Best Of : Cocteau Twins

Annotation :

Si il ne me fallait garder qu'un seul album du fameux trio anglais, ce serait certainement "Heaven Or Las Vegas". C'est l'album de la synthèse de tous leurs travaux des années 80, avec une petite touche pop bienvenue. Cet album est assez facile d'accès, les paroles et la voix divine de Liz Fraser sont assez facile à déchiffrer, les guitares de Robin Guthrie sont aériennes, lisses tandis que les lignes de basses de Simon Raymonde donnent un groove irrésistible aux morceaux.

"Pitch The Baby", "Fifty-Fifty Clown", "Heaven Or Las Vegas", "Iceblink Luck"

Annotation :

Album composé sans Simon Raymonde (occupé sur le projet This Mortal Coil), "Victorialand" semble à premier abord plus dépouillé : quasiment pas de basse, usage de saxophone, percussions en retrait net mais mise en avant des guitares, parfois acoustiques. Ici, tout repose sur une atmosphère nacrée et voluptueuse mise en place par la talentueuse synthèse des voix, des guitares et des nappes synthétiques. Le résultat, très beau, rêveur et éthéré, est finalement très cohérent par rapport au restant de la discographie du groupe (c'est l'aboutissement de la veine dream pure démarrée sur "Treasure" et confirmée sur les EPs égrainés entre 1985 et 1987), et envoie le trio/duo vers de nouveaux horizons.

"Lazy Calm", "Little Spacey", "The Thinner The Air"

Annotation :

Techniquement, cet album n'est pas un effort de Cocteau Twins, mais pourtant tous les membres du groupe figurent dans la liste de crédits, augmentés d'Harold Budd, le célèbre pianiste américain (connu pour ses travaux avec Brian Eno).

Ce disque est parfait. Il mêle les chansons "classique" du trio avec d'assez longues plages ambient, marquées par le jeu de piano de Budd, les guitares et les synthés de Guthrie et les petites notes de basses discrètes de Raymonde. Liz Fraser nous gratifie de sa voix sur quatre des huit morceaux, ce qui est dommage au vu de la qualité du reste des "plages".

"The Ghost Has No Home, "Why Do You Love Me", "Sea Swallow Me", "Memory Gongs"

Annotation :

C'est un deuxième album composé en duo (Will Heggie ayant quitté le groupe début 83 suite à la tournée de "Garlands) que l'on retrouve ici. "Head Over Heels" garde le côté cold-wave des débuts des Cocteau en y mêlant peu-à-peu de belles envolées lyriques... Un disque de transition, avec des morceaux nerveux et assez électroniques comme sur le premier opus, mais également une focalisation sur l'espace et la réverb dans la production des guitares, ce qui donne un son très spécial au groupe, un son qui deviendra avec l'album suivant leur marque de fabrique.

"My Love Paramour", "Sugar Hiccup", "Musette And Drums", "In Our Angelhood"

Annotation :

Troisième album de Cocteau Twins et le premier signé avec Simon Raymonde (remplaçant Will Heggie ayant quitté l'aventure en 1983). C'est également le premier album qui voit apparaître ce côté down-tempo très éthéré dans la musique des Cocteau, ce qu'on nomme alors de la "dream pop", qui deviens dés lors la marque de fabrique du groupe pour ses prochaines productions. "Treasure" est souvent cité parmi les meilleurs albums du groupe, ce qui m'étonne guère au vu de la teneur des morceaux. Véritables paysages sonores, accompagnés par les roucoulements angéliques de Liz Fraser, "Treasure" est un album à marquer d'une pierre blanche dans la discographie Cocteau Twins. Sa position dans mon classement pourrait étonner certains, mais je lui préfère le côté plus rèche de "Head Over Heels", l'aboutissement dreamy de "Victorialand" et "Moon & The Melodies" et la fusion pop sur "Heaven Or Las Vegas".

"Aloysius", "Lorelei", "Pandora", "Ivo"

Annotation :

Avec ce sixième album, Cocteau Twins donne une nouvelle tournure à leur projet et à leur son. Bien plus pop et accessible qu'un album comme "The Moon And The Melodies" ou "Victorialand", c'est un disque un poil plus électronique également puisque les synthés et les boites à rythmes sont de retour et mixés cette fois plus en avant (notons même l'usage de certaines rythmiques presque hip-hop). Ce "Blue Bell Knoll", un excellent album qui comporte certains des plus grands morceaux du groupe, manque encore cependant de l'évidence pop d'un "Heaven Or Las Vegas" pour être parfait.

"Ella Megalast Burls Flowers", "Carolyn's Fingers", "Spooning Good Singing Gum", "Blue Bell Knoll".

Annotation :

Cette compilation d'EPs publiée au milieu des années 80 regroupe donc "Tiny Dynamine" et "Echoes In A Shallow Bay". Ce "mini-album" 8 titres à vu le jour pendant les mêmes sessions d'enregistrement, d'ou cette volonté pour le groupe de les rassembler. N'oublions pas que Cocteau Twins fait partie de ces rares groupes (on peut également citer leurs comparses de Joy Division/New Order) à sortir des EP avec des titres inédits de manière aussi régulière que leurs albums. C'est selon moi les EPs les plus expressifs et beaux du groupe. Les couleurs new-wave des débuts sont toujours très présentes tandis que le côté éthéré, apparu dans l'album précédent, "Treasure", est également de plus en plus marqué.

"Pink Orange Red", "Great Spangled Fritillary", "Ribbed And Veined"

Annotation :

Premier album du groupe sur un label majeur (ils quittent 4AD après la sortie de "HOLV" pour rejoindre Fontana), c'est également un album qui garde l'évidence pop du dernier album en date et s'éloigne juste un poil du côté éthéré. Le côté pop-rock est bien plus visible ici, ce qui en fait certainement l'un des albums les plus accessibles du groupe, mais également l'un des moins représentatifs de leur son si typique. A noter que le chant de Liz Fraser se montre ici sous son jour le moins camouflé, c'est-à-dire qu'on peut pour une fois à peu prés clairement comprendre ce qu'elle chante dans ses textes...

"Bluebeard", "Summerhead", "My Truth", "Squeeze Wax"

Annotation :

Tout premier album du groupe, composé alors de Liz Fraser au chant, Robin Guthrie aux guitares, synthés et boites à rythmes ainsi que de Will Heggie à la basse. Le son est très cold-wave, les morceaux très bruts, et les guitares, saturées, partent déjà dans d'assez longs arpèges accompagnées de nappes synthétiques. La basse, omniprésente, mène le disque de bout en bout. "Garlands", si il n'est que le préambule à une discographie importante et bien plus recherchée en termes de sons, reste un très sympathique disque de cold-wave, à mi chemin entre électro pure (la boite à rythme TR808) et rock gothique.

"Wax And Wane", "Shallow Then Halo", "Blood Bitch"

Annotation :

Dernier album en date du trio, publié un an avant leur séparation définitive, il retrouve l'évidence pop de "Heaven Or Las Vegas" en y incluant les plages éthérées des débuts. C'est selon moi l'un des albums qui comporte les plus beaux morceau du groupe : les guitares scintillent et carillonnent, la basse groove en douceur et la voix, toujours autant merveilleuse mais moins discernable, de Liz Fraser, nous emporte vers de nouveaux horizons.

"Serpentskirt", "Tishbite", "Eperdu", "Seekers Who Are Lovers" et surtout la face B, "Alice", certainement le plus beau morceau jamais composé.