Au fil des lectures 2016

Annotation :

Relecture annuelle. Jour ; fin décembre - début janvier.

Annotation :

En fait, je l'ai surtout lu fin 2015.

Akhmatova, c'est toujours la nuit.

Toujours à la recherche de nouvelles traductions d'Akhmatova. Après Backès (vers libres) et Burko (vers réguliers rimés), je me suis lancée dans ce recueil de traductions de Marion Graf et José-Flore Tappy.

Il s'agit de vers libres privilégiant l'élégance et l'expression (les retours à la ligne donnent un joli rythme aux poèmes et permettent de mettre l'accent sur des éléments essentiels).

Peut-être le ton est-il légèrement étouffé? Tant de joliesse ne rend-elle pas ces terribles poèmes plus doux qu'ils ne le sont en russe?

Il faudrait que j'apprenne le russe.

En attendant, je me régale avec ces beaux textes français, légers comme la neige malgré la noirceur du propos.

Annotation :

Compagnon d'insomnie.

Nuits ; fin décembre - début janvier

J'en ai un peu parlé sur un site CELEBRE que je ne nommerai pas (J.E.).

Dix ans ont passé depuis le temps où j'aimais cette série. Aujourd'hui, je me rends mieux compte de la pauvreté de certains dialogues, de la grosseur de certaines ficelles, etc. Mais la bonne nouvelle, c'est que je m'y plonge avec la même délectation que quand j'étais ado. La vérité, c'est que je suis friande de tous les détails qui donnent consistance à ce monde inventé, et nous permettent de le recréer par nos propres moyens (pour prolonger l'histoire). Pas surprenant qu'HP ait alimenté tant de fan fictions. En revanche, l'intrigue ne suscite chez moi qu'un intérêt très relatif. La guerre entre les bons et les méchants, je m'en moque un peu ... Je considère HP comme un réservoir de rêveries, et en tant que tel, il ne me déçoit pas.

Annotation :

Jour ; fin décembre.

Annotation :

Jour ; décembre. J'ai oublié de l'inclure dans ma liste 2015.

Très envie de lire la traduction d'Artaud. Les rares extraits sur lesquels je suis tombée amélioraient considérablement le texte de Lewis.

Annotation :

Jour ; janvier.

J'hésite à citer toutes mes relectures.

Je suis toujours très sensible à sa poésie. J'avais auparavant tendance à laisser de côté la deuxième partie du recueil, à mon sens moins intéressante (dans les premiers poèmes, il y a tant de richesse dans les images les plus sages en apparence!).

Je suis réconciliée avec cette moitié-là.

L'ensemble est en réalité homogène. Les poèmes sont des ascensions ou des plongées comme à flanc de montagne.

Le conte surgit par moments, au détour d'un sentier. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, le monde d'Aichinger est cruel. L'aile de l'ange ne s'y pose jamais très longtemps.

Annotation :

Jour ; fin décembre - début janvier.

Une critique sociale acerbe sur fond d'histoire de femme vampire lubrique au visage angélique.

Annotation :

Relecture. Soir ; début janvier.

Je ne me rappelle plus ce que j'en avais dit ... Mais j'aime toujours sa manière souple et naturelle (même si certains poèmes sont clairement de circonstance), et tous ces petits détails qui rendent les images encore éloquentes pour nous.

Annotation :

Janvier. Jour.

Annotation :

Janvier. Jour.

Annotation :

Janvier. Jour.

Cristina Campo est impardonnable, non pas tant à cause de sa recherche de la perfection, qu'à cause de sa flamboyance aristocratique et de son attrait pour des vertus chrétiennes qu'on croirait issues d'un ancien livre mystique. Ce caractère anachronique, Campo le revendique, inspirée en cela par Simone Weil : à la fois plongée dans son époque et en décalage avec elle.

Dans ses excès, sa virtuosité, le déploiement de son intelligence hors du commun, on ne peut que l'admirer. Même si l'on n'est pas toujours d'accord avec son pessimisme qui teinte tous ses propos d'une sorte de nostalgie par anticipation. La beauté telle que nous l'aimons disparaît, portons-en le deuil avant même qu'elle ne soit tout à fait morte. Peut-être l'écriture se fait-elle l'écrin dans lequel on espère perpétuer ces dernières étincelles. Passéiste, Cristina Campo ? Ou bien angoissée par la fuite d'un trésor encore bien présent ?

Annotation :

Un livre que j'ai tout simplement oublié de noter. Lu le jour. En octobre 2015.

Ses partis pris (et sa choupitude) affleurent même s'il laisse son érudition parler. J'aime sa discrète poésie, ses goûts, sa façon passionnante de raconter des histoires ... Enfin, l'histoire. Pour qui a commencé par lire ses poèmes, ses essais sont surprenants.

Annotation :

Janvier. Jour.

Annotation :

Commencé aujourd'hui 26 janvier. Nuit. Je vais en avoir pour un petit moment.

(Je suis toujours en train de le lire)

Annotation :

Où je découvre de W. G. aime lui aussi la Cinquième Promenade des "Rêveries du promeneur solitaire" de Jean-Jacques Rousseau.

Sinon, c'est très intéressant, comme toujours. Mais l'érudition de l'auteur m'a un peu plus gênée que d'habitude (c'est un peu trop "factuel", là où je me serais attendue à des commentaires poétiques ... La pudeur de Sebald me touche et me frustre à la fois).

Annotation :

Sur le feu depuis fin novembre.

Annotation :

Pas encore sûre de la note, mais elle sera bonne, puisque ces poèmes m'ont beaucoup émue !

Annotation :

Début février. Soir.

Les livres de Magris ont tout pour me plaire. Ils parlent de frontières, évoquent constamment l'existence d'une certaine "Mitteleuropa" (définie d'après le passé austro-hongrois), compilent les anecdotes aux traits universels, et interprètent l'histoire à la lumière du mythe sans pour autant la mythifier.

MAIS !

Mais si l'auteur nous offre de belles réflexions poétiques, il y a toujours chez lui une tendance à la généralisation qui émousse l'acuité de son propos. Il m'arrive très souvent de penser qu'il fait des raccourcis (y compris historiques) un peu rapides, raconte des épisodes dont on devine trop bien l'issue et la teneur morale. Et puis ça parle de Bouddha, de Médée et de chapeaux tyroliens dans un même paragraphe ... Au bout d'un moment, ça me gonfle.

TOUTEFOIS !

Toutefois, j'ai bien aimé retrouver l'atmosphère triestine très fin de siècle qu'Umberto Saba et Italo Svevo m'avaient déjà fait découvrir. Atmosphère fantasmée d'un cosmopolitisme décadent que bien des écrivains ont voulu recréer. Atmosphère définitivement perdue et peut-être jamais vécue (c'est l'une des vertus de ce livre que de l'avoir souligné).

Quant au Trentin Haut-Adige ... J'avoue qu'une partie de ma famille maternelle en est originaire, ce qui m'a rendue un peu plus sensible aux divagations de Magris ...

Annotation :

J'ai déjà lu les entretiens avec Sebald. Ils apportent des détails intéressants sur l'écriture de ses livres (présence de traducteurs à ses côtés, difficulté d'écrire, goûts littéraires ...). Mais peut-être faut-il être déjà fan de l'auteur pour en faire son miel.

Annotation :

Difficile de revenir de ce genre de livre (et difficile d'en parler aussi).

Annotation :

A mettre en parallèle avec Herbert mentionné ci-dessus.

(Promis, j'étoffe cette critique un peu plus tard).

Annotation :

Œuvre hybride oscillant entre l'autobiographie, le journal de bord et le roman, "Six nuits sur l'Acropole" est une réécriture de plusieurs mythes à la mode symboliste du tournant du XXe siècle. Séféris ne s'est pas toujours intéressé aux textes sources, mais bien à la génération littéraire qui a immédiatement précédé la sienne. Ainsi cette Salomé directement (et exclusivement) issue de la pièce d'Oscar Wilde.

L'occasion de s'interroger sur l'héritage d'une époque foisonnante joignant l'inspiration antique à des questionnements scientifiques et sociaux inédits.

On sent bien que le personnage principal en quête d'inspiration est travaillé par des fractures, des vacillements, malgré la joliesse de son style. Des fragments littéraires épars jonchent les pages de cette œuvre, qui butte constamment sur un héritage qu'elle tente pourtant de reconquérir. En bref, c'est un livre symboliste où l'on ne sait que faire du symbolisme (peut-être est-il finalement mis à mort, ainsi que le suggère la disparition de la fascinante Salomé) ; un tribut à l'Antiquité où l'on ressent fortement combien le passé - comme Méduse - peut figer le présent.

Annotation :

Bien fait, donne envie de lire.

Annotation :

J'ai fini par le finir.

Annotation :

On en sort comme d'un rêve un peu cotonneux.

Annotation :

Du médecin-bashing, beaucoup de médecin-bashing. C'est souvent très drôle, j'ai ri de bon coeur (l'idée selon laquelle il n'y a pas besoin de quatre médecins pour tuer quelqu'un : un seul suffit). Rien n'est jamais épais chez Molière, rien ne semble superflu.

Annotation :

Il y a des livres qu'il vaut mieux ne pas relire. Celui-là par exemple.

Cette autobiographie à la deuxième personne, comme si l'auteur s'adressait à lui-même tel qu'il fut enfant, m'avait marquée.

Mais ... Je crois que c'est le seul intérêt du livre.

(Et les passages où l'auteur justifie le fait que son père ait battu sa mère ... Comment dire ? Voilà).

Annotation :

1/ Impossible de minimiser l'héritage romantique après avoir lu ce livre. On est des enfants des romantiques à fond les ballons.

2/ Les histoires littéraires étant assez cloisonnées en France, on a quand même l'impression de découvrir une terra incognita. Les Allemands : si proches, si lointains. Même en ayant une bonne connaissance de certains des acteurs majeurs mentionnés dans le livre, je n'avais aucune perspective d'ensemble.

3/ Ce livre a changé ma vision du romantique.

A part ça, j'ai un peu ramé pour comprendre certains passages (il me manque les références kantiennes et hégéliennes, par exemple). C'est un peu ardu. Et pourtant, c'est une bonne mise au point sur toutes ces idées que l'on a reçues sans jamais vraiment comprendre leurs origines ni leurs implications.

Annotation :

Je continue à le lire en même temps que 10 000 autres bouquins.