Anthologie d'un cinéphile volume 4 (2020)

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02/01

On débute donc l’année cinéma avec Adam Driver et la découverte du difficile Hungry Hearts. Une romance de circonstance virant au cauchemar parental morbide. Deux acteurs de talent au service d’un récit certes parfois trop expéditif ou maladroit mais si prenant et traumatisant.

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04/01

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10/01

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12/01

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13/01

Relativement déçu par The Farewell. Film tendre drôle et délicat sur un choc des cultures silencieux, sans doute trop d’ailleurs. Difficile d’être pleinement emporté émotionnellement par un récit bien sage paradoxalement et à la conclusion quasi déroutante dirons-nous.

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14/01

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15/01

Relativement séduit par 1917. L’artifice technique n’en est finalement et heureusement jamais un, à ce titre la première partie du voyage est aussi forte émotionnellement que artistiquement. Toutefois le film faiblit sur la durée, facile et laissant un goût d’inachevé.

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16/01

Toujours aussi emporté par la puissance évocatrice de Impitoyable. La fin d’un mythe de cinéma mais plus fascinant encore le souffle des histoires qui forgent une civilisation et ses maux. Iconoclaste pour mieux revenir au sacré des figures d’antan, le chef-d’œuvre de Eastwood.

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17/01

Apparent désenchantement magnifique. Film spirituellement brillant, foisonnant de lectures sur la construction de soi et l'apprentissage d'un monde à réinvestir. La trajectoire d'un voyageur qui s'ignore, d'un rêveur trop éveillé.

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17/01

Cinéma de la putréfaction comme de la trivialité, Il est difficile d'être un dieu cultive une fascination incessante. Un langage qui n'appartient qu'à l'image, plus que la question du beau c'est bien celle du style qui l'emporte. Un objet unique dans sa démarche, sans concession.

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18/01

Séjour dans les monts Fuchun est donc la première grande réussite de 2020. Une appropriation de l'art du shanshui pour peindre les générations et leurs conflits. Émerge alors une harmonie totalisante permise par cette caméra virtuose aux ondulations délicates. Brillante prouesse.

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22/01

Découverte du classique et iconique Belle de jour. Source de fascination dans ses maladresses comme par son élégance nacrée, Deneuve cristallise en grande partie la réussite du film. Une oeuvre sur le fantasme et plus encore sur le mensonge d'une société de la frustration tue.

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28/01

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29/01

Toujours aussi agréable de se replonger dans La Communauté de l’Anneau. Le sens du récit, cette faculté à nous faire investir un univers et ses vestiges, un grand film d’aventure à la partition mémorable. La subtilité peut manquer mais le souffle de l’ensemble l’emporte toujours.

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31/01

Relecture sisyphéenne aux allures de topographie de l'intime, La Femme des sables est un pur bijou de cinéma. Transcendant son discours sur la liberté, c'est alors la beauté des images entre Eros et Thanatos qui domine. Fable de la métamorphose et ses corps sans cesse magnifiés.

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31/01

La cacophonie carcérale des temps modernes. Un tempo irrespirable, une BO savoureuse, les Safdie nous font éprouver l’intensité de l’instant présent. Une oppressante réussite souffrant toutefois d’un passage à vide, moins touchant que Good Time et son onirisme.

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02/02

Moyennement convaincu par un film à l'opportunisme généreux sans mauvais jeu de mot. Le montage reste sans doute plus bien intéressant que la lecture purement idéologique trompe-œil ... Le divertissement peine à fonctionner tant l'ensemble demeure poussif à tous les niveaux. Sans doute plus intéressant à discuter qu'à observer, un comble pour Russ Meyer et ses obsessions j'imagine.

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03/02

Maladroit, opportuniste, ambitieux mais si imprécis. Jamais le film ne sait valoriser son sujet, jamais il ne rend cinématographique le jeu de pouvoir pourtant si centrale. Et pourtant force est de constater que volontairement (ou non d'ailleurs), il fait preuve d'une certaine honnêteté intellectuelle des plus dérangeantes. Une problématique toujours aussi hypocritement écartée par metoo et que de la même façon la conclusion risible du film ne peut balayer. Le basculement de l'intrigue ne reste qu'une affaire d'ego et d'argent, qu'importe le genre c'est de cette façon que le récit s'achève aussi mais fallait il encore en faire le vrai sujet du film ... La seule question, celle de domination de statuts, celle qui se chiffre et qui fait tâche lorsqu'on cherche à l'universaliser.

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05/02

Même si la séance de Jojo Rabbit fut appréciable, impossible de ne pas rester mitigé. Le film parvient à distiller certaines scènes magnifiques d'émotions et un humour plutôt efficace mais l'ensemble souffre trop de la comparaison avec ses références. Gentillet et trop inachevé.

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06/02

Subjugué par la virtuosité de Lady Snowblood. Oeuvre vengeresse d'une beauté incessante, à la minutie technique outrageusement iconique. La prestance de la sublime Meiko Kaji parachevant ce film à la violence graphique savamment mise en scène. Un bijou de cinéma.

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08/02

Loin du naufrage Suicide Squad, Birds of Prey lorgne plus du côté d'Aquaman mais sans la mise en scène dirons-nous. Margot Robbie étincelante dans une intrigue assez poussive mais dont le film ne nous fait pas passer un mauvais moment pour autant. Sa version du personnage année 2010 n'est pas ma préférée mais elle reste assez fidèle et exploitée. On pioche chez Deadpool mais sans le singer systématiquement surtout. Finalement le film reste une historiette correcte mais totalement anecdotique, sympathique et gratuite. En somme oubliable.

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09/02

Kubrick mineur mais déjà capable d'une certaine puissance visuelle. Film noir convenu dans son récit mais lieu de coups d'éclats visuels assez remarquables. La narration reste toutefois plutôt poussive dans l'ensemble.

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09/02

Difficile de ne pas être déçu devant le si poussif Fear and Desire. Trop bavard faute de faire parler ses images, demeurent alors l'échec des émotions comme d'un propos à l'explicitation gênante. Premier essai pour Kubrick où manque d'assurance et maladresses transparaissent.

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14/02

Cinéma de l'épuisement mondain et sa décrépitude, Le Cheval de Turin est l'expérience des effets du temps, d'un temps inévitablement subi. Une décomposition de la Création, la mort du verbe et ses acteurs, une apocalypse à travers cette réalisation aussi lancinante qu'iconique.

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16/02

Mitigé pour ne pas dire frustré après la découverte de Breaking news. Passée son ouverture fracassante de virtuosité comme de nervosité Johnnie To ne parviendra jamais à pleinement exploiter son concept d’imagerie publique. Idem avec la rivalité terne de son trio de personnages.

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18/02

Quel plaisir de revoir Entre le ciel et l'enfer, chef-d'oeuvre de Kurosawa. Une minutie entre intime et spectaculaire pour mieux sculpter la spatialisation des pouvoirs. Le monde comme théâtre incessamment renouvelé, à la tension savamment cultivée. Du cinéma total, inépuisable.

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20/02

Agréablement séduit par ma découverte de Reviens-moi. Joe Wright livre un récit magnifique dans ses compositions comme ses émotions. Poussif dans son exposition, expéditif lors du dénouement, sa relecture des mémoires à la lumière de la fiction demeure captivante. Une réussite.

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23/02

Toujours aussi dévasté par Voyage au bout de l'enfer. Film de l'exil mais avant tout jeu de regards et de gestes inavoués. Un souffle infernal au chaos émotionnel inévitable, impitoyable par ses désillusions successives, le film d'un perpétuel retour au réel. Chef-d’œuvre.

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24/02

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24/02

Note presque généreuse pour un film certes touchant mais continuellement prisonnier de ses influences. L'oeuvre est sublime, chose courante chez Sokourov, mais cette obsession à suivre les pas du maître Tarkovski n'est pas sans conséquence. Les compositions et tableaux se succèdent avec une grâce certaine, mais l'intime visé n'est pas toujours aussi beau qu'espéré. Une suite de "moments", curieux de voir ce qu'il m'en restera dans quelques temps.