All the Haunts be Ours: Un Compendium de la Folk Horror
L'éditeur de film américain Severin a récemment sorti ce mastodonte, une sélection de vingt films (sans compter les courts-métrages et autres bonus) retraçant toute l'histoire de l'horreur à base de forêts, de sorcières et de mystère païens, à travers les époques et les contrées.
Liste de 19 films
créee il y a 8 mois · modifiée il y a 1 jour
Les Yeux de feu (1983)
Eyes of Fire
1 h 25 min. Sortie : 1983 (France). Épouvante-Horreur, Western
Film de Avery Crounse
Eustacius Bingley a mis 8/10.
Annotation :
Disque 2.
La notice nous parle du "plus grand film de folk horror américain". Je ne sais pas si je suis en mesure de confirmer cette définition, mais c'est en tout cas très intéressant, comme une espèce de relecture à la sauce païenne d' "Aguirre, la Colère de Dieu", avec un millième du budget. Ca part dans tous les sens, esthétiquement comme scénaristiquement, mais cette histoire de prêcheur menteur qui emmène sa famille dans une vallée maudite hors du temps a une vraie patte - les décors naturels, des acteurs étonnement inspirés pour une production aussi cheap, la ferveur de l'imagination visuelle ... On sent effectivement un film culte, qui a irrigué beaucoup d'imaginations - certainement celle de Robert Eggers, en tout cas, c'est quand même beaucoup "The VVitch" avant l'heure, avec plus de synthés et de jump-cuts aussi artificiels que charmants.
The Legend of Sleepy Hollow (1972)
13 min. Animation, Épouvante-Horreur
Court-métrage d'animation de Sam Weiss
Eustacius Bingley a mis 7/10.
Annotation :
Disque 2.
Une très belle animation sur la bien connue légende urbaine/nouvelle fantastique de Washington Irving.
Transformations (1972)
09 min. Sortie : 1972 (États-Unis). Fantastique, Expérimental
Court-métrage documentaire de Barbara Hirschfeld
Eustacius Bingley a mis 7/10.
Annotation :
Disque 2.
Un documentaire fait de prises de vue d'une authentique cérémonie de pratiquantes de la "magie blanche" aux USA. Les images sont fabuleuses.
Backwoods (2019)
15 min. Épouvante-Horreur
Court-métrage de Ryan Mackfall
Eustacius Bingley a mis 5/10.
Annotation :
Disque 2.
Une petite adaptation de Lovecraft. L'ambiance est sympathique, et le travail de décoration appréciable, mais c'est très court, et on dirait quand même beaucoup un court-métrage étudiant.
Leptirica (1973)
1 h 03 min. Sortie : 15 avril 1973 (Yougoslavie). Drame, Épouvante-Horreur
Téléfilm de Djordje Kadijevic
Eustacius Bingley a mis 4/10.
Annotation :
Disque 3.
C'était, pour être honnête, un peu ennuyeux. Certainement sympathique de partir en immersion dans la campagne et les mythes yougoslaves, mais le film n'a pas vraiment de cohérence en termes de ton et de mise en scène (les scènes comiques avec les villageois moustachus, au bout de la deuxième ou troisième fois, c'est quand même rock and roll), et le personnage de la jeune fille, qui devrait être au centre de l'économie symbolique du film, est complètement vide de tout sens ou personnalité. Intéressant, mais guère plus.
Sticenik (1973)
45 min. Sortie : 1973 (France). Épouvante-Horreur, Drame
Film de Djordje Kadijevic
Eustacius Bingley a mis 6/10.
Annotation :
Disque 3.
Un très joli travail d'ambiance sur ce moyen-métrage, où un jeune homme est poursuivi jusque dans un asile de fous par un énigmatique homme à chapeau rond. Ce dernier représente-il la Mort, la Nature, la folie, la main totalitaire de l'état sous le régime soviétique? On en saura pas plus, mais on se satisfera des très belles compositions et de la photographie somptueuse. Un peu moins du rythme, languissant en diable.
Devicanska svirka (1973)
Devicanska svirka
55 min. Sortie : 1973 (Serbie).
Film de Djordje Kadijevic
Eustacius Bingley a mis 4/10.
Annotation :
Disque 3.
Comme le précédent, très joli travail d'ambiance, mais ouch, j'étais à deux doigts de m'endormir. Beaucoup moins intrigant et original que les autres films de Kadijevic présent dans l'anthologie.
Le Marteau des sorcières (1970)
Kladivo na carodejnice
1 h 47 min. Sortie : 1970 (France). Drame, Historique, Épouvante-Horreur
Film de Otakar Vávra
Eustacius Bingley a mis 7/10.
Annotation :
Disque 4.
S'ouvre sur deux scènes grandioses: des femmes dans un établissement de bains, partageant des moments de liberté et de complicité; puis ces mêmes femmes guindées et réprimées dans une messe somptueuse au milieu d'une église écroulée de dorures, où va doucement s'introduire une mendiante, choc des cultures qui mène à toute l'intrigue du film.
Ladite intrigue du film est un schéma classique de film d'inquisition, puisant aussi bien chez Dreyer que dans le Häxan de Benjamin Christensen - en forme d'allégorie peu subtile du paysage politique de la Tchécoslovaquie communiste (et en particulier du procès et à l'exécution de la résistante antinazie et militante féministe Milada Horakova). C'est un peu le défaut du film, d'ailleurs: visuellement somptueux, l'interprétation un peu caricaturale et les gros sabots de sa dimension "roman à clef" le poussent quand même à la limite du pamphlétaire, au mépris d'une complexité humaine qui transparaît parfois (les relations troubles et très belles du prêtre libéral et de sa servante), mais reste sous-développée par rapport à son potentiel.
Viy (1967)
Вий
1 h 17 min. Sortie : 22 mars 1972 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Konstantin Ershov et Georgi Kropachyov
Eustacius Bingley a mis 7/10.
Annotation :
Disque 4.
Je l'avais déjà dans la très belle édition française d'Artus Films, mais c'est toujours un plaisir de revoir cette petite perle soviétique, dégoulinante de moustaches pas piquées des hannetons et de mauvaise conscience chrétienne. Quelques scènes un peu molles, mais les morceaux de bravoure mi-dantesques mi-nanardesques se succèdent avec frénésie, jusqu'à un climax incroyable, noces improbables de la fin de Don Giovanni et des restes de pâte à sel de Ray Harryhausen.
Le portrait (1915)
Sortie : 1915 (Russie). Épouvante-Horreur
Court-métrage de V. Starevich
Eustacius Bingley a mis 5/10.
Annotation :
Disque 4.
Court-métrage. Simple, voire simpliste, mais quelques jolis effets.
Le Rictus de Satan (1917)
Satana likuyuchtchi
1 h 27 min. Sortie : 21 octobre 1917 (Russie). Drame
Film de Yakov Protazanov
Eustacius Bingley a mis 4/10.
Annotation :
Disque 4.
Pas très bien compris pourquoi, mais de ce film pré-soviétique n'est présenté qu'une tranche de 15 minutes: remontage du film? Seules images qui en survivent? Pas précisé.
En tout cas, ça n'avait pas l'air bien intéressant. Fait très film de catéchisme.
Lake of the Dead (1958)
De dødes tjern
1 h 16 min. Sortie : 17 décembre 1958 (Norvège). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Kåre Bergstrøm
Eustacius Bingley a mis 4/10.
Annotation :
Disque 5.
Apparemment encensé comme un grand classique du cinéma norvégien. J'ai guère compris pourquoi - il y a une certaine élégance visuelle dans le film, mais malgré les ambitions métanarratives et freudiennes de celui-ci, la mise en scène reste solidement ancré dans le théâtre filmé/téléfilm du dimanche soir. Sans compter des rebondissements visibles à trois kilomètres, et un côté Freud pour les nuls qui fait peine à voir lorsqu'on voit ce que le cinéma américain pouvait produire sur le même thème à la même époque (au hasard: La Maison du Docteur Edwardes d'Hitchcock).
Tilbury (1987)
53 min. Sortie : 1987 (Islande). Épouvante-Horreur
Film de Viðar Víkingsson
Eustacius Bingley a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Disque 5.
Génial - une perle complètement improbable où un nageur professionnel poursuit un gnome voleur de lait sur fond de Seconde Guerre Mondiale en Islande. Avec des scènes musicales. Et un mec qui vomit du beurre. J'ai rarement poussé autant de "... quoi?" en dehors des Nuits Nanarland.
Au demeurant, il y a une vraie ingéniosité visuelle et un sens du propos dans le film, qui raconte en somme l'occupation d'un pays par les pays anglo-saxons, et la façon dont ceux-ci l'amènent sans son consentement dans ce que la société de consommation a de plus cru et de plus sale. Tout en introduisant une certaine nuance: si le désir est néfaste lorsqu'il est dirigé vers une simple accaparation de produits, le film laisse aussi entendre qu'il peut permettre une libération de certains des carcans étriqués de la tradition (la scène finale, lourde d'implications).
On déplorera cependant l'usage de certaines images à caractère antisémite: utilisées certes de manière distanciée et ironique (la figure paroxystique de la cupidité rêvée par les fascistes devient manifeste, non dans une minorité ethnique, mais dans le système capitaliste et militaire occidental) ... mais même si critique de cette imagerie il y a, le film l'utilise quand même, de manière fort déplaisante.
The Dreaming
1 h 27 min. Drame, Épouvante-Horreur
Film de Mario Andreacchio
Eustacius Bingley a mis 5/10.
Annotation :
Disque 6.
Un joli film un peu brouillon et très abscons sur la mythologie des Premières Nations australiennes. Une très belle première moitié, puis ça se casse un peu la gueule - on répète constamment les mêmes motifs, et les choses deviennent un peu ennuyeuses. Sympa de voir John Noble, Dénéthor dans le Seigneur des Anneaux, dans un petit rôle.
Death Stone (1988)
Kadaicha
1 h 28 min. Sortie : 1989 (France). Épouvante-Horreur
Film de James Bogle
Eustacius Bingley a mis 5/10.
Annotation :
Disque 6.
Un slasher très mineur (c'est "Poltergeist" à la sauce Australienne, plus ou moins), mais pas inintéressant. Le casting de gamins est attachant, la musique est ringarde à souhait, et il y a une ou deux idées de mise en scène sympathique. Très bon travail de curation au niveau du coffret, aussi - le mettre en parallèle avec "The Dreaming" était une chouette idée, vu qu'ils partagent un certain nombre non seulement de thèmes mais aussi d'idées visuelles.
Celia (1989)
1 h 43 min. Sortie : 18 mai 1989 (Australie). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur
Film de Ann Turner
Eustacius Bingley a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Disque 7.
Toujours en Australia, une véritable gemme - qui fait beaucoup penser aux livres les moins horrifiques de Stephen King, style "Stand by Me", ou à "Armageddon Time" de James Gray. Il y a une pointe de surnaturel, mais le film est surtout la chronique d'une jeune fille trop imaginative dans un monde en proie à la Peur Rouge, qui ne peut arriver à survivre qu'au prix d'un basculement dans une amoralité païenne. Très beau, très nuancé (le personnage du père, infect, qui se révèle finalement beaucoup plus complexe que l'on pourrait croire), et élégamment réalisé.
Alison's Birthday (1981)
1 h 37 min. Sortie : 26 décembre 1981 (Australie). Épouvante-Horreur
Film de Ian Coughlan
Eustacius Bingley a mis 6/10.
Annotation :
Disque 7.
Australie, suite et fin. Un film de conspiration sataniste (/païenne, en l'occurence) très classique, dans la lignée directe de Rosemary's Baby ou The Omen - c'est très prévisible et pas particulièrement fin, et le personnage féminin principal se retrouve très vite exclu du film, ce qui nuit beaucoup à une lecture sociale intéressante.
En revanche, il y a, indéniablement, une finesse et un savoir-faire dans la mise en scène, avec quelques idées de plans vraiment astucieuses, et un certain sens de l'angoisse feutrée. Les deux acteurs principaux (dont Joanne Samuel, révélée auparavant dans le rôle de la femme de Max dans le premier "Mad Max") sont aussi excellents, très justes et naturalistes en couple d'adolescents amoureux.
Wilczyca (1983)
1 h 38 min. Sortie : 11 avril 1983 (Pologne). Épouvante-Horreur
Film de Marek Piestrak
Eustacius Bingley a mis 5/10.
Annotation :
Disque 8.
Et maintenant, une paire de film polonais sur la figure du loup-garou. Tout les deux très classiques, dans une lignée de cinéma gothique qui fait immédiatement penser à la Hammer - si on est gentil, on complimente les costumes et les décors, si on l'est moins, on se dit que ça fait quand même méchamment téléfilm. Celui-ci a des enjeux psychosexuels assez intéressants (avec évidemment tout un travail de l'ambiguïté, c'est du fantastique archi-classique), mais qui se perdent dans un tout assez mou et qui verse parfois dans le cliché un peu grossier (cf. ce personnage d'aristocrate nymphomano-lesbienne, qui n'y va pas avec le dos de la cullère).
Lokis (1970)
Lokis. Rękopis profesora Wittembacha
1 h 40 min. Sortie : 1970 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur
Film de Janusz Majewski
Eustacius Bingley a mis 6/10.
Annotation :
Disque 8.
Plus réussi que son compère, et adapté d'un roman de Prosper Mérimée. La mise en scène de Majewski fait des choses assez intéressantes, il y a occasionnellement de très belles scènes, ce qui ne relève pas complètement le niveau d'un film, encore une fois, archi-classique et un peu lent.