Carnet de Curiosités : Bulles 2024

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Je me sens toujours un peu seul à ne pas m'ébaubir sans raison devant Evens. Ça crie déjà au chef -d'œuvre pour ce diptyque... Certes il y a le bariolage, les couleurs, l'indéniable maîtrise technique, la diversité visuelle et les jeux formels mais quelque chose, toujours, m'empêche, me laisse au loin, admiratif sans émotion, surtout lorsqu'on se rapproche de la vie réelle — un décalage qui me gêne.

Sinon, celui-là prend des airs de David B avec ses complots enroulés sur eux-mêmes.

« Un jour, mon père s’est couché dans son bureau et il n’en était plus ressorti. Pendant des années. Il ne parlait plus. Et il préférait que je ne parle pas non plus. C’était un grand penseur. Et il avait besoin de silence pour penser. »

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Je ne garde que peu de souvenirs du précédent. C'était noir avec beaucoup de phylactères blancs qui virent aux gris. Cette suite est plus bavarde, plus introspective et moins graphiquement parlante, variée, osée. Même le simili-twist se voit plus ou moins venir à grands pas. J'aimerais un troisième voulu qui réimagine... je ne sais pas quoi exactement, quelque chose justement de surprenant. "Deep you" ?

«  602.614 zettaoctets : c'est le poids de la mémoire de l'ancien monde. »

« 1023 : ce nombre me permettait de calculer le temps qui s’était écoulé depuis l’époque de ce vieux ChatGPT+, et je pouvais donc en déduire mon âge.
Une logorrhée de créations s’est déversée, bloquant durant quelques instants le cerveau-système.
L’ensemble pesait 1023 bits. 10 000 milliards de milliards de bits. Coïncidence : ce nombre est aussi le nombre d’Avogadro.
Cette mole de matière-information m’est apparu comme la trace d’un monde physique ayant muté en un monde informatique. J’en était l’un des éléments. »

« La vie rêvée des nuages est exactement la même que la vie qu’ils mènent. Ils se font et se défont, entre-temps ils visitent toutes les formes possibles.
Ils sont un doux chaos. Ils sont le mouvement fantasque et majestueux de l’immuable. »

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Les récits s'allongent dans ce second volume et l'on perd l'ambiance éthérée, éclatée des premières histoires. J'ai ainsi eu beaucoup de mal à suivre celle dans le pensionnat : confondant sans cesse les personnages aux chevelures identiques... est-ce Killian ou Allan ? Edgard ou un autre ? et ne comprenant pas bien où elle voulait en venir car Moto Hagio voile sans cesse les enjeux de ses histoires et de ses histoires.

Un troisième volumes avec le retour des années 2016 ?

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Je n'ai pas lu le roman original de Reverdy mais je vois tout à fait le genre. Roman moderne, roman contemporain, roman blanc, court, rapide. On touche un peu à tout, des sujets à la mode, sans creuser, de façon superficielle (de façon lointaine) et tellement mielleuse, mélodramatique... Je le dis souvent mais c'est calibré pour une adaptation en film larmoyant.

« Papa est un adulte, on ne recherche pas les adultes qui choisissent de disparaître. »

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Relecture.

Cela me fait rire et me réjouit d'une certaine façon que ses principales sources soit La vie privée des hommes — je pouvais passer des heures à scruter chaque détails de livres de ce genre (Il y avait aussi les illustrations devenues classiques d'Angus McBride sur les uniformes militaires) — car ce projet entend non pas ttant raconter l'Histoire objective, telle quelle, que l'Histoire via sa représentation, ses représentations, porteuses de mythes, avec ses charges, ses biais.
Cependant, comme je le disais en 2021pour ce volume je vois les limites, la datation. Les spécialistes ont mitigé et atténué le concept de "révolution" néolithique, idem pour le culte de déesses mères automatiques et systématiques — mais Harder en a conscience et admet, dans sa postface, "au scientifique", avoir choisir ce qu'il préférait. Ce qui induit néanmoins un certain décalage, pour ne pas dire méfiance, dans l'ensemble du projet, malgré moi.

Si Bêta 2 aborde l'histoire des deux prochains millénaires, Gamma abordera-t-il la fin du cosmos ? le système solaire ? les galaxies ? Mon espoir : l'histoire du futur à partir de nos séries, films, mangas, romans de science-fiction (mais il devra choisir un scénario pour le destin de l'univers...)


« Si ma principale inspiration pour Alpha a été le peintre et illustrateur tchèque Zdenek Burian, le cercle des dessinateurs dont j’ai adapté les travaux ici s’est considérablement agrandi. Outre l'Italien Romano Rizzato (dont le nom de plume est Sergio), ce sont surtout deux dessinateurs français, Pierre Joubert et Emmanuel Roudier, qui sont devenus une source importante de citations en images sur l'évolution de notre espèce ainsi que la Préhistoire et le début de l'Histoire de l'humanité. Les œuvres très diverses de Sergio et Joubert m'ont été d’une aide précieuse pour toutes les périodes, et la série de BD Néandertal d'Emmanuel Roudier en particulier pour ce qui concerne la vie des populations d'hommes de Néandertal en Eurasie. D'une manière générale, j'ai trouvé beaucoup d'ouvrages utiles dans les sections Enfant et Jeunesse des bibliothèques - car les livres destinés aux jeunes lecteurs proposent des reconstitutions particulièrement vivantes et détaillées de la vie de l'époque. Les sections Histoire et Anthropologie, plutôt théoriques entre trouvailles archéologiques et matériel documentaire, m'ont surtout aidé à compléter les légendes des images. »

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Bien aimé le fond, son propos historique plus que solide : dates, faits, jalons (ou prises pour filer la métaphore) mais cela reste trop linéaire, répétitif, finissant aplati et sans saillies : manquent des encadrés, inserts, voies traversières sur des points techniques, technologiques, culturels et des portraits mieux mis en valeur, pour diversifier l'approche et surtout pour aérer la lecture. À la fin les grimpeurs et voies se mélangent. Le récit deviennent confus et l'on se dit : autant lire un livre sur le sujet !
Le glossaire en fin d'ouvrage pour des termes utilisés qu'une seule fois est plutôt pénible. Mais j'apprécie l'existence d'annexes.

Sinon le dessin oscille entre un trait épais et élastique et un trait rigide et gras, parfois quelques ombrages plus sauvages donnent un coup de fouet aux poses figées, mais manque une certaine légèreté, dynamique. Surtout les pierres, roches, dessinées et texturées toutes de la même façon dans un gris désaturé pas agréable. Les visages sont plutôt laids, figent d'autant plus la sauce.

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Fiou, pavé.

Je lis trop de BD, trop vite : leur souvenir est aussitôt écrasé par la BD suivante. C'est un rythme pris malgré moi : les scans mais surtout les bibliothèques affriolantes avec leurs nouveautés, leurs réservations, leurs suggestions d'achat parfois suivies. Lorsque j'en lisais moins, essentiellement car je les achetais, elles restaient de fait un petit bout de temps avec moi — les relisant même. J'aurais aimé, un temps, pouvoir mettre sur pause ma frénésie pour que ce pavé m'accompagne un peu plus longuement.

Pourquoi pas plus alors ?

Car il faut attendre le second livre même si je pars avec plus d'avance qu'en l'ayant lu dès sa sortie (le bousin me faisait un peu peur). Aussi parce que certaines planches paraissent bâclées comme des brouillons photocopiées en attendant d'y revenir tandis que d'autres très denses perdent en lisibilité, enfin car il manque en fait une bonne grosse centaine de pages pour étoffer tout un tas de trucs à peine effleurés !

*

« Qui répètes tout le temps qu'on peut devenir ce qu'on est et que les gens te disent d'être ! T'adores cette idée, parce que t'es convaincu 'être un Don Juan, un Casanova, alors que tout le monde pense de toi que t'es un obsédé sexuel ! Mais finalement ça se ressemble quand même... »

« Bien sûr, dans les livres d'histoire, au chapitre des différents groupes assassinés par les Nazis, il n'est jamais question des prostituées, car je suis sûre qu'elles sont considérées commune tache sur la mémoire des autres victimes. La vérité, c'est que la vie d'une pute ne vaut rien. pour moi ce n'est que de la haine de soi. Notre société hait ceux qui nous acceptent sans réserve, nous, nos corps, nos désirs secrets. C'est ce que ces dames m'ont appris... à accepter ce que les autres dédaignent »

« Je me suis fait gronder parce que mes cartes "étaient trop bizarres et trop sanglantes". Bon. Mais il y a deux semaines, on a appris les "céphalophores", ces saints comme St. Denis, là, qui portent leur propre tête. Si vous aimez les mêmes trucs que moi, alors il faut absolument devenir catholique... enfin... si on arrive à oublier les bonnes sœurs. »

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Je connaissais déjà l'histoire.
Encre de chine en deux tons directs, la troisième couleur apparaissant par leur superposition, mais cela ressemble à de la linogravure.

TROP bavard ; Mussat aurait gagné à être moins verbeux, plus dans le silence ; son texte, trop évident, trop explicite, souvent trop, parasite le dessin. cf. Jens Harder et ses défilés de cases muettes, si éloquentes !

« Dans cet amalgame de nos étrangetés, quelque chose de familier entre nous s'est installé, quelque chose qui semblait nous relier. »

« Cette histoire de persistance rétinienne, tout à coup, ça m’a saisi : les visages des autres, sans cesse animés, distordus, insaisissables, traversés d’humeur qui les faisaient grimacer. Leur mouvement permanent m’étourdissait. Il fallait, comme pour les gouttes de pluie, un ralentissement. Une autre vitesse pour enfin saisir quelque chose de stable. »

« Il a fallu dans la formation du système solaire, cet incroyable concours de circonstances. Non pas une planète gazeuse géante, mais deux. Si Jupiter avait orbité seule, elle aurait peu à peu migré vers le soleil qui l’attirait, empêchant ainsi la formation des futures planètes telluriques dans la zone habitable de notre système solaire. Mais Saturne est apparue et sa gravité a stoppé la migration de Jupiter vers le soleil jusqu’à l’inverser et la ramener dans sa lointaine position actuelle. Il a fallu à Jupiter une sœur pour que notre Terre naisse. Et puis le retour en arrière de Jupiter aurait chassé Uranus et Neptune vers la ceinture extérieure d’astéroïdes de Kuiper. Et ce chambardement aurait projeté vers l’intérieur du système solaire un déluge de météorites composées de glace et de gaz. La Terre aurait ainsi reçu depuis l’espace, l’eau qui allait former le premier océan primitif. L’apparition de la vie serait le résultat d’une telle somme d’incidents exceptionnels qu’il ne semble pas raisonnable d’imaginer ailleurs d’autres mondes habitables. »

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Cet arc commence à devenir dense, touffu. Même effet qu'avec One Piece, je m'y perds un peu.

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Rien de plus facile que d'imaginer une dystopie. Rien de plus dur que d'en faire une cohérente, logique, pertinente. Ici, c'est un patchwork ridicule de trucs repris ailleurs sans pertinente — Le scénariste a sûrement vu Equilibrium. Ça ne rime à rien. Le personnage principale s'étonne de voir un vieux "que vous est-il arrivé ??!" mais 10 pages plus loin, en fait il visite une maison de retraite tous les deux mois ?
Le dessin est moche (l'intégration des polices... eurk)

Oh et BD française faite par des hommes de plus de 40 ans, EVIDEMMENT une scène où une femme dessinée comme une playmate des années 80 s'offre au héros.

Bref, Rodolphe est le mentor de Bec : je me demande pourquoi on publie encore leur tripotée de BD de SF ringarde d'un autre siècle.

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Je dois avouer m'être vite emmêlé les pinceaux dans cet écheveau de personnages. Dur d'apprécier lorsqu'on lutte à chaque case pour reconnaître ou se souvenir des personnages. Les accents fantastiques, s'ils permettent à Peeters d'étaler son habituel talent cloisonné, m'ont semblé inutiles.

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Avec le QG qui commente en parallèle chaque action de Kikoru, les % qui augmentent puis l'attaque psychique ciblée pour la détruire j'avais vraiment la musique de Shiro Sagisu en tête (ANGEL ATTACK, NERV, DECISIVE BATTLE bien sûr)

Sauf que mine de rien les combats sont chiants, manquant à la fois de puissance et de lisibilité...

[Lors des premiers tomes j'évoquais une adaptation anime rêvée par TRIGGER. C'est en fin de compte Production I.G accompagnée par le Studio Khara pour le design. Du très peu vu c'est décevant, rigide, fade, plat...]

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Lire du Vialatte et du Sempé en même temps, quel accord étonnant et pourtant si évident, naturel, sans être pour autant ton sur ton (Sempé c'est la tendresse dans la finesse ; son trait, notamment ses arbres, comme des estampes persanes) ; comme un bon Bourgogne avec le bon coq au vin.

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J'avais déjà lu ce tome en fait... oublié de le noter ? ou disparition de notation sur SC, ce qui n'est pas si rare... Dans le premier cas, je ne serai pas étonné. C'est dire si le récit patauge et paraît ne plus trop savoir où aller.

L'impression que Hiromu Arakawa gâche un peu son talent ici : récit & dessins restent très fades, allant même vers une simplicité lissée et blanche qui confine au vide. Mais heros Tales n'avait-il pas le même problème ? FMA savait pourtant jouer des silhouettes et des ombres. Surtout que mine de rien cela ressemble pas mal, fond et forme, aux arcs post-Éclipse de Berserk avec Mozgus (Bodin) et Ganishka, l'Empereur Kushan.

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C'est nul. Est-ce que Yoto Ringo est un ancien assistant de Hiroya Oku ?
3 pages avant une petite culotte ; cynisme à la petite semaine ; personnages à l'emporte-pièce ; pour la énième fois ces 5 dernières années des compte à rebours et des interfaces matérialisés et des trucs dans le ciel. Le dessin est spécial mais plus par manque de maîtrise que par style. À ce titre les FX des "gadgets" sont d'une mocheté infinie et s'intègrent tellement mal qu'on pourrait les croire ajoutés par l'éditeur.

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Dans le shonen, le héros a certes un don, une facilité, un héritage mais il part de tout en bas et va peu à peu devoir même pas maîtriser mais tout d'abord révéler ce talent caché.
Là, comme avec Solo Leveling, c'est full power up d'un coup et le puceau passe à badass. Mouis.
Bon point, l'ado rebelle aux cheveux blancs qui se lèche les babines en tuant tout les mémés disparaît dès le départ.

Alors oui je suis trop vieux et contrairement aux shonen, il n'y a pas cette petite part de nostalgie, d'habitude, comme de vieilles charentaises.

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J'ai lu si peu de shojo — Kaori Yuki, Yū Watase, Clamp, deux tomes de Sailormoon et de Fruit Basket et vu si jeune les trucs de la 5 et du Club Do — que je n'ai dans la tête et l'œil que les motifs clichés du genre. Forcément réducteurs et limités tant que l'on reste peu familier avec un genre ou un domaine.*

Nostalgie, si mélancolie mais pas déprimant, comme quand le printemps reprend, frileux, avec encore quelques gelées.
Parallèles improbables : Ada ou l'ardeur, Le Conte de Suzelle de Jaworski.

« Elselli, Elselli... j'habite un jardin de roses...»

J'ai le tome 2 à suivre mais c'est un brin répétitif je préfère lorsqu'Edgard Twilight (Stephenie ??!) n'est présent qu'en creux, brillant par son absence. Par contre, j'ai vraiment du mal avec l'idéalisation de Marybelle, si jeune et déjà si belle, comme une poupée et déjà la convoitise de tous les hommes d'Angleterre...

*{J'aimerais lire plus de shojo classiques. Or, même au-delà des grands titres jamais édités, ceux qui l'ont été au début des années 90 chez Pika ou Tonkam ne sont pas trouvables en bibliothèques... et je n'achète plus de mangas depuis 15 ans : trop cher pour le volume horaire mais surtout la place que ça prend !}


« Éphémères sont les jours de tendresse... éphémères sont les rêves de passions... éphémères sont les désirs et les jours à se languir du passé...»

« Il y a longtemps, Marybelle m'a dit : "Grand frère, puisque nous resterons des enfants pour l'éternité, nous pourrons rêver pour toujours de fleurs et d'oiseaux de pays lointains. »

«  Murmurer, rire et échanger des regards, dans les interstices du temps qui passe… Courir et encore courir, parmi les hommes qui bâtissent leurs rêves tant qu’on peut trouver une fin à ce temps qui s’écoule… »

« Des Vampanellas. Un village regorgeant de roses. Une beauté sans pareille, une existence sans fin, une terreur sans fond, des mystères impénétrables. Des récits légendaires où se mêlent brume bleue, ciel crépusculaire et obscurité où le sang se répand, ou les doigts sont glacés et les sourires troublants. »

Annotation :

Dans le tome 4 de l'Atelier Mastodonte Obion passe des essais pour Lucky Luke. Les a-t-il réellement passés ? En tout cas, son style, pas si éloigné de celui de Blutch, collerait franchement pas mal à l'univers de scow-boys et de Lucky Luke.

Blutch, son Lucky il en parle depuis des lustres, on avait eu des essais pour la couv., quelques planches et ça déçoit forcément un peu tant l'histoire paraît quelconque passés quelques gags sur les mioches.

Annotation :

Encore une variation faiblarde de la Zizanie. Sans saveur.
Une blague à chaque case, très "in your face" ça devient vite lourd — comme tout fabcaro me direz-vous.


« Nous avons croisé deux Gaulois forts sympathiques. Tu aurais dû voir avec quel entrain ils nous cognaient le nez ! Et quelle générosité dans l’impact de leurs points sur nos mentons ! C’était une défaite de toute beauté. »

« — Quel plaisir de les voir comme avant…
— Oui, excessifs, faillibles, irritables, ronchons, imparfaits, parfois a fleur de peau, humains en somme… »

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Pipou. Je me sens une proximité avec la BD et l'illustration jeunesse. Souvent elle me parle plus que les grands éclats adultes (et ne parlons pas des œuvres dites, revendiquées "matures", souvent bien plus puériles).

Joli mais un peu maigre.

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Mine de rien, à force je me fais, je m’habitue à ce mélange mais je peine toujours à m'attacher à ces personnages "so cool" et si torturés et à ces dialogues à base de fuck qui se veulent cinglants. Overdose des Gardiens de la Galaxie et du style faussement punk, rock, trash, iconoclaste de Vaughan.

Encore un tome très brouillon, où rien ne semble avancer sous la voix off de la fille qui ressasse les mêmes trucs sur maman et papa.

Annotation :

Trop de BD sur la guerre d'Espagne. À la longue ça en perd de sa force, surtout que l'angle est souvent très manichéen. Originalité : un facsimilé de Walter Benjamin. Les gris et les ors, toujours prêts à tirer vers le vert du cadavre : appelons ça la tentation de Géricault.

« Leurs parcours créatifs prenaient des directions divergentes depuis quelque temps et Paul se demandait si ces retrouvailles n'étaient pas contre-productives.
Il les sentait en état permanent de guerre civile... Ils voulaient révolutionner l'art...
Paul, lui, trouvait qu'il était déjà bien suffisant de se trouver soi-même et de se faire sa place dans le monde...»

« Tu crois que j'ai peur de ton haleine de vin ? De ton regard ? De tes mains ? Ton hôtel, lui, il me dégoûte.
Quand le commerce marchait avec l'Espagne, les patrons y donnaient des réceptions. Quelques Orangères y étaient invitées. De nuit. Toi, tu ne les voyais même pas entrer. Trop occupé à vendre tes jolies peintures aux bourgeois.»

Annotation :

C'est très joli et la couverture est vraiment magnifique. Je ne dis pas, c'est quelque peu manichéen, sans trop de nuance mais ça reste un joli voyage en un samedi grisâtre et lourd.

Annotation :

Dieu merci ce n'est pas du Amazin machin. Le trait est délicieux, agréable, expressif (et même les premiers roughs en mode réaliste gardent ce dynamisme, loin de l'aspect figé des descendants du réalisme à la XIII, dont Amazin Bidule)

Et comme souvent, l'on se rend compte que tel classique, tel chef-d'œuvre n'est pas né immaculé comme Athéna sortant du front de Zeus mais est le résultat, tout d'abord d'une équipe, mais aussi d'aléas, de chaos, d’intempéries, de tentatives ratées, de ratages en bonne et due forme, de compromis, d'improvisations. Je pense aussi à la création anarchique d'Alien (et toutes les mauvaises idées d'O'Bannon heureusement rejetées par Ridley...) Et une fois le contrôle total, on peut voir ce que ça donne : puis la Menace fantôme... puis Prometheus.

Oh et évidemment est battue une bonne pour toute en brèche le mythe de Lucas ayant eu la Révélation de toute sa mythologie, son lore, son univers.

Je ne sais pas s'il y a guère de choses à dire sur les suites — ou alors pour la prélogie, mais je ne dirais assurément pas non à un second tome !

Annotation :

Jamais lu de Follett mais souvenirs de la série, des séries il y a dorénavant pus de dix ans : misérabilisme et manichéisme. On souffre avec les gentils, on adore détester les méchants, on jubile lors de leur chute.
Bien entendu, une femme belle, élancée, bustée et nue se jette sur le protagoniste. Les visages de Dupré trop gras pour rendre des expressions nuancées et pour dire le vrai agréables, même dans les trognes.

Et le scénariste qui parle de fidélité dans sa postface alors qu'il écrit Moyen Âge avec un tiret et parle de médiévaliste et non de médiéviste, ce qui n'est pas exactement la même chose...

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Pas désagréable à lire mais éléphoné jusqu'à en devenir laborieux car il faut attendre que le méchant dévoile son plan et que évidemment la psychiatre n'est pas toute blanche.

Annotation :

Sans doute ne suis-je pas encore assez vieux. Ou est-ce une simple histoire de génération (cf. les bonnes notes et critiques dispersées)

« Je voudrais penser comme un fleuve. »

Puisque comme dans les Vieux Fourneaux, il y a quelque chose d'à la fois touchant et de ridicule à voir ces vieux boomers vouloir rester... non pas jeunes, ce n'est pas le mot, ni libre, ce n'est pas non plus le mot car je ne partage guère cette vision de la jeunesse et de la liberté sans cesse dessinée dans les bandes dessinées où l'on a tendance à confondre liberté et égoïsme, franc-parler et vulgarité. Dessinée en creux, j'aurais sans détesté Agathe. Petite morale et sagesse à deux francs six sous de — je me répète au fil des notules mais qu'y puis-je s'ils tricotent tous les mêmes clichés, découpent tous les mêmes figures en pointillés ? — de billet Facebook (pas un texte mais le texte écrit en image, sur fond de coucher de soleil), de film français. Il y a même déjà le dernier acte-épilogue du film avec le noyé pour encadrer le récit et mettre du Einaudi (ou du Max Richter si le réalisateur s'emporte). Clavier, Merad, Richard, Berléand, etc. tenez-vous prêts.

« Mais ils ont raison sur un point, les jeunes : il faut écouter, il faut comprendre. Et pour comprendre, il faut sentir les choses. »

Annotation :

Très intéressant sur le fond, sourcé de surcroit. Mais diable que le dessin est désagréable, car de ce dessin blog BD mille fois vu et de plus de ceux dont on voit bien l'absence de réelle maîtrise, typé blog BD non par choix mais par manque. Malheureusement, comme souvent le support dessiné n'apporte rien si ce n'est pallier la paresse de lire de véritables ouvrages sur le sujet.

Les pages interludes avec Napoléon, César et autres héros du roman historique dessinés comme dans un calendrier du XV de France feraient hurler les lecteurs du Figaro — mais ils ne s'approcheront jamais d'une telle BD — alors qu'elles montrent à merveille à quel point les représentations féminines dans la peinture classique étaient, lorsqu'on s'y arrête pour vraiment regarder, ridicules et tellement forceuses.


« …Ce lot de peurs, fondées et non fondées, que nous étions arrimés au corps, va avec son lot de pertes : en nous apprenant à craindre les forêts, nous avons été privés de ruisseaux, de hérons et de cerfs.
En nous apprenant à craindre la nuit, nous avons été privés des étoiles.
En nous enseignant à avoir peur de la solitude, nous étions privés du sentiment de complétude. »

« Pourtant, le véritable contraire de "être une victime" ce n'est pas "être fort", c'est "être un agresseur". »

« Parler de victimes, c'est désigner la présence d'une oppression. Cela ne concerne en rien les caractéristiques de la victime. Ces personnes peuvent souffrir à différents degrés, elles peuvent être fortes ou faibles (et le sont souvent simultanément ), il peut s'agir de personnes opiniâtres qui font leurs propres choix. Bref, se retrouver en position de victime ne découle pas de nos personnalités individuelles. »

« Ils nous ont appris à ressentir de la honte et de la tristesse à la vue de nos hanches, de nos ventres, de nos bras, de nos seins, de nos cheveux et de nos peaux. La cellulite n’est-elle pas le point culminant de ce regard misogyne ? Rendez-vous compte, ils nous ont appris à détester nos corps de femmes… jusqu’aux cellules qui les composent. »