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Bandcamp : Explorations

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24 albums

créee il y a environ 6 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Bohemian Garden

Bohemian Garden (2017)

Sortie : 11 octobre 2017 (France).

Album de Balduin

Annotation :

Après être retourné à ses premières amours de musique électronique mélodique sur On The Roof, l'auto-proclamé alchimiste suisse qu'est Balduin a replongé dans la pop des années 60, celle-là même qu'il avait imitée sur All In A Dream : au menu de Bohemian Garden, 30 minutes de pop anglaise précieuse, avec arrangements baroques, minutie maniaque et goût exquis, voix chantantes et pincées, et pochette (assez moche) de bariolure psychédélique à la Odessey.

Les influences y sont toujours les mêmes, peut-être légèrement moins prononcées : on y retrouve du Hollies, du Billy Nicholls, du Nirvana, du Zombies, du Sagittarius, et aussi beaucoup de groupes éphémères empruntant à cette pop légère et fine mais responsables de trop peu d'enregistrements pour que leur style se soit vraiment précisé (Balduin doit connaître sur le bout des doigts ses compilations de l'époque 1967-1971, en témoignent une reprise des We The People et de Barry Ryan). Il y a même un pastiche de Rain des Beatles sur le mineur A Song For The Moon.

L'album est lui-même assez anodin (seule la première chanson est réellement magnifique), ce ne sera jamais un disque important, et même s'il était sorti en 1967, seuls des collectionneurs maniaques se l'arracheraient. Néanmoins, difficile de ne pas reconnaître à Balduin un talent certain pour les mélodies, difficile de ne pas apprécier sa démarche, appliquée avec gout, et difficile de ne pas se considérer une petite passion pour ce travail d’orfèvre, mignon comme tout. Award de la pochette la plus dégueulasse de tous les temps tout de même.

À écouter : Bohemian Garden, Leave To Seek The Light, Mr. Bat

Circulatory System
7.4

Circulatory System (2001)

Sortie : 28 août 2001 (France). Rock, Psychedelic Rock, Indie Rock

Album de Circulatory System

Annotation :

Après l'explosion des Olivia Tremor Control, les membres, quasiment tous Artistes multitâches, se sont lancés dans plusieurs groupes ou projets, parmi lesquels les Sunshine Fix, le Frosted Ambassador, Pipes You See, Pipes You Don't, ou encore le Circulatory System, sans doute le plus important de tous ces collectifs-fils.

On ne retrouve pas dans cet album la fantastique imitation beatlesque du premier album des OTC, ni la pop psychédélique électro-expérimentale du second, mais c'est néanmoins un incontournable : 22 chansons empruntées au même modèle, celui d'une pop faite de mélodies enfantines et mélancoliques, et d'instrumentations très travaillées misant sur une étonnante alliance de sonorités électroniques agressives et de bruits de clochettes, sur lesquelles se couche une voix chuchotée et fragile... Et promis, aucune piste zarb, les mecs se sont corrigés depuis l'époque OTC ! L'album possède énormément de moments très forts : Diary of Wood, Joy, The Pillow, ou même la terrible introduction Yesterday's World (les mecs de l'Elephant Six vivent quand même un peu tous dans le passé, tout en sachant parfaitement le remettre à neuf). La seule limite de l'album est d'être un peu uniforme (le concept n'est jamais trahi), mais à la rigueur, si c'est ça le prix d'un album exceptionnel...

À écouter : Yesterday's World, Joy, The Lovely Universe, Symbols And Maps, Your Parades

Doug Tuttle
7.6

Doug Tuttle (2014)

Sortie : 2014 (France). Rock, Psychedelic Rock

Album de Doug Tuttle

Annotation :

Ce bon Doug. Issu du groupe de rock prog MMOSS, il détale enregistrer son projet solo, cap sur les orbites de la pop psychédélique. L'album ? Excellent. On avait pas entendu aussi bien depuis... Gandalf ? Sauf que Gandalf était plus doucereux. Tuttle, lui, a manifestement écouté Pink Floyd (il chante comme le Roger Waters des grands succès), éventuellement les Byrds et Rain Parade, les fameux guitaristes psychédéliques (Grateful Dead ou Love), et... pour le reste, c'est difficile à dire : il ne ressemble à personne. De la pop acide, planante, délicate, mais pleine de guitares américaines (Tuttle n'est pas anglais, et la mièvrerie ne l’intéresse pas).

Un petit chef-d'oeuvre. Seulement ? Non, en fait, plus que ça : l'album contient surtout deux morceaux ex-tra-or-di-nai-res, qui le transcendent totalement. Il y a le rêve de guitariste, Turn This Love, qui s'ouvre sur deux minutes de planance irréelle avant de virer sur une démonstration fantastique de trémolos electriques. Et il y a Leave Your Body, aisément un des plus grands titres psychédéliques jamais enregistrés, qui en superposant des nappes d'orgues et d'échos enregistrés à l'envers, suit une progression harmonique époustouflante jusqu'à son deuxième refrain, Nirvana des Nirvana. Le temps s'est arrêté.

Autres morceaux : Forget The Days, Where You Plant Your Love... mais à dire vrai, tout est excellent.

It Calls on Me
7

It Calls on Me (2016)

Sortie : 19 février 2016 (France).

Album de Doug Tuttle

Annotation :

Après son chef-d'œuvre éponyme, qui marquait sa séparation avec MMOSS et surtout sa rupture avec la flûtiste québécoise Rachel Neveu, Tuttle s'est assagi. Il est devenu un songwriter solitaire, tranquille, simplifié. Les arrangements psychédéliques seront tus, les solos de guitare infinis seront raccourcis, les guitares seront débranchées : It Calls On Me sera folk.

Bien sûr, on ne peut pas avoir enregistré un jour Leave Your Body et faire le lendemain du Suite : Judy Blue Eyes ; il y a des traces, çà et là, qui attestent que Tuttle n'a pas entièrement délaissé ses fantastiques espaces planants. Sa voix, toujours la même, est d'une clarté extraordinaire, il y a des trouvailles d'arrangements parfaitement senties (comment ne pas se faire happer par ce médusant son de sirène sur Saturday-Sunday ?), et la production est d'une physique étonnante, on y entend tout, c'est fait avec un dépouillement stupéfiant. Et les mélodies ! ah, mais quel mélodiste que ce Tuttle...

Sur Doug Tuttle, les chansons étaient enivrantes, planantes, on s'y sentait enrobé, comme dans un univers consistant et foudroyant. Ici, c'est pareil ; c'est juste le son qui a changé. Petite merveille, encore une fois, mais simplement un poil trop court (on en sort frustré).

À écouter : A Place For You, These Times, Saturday-Sunday

Peace Potato
6.7

Peace Potato (2017)

Sortie : 5 mai 2017 (France).

Album de Doug Tuttle

Annotation :

Suite de la transformation entreprise avec It Calls On Me : ici, plus vraiment de psychédélisme (ou alors, au maximum, des chansons qui s'arrêtent net juste après un refrain, mais on a connu plus ambitieux que ce genre de pirouette), mais plutôt des petites ballades innocentes, mignonnes et chantantes. C'est agréable, chouettement produit, mais ça laisse un peu sur la faim et c'est très court. Tuttle a écrit des mélodies cent fois plus géniales que celles de cet album, qui en plus vire au jem'enfoutisme dans sa deuxième moitié. Il y a bien You Have Begun où il se singe un peu et reprend peu ou prou I Will Leave de son premier album, mais c'en était la chanson la plus faible.

Sinon c'est amusant, parce que l'album me rappelle par moments un truc peu connu des 70's, Into Your Ears de Pete Dello : le même côté guilleret, la même naïveté rigolote, le même côté enfantin. Écoutez les bruits de canard sur A Message From Your Heart, les harmonies simplettes de Only In A Dream, la mélodie d'imbécile heureux de Not Enough, puis écoutez les chansons d'Into Your Ears comme Do I Still Figure In Your Life, Here Me Only, It's The Way, ou There's Nothing That I Can Do For You (cette chanson qui, au passage, est du bonheur en barres)... perso je trouve ça criant.

À écouter : Bait The Sun, All You See

Either/Or
7.9

Either/Or (1997)

Sortie : 25 février 1997 (France). Rock, Acoustic, Indie Rock

Album de Elliott Smith

Annotation :

A la suite de sa remastérisation, l'album le plus connu d'Elliott Smith a été chargé sur Bandcamp. Pour les plus rapides, c’était un bon moyen de pouvoir en acheter le vinyle collector sans avoir à le commander ailleurs. Pour les autres, c’était également toujours un moyen de se nettoyer les oreilles en redécouvrant les chansons de ce disque majeur en qualité supérieure, tout en dépouillement et son brut.

Tout le monde connait l'histoire d'Elliott Smith, ce romantique dépressif qui s'est tué à coups de couteaux dans le cœur. Mais au-delà de l'histoire tragique, combien ont compris sa musique, et surtout celle de Either / Or ? Combien ont su voir, percevoir, que Between The Bars n’était pas (du tout) sa meilleure chanson, que sa finesse éclatait au plus grand jour sur des merveilles absolues comme Alameda (écoutez la reprise du couplet juste après le premier refrain... divin), Cupid's Trick, Ballad Of Big Nothing, ou Speed Trials ? Au moment où il écrit ce disque, Smith est génial. Après, il se laissera aller à de grandes instrumentations, des chansons plus complexes, intelligemment faites, mais souvent un poil lisses (trop de pathos aussi)... Au moment de Either / Or, sa musique était plus nue, plus personnelle, et plus bouleversante.

À écouter : Alameda, Pictures Of Me, Cupid's Trick

Blood Visions
7.8

Blood Visions (2006)

Sortie : 10 octobre 2006 (France). Rock, Punk, Garage Rock

Album de Jay Reatard

Annotation :

Blood Visions fait partie de ces albums uniques mais référents, de ceux qui dépassent tous les autres et qui s'imposent comme des symboles, des rêves, des évidences qui subjuguent. Jay Reatard, cet hyperactif (il aurait apparemment collaboré à une cinquantaine de disques, jugés tous indispensables par des critiques qui ne les ont sans doute pas écoutés) des banlieues américaines, sort cet album en 2006 : il a 26 ans, mais sa vie est déjà presque finie. Son obsession pour la mort et la défonce inonde tous les titres, qu'il compose en deux deux entre des repas bien caloriques. Quand Reatard ne joue pas, il mange, et inversement. En résulte un truc hyper nerveux, brutal, sec, énergique et prodigieux : 15 titres condensés en 29 minutes de folie garage (le paroxysme étant atteint sur Puppet Man), et que de l'essentiel. Rangez Pink Flag bien au fond de votre commode.

Concentré de génie, Blood Visions passe en un clin d'oeil. De l'ouverture qui annonce tout ce que sera l'album (riffs hyper agressifs, rythmiques tranchées, chant hurlé, refrains à base de catchphrases répétées jusqu'à plus soif...) à Waiting For Something, conclusion un peu gueularde (le moins bon morceau de l'album, et encore...), les perles s’enchaînent : It's So Easy, My Family, Not A Substitute, Fading All Away, Turning Blue, autant de trucs explosifs et sidérants, absolument majeurs et capitaux... Le meilleur moment de l'album venant sur My Shadow, lors du refrain, ou Reatard éructe sur un riff fantastique des "My Shadow" successifs dont la puissance n'a pas fini de faire trembler les esgourdes des personnes de goût... Un des 5 plus grands albums de l'histoire ?

Plus tard, Reatard enregistrera une poignée de singles fantastiques, distribués sur deux compilations extraordinaires, sur lesquelles figurent encore plusieurs des plus belles chansons du monde (It's so Useless, See/Saw, Always Wanting More, Trapped Here...), avant de finir sa vie sur un dernier album plaisant bien qu'un poil lisse... Un des plus grands messieurs de l'histoire du rock.

À écouter : My Shadow, Nightmares, Turning Blue

12 Bar Bruise
7.1

12 Bar Bruise (2012)

Sortie : 7 septembre 2012 (France).

Album de King Gizzard & The Lizard Wizard

Annotation :

Au moment de la découvrir, la discographie de King Gizzard & The Lizard Wizard fait peur : un rythme démentiel de publication, un son souvent abrasif, des concepts et de la technique en pagaille... le mieux, c'est encore de commencer par le début, et de se laisser porter.

Ces Australiens, qui n'étaient au départ qu'une bande de potes faisant du jam (sûrement déjà psychédélique), enregistrent leur premier EP en 2011, et enchaînent immédiatement sur Willoughby's Beach, s'approchant déjà du format album, long de neuf titres, et pas mal costaud : surf, mais électrique, très énergique, garage limite punk, auquel la production bruyante et la pochette immonde donnaient des airs de musique de chiromancien fou.

Quand ils sortent 12 Bar Bruise, officiellement leur premier LP, les KGLW sont encore dans cette mouvance de pub / punk rock sauvage mais festif (juste un peu moins de riffs, mais aussi plus de bordel), hyper énergique, intentionnellement enregistré avec les moyens du bord, comme du garage postmoderne. L'album est donc assez chouette : c'est le genre de musique qu'on aimerait jouer avec ses potes de bars. Ça bourdonne beaucoup, c'est très enjoué (Uh Oh I Called Mum, Footy Footy), comme chanté sous speed, et même s'il n'y pas encore le souci technique ultérieur ou même les intentions progressistes, on y retrouve déjà la fascination pour le western du leader Stuart Mackenzie (Sam Cherry's Last Shot) et le goût pour le rock psychédélique déglingué. Pas mal du tout, même si c'est pas exactement un album pour chercher le calme.

À écouter : Elbow, Cut Throat Boogie, Uh Oh I Called Mum

Paper Mâché Dream Balloon
7.3

Paper Mâché Dream Balloon (2015)

Sortie : 13 novembre 2015 (France).

Album de King Gizzard & The Lizard Wizard

Annotation :

Et là, après une tripotée d'albums de rock psychédélique très lourd, les rois gésiers ont pris tout le monde à contre-courant. Le septuor, jamais à court de concepts, s'est réuni dans la ferme du père de Stu Mckenzie, et a décidé de produire un album entièrement acoustique. Oui, ces mêmes types qui, un an auparavant, sortaient I'm In Your Mind Fuzz...

Et ça a donné une merveille. Paper Mâché Dream Balloon, magnifiquement illustré par sa pochette délicate, est une superbe sucrerie dans une discographie de brutasse, où pleuvent d'harmonieuses flûtes, d’élégants saxophones, de mélodieuses guitares sèches et d'exaltants harmonicas sur d'enthousiasmantes mélodies de dessin animé... Absolument délicieux. Écoutez des machins comme Bone, Paper Mâché Dream Balloon ou The Bitter Boogie (pastiche hilarant d'un très célèbre morceau de Canned Heat), et dites ce que vous ressentez : ou bien vous serez de bonne humeur, ou bien vous mentirez. Le meilleur album du groupe ?

A ecouter : Bone, Time = $$$, Most Of What I Like

Flying Microtonal Banana
7.4

Flying Microtonal Banana (2017)

Sortie : 24 février 2017 (France).

Album de King Gizzard & The Lizard Wizard

Annotation :

Le groupe de Stu Mackenzie a eu une idée formidable début 2017, le genre de défi que le rock ne pouvait que se poser en 1967 avec l'arrivée du psychédélisme, des doubles-albums, de la wah-wah, etc : les mecs se sont imposés de remplir 5 galettes en l'espace d'un an ! Et attention, on ne parle pas de jams et autres indulgences faussement progressistes : le challenge était réel, il fallait faire cinq albums authentiques, chacun avec leur corps, leur thématique, leur esprit et leur cohérence, tout en les liant ensemble.

Microtonal Flying Banana est un des trucs les plus stupéfiants que ces musicologues extrêmes aient pu enregistrer. Voulant s'affranchir des très anciennes limites du blues, les gaillards ont grosso-modo décidé de s'orienter vers des instruments orientaux, permettant d'accéder à la demi-note, le microton (le quart de ton), que les guitares classiques ne peuvent atteindre (c'est sans doute beaucoup mieux expliqué ailleurs sur le net).

Voila pour la technique. Le résultat ? Assez soufflant. Ça commence par l'époustouflant Rattlesnake, le genre de morceau qui pourrait durer quatre heures sans que l'on s'ennuie un seul instant : sa mélodie ondulée, faite de répétitions obsédantes et de rythmes hypnotisants en font une transe géniale, comme un air censé charmer un serpent à sonnette... Le reste est peut-être moins fort, puisque s'apparente davantage au son assez lourd des KGLW (Open Water, Doom City), mais est néanmoins très intéressant : quelque part, bien plus qu'un album d'Orient, c'est la BO d'un western imaginaire qui se concentrerait plus sur les indiens que sur les cowboys.

À écouter : Rattlesnake, Billabong Valley (mais pourquoi avoir trafiqué la voix ?), Flying Microtonal Banana

Les Rivals

Les Rivals (2014)

Sortie : 15 mars 2014 (France). Mod, Garage Rock, Pop

Album de Les Rivals

Annotation :

Ce groupe frenchien, excellemment produit, réussit à sonner exceptionnellement anglais, tout en ne ressemblant à personne : il y a à la rigueur les influences Blur, pour les textes (Glory Days) et certains aspects pop, mais sans le côté chiant ni crâneur de Albarn ; et pour ce qui est du reste, je ne vois pas.

De la pop-rock brit extrêmement efficace, parfaitement lancée, fantastiquement chantée (y a-t-il eu voix plus claire que celle de ce chanteur anglais perdu au milieu de Parisiens ?), qui manque juste un poil de mélodies, de choses à fredonner. Sauf que.

La première chanson de l'album, Police Station, réussit l'exploit de résonner comme l'un des plus grands tubes rock jamais produits (oui oui). À part les Beastie Boys de Sabotage, un groupe seulement était-il parvenu à sortir quelque chose d'aussi frénétique ? On en sort KO. Ouverture frappadingue, album canon.

Il est par ailleurs possible d'écouter quelques singles des Rivals : il ne faut surtout pas passer à côté de Fruitcakes, parfaitement dans le ton de l'album, énergique et électrique, et Seventeen, perverse et mutine, entre Sex Pistols et Lou Reed ("You say that she's so vicious, but lad she's only seventeen")... Depuis ce petit tube datant de 2015, les Rivals n'ont plus rien paru.

Autres morceaux : Take Me For A Ride, The Park

Salad Days
7.2

Salad Days (2014)

Sortie : 1 avril 2014 (France). Rock, Indie Rock

Album de Mac DeMarco

Annotation :

Oh bah tiens ! Picture Book des Kinks ! Il est interdit de penser à autre chose à la première écoute du morceau éponyme de Salad Days. À la seconde, il est en revanche interdit de continuer à se poser la question des influences : DeMarco a son style à lui, c'est un chiller sympathique, un mec qui resterait dans son hamac à griffonner des airs et des paroles même quand il pleuvrait, par flemme de devoir se lever. Comment lui en vouloir ?

Et il y a en plus une mélancolie palpable dans cet album, un côté cafard de l'été qui se termine, de dernier soleil couchant, de fin des ennuyeux après-midis ensoleillés (Blue Boy, Goodbye Weekend)... C'est le parfait disque pour se la couler douce et en même temps se dire que l'on écoute de la musique un peu sérieuse, mais pas trop quand même (DeMarco se met à parodier les chansons soaps 80's). Et Passing Out Pieces, quelle merveille...

À écouter : Let Her Go, Goodbye Weekend, Passing Out Pieces

This Old Dog
6.8

This Old Dog (2017)

Sortie : 5 mai 2017 (France).

Album de Mac DeMarco

Annotation :

DeMarco dit souvent qu'il est plus doué pour les mélodies que pour les textes ; ce n'est pas exactement vrai. Il faut écouter la chanson qu'il dédie à son père - qu'il n'a pas vraiment connu, Watching Him Fade Away, qui en très peu de mots, parvient à chercher une émotion rare. Le petit Mac a le sens de la formule, il ne fait pas de la poésie d'obscurantiste à la Dylan mais il sait choisir les mots justes.

Et les mélodies justement ? Pas mal du tout également. This Old Dog se veut mineur, et il l'est (c'est presque de l'easy-listening, surtout pour le easy), mais il y a quelques chansons qui restent bien en tête, comme ce fabuleux Baby You're Out. Et comme d'habitude, ce coté branleur, cette charmante lassitude, cette tendance à jouer de la guitare et de chanter les doigts de pied à l'air... Difficile de ne pas trouver ça agréable. Sauf quand pointent d'immondes sonorités de soupe des années 80 : là, c'est sans doute sincère mais ça devient un peu trop cheesy.

A écouter : This Old Dog, Baby You're Out, Still Beating

Sugar Candy Mountain

Sugar Candy Mountain (2011)

Sortie : 19 février 2011 (France).

Album de Sugar Candy Mountain

Annotation :

Formé à Oakland par Will Halsey, tête pensante multi-instrumentiste, et Ash Reiter (qui sortait auparavant des albums sous son nom avec la même équipe), chanteuse principale, les Sugar Candy Mountain ouvraient en 2011 leur discographie par cet album éponyme, constitué de petites chansons pop chantantes, pas super bien enregistrées et sans grand génie, mais enjouées et solaires : bref, pas mal de joie en perspective.

Sur la première moitié, on pense souvent à un son girl-group un peu psyché, comme si une Supreme avait croisé Brian Wilson dans un studio d'enregistrement (écoutez Your Mother's Heart). Sur les dernières pistes, c'est la foire à l'expérimentation, et se succèdent de petites pistes funky ou le groupe mise sur des saillies électroniques pour relever une production encore hésitante. L'album est jeune, trop jeune, mais laisse augurer de belles perspectives. Surtout, s'y trouve Sunbeams All Around, magnifique objet beatlesque, reprenant des motifs mélodiques de Something et les déposant sur une structure planante, celle-la même que Lennon avait pu magnifier sur Across The Universe (ou Julia)... Assez obsédant.

À écouter : Sunbeams All Around, Patina Girl, Baby's In Town (petit chef-d'œuvre)

Mystic Hits
6.6

Mystic Hits (2013)

Sortie : 20 septembre 2013 (France). Pop, Rock, Psychedelic Rock

Album de Sugar Candy Mountain

Annotation :

Charme rare. Album enregistré à cheval sur les US et le Brésil, et ça s'entend : le groupe, manifestement influencé par les claviers de Tame Impala (sic), s'en va chercher des inspirations du côté des Beach Boys, de Gal Costa, de musique psychédélique et de tubes d'ascenseur. En résulte un album de ballades dépaysantes sur claviers psychés, de poperies avec percussions de bossa, de joliesses d'été chantantes et apaisantes. Une certaine idée du chill. À découvrir absolument, parfait pour égayer une soirée de pluie sans bon film à la télé.

Morceaux : Caroline Mountain, Knock Me Down, Saudade Love.

666
7.1

666 (2016)

Sortie : 8 juillet 2016 (France).

Album de Sugar Candy Mountain

Annotation :

Celui-ci est en revanche moins bon. L'intro est magnifique (le vibraphone est toujours une marque de goût), et l'ensemble est agréable, assez planant et mélodieux, mais plus lisse et moins gai. Ça fait un peu énième album indé sympa à la 28ème place des top annuels façon Pitchfork. Cela dit, dans les bonus (seulement disponibles après achat...), You Let Me Be est une pure merveille.

À écouter : Windows, 666, Time

Do Right
7

Do Right (2018)

Sortie : 4 mai 2018 (France).

Album de Sugar Candy Mountain

Annotation :

Et là, les Sugar Candy Mountain, qui publiaient leur quatrième album en sept ans, ont atteint le rang du merveilleux. Ce groupe de psych-pop, qui avait commencé par un album un peu trop juvénile, puis qui avait ensuite marié Tame Impala et les Beach Boys, sortait en mai 2018 sa galette la plus inventive, la plus ensoleillée, la plus belle, la plus décisive.

Tous ceux qui l'ont écouté n'ont pu qu'être marqués au fer rouge par l'ambiance onirique de Let's Go Away For A While : les Beach Boys étalaient sur cet instrumental délicat et rêveur leur plus belle palette de textures et d'ambiances. Do Right, c'est un peu ça, en dix morceaux et quarante minutes. Les effets ont changé en cinquante ans : maintenant, il y a de l'écho, les claviers sont toujours plus maniérés, l'épure n'a plus vraiment lieu d’être (pourquoi se priver ?), et la simplicité des albums d'autrefois les rendait fins, quand aujourd'hui c'est un peu le concours de celui qui fait le plus gros phasing (Melody's Echo Chamber, Tame Impala, Temples, Holy Wave...). Sugar Candy Mountain rentre dans cette catégorie : on trouve, encore, dans cet album, des fins de chanson trop longues (mate l'ambiance), des sonorités 80 mélancoliques (je suis triste sous mes néons), des échos pénibles (ouah t'as vu je suis psyché)... Mais au niveau des mélodies, de l'émotion, de la richesse des compositions, les SCM jouent ici clairement trois étages au-dessus.

L'album s'ouvre sur Split In Two, et le processus est immédiat : c'est l'aspiration vers un monde d'été qui ne se finit jamais, de saudade sur la plage, filtres instagram troubles et mélancolie palpable... La suite ne dénote jamais. Le son carillonnant sur Crystalline qui évoque immédiatement un mélange de Beach Boys et de Mild High Club, les mélodies changeantes de Happenning, le tourbillon anesthésiant de Quiet Place (un Let Em In en apesanteur), les flûtes de Mar-a-Lago, jusqu'au vertige de Do You Want To Know The Place ?, tout contribue a une atmosphère saisissante, comme si SCM vous avait écouté quand vous parliez de vos vacances d'été il y a longtemps, et vous avait compris entièrement : This Time Around est une des plus belles chansons de tous les temps... Quelle évasion ! Merveille totale. Vite, la suite !

À écouter : This Time Around, A Quiet Place, Do You Know The Place ?

Something To Cry About

Something To Cry About (2018)

Sortie : 23 février 2018 (France).

Album de Teenage Burritos

Annotation :

Les Teenage Burritos sont un groupe qui tourne depuis 2012 au moins, un quatuor de filles ayant choisi un titre de scène ô combien stupide, et elles-mêmes pas très glamours, jouant en T-Shirts et pantalons dans des kermesses de petites villes : sur le papier, tout cela ne provoque pas d'émotion particulière.

Seulement, les premiers enregistrements des Burritos, signés sur le déjà légendaire label Burger Records, étaient absolument exceptionnels. On y retrouvait tout un son girl-group années 60 (dans le genre revival, oubliez les Pussywillows et l'horrible voix de April March, ou les B-52's, beaucoup trop drôles pour n'appartenir à aucune case), un truc tellement iconique que l'on en avait les oreilles immédiatement apprivoisées, et en même temps tellement frais et réjouissant que l'on pouvait passer des heures à écouter leurs bouleversantes minuscules maquettes de deux minutes : Danya, No Reward, Kamikaze, Rachel... Des trucs dont il serait possible de se saouler jusqu’à la mort.

Et là, début 2018, les burritos adolescents ont sorti leur premier album... et le résultat était aussi frustrant que fantastique. Reproduisant la majorité de leurs morceaux et les publiant sous une mouture moins sale, plus travaillée, les Burritos donnaient l'impression de s’être fait une opération de chirurgie esthétique : la base, la personne, le style étaient les mêmes, mais ce n’était quand même pas pareil (Kamikaze complètement dénaturée). Par ailleurs, il y avait cinq nouvelles pistes, dont une reprise. Et c'est la que l’intérêt de l'album réside surtout : le plaisir de découvrir des choses vivantes, fraîches, incarnées, mélodiques, lumineuses, ce même plaisir qui découlait des premiers enregistrements, était prolongé. Il y a Demon, superbe pop-song mélancolique, il y a Footsteps, continuation obsédante un tantinet psychédélique du style girl-group, et il y a Woman, fantastique chanson intemporelle, d'une beauté à en crever, qui résonne comme une gemme des années 60 que personne n'aurait jamais découverte... Lors du contre-refrain, les larmes ne sont plus très loin.

À écouter : No Reward, Woman, Footsteps (mais en vrai, TOUS les titres des Teenage Burritos sont à passer en repeat... tout cela ne dure de toute façon que quarante minutes à tout casser)

Everything Is Green

Everything Is Green (1999)

Sortie : octobre 1999 (France).

Album de The Essex Green

Annotation :

Ces types très fins et très cultivés de Brooklyn étaient vraiment trop hipsters pour faire du rock : ce qu'ils aimaient, c'était les groupes folk britanniques (d'où le Essex) de la fin des années 60 à tendance progressive (avec des éléments traditionnels), à la façon de Pentangle, Fairport Convention, Sallyangie, Trees, et aussi un peu Affinity. En plus psychédélique.

Le problème, c'est que même si tout cela est bien évidemment plus pop qu'un disque de Bert Jansch, et bien ça manque tout de même un peu de mélodies à fredonner. Le disque est extrêmement bien fait, hyper docte, et sans sa rigoureuse production, on ne pourrait pas deviner qu'il ne s'agit pas d'un disque des années 60 (pas de postmodernisme ici), mais il faudrait être illuminé par les contes du Roi Arthur pour ne pas trouver ça un poil désuet et parfois un chouia pauvre mélodiquement. Il y a néanmoins de très beaux moments, par exemple ce superbe pastiche des Mamas & Papas, Everything Is Green, qui donne l'impression que Safe In My Garden a eu une suite... Terrible. ♫ Étiqueté Elephant Six = Marque de qualité ♫

À écouter : Mrs. Bean, Everything Is Green, Grass (un peu de Millennium là-dedans)

Are You Sleepy
7.5

Are You Sleepy (1998)

Sortie : 1998 (France). Indie Rock, Rock

Album de The Gerbils

Annotation :

Il est étonnant de voir que tant de musiciens talentueux proviennent de Athens, petite ville de Géorgie, sorte de panthéon de pop psychédélique à la fin des 90, tout comme Nashville fut la ville papesse de la musique sudiste à partir de la fin des années 60. Elephant 6, alimenté par une foultitude de groupes indés ayant de la pop psychédélique plein la tête, naquit donc à Athens, et The Gerbils en faisait partie.

Cet excellent album, duquel on aurait bien du mal à déterminer les influences, sonne comme une pop garage étonnante, où le chant haché, la production dissonante, le grondement ambiant, la richesse mélodique savent parfaitement se marier : on a envie d'en fredonner les airs, mais en étant aussi trouble que sait l'être le chanteur ("I promised to pick her up on time, but I'd rather make her wait"). Évidemment, c'est un disque indispensable pour tout admirateur de pop psychédélique, mais le groupe peut aussi être vu comme un cousin marginal de Neutral Milk Hotel : plus discret, moins évident, mais peut-être plus courageux. Par contre, il faut se taper les 5 minutes de Wet Host, collage de bruits débile, marque de fabrique habituelle de l'Elephant Six en plein milieu de l'album.

La suite est en revanche un peu plus triste. Les Gerbils se trouveront un nouveau batteur, qui les orientera davantage du côté du grunge, et sortiront un deuxième album indigent, The Battle of Electricity, constitué de mini chansons chapitrées (le péché mignon des Elephant Six) inintéressantes et de morceaux bâtards, hésitant mollement entre hard-rock furax et psychédélisme un peu léger. Malgré de bons moments, l'album est un échec, le groupe fait du stationnaire en multipliant les hiatus, et se sépare définitivement lors de la mort du guitariste en 2006. Fin de l'histoire.

À écouter : Fluid, Walnuts, Grin

The Albemarle Sound
7.7

The Albemarle Sound (1999)

Sortie : 23 mars 1999 (France). Pop rock

Album de The Ladybug Transistor

Annotation :

Dans la série Elephant Six, je demande les coccinelles transistors. Ces types de New-York, qui avaient sans doute beaucoup plus de finesse que 99% des groupes de ce monde, étaient passionnés par les atmosphères de vacances des années 60, films de plage en super 8 et mode innocente des jeunes filles blondes en fleur.

Érigeant une musique d'un goût rare, quelque part entre easy-listening délicat (Burt Bacharach, Gary Zekley) et pop festive catchy, avec d'exquis arrangements de flûtes, de trompettes et autres instruments charmants, les Ladybug Transistor atteignaient sur cet album leur plus haut niveau : c'est leur disque le plus pop. Il y a hélas deux instrumentaux élégants mais un tantinet ennuyeux, The Great British Spring et Cienfuegos, mais écoutez des merveilles comme Meadowport Arch, Six Times ou Like A Summer Rain, et planez dans un univers de fêtes riches, de balades dans des collines gorgées de soleil, de villas design avec piscine, de courts de tennis dans un jardin... Et encore, ce n'est pas tout : sur The Swimmer (qui ne peut pas partager le titre d'un film cultissime de Frank Perry par hasard), la délicatesse, la classe et la flamboyance sont tellement inouïes que l'on en reste bouche bée... Le genre de morceaux que l'on sélectionnerait bien sur sa playlist de l'île déserte. Chef-d'œuvre.

À écouter : Six Times, Meadowport Arch, The Swimmer, Vale Of Cashmere

Space and Time: A Compendium
7.5

Space and Time: A Compendium (2001)

Sortie : 2001 (France).

Compilation de The Orange Alabaster Mushroom

Annotation :

L'un des tous meilleurs groupes garage des années 60, faisant de la pop acide quelque part entre le Pink Floyd de SB, July ou les Electric Prunes (avec plus de mélodies). Sauf que ce groupe des années 60 est en fait des années 90, et que cet album est un recueil datant de 2001 qui regroupe tous leurs singles enregistrés auparavant, avec quatre inédits en plus (dommage, ils sont pas terribles, sauf peut-être le nosurprisesque Mister Day, sans que ça soit extra non plus).

Fantastique pop psychédélique, pinçante mais mélodieuse, corrosive mais planante, et pleine de bons rebonds chantants (immense pont sur Space And Time). Le son est malheureusement assez immonde, mais disons que ça contribue au charme. Et la première piste est un des plus grands tubes psychédéliques jamais enregistrés : d'une ouverture faussement bachienne, on bascule dans une frénésie acide assez tourneboulante... Ah, et les textes, aussi ! Des comptines psychédéliques, savamment conçues, comme celles que Tomorrow ou Kaleidoscope avaient façonnées : changez la boutique d'encens sur Valerie Vanillaroma par un tailleur, et vous avez Auntie Mary's Dress Shop. Excellentissime.

À écouter : Your Face Is In My Mind, (We Are) The Orange Alabaster Mushroom, Crazy Murray, Valerie Vanillaroma

Year One
6.9

Year One (2010)

Sortie : 12 novembre 2010 (France).

Album de The Skywalkers

Annotation :

Jacco Gardner, avant d'écouter massivement Syd Barrett et de constituer son projet solo, avait un groupe à lui, avec un nom rigolo en plus, les Skywalkers.

Attention, vous n'y trouverez pas les futures flûtes, les arrangements de violon, les clavecins électroniques et les tempos au ralenti qui feront sa renommée ultérieure. Ici, vous aurez une basse (et encore, c'est sans doute un clavier bidouillé), une batterie, un clavier qui fait très souvent un son de nightclub des années 80 mais utilisé comme l'aurait été un clavecin chez les Kinks, vite fait parfois un mec qui fait un chœur, et son acolyte qui avec sa voix bien nasillarde balance tout son fiel.

Le résultat ? Du garage hyper classieux. Si si, vous avez bien lu, ce truc est méga-classe. Plein de chansons pops très savamment construites, de mélodies élégantes, de textes baroques, de garageries sales, perverses, mais distinguées : la classe. Tout est pareil, mais tout est super. Une superbe œuvre de jeunesse, bien au-dessus des choses fines mais légèrement ennuyeuses que Gardner fera par la suite. Quant à son partenaire, il montera Earth Mk. II, d'inspiration Nirvana et Ty Segall (tendance Melted et Goodbye Bread), pas mal du tout.

À écouter : Creature Of The Night, Mrs. Ford's Dream Collection, She's Gone

TST
7.8

TST (2015)

Sortie : juillet 2015 (France).

Album de The Smoking Trees

Annotation :

Gary Usher, producteur génial de la fin des années 60 et responsable du son de certaines des plus belles chansons de tous les temps (Pipe Dream de Chad & Jeremy, Draft Morning des Byrds, The Truth Is Not Real des Sagittarius...), est mort en 1990, mais un fils spirituel lui est né, un certain Sir Psych, tête pensante des Smoking Trees.

Sir Psych, fils d'un musicien qui vadrouillait aux quatre coins des Etats-Unis, s'est découvert à la fin des années 80 une passion dévorante pour le meilleur du hip-hop, Run-DMC, Delasoul et autres génies d'un genre qui n'était pas encore devenu vulgaire. Alors qu'il se met à la fin de son adolescence à enregistrer des maquettes sur un appareil élémentaire, il commence à sampler du son et se montre particulièrement intéressé par la musique psychédélique des années 60. À partir de ce moment, Sir Psych va creuser tous les labels, s'orienter vers des encyclopédies vivantes, et tenter de cerner les perles rares du genre. Il se fonde alors lui-même une culture musicale totale, du genre de celles qu'il faudrait trois vies pour échafauder. Sur son site, il affiche ses préférences : on discerne ainsi qu'il tient en vénération les Byrds, Tomorrow, Kaleidoscope, et aussi des choses infiniment peu connues mais pas moins recommandables, comme Chamaleon Church, The Travel Agency, ou encore les merveilleux Yellow Balloon... Il est fortement recommandé de cliquer sur les vignettes qui illustrent son site web : il est probable que s'y trouvent de sacrés trésors. #idée_de_liste

Et les Smoking Trees ? Collectif californien ayant enregistré un premier recueil en 2012 nommé Acetates (bien bordélique), ils publient sur Burger Records en 2015 l'éponyme TST. L'album est totalement imbibé des atmosphères des Sagittarius / Millennium et du Notorious Byrd Brother (écoutez California Air), bref, c'est du Gary Usher. Il reproduit la naïveté / fraîcheur de ses modèles avec une délicatesse exacte et un respect total, et en perpétue la sensation enivrante au travers de chansons exquises, campées sur des textes peuplés d'imaginaire merveilleux et de joie illuminée. Il n'y a peut-être pas dans TST de choses aussi extraordinaires que Another Time ou aussi géniales que Tribal Gathering (Sir Psych est plus un passionné qu'un virtuose, et sa voix truquée est un peu faible), mais tout cela est quand même hyper agréable, planant et mélodieux. Très belle réussite.

À écouter : Best Friend, Awake In Your Dreams, Victoria's Garden

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