Albums sortis et écoutés en 2021

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Sleaford Mods.. toujours aussi prolifique quantitativement mais malheureusement plus tellement qualitativement.
L’année 2021 débute avec les premières sorties d’albums dont fait partie ce Spare Ribs à la pochette d’un jaune criard ou ensoleillé, (au choix) figurant toujours les 2 protagonistes de SM aka Andrew et Jason.
Ce nouvel opus est malheureusement décevant si l’on se fie à tous les albums d’avant Eton Alive qui pour rappel marquait ce virage musical orienté électronique, moins agressif voire étrangement plus mélodique. Ici la production d’Andrew Fearn renforce ce côté electro tantôt passe-partout parfois avec quelques zestes de punk agressif faisant de façon nostalgique écho aux débuts du duo comme le titre éponyme (en un peu plus faiblard)
Globalement la plupart des morceaux ne sont pas mémorables, trop rapide ou trop répétitif, l’album semble être faussement long.
Cependant, il est louable de noter que le duo ne se repose pas sur ses lauriers en concoctant un album différent sur le plan mélodique à l’instar des différents feats qui ironiquement sont les meilleures chansons de l’album tels que « Mork n Mindy » avec Billy Nomates ou « Nudge it » avec Amy Taylor.
mais hélas il est paraît évident de conclure que leur côté punk leur sied mieux.

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2ème album de Shame, depuis leur 1er album sorti il y’a 3 ans, la scène British-Irish post-punk s’est étoffé avec l’arrivée de multiples groupes tels que BCNR, Fontaines D.C, Squid, Pottery, Black Midi et j’en passe (et des meilleurs?).
Avec ce 2nd opus, le groupe peaufine et perfectionne ses sonorités avec cette énergie notable mais mieux canalisée et distillée le long des morceaux. Cet album est la version anglaise des derniers opus de OMNI, des morceaux entraînants, énergiques et mélodieux qui accrochent l’auditeur du début à la fin.
Shame fait preuve d’une grande maturité ici, ne recopiant pas leur 1er opus selon leur propre volonté (et à juste titre)  « it would be f* annoying », et offre un solide album extrêmement qualitatif, et s’insère dans ce courant post-punk sans timber dans des nombreux clichés. De quoi ouvrir 2021 sur un bon cru musicalement parlant.

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Après l’excellent album éponyme sorti déja en 2017, Tamara revient (enfin) avec ce nouvel opus au titre fort « Ignorance ». Accompagné d’un full band en background, The Weather Station propose 10 chansons bien ficelées comme à l’accoutumée, cependant davantage plus sombres voire ôtées de tout espoir comme « Trust ».
L’ouverture « robber » semblant être un morceau sorti d’un album « Boxer » de The National mêlant à la fois l’excellente instrumentation presqu’orchestrale à une ambiance claire-obscure parfois oppressante appuyée sur la batterie rapide entêtante tel «Atlantic » par exemple.
L’urgence de certains morceaux est corrélée à l’urgence climatique inquiétant Tamara (le nom du groupe prend encore tout son sens), le tout est sciemment délivrée sans vacarme mais de façon « classe » et poétique.
L’ultime désespoir ne tombe pas dans un pathos rempli de gimmick mais est distillée de manière bouleversante avec une instrumentation spectaculaire dont ces touches féériques de piano ici et là. Et puis la voix douce et grave de Tamara.
« This is the end of trust, this is the end of love ».
L’opus peut paraître de prime abord ennuyeux, triste et plus difficile d’accès que le précédent mais c’est un leurre. Des écoutes répétées révèlent la beauté magistrale de l’album, très bien cadré du début à la fin.
The Weather Station ne déçoit pas. Encore une fois.

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Quand on pense à Django Django, on pense inévitablement à leur premier opus légendaire sorti en 2012 s’inscrivant avec brio au sein de cette sphère indie version 2010 à base de chillwave, de pop sucrée et autres termes consorts. Les albums suivants souffraient de la comparaison avec celui-ci et semblaient passer inaperçus jusqu’à ce nouvel opus ici présent « Glowing in the dark ».
Cet album est incontestablement très bon, concurrençant le fameux 1er album pour le titre du meilleur opus de Django Django. Le groupe mélange tous les genres possibles où 1 titre correspondant à 1 genre musical, on peut passer d’un « The Ark » morceau sombre nocturne mêlant une sorte de krautrock à la fois étrangement hypnotisant et dansant, à une pop lumineuse typique de Django des premiers jours, telle « Waking up », excellent morceau accompagné de Charlotte Gainsbourg, en sillonnant les pas d’un monde disco-électro à la Hot Chip avec cette boule d’énergie « Glowing in the dark », à un « Got me worried » type chillwave qui s’insérerait lui aussi à merveille dans le LP1 de part cet atmosphère paisible.
Le tout est excellemment bien produit et la diversité des morceaux ôte tout ennui et lassitude.
En somme un très bon album de Django Django qui ne fait que de s’améliorer d’écoutes en écoutes.

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1er opus d’un jeune groupe surfant sur la veine d’un Death Cab/Pinegrove/Turnover/ Whitney ou même du 1er Wild Pink en plus doux. Ici le groupe délivre une sorte de pop acidulée sucrée homogène, assez captivant et idyllique voire mélancolique mais beaucoup trop prévisible sur toute la longueur. Néanmoins le résultat est loin d’être décevant, par exemple le sincère et doux « Row » nous transporte à l’intérieur d’un paysage dignement représenté par la cover de l’opus, on regrette cependant l’aspect beaucoup trop simpliste de l’album qui nécessiterait peut-être davantage de prises de risque pour se démarquer des groupes sus-cités.
En somme, New Music and Big Pop est un album sympathique, parfois innocent et rêveur qu’on ne peut pas ne pas apprécier même s’il n’y a pas d’effets de surprise. A écouter pour se démarquer des nuisances trop agressives du monde et se créer un petit paradis artificiel. Un groupe à suivre.

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Et de 5 pour Ryley Walker !
Quasi 3 ans après Deafman Glance, Ryley surgit pour nous offrir avec allégresse « Course In fable » composé seulement de 7 titres (malheureusement).
Ryley ne cache plus son admiration pour Genesis période Peter Gabriel, équivalente à la scène post-rock de Chicago. Et en parlant de cette dernière, signalons que le master John McEntire est le producteur de l’opus. Avec cette line-up, il est 100% certain que l’album sera au pire juste bon.
Sur le plan personnel encadrant l’album, après de multiples déboires, Ryley est devenu clean, d’où cette impression que l’opus sonne comme du vrai Ryley. Bien qu’il ne s’éloigne pas drastiquement de son précédesseur, Course In Fable peut être envisagé comme un départ nouveau.
Sur les 7 titres, Ryley n’avait plus rien à prouver de ses talents de guitaristes mais il persiste quand même comme avec ce morceau « A Lenticular Slap », assez lent et réfléchi où couplet/refrain s’entremêle et d’ailleurs semble n’avoir jamais existé. On est baladé et bercé, ici et là sur une route hasardeuse non préalablement tracée. « Axis Bent » est l’ « Opposite Middle » de Deafman Glance, à savoir un dynamisme savamment distillé. Puis on passe entre autres par cet interlude rythmé quasi-instrumental tout droit issu de Chicago typiquement Tortoisien (et de ses divers branches) calme, mesuré devant rapidement inlassable. Arrive alors l’apogée de l’opus est le dernier morceau « Shiva with Dustpan » mêlant cette quiétude et ce progressisme harmonieux hypnotisant résumant parfaitement l’ensemble de l’oeuvre.
Sur ce 5ème opus, Ryley semble s’être libéré loin de tout ce cliché « folk » à la Buckley des débuts pour proposer un album qui lui ressemble vraiment, qui prend son temps où chaque note a son importance. Peter Gabriel en sera fier.

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La moitié de The KVB Nicholas Wood revient avec le 2ème opus de son projet solo Saccades, parti tout droit illuminer cette saison estivale.
Flowing Fades possède toujours en son sein son noyau solide psychédélique qui était prédominant lors de l’album précédent, cependant pour ici une composante quasi majoritaire de « disco » englobe cette atmosphère reposante et dansante.
L’opus commence avec le standard «  Islands  » tâtant des terrains connus avec en fond une basse ronde amorçant doucement l’ambiance festive en crescendo qu’on retrouve dès le morceau suivant « On Your Mind » nous projetant dans une salle de « club nocturne » édulcorée et aérée avec au centre une boule à facettes où tout le monde danse énergiquement. Et c’est ce climat qui se distille dans la plupart des morceaux de Flowing Fades, notamment le pic d’intensité et de chaleur retrouvé dans « Heat » jusqu’à  « Lady Blue » sonnant le point d’orgue de cette soirée ou ce rêve éveillée où le rythme se ralentit laissant place au monde réel.
En somme ce très bon opus mêle les influences dreamy et psyché connues de Nicholas Wood avec ce zeste de dance, d’énergie positive, le tout bien mesuré qui rend l’écoute agréable et la rend possible dans toutes les circonstances.

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Un nouvel album de Colleen est toujours un événement qu’on attend avec impatience d’autant plus que rare sera la déception.
4 ans après l’excellent « A flame my love, a frequency », Cecile toujours siégeant chez le merveilleux et fidèle label Thrill Jockey rempile pour « The Tunnel and the clearing », initialement prévu pour être un album « dansant », les événements connus depuis mars 2020 ont modifié ces plans. Cet opus de 7 titres explorent tous les recoins du minimalisme dans sa version « ambient » voire même « métaphysique ». En effet, l’écoute attentive de l’album parvient à faire oublier notre propre existence terrestre afin de rejoindre une autre contrée si haute gorgée de recoins cristallin, frais et paisible à l’instar de « Implosion - Explosion » et sa boite à rythme anormalement rapide et entêtante accompagnée de la voix céleste à échos de Colleen répétant sans cesse « Can you tell? I am exploding « , une colère et tension contenues et noyées dans ces nappes fraîches. Tandis que « Santa Eulalia » purement nocturne, à l’image de la cover, contient en son sein une nostalgie inqualifiable associée à une douce chaleur reposante. « Hidden in the current », le morceau final et tant redouté car met un terme à ce voyage vers le monde parallèle conçu pour fuir et se cacher de la triste réalité, synthétise l’opus dans la globalité et ces vagues de notes et synthés féériques.
En somme, Colleen pousse le concept d’ambient devenant une franche expérience assez déroutante car réelle. Cet opus est bien entendu merveilleux et inlassable, que ce soit sur la forme et la fond, Colleen prouve encore une fois son immense talent.

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Oh tiens, encore un album UK post-punk pour renforcer cette mouvance déja bien garnie cette première partie d’année (BCNR, Shame, Black Midi, Squid).
Le nom Dry Cleaning peut s’abréger en Dry sans altérer l’essence musicale et la représentation du groupe. Franc et sec. Cet opus uniforme se distingue des autres groupes sus-cités en partie par les vocaux assurés par la fascinante Florence Shaw, mêlant voix grave et parlé-chanté, le tout sans émotions voire désabusé de prime abord et se moulant bien au background musical parfois pêchu à l’instar de l’excellent « Unsmart Lady » (à noter que l’influence de John Parish est criant) ou plus espiègle et reposant comme « More Big Birds ».
Ce premier album qui s’améliore grandement au fil des écoutes, est une bonne surprise, authentique avec une première partie énergique contrastant avec la seconde certes moins captivante mais ne demeurant pas moins intéressante.

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On pleurait la disparition de Darkside qui nous laissait orphelin.es après un excellent premier opus il y’a 8 ans. L’annonce de leur retour quasi inespéré quelques mois plus tôt est et restera l’une des meilleures nouvelles de cette année.
La cover de Spiral reste dans la même lignée de son prédécesseur avec cette sphère reposant dans un milieu naturel, et en effet c’est ainsi que peut se résumer l’album, moins aérien et plus terre à terre que Psychic, conservant toutefois sa part de mystère légendaire à l’instar d’un entêtant « Lawmaker » ou encore du quasi-instrumental « Inside is Out there », nous propulsant dans un monde à l’état sauvage, des bruits d’oiseaux, des fredonnements ici et là. Dave et Nicolas, talentueux séparément voient leur créativité décuplée quand ils s’associent, Spiral est une suite logique de Psychic, une suite d’une perfection presque complète.