avec la femme, et tout ça pour en venir à un fatalisme des échecs relationnels. Il montre certains jeux de pouvoir au sein du couple, mais j'aurais aimé voir, après la 1ère partie sur la cellule individuelle, quelque chose d'un peu + introspectif, une remise en question personnelle, pourquoi pas spirituelle.

Je suis d'accord qu'il faut critiquer un film pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il n'est pas, mais en gros, la 2nde moitié me laisse un goût amer, une déception, après les promesses que je projetais au début.

Terrible Jungle
5.4

Terrible Jungle (2020)

1 h 31 min. Sortie : 29 juillet 2020. Aventure, Comédie

Film de Hugo Benamozig et David Caviglioli

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Il me fait pas mal rire, j'aime grandement les répliques et la direction des acteurs, je les trouve savoureuses.
La réal et le montage prennent le sens d'une épure que je trouve très intéressante, jusqu'à cette fin douce-amère qui me semble pertinente.

Aya et la Sorcière
4.6

Aya et la Sorcière (2020)

Āya to majo

1 h 22 min. Sortie : 18 novembre 2021 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

J'aime grandement l'histoire, le parcours de la gamine anti-héroïne manipulatrice à bienfaitrice - avec ce "happy end" tellement "feel good". J'aime beaucoup les persos, surtout Mandrake qui me fait penser à Fujimoto de "Ponyo".
J'aime énormément l'esthétique, je trouve que, dans son exploration de la 3D, Goro Miyazaki trouve une identité remarquable, après sa série "Ronya". Il conjugue à la fois une idée classique du photoréalisme dans les décors, avec des mouvements de caméra que je trouve somptueux, et un artifice que je trouve raffiné, très jouissif.
Dans le détail, j'apprécie infiniment la double trajectoire des paires "jumelles" (les couettes de Aya, les oreilles de Mandrake, les cheminées et les résineux de la maison...) et les paires dépareillées (les chaussettes de la fillette, les yeux de Bella...), qui apporte une bonne profondeur à la dynamique. Ça, + le travail sur le rythme.

Le seul élément qui m'ait un peu compliqué l'immersion dans certaines séquences, c'est la musique, un peu trop utilisée, surtout au début je trouve. Jusqu'à la chanson intradiégétique qui devient un ressort dramatique, répétée mais plaisante.

Baby Cart 1 : Le Sabre de la vengeance
7.4

Baby Cart 1 : Le Sabre de la vengeance (1972)

Kozure Ôkami: Kowokashi udekashi tsukamatsuru

1 h 24 min. Sortie : 15 janvier 1972 (Japon). Action, Aventure, Arts martiaux

Film de Kenji Misumi

Hunchat-Hunchat a mis 7/10.

Annotation :

Ce film me surprend pas mal, par sa combinaison de gros sabots assez potaches, pour un spectaculaire un peu au rabais (les zooms avant, le mixage son, la narration provocante, le faux sang) et une sensibilité spirituelle profonde (les décadrages, les symboles comme l'eau ou le soleil, les plans sur la nature...). Du coup, au final, je le trouve presque autant rigolo que fascinant.

Baby Cart 2 : L'Enfant massacre
7.8

Baby Cart 2 : L'Enfant massacre (1972)

Kozure Ôkami: Sanzu no kawa no ubaguruma

1 h 25 min. Sortie : 22 avril 1972 (Japon). Action, Arts martiaux

Film de Kenji Misumi

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

J'aime beaucoup l'esthétique de ce film, notamment ses décadrages, qui donnent de beaux plans. De même, les mouvements de caméra apportent une dynamique qui me plaît beaucoup, soulignant la sensibilité spirituelle, en équilibre permanent entre un certain sens du réalisme et un onirisme magique. Il filme beaucoup les sensations, à travers des textures et des motifs. L'imperceptible s'incarne gravement, et grassement, dans du matériel visuel - les effusions de sang, entre autres. Les regards caméra au début, puis les surimpressions. Le rythme du montage enveloppe l'ensemble, je pense, dans une facture très plaisante.
Malgré les effets spectaculaires lors des affrontements, qui sont d'un kitsch assumé. Les mécaniques gores, mais pas que : les 3 robes hypnotiques, la femme qui saute hors de son costume et s'enfuie en courant à reculons... Tout un arsenal d'artifices rigolo mais efficace.

Enfin, le trio de frères est typiquement le genre de perso qui me procure une jouissance enfantine immédiate. Et j'apprécie bien la tournure géopolitique qu'adopte le récit.

Baby Cart 3 : Dans la terre de l'ombre
7.4

Baby Cart 3 : Dans la terre de l'ombre (1972)

Kozure Ôkami: Shinikazeni mukau ubaguruma

1 h 29 min. Sortie : 2 septembre 1972 (Japon). Action, Aventure, Arts martiaux

Film de Kenji Misumi

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Je trouve ce 3e volet franchement brutal, + direct que les 2 précédents : la lumière + naturaliste, les corps en sueur, les plans en vue subjective, les effusions de sang brèves, et même la narration, que je trouve + resserrée. Je ressens encore un onirisme dans les cadrages et le montage, mais un point de vue + immédiat dans l'action - je ne sais pas comment mieux le qualifier, mais j'ai cette impression au point que j'ai cru que c'était un autre réalisateur. Je trouve même que, à la fin, il en devient émouvant.

Baby Cart 4 : L'Âme d'un père, le cœur d'un fils
7.2

Baby Cart 4 : L'Âme d'un père, le cœur d'un fils (1972)

Kozure Ôkami : Oya no kokoro ko no kokoro

1 h 21 min. Sortie : 13 avril 1994 (France). Action, Arts martiaux

Film de Buichi Saitô

Hunchat-Hunchat a mis 7/10.

Annotation :

Je trouve que ce film souffre de la comparaison avec les 3 volets précédents : je le trouve systématique, superficiel et insuffisant, dans son récit comme dans sa narration. La réal et le montage n'osent pas assez à mon goût. Il prend son temps mais s'éloigne, je pense, de la spiritualité. Il recourt même à une voix-off, et à une musique en seul surlignage : je trouve ça globalement assez balourd et pesant. Dans l'ensemble, il me laisse une impression de paresse, quoiqu'il reste élégant et plaisant.
J'aime beaucoup, tout de même, comme il met en œuvre un "faire croire" par certains raccords : un perso en devient un autre en appliquant un masque, des persos passent pour des statuts...

Baby Cart 5 : Le Territoire des démons
7.3

Baby Cart 5 : Le Territoire des démons (1973)

Kozure Ôkami: Meifumadô

1 h 29 min. Sortie : 11 août 1973 (Japon). Action, Arts martiaux

Film de Kenji Misumi

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Je trouve ce film d'une beauté abyssale. Le récit se déroule dans une simplicité éblouissante, j'admire la narration à la fois humble et ambitieuse (l'épisode découpé en 5 persos). Et je trouve que le film est rempli d'une philosophie spirituelle inspirante : l'eau et le soleil, par les cadrages.

Baby Cart 6 : Le Paradis blanc de l'enfer
6.6

Baby Cart 6 : Le Paradis blanc de l'enfer (1974)

Kozure Ôkami: Jigoku e ikuzo! Daigoro

1 h 24 min. Sortie : 13 avril 1994 (France). Action, Aventure, Arts martiaux

Film de Yoshiyuki Kuroda

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Avant de commencer ce dernier volet, je repensais aux 5 précédents, et songeais à la coexistence de la philosophie, aérienne, et de la gravité du gore, la pesanteur des corps. Ce film pousse au max, je pense, le concept de yin et de yang - renvoi aux trads du titre.
Je trouve que ce film continue à développer une réal + sobre que les précédents volets : je trouve que la saga suit, globalement, une direction d'épure et de rigueur. Qu'il évoque ici une figure de vaudou me paraît d'une pertinence absolue. D'autant qu'il multiplie les images d'interaction entre esprit et matière, ça me touche, je le trouve extraordinaire. De plus, qu'il figure les motifs du feu et de la neige me semble hautement juste, symboliquement. Par exemple, le plan où Ogami Itto fait fondre de la neige pour se cuisiner un dîner me semble fascinant. Esthétiquement, en +, je trouve les cadrages remarquables, avec des plans d'une beauté féroce, à la fois sublimes et signifiants, par des décadrages ou des effets visuels. Certains plans d'ensemble, notamment, qui me chamboulent.
Il fait aussi appel à l'horreur, parvient à devenir franchement flippant par moments. Ce film atteint, de mon point de vue, une saveur extatique.

Lou et l'Île aux sirènes
7

Lou et l'Île aux sirènes (2017)

Yoake Tsugeru Lu no Uta

1 h 52 min. Sortie : 30 août 2017 (France). Drame, Fantastique, Animation

Long-métrage d'animation de Masaaki Yuasa

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

J'aime énormément comme la crasse rock du trait, qui me rappelle une animation "alternative" à la Ralph Bakshi, intéragit avec le récit dont le charme pop me renverse totalement. Pour moi, Yuasa parvient dans ce film à la transcendance effleurée dans 'Night Is Short' et 'Tatami Galaxy'.
Je trouve une émotion profonde dans ses outrances formelles, dans les déformations de traits ou les visions de couleurs au-delà du "réalisme". Et Yuasa trouve, je pense, un équilibre pertinent à émouvant entre fond et forme, esthétique et histoire, sophistication et simplicité.
Papa Requin et les chiens-tritons me font bien délirer.

The Greatest Showman
6.2

The Greatest Showman (2017)

1 h 45 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Comédie musicale

Film de Michael Gracey

Hunchat-Hunchat a mis 8/10.

Annotation :

Je suis loin d'être fan des chansons comme du traitement des persos, je trouve globalement paresseux et superficiels.
J'aime pas mal les petits ornements rythmiques avec des bruits d'objets. L'histoire de rejet social et le message de tolérance, malgré leurs facilités éhontées, me touchent bien. Je trouve la narration et la réal, dont le montage, menées avec une maîtrise et une efficacité absolument redoutables. Un des rares films musicaux à laisser exister le hors-champ, et à ne pas avoir peur de laisser durer un bon petit nombre de plans, avec mouvements de caméra, conférant une sensation de rythme que je qualifierais de saisissante.

Les Anges déchus
7.6

Les Anges déchus (1995)

Do lok tin si

1 h 36 min. Sortie : 5 mars 1997 (France). Gangster, Drame, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Le début a une gnaque qui me fait farouchement penser à la trilogie de l'apocalypse de Araki, surtout 'Totally Fucked Up', avec cette caméra portée et ce grain anarchiste. Et cette urgence à écrire des persos paumés dans un monde figé.
Puis les mouvements de caméra, le montage, qui incisent à travers cette sauvagerie pour dévoiler une identité plus apaisée.
J'aime beaucoup comme Wong Kar-wai filme ce monde d'objets, dans des moments triviaux dignes d'une new wave qui reprend la nouvelle vague avec un ras-le-bol en supplément. Et les décors, et les costumes.
Et une maîtrise ultime de l'écriture et de la narration : la structure, et le jeu très profond avec les éléments porteurs, qui se répondent.
Avec une grande drôlerie dans certaines scènes.

Chungking Express
7.7

Chungking Express (1994)

Chung Hing sam lam

1 h 42 min. Sortie : 22 mars 1995 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Hunchat-Hunchat a mis 9/10.

Annotation :

Dans la 1ère partie, j'aime énormément le contraste entre les cadres débordants, la caméra semblant ne pas savoir où donner de la tête tant le décor est bondé, et les plans filmant la solitude.
Dans la 2de moitié, le perso de "663" me touche, surtout quand il parle aux objets. Il a, dans ses répliques, des saillies poétiques que je trouve d'une efficacité redoutable.

Les Cendres du temps - Redux
6.6

Les Cendres du temps - Redux (2008)

Dung che sai duk redux

1 h 33 min. Sortie : 10 septembre 2008 (France). Arts martiaux, Drame

Film de Wong Kar-Wai

Hunchat-Hunchat a mis 10/10.

Annotation :

Je trouve ce film proprement extraordinaire, pour son esthétique d'une somptuosité remarquable autant que d'une symbolique fondamentalement touchante. J'aime comme il manie le magique philosophique, mélange le réalisme et le mystique, le social et le naturel.
Par les cadrages (échelles et compositions) et les couleurs, cette photo jaune poussant, je pense, une réflexion sur la "richesse" et la vérité. Ce film me mène à une réflexion sur les fausses croyances (et les mauvaises décisions) et les jeux de pouvoir. Il filme tour à tour la présence et le vide, les ombres et l'eau (il travaille aussi les oppositions formelles de motifs figés / mouvants, comme le vent et les barrières, les murs et les drapés...), les mouvements sur les surfaces dont les visages. J'aime énormément comme il fait de l'amour la source des guerres, comme pour écrire cette douleur romantique de l'âme humaine.

Et les combats insistent sur la maîtrise ultime du montage, dans son rythme et ses effets, ralentis et raccords (par exemple le plan sur une gorge tranchée d'où gicle du sang menant à une contreplongée sur une tente déchirée ouvrant sur le ciel).

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