Liste de

49 albums

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a plus d’un an

Emotional Eternal
6.7
1.

Emotional Eternal (2022)

Sortie : 29 avril 2022 (France).

Album de Melody’s Echo Chamber

Annotation :

Neo-Psychedelia / Psychedelic Rock / Psychedelic Pop / Dream Pop / Chamber Pop
(Après une 3ème écoute) L'album est court mais il n'y a aucun moment faible, et des pics de très grande qualité comme Pyramids in the Clouds, Personal Message et Alma_The Voyage. L'ensemble est très homogène et j'aime beaucoup la capacité de Melody Prochet a fusionner les genres et à maîtriser le vocabulaire musical qu'elle emploie. Sa musique est dominée par une évanescence mélodique dream pop, qui tend vers le psychédélisme, mais avec une écriture très claire et directe, et une grande variété instrumentale qui permet de jongler entre orchestrations et arrangements de haute tenue et énergie rock qui vient remettre de la transgression et un peu de radicalité dans une musique qui pourrait s'avérer trop éthérée et platonique chez d'autres. Ici on a droit à la modernité de la dream pop, au cachet vintage du psychédélisme, au charme de la chanson française, et à l'énergie incandescente d'un indie rock tendance funky, c'est à la fois très référencé et très personnel.

Labyrinthitis
7
2.

Labyrinthitis (2022)

Sortie : 25 mars 2022 (France).

Album de Destroyer

Annotation :

Synthpop / Art Rock / Sophisti-Pop / New Wave / Indietronica / Art Pop
(Après plusieurs écoutes) Je reste partagé sur ce nouvel album de Destroyer. Pour l'instant, rien n'est venu contredire mes premières impressions, à savoir que j'apprécie moins l'approche plus electro / alternative-dance de LABYRINTHITIS, alors que Have We Met avait déjà beaucoup de choses pour lui et un univers sonore fantastique. Ça, c'est pour le côté réhabilitons Have We Met, qui n'a absolument rien à envier à ce nouvel album ! Sinon, bien sûr, c'est très bien que Destroyer renouvelle son approche, même si c'est à la marge, et ne fasse pas deux fois la même chose. La musique de Dan Béjar conserve toute sa singularité et demeure intéressante, quoi qu'il arrive - sa discographie pourtant pléthorique contient très très peu de déchet, et LABYRINTHITIS reste dans la moitié haute de sa production. C'est un album que je n'ai aucun mal à écouter, j'apprécie l'excellent It's in Your Heart Now (le meilleur titre de l'album à mon sens), le reste marche plus par fulgurances, comme le final de June qui mute petit à petit vers l'alternative-dance, les sonorités chatoyantes de la seconde partie de All My Pretty Dresses ou le funk détraqué de Eat the Wine, Drink the Bread... Mais à part It's in Your Heart Now, il n'y a aucun morceau qui m'emporte vraiment ou qui m'émerveille par sa musicalité, comme c'est le cas d'habitude avec Destroyer. C'est surtout cela que je trouve décevant, mais l'album reste de qualité.

Life on Earth
6.9
3.

Life on Earth (2022)

Sortie : 18 février 2022 (France). Rock

Album de Hurray for the Riff Raff

Annotation :

Indie Rock / Indie Pop / Folk Rock
(Après une 2nde écoute) Finalement, même les passages plus convenus et classiques commencent à me convaincre. Les morceaux rock du début comme Pierced Arrows et Pointed at the Sun ont une énergie plutôt basique - c'est de l'indie rock produit de manière simple, assez brut dans le rendu, et sans singularité dans l'écriture - mais l'interprétation, notamment le chant d'Alynda Segarra, dégage une sorte de sensibilité vibrante assez forte et touchante. En fait, je trouve que la musique de Hurray for the Riff Raff se rapproche dans l'esprit de l'heartland rock, par ses élans directs et conquérants - on sent l'inspiration à mi-chemin entre Springsteen et PJ Harvey. Il y a aussi un feeling parfois proche de Sharon Van Etten maintenant que j'y pense, dans cette sorte de simplicité transcendée. Même le simpliste Rhododendron est finalement sympathique et plutôt fun avec son refrain débraillé. J'ai plus de mal avec Jupiter's Dance, seul véritable point faible de l'album. Et la seconde partie développe des ambiances plus lentes et touchantes, comme sur Life on Earth (grosse vibe Eels) et nightqueen (Springsteen ici), ou plus sinueuses, osant le spoken word sur Precious Cargo. Même si l'écriture et les mélodies ne sont pas très surprenantes, la production agréable et les arrangements variés - sans oublier une nouvelle fois l'interprétation et la voix vibrante d'Alynda Segarra - rendent l'ensemble très chaleureux et attachant.

(Après une 3ème écoute) Je pensais que l'album gagnerait encore à la réécoute, mais il a tendance à plafonner par moment. Il y a quelques très bons morceaux, dans un style direct et accrocheur, notamment grâce à l'interprétation vibrante et chaleureuse d'Alynda Segarra - c'est clairement cela qui me fait revenir vers l'album, cet indie rock simple mais avec quelque chose de cathartique et attachant - mais l'album est en dents de scie et tous les morceaux ne sont pas forcément passionnants. Il en va de même pour la production, qui fait le taff mais ne sait pas trop comment sonner par instant, à l'image de Pierced Arrows ou de Jupiter's Dance (même si c'est plus assumé ici), dont les rythmiques et l'instrumentation paraissent froides. L'esthétique de l'album gagnerait à être plus cohérente et aboutie, mais l'ensemble reste hautement sympathique.

Glitch Princess
7
4.

Glitch Princess (2022)

Sortie : 4 février 2022 (France).

Album de Yeule

Annotation :

Glitch Pop / Art Pop / Ambient Pop / Glitch / Post-Industrial / Ambient / Drone
(Après une 2nde écoute) Je suis vraiment agréablement surpris par cet album - en même temps le premier album de Yeule m'avait déjà semblé très bon dans le genre glitch pop, même si je n'avais pas approfondi l'affaire. En tout cas, tout en utilisant des sonorités propres à cette pop synthétique atrophiée et démembrée, la musique de Yeule dégage beaucoup d'humanité et une beauté émouvante, dérangeante et triste, comme sur le sublime Eyes, sommet bouleversant où s'entrechoquent un univers sonique puissant et un chant d'une fragilité désarmante. Le début de l'album est vraiment bon et trouve cet équilibre parfait entre l'exigence d'atmosphères sous perfusion glitch et une sensibilité palpable - jusqu'au superbe étendard Don’t Be So Hard on Your Own Beauty qui étonne par son aspect direct et dépouillé (c'est le seul titre où l'on entend aussi distinctement la guitare) et sa mélodie pure, légère et désenchantée (qui rappelle le meilleur de Grimes). La seconde partie de l'album est un peu plus heurtée, même si la voix angélique de Yeule est toujours là, telle un phare au milieu de la tempête, et qu'il y a quelques titres osés, comme cet entêtant Friendly Machine ou cet hypnotique et quasi shoegaze I <3 U. Bien sûr, on pourra considérer que l'album se termine avant le morceau final de 5h. Quoi qu'il en soit, Glitch Princess me donne envie de prendre le temps de réécouter le premier album de Yeule. C'est une des rares artistes glitch pop que je trouve touchante.

And Those Who Were Seen Dancing
6.9
5.

And Those Who Were Seen Dancing (2022)

Sortie : 25 avril 2022 (France).

Album de Tess Parks

Annotation :

Neo-Psychedelia / Dream Pop / Indie Rock
(Après une 2nde écoute) C'est parfois réconfortant de retrouver des formules classiques mais qui marchent à fond. En tout cas le talent de Tess Parks sur cet album réside là : l'écriture a quelque chose de très régressif et direct, les structures sont claires, simples et bien découpées, les gimmicks visibles et faciles à capter dès les premières secondes de chaque morceau, souvent à base de riff traînant ou de motif sonore qui tourne en boucle très courte, l'univers et les atmosphères venant se greffer autour de ce canevas a priori rudimentaire mais à l'énergie très percutante et viscérale, notamment grâce à une production roots, bien grasse et vibrante. Les codes sont intégrés en un clin d'oeil, et Tess Parks finit le boulot avec sa voix blasée et envoutante, qui ressuscite l'esprit indie rock 90's avec une personnalité irrésistible.

Cruel Country
6.9
6.

Cruel Country (2022)

Sortie : 27 mai 2022 (France).

Album de Wilco

Annotation :

Alt-Country / Indie Folk / Americana / Indie Rock
(Après une 2nde écoute) Difficile de ne pas perdre le fil quelque part vers le milieu de l'album, au moment où les titres interchangeables se succèdent, tant l'album est long (n'est pas Big Thief qui veut). Mais même dans ces moments où l'attention s'échappe, Cruel Country continue à diffuser son charme attachant, preuve en est que Wilco est un groupe qui n'a jamais perdu son âme et continue à produire une musique hautement personnelle, sensible et délicate. La constance dans le génie a baissé depuis Sky Blue Sky, mais le style, l'écriture, l'humanité sont toujours là, et quand l'inspiration est au rendez-vous, ça donne encore de grands moments comme Tonight's the Day ou Bird Without a Tail / Base of My Skull - la première moitié de l'album est très bonne. Les atmosphères se font plus traînantes et linéaires, il y a moins de contraste, de légèreté, d'embardées et de luminosité déchirante mais les émotions et le feeling sont toujours présents. Par sa simplicité et son authenticité, Cruel Country s'avère touchant et sans doute plus réussi que le déjà très bon Ode to Joy.

This Is a Photograph
7.1
7.

This Is a Photograph (2022)

Sortie : 13 mai 2022 (France). Rock, Folk, World, & Country

Album de Kevin Morby

Annotation :

Chamber Pop / Folk Rock
(Après plusieurs écoutes) Je crois que je balancerai toujours entre le plaisir d'écouter une musique folk sensible et vibrante et la voix de Kevin Morby qui peine à concrétiser le potentiel panoramique de ses morceaux. C'est peut-être ce qui me retient de lancer plus souvent les albums de l'artiste. Car j'ai pas mal écouté This Is a Photograph à sa sortie (tout comme j'avais écouté Oh My God) puis moins depuis quelques semaines, sans raison particulière. J'essaie donc d'en trouver une, de raison, et la seule qui me vient est cette absence de souffle dans l'interprétation de Morby. Alors que This Is a Photograph est un très bon album - sans doute meilleur que Oh My God - car tout semble cohérent et homogène, et même les moments moins passionnants résonnent avec une sincérité et une tranquillité touchante. Il y a peu de titres fulgurants, mais tout est écrit avec soin et sensibilité, les quelques climax disséminés ici ou là, à base de chœurs et d'orchestrations font leur effet et diffusent une atmosphère folk classieuse et réconfortante.

Together
7.4
8.

Together (2022)

Sortie : 1 avril 2022 (France).

Album de Duster

Annotation :

Slowcore / Lo-Fi - Slacker Rock / Space Rock Revival / Neo-Psychedelia / Dream Pop
(Après une 3ème écoute) Together n'a rien de spectaculaire ou sensationnel, ce qui peut s'avèrer décevant à la réécoute. J'ai du mal à voir un titre phare ou un moment transcendant, si ce n'est à la rigueur Familiar Fields. Mais l'ensemble fonctionne malgré tout, grâce à l'ambiance générale qui repose sur la démarche slowcore du groupe très cohérente et maîtrisée, où les morceaux arrivent à faire beaucoup avec peu. Il ne se passe pas grand chose mais pourtant on reste là à écouter le groupe égrainer ses accords de guitare traînante et vibrante, retrouvant l'esprit d'un indie rock à la fois austère et rêveur, que l'on aurait pu croire perdu dans les limbes des années 90-2000. Duster arrive à rendre intéressants l'ennui et l'errance, en restant suspendu quelque part dans un univers à la fois planant et entêtant, et le charme opère même si l'alchimie reste mystérieuse.

Better in the Shade
7.2
9.

Better in the Shade (2022)

Sortie : 22 avril 2022 (France).

Album de Patrick Watson

Annotation :

Art Pop / Chamber Pop / Ambient Pop
Patrick Watson livre ici un joli album, ou plutôt un recueil de 21 minutes, qui change de sa production habituelle, l'accent étant mis sur les ambiances feutrées, où le piano, les claviers et l'acoustique ont beaucoup d'importance, l'ensemble évoluant avec une douceur étonnante et très touchante. C'est dommage que la production manque parfois de chaleur, l'aspect synthétique et les effets atténuant la sensibilité des mélodies qui ressemblent par moment à du Nick Drake modernisé. Mais Better in the Shade reste néanmoins l'album de Patrick Watson le plus sincère et touchant que j'ai pu écouter.

Reggae Film Star
7
10.

Reggae Film Star (2022)

Sortie : 24 juin 2022 (France).

Album de Damien Jurado

Annotation :

Contemporary Folk
(Après plusieurs écoutes) Depuis que j'ai eu le déclic avec What's New, Tomboy?, chaque album annuel de Damien Jurado est comme un petit bonbon que je prends plaisir à retrouver et à regoûter. Reggae Film Star est à nouveau une jolie réussite, qui bénéficie d'une grande cohérence sonore, même si on retrouve une formule folk intimiste qui ne change pas trop, et renoue avec les ficelles du songwriting à la Jurado : titres calmes et mélancoliques, twistés par un esprit laid-back bourré de charme et une voix légèrement voilée qui évoque la sensibilité de Nick Drake. Chaque nouveau titre sonne comme un truc très familier, et un petit miracle, tant les émotions surgissent avec très peu - écouter le morceau Roger en introduction suffirait presque à mon bonheur. Ce nouvel album est moins singulier que What's New, Tomboy? - que je considère vraiment comme un des albums folk les plus singuliers de ces dernières années - mais les ambiances sont très réussies, rehaussées par des cordes discrètes qui illuminent certains morceaux. Les mélodies sont plaisantes, mais relativement sans surprises quand on connaît Jurado, ce qui peut donner à Reggae Film Star l'impression de ronronner par moment, mais l'écoute reste toujours aussi agréable, et la cohérence dégage une unité plus marquante que sur l'album précédent, The Monster Who Hated Pennsylvania (que je n'ai pas assez écouté, j'avoue).

Pre Pleasure
6.9
11.

Pre Pleasure (2022)

Sortie : 26 août 2022 (France).

Album de Julia Jacklin

Annotation :

Indie Rock / Chamber Pop / Indie Folk
(Après plusieurs écoutes) J'ai un léger problème avec la production qui manque d'ampleur et de relief. Certains morceaux ne sonnent pas très bien - l'ouverture de l'album n'est pas très engageante avec les deux titres les moins bien produits à mon goût, la batterie sonnant de manière très plate. C'est dommage car la musique de Julia Jacklin pourrait être grandiose avec une production limite baroque, ou en tout cas plus ambitieuse, plus ample et spacieuse. C'est aussi un parti-pris de l'artiste, dans une certaine mesure, car elle est clairement plus proche du courant indie rock folk sans fioritures que des élans trop arrangés et grandioses d'une Weyes Blood ou d'une Angel Olsen, mais il y a peut-être un juste milieu à avoir. D'ailleurs la seconde partie de l'album contient quelques titres qui sonnent mieux, l'ensemble étant moins roots que Crushing, le précédent album. Pre Pleasure dégage en fait tout son charme sur cette seconde moitié, très calme et douce. Les morceaux sont dans la retenue, il n'y a pas d'épate, mais le feeling de Julia Jacklin, l'intimité sereine et émouvante, la mélancolie désenchantée, fonctionnent très bien, dans une version moins écorchée qu'auparavant mais mieux mise en forme.

Tasweerah
6.7
12.

Tasweerah (2022)

Sortie : 18 mars 2022 (France).

Album de Jawhar

Annotation :

Contemporary Folk / Chamber Pop / Art Pop
(Après plusieurs écoutes) Le charme de cet album est vraiment unique, et même si on peut parfois évoquer des comparaisons avec la profondeur de Nick Cave, la singularité des ambiances tissées par Jawhar s'échappe vers des contrées qui sortent de l'ordinaire, que ce soit via le chant en arabe typique en soi et qui surprend utilisé dans le registre folk et pop, mais aussi tout simplement avec ces ambiances à la fois minimalistes et très évocatrices, qui fonctionnent à l'économie mais dégagent un magnétisme très prenant, les motifs évoluant avec une inertie envoutante. J'espérais que les écoutes accentuent la puissance émotionnelle des morceaux, que l'illumination initiale soit transcendée, mais ce n'est finalement pas le cas, peut-être qu'il manque un grain de folie, ou une vision plus radicale pour dépasser le stade du recueil de chansons joliment fignolées.

Duality
7
13.

Duality (2022)

Sortie : 25 février 2022 (France).

Album de Luna Li

Annotation :

Indie Pop / Psychedelic Pop / Chamber Pop / Dream Pop / Bedroom Pop
(Après une 3ème écoute) Duality est définitivement un joli album d'indie pop plutôt luxueux, quelque part entre Jay Som et Japanese Breakfast, associant à la fois parties de guitares incisives et arrangements de cordes chatoyants. Ce mélange instable a parfois tendance à me perturber, comme s'il y avait un truc indéfini qui planait sur l'album. Mais c'est peut-être une sorte d'obsession personnelle pour une cohérence fantasmée que j'ai du mal à retrouver ici, comme si la musique de Luna Li fonctionnait encore par imbrications d'idées et non dictée par un feeling général. Mais les codes sont maîtrisés et il y a beaucoup de justesse et de finesse dans l'agencement des idées, dans la délicatesse du chant et des mélodies qui virent fréquemment vers la bedroom pop dorlotante et évanescente (Afterglow est un très joli morceau), la guitare électrique amenant le soupçon de transgression et de surprise qui manque habituellement aux chanteuses indie pop à qui l'on pourrait comparer Luna Li. C'est surtout palpable sur la fin de l'album, où la puissance des guitares et les orchestrations conquérantes se font lyriques, à l'image de Magic, Space et Lonelylovely qui sont à la fois doux, cathartiques et bouleversants. Il y a peut-être encore quelques facilités à gommer (le titre Star Stuff ou les influences r&b sur certains titres comme Flower (In Full Bloom) et What You're Thinking), mais ça promet pour l'avenir, Duality étant le tout premier album de Luna Li.

Lighten Up
7
14.

Lighten Up (2022)

Sortie : 4 février 2022 (France).

Album de Erin Rae

Annotation :

Indie Folk / Contemporary Folk / Americana
(Après une 2nde écoute) Cet album de folk americana discret est toujours aussi chouette. Il ne paye pas de mine mais en réalité il déborde d'idées et d'ambition dans le traitement des morceaux, et ce dès le début, avec Candy & Curry et son final foisonnant et épique. Deux facettes cohabitent ainsi avec une synergie étonnante et très réussie : d'un côté le folk délicat et rayonnant, porté par la très belle voix d'Erin Rae, et de l'autre des envolées ambitieuses aux arrangements et aux mélodies travaillées. L'humilité de l'écriture et de l'interprétation, constamment dans la sérénité et la sobriété - la pureté en fait - peut parfois occulter la richesse des ambiances alors que si on se penche sur les détails, on se rend compte du travail admirable effectué avec la production et les arrangements. L'air de rien, Erin Rae rivalise avec Angel Olsen (True Love’s Face aurait pu figurer au milieu de All Mirros), Weyes Blood (Gonna Be Strange, Cosmic Sigh et son orchestration baroque) et Lana Del Rey (California Belongs to You) - le tout étant évidemment davantage connoté folk americana. Mais la prestance est équivalente. La seconde partie de Lighten Up est un peu plus classique, et peut-être plus conforme à l'image d'americana ensoleillé et ronronnant que l'on aurait tendance à associer spontanément à ce genre d'album, mais la musique d'Erin Rae sonne toujours aussi bien quoi qu'il en soit (ce mélange d'orgue et de piano sur le final d'Enemy, qui n'est pas sans rappeler The Band d'ailleurs !).

Three Dimensions Deep
7
15.

Three Dimensions Deep (2022)

Sortie : 28 janvier 2022 (France).

Album de Amber Mark

Annotation :

Neo-Soul / Contemporary R&B / Pop Soul / Alternative R&B / Synth Funk
(Après une 2nde écoute) Je confirme : la seconde partie de cet album est largement supérieure à la première. C'en est même étonnant. J'ai presque envie de dire que la première partie est bonne à jeter à la poubelle, mais ce serait peut-être exagéré. En vérité, les deux premiers morceaux ne sont pas mauvais, mais les pistes 3 à 8 cumulent à peu près tout ce que je n'aime pas dans le r&b, entre le chant affecté, les sonorités sèches et les rythmiques sans âme. Et puis, inexplicablement, le miracle se produit à partir du morceau Foreign Things avec son piano swingant et sa basse groovante - Amber Mark se transforme alors en déesse neo-soul funky et rayonnante. Même sa voix est différente - j'ai d'ailleurs cru à la première écoute que c'était une autre personne qui chantait - elle est plus sensuelle, chaleureuse, riche en textures. Les rythmiques se font plus variées, tantôt plus posées - avec un vrai travail sur les ambiances et les arrangements qui évoquent parfois l'excellent Mother de Cleo Sol (le final de On & On, de Out Of This World et de Cosmic) - tantôt plus énergiques - avec une vitalité puissante et incroyablement communicative, à l'image de Darkside qui ressuscite presque l'esprit de Michael Jackson, ou du fantastique Bliss, tube d'une beauté peu commune. Sans oublier Worth It et Competition, qui se rapprochent le plus du r&b de la première partie mais en faisant preuve de plus de subtilité et de sensibilité, notamment dans la voix d'Amber Mark, avec des breaks (la seconde partie magnifique de Worth It transforme le morceau) et des arrangements brillants (les chœurs sur le final de Competition sont excellents).

We’ve Been Going About This All Wrong
7
16.

We’ve Been Going About This All Wrong (2022)

Sortie : 6 mai 2022 (France).

Album de Sharon Van Etten

Annotation :

Indie Rock / Indie Folk / Synthpop
(Après une 2nde écoute) Il n'y a pas grand chose à redire, la musique de Sharon Van Etten dégage toujours cette puissance viscérale qui rend l'écoute prenante, intense, magnétique dans ses meilleurs moments. C'est comme d'habitude un poil trop monolithique, mais ce nouvel album trouve un bon équilibre entre l'écriture de Van Etten et un registre, notamment au niveau de la production, plus moderne, avec une esthétique parfois proche de l'art pop synthétique au niveau de l'accompagnement. Ce qui fonctionne à chaque fois chez cette artiste, c'est le sentiment d'écouter une musique calibrée, presque radiophonique dans ses effets, les structures et les progressions, l'ensemble ayant des apparences consensuelles - qui ne sont pas sans rappeler l'énergie d'un heartland rock bien sous tout rapport -, tout en étant habitée par une interprétation vibrante et d'une intensité qui transforme le tout venant en quelque chose d'authentique et passionné. Donc, oui, ça marche une nouvelle fois très bien, et de manière plus cohérente que sur le précédent album qui s'hasardait parfois dans des registres moins balisés, ce qui n'allait pas forcément avec le style et la démarche de Van Etten. Mais ça reste une formule connue qui n'est pas très originale ni surprenante, c'est la seule chose que j'arrive à reprocher à Sharon Van Etten.

Giving the World Away
7.1
17.

Giving the World Away (2022)

Sortie : 22 avril 2022 (France). Pop, Dream Pop

Album de Hatchie

Annotation :

Dream Pop / Alternative Dance / Baggy / Shoegaze / Jangle Pop / Neo-Psychedelia / Synthpop
(Après une 2nde écoute) Cet album dégage vraiment une énergie plaisante, et irrésistible durant ses meilleurs moments. Hatchie insuffle à la pop moderne - electro / synth / dance pop - une puissance euphorisante : les mélodies planantes et rêveuses chassent sur le terrain de la dream pop, les rythmiques sont légères et groovantes, les sonorités sont amples et incisives, n'hésitant pas à emprunter au shoegaze. Si on retrouve aussi des aspects d'une pop plus mainstream, ils sont dynamités par cette approche décomplexée et ces ambiances amples qui semblent flotter avec un charme et une simplicité désinvoltes et rafraîchissants. La seconde partie de l'album peine parfois à retrouver les élans du début (Lights On, Take My Hand et le fabuleux duo The Rhythm / Quicksand), mais dans l'ensemble c'est clairement ce qui se fait de mieux niveau pop rêveuse et dansante.

Inside Problems / Outside Problems
7.2
18.

Inside Problems / Outside Problems (2022)

Sortie : 3 juin 2022 (France).

Album de Andrew Bird

Annotation :

Chamber Pop / Chamber Folk
(Après une 2nde écoute) Il n'y a aucun titre transcendant - ce qui manque un peu, il faut avouer - mais l'atmosphère générale est réussie, il y a une cohérence artistique et un flow maîtrisé qui rend l'album agréable à écouter, avec ce petit groove tranquille, délié et apaisant si particulier, dont seul Andrew Bird a le secret, mais que l'on n'avait pas entrevu depuis un moment chez l'artiste. Il aurait peut-être fallu deux ou trois ruptures, des accroches plus évidentes, pour transformer la gentille ballade et randonnée mémorable.

The Loser
7.1
19.

The Loser (2022)

Sortie : 13 mai 2022 (France). Prog Rock, Post-Hardcore

Album de Gospel

Annotation :

Post-Hardcore / Progressive Rock / Screamo / Math Rock
(Après une 2nde écoute) J'aime bien prendre des claques musicales de temps en temps. The Loser remplit parfaitement cet office et n'a pas beaucoup d'équivalent cette année dans le domaine (en même temps, je n'écoute pas trop de post-hardcore, et encore moins de screamo). Encore une fois, ce qui fait la différence ici, ce sont surtout la qualité de la production, le rendu massif et roots des instruments, la puissance qui se dégage de manière instantanée, que ce soit via la saturation des guitares, ou l'utilisation des claviers aux accents baroques qui propulsent la musique dans des ambiances épiques et magnétiques, habitées par une tension permanente.

WE
6.6
20.

WE (2022)

Sortie : 6 mai 2022 (France). Rock, Alternative Rock, Indie Rock

Album de Arcade Fire

Annotation :

Art Rock / Indie Rock / Alternative Dance / Chamber Pop / Heartland Rock / Progressive Pop
(Après plusieurs écoutes) A bien y réfléchir, écouter Arcade Fire en 2022 est une expérience étrange. C'est difficile de faire la part de choses, d'aborder un nouvel album sans penser à l'héritage qu'il y a derrière. On peut se dire que le groupe n'y est pour rien - on ne peut pas leur reprocher d'avoir créé Funeral et d'avoir été le porte étendard de la scène indie rock des années 2000 -, mais d'un autre côté, c'est peut-être aussi le signe d'un groupe qui a eu du mal à évoluer et dont les tics d'écriture et d'interprétation paraissent désormais dépassés. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir abordé WE sans a priori, et je pense arriver à apprécier les bons passages pour ce qu'ils sont, que ce soit Age of Anxiety II (Rabbit Hole) et sa rythmique alternative dance contagieuse, ou bien le mélo des deux parties de End of the Empire. Même The Lightning I & II n'est pas mauvais, à défaut d'être original (j'ai du mal à me défaire du sentiment d'écouter un morceau au déroulement hyper scripté). C'est ça, le truc, il n'y a rien de mauvais dans WE, tout est très écoutable, même dans ses moments les plus faibles qui suscitent à la rigueur une simple indifférence (les trois derniers titres n'apportent pas grand chose). Malgré tout, même si les morceaux sont plutôt bons, je ressens un flottement à l'écoute de l'album, comme une sorte de vide existentiel indéfini, et je reste quelque part entre des morceaux généreux et aux mélodies agréables, qui passent sans trop d'ennui, et le sentiment qu'il suffirait de peu pour percevoir l'envers du décor, le paysage ravagé derrière la représentation théâtrale. Comme si tout cela, au fond, était vain.

Nightroamer
21.

Nightroamer (2022)

Sortie : 18 février 2022 (France).

Album de Sarah Shook & the Disarmers

Annotation :

Alt-Country / Americana
(Après une 3ème écoute) Somebody Else et I Got This sont deux tubes country rock blues assez irrésistibles, mais l'ensemble de l'album est presque aussi réjouissant. Sarah Shook & The Disarmers délivrent une musique très simple et directe mais avec ce qu'il faut de sensibilité et de musicalité pour rendre cet americana rock addictif, avec ce petit feeling vibrant, que ce soit grâce à la voix de Sarah Shook au timbre très reconnaissable ou au travail des guitares dont les sonorités roots et les slides rayonnantes participent aux ondes positives dégagées par la musique. Les mélodies sont accrocheuses et efficaces, le tout est emballé en 32 minutes et c'est un plaisir quasi régressif plutôt rare par les temps qui courent.

Flood
6.8
22.

Flood (2022)

Sortie : 26 août 2022 (France).

Album de Stella Donnelly

Annotation :

Indie Pop / Jangle Pop / Chamber Pop
(Après plusieurs écoutes) La voix de Stella Donnelly avec son accent prononcé, et son chant atypique, suffit à rendre la musique de l'artiste identifiable et personnelle, avec quelque chose d'attachant qui la fait sortir du lot. La musique, dans un registre indie pop rock faussement léger, est plus classique, et ne correspond pas vraiment à ce que j'attends d'un album génial qui pourrait potentiellement me prendre aux tripes (concrètement, c'est ce genre d'albums que je cherche) ou me toucher d'une manière moins profonde mais qui résonnerait au moins en moi à un certain niveau. Stella Donnelly est plutôt du genre à créer des collections de chansons, qui n'arrivent pas à dépasser le statut de petits instantanés, malgré toutes les qualités qu'elles peuvent avoir. Flood n'est jamais désagréable, il se révèle même au fur et à mesure, quand les ambiances calmes, et la dimension plus pop - moins frontale que Beware of the Dogs - ressort, à travers des arrangements plus variés et une certaine sensibilité dans l'interprétation. Flood est ce genre d'album que l'on va apprécier de redécouvrir, au hasard des ambiances et des pastilles attachantes, mais que l'on risque aussi d'oublier par manque de puissance et de vision artistique mémorable. Je dis ça sans vouloir être négatif, car Flood reste un bon album - je le préfère à Beware of the Dogs, pour sa musicalité et ses mélodies plus prononcées -, mais j'imagine que j'essaie simplement de dire que la musique de Stella Donnelly n'est pas (encore ?) au stade où elle pourrait me toucher.

Chimes at Midnight
7
23.

Chimes at Midnight (2022)

Sortie : 28 janvier 2022 (France).

Album de Madrugada

Annotation :

Alternative Rock / Alt-Country
(Après une 2nde écoute) Je crois que je pourrais écouter Sivert Høyem chanter jusqu'à la fin des temps. La profondeur et la tessiture de sa voix sont veloutées, très chaleureuses, presque rassurantes. Le gars ne force jamais, tout coule avec un naturel réconfortant et un charisme étonnant. Il n'en faut pas plus pour faire de ce nouvel album de Madrugada une sorte d'idéal de rock alternatif riche et généreux, classique en apparence, mais écrit et interprété avec beaucoup de métier. L'expérience parle, et je ne vois pas trop ce que l'on pourrait reprocher à cette musique - à moins de critiquer le genre en lui-même. Non ce n'est pas original, mais ça déborde de personnalité, d'énergie, de prestance, bref de classe - difficile encore une fois de ne pas évoquer Nick Cave (écouter Stabat Mater pour s'en convaincre). Ça tire un peu sur la fin - forcément l'album dure près d'une heure - mais le groupe arrive à insuffler suffisamment d'âme à ses morceaux pour les rendre uniques.

Still Life
24.

Still Life (2022)

Sortie : 4 février 2022 (France).

Album de The Slow Show

Annotation :

Chamber Pop / Indie Pop
(Après une 2nde écoute) Il n'en sortira pas beaucoup des albums comme ça, cette année. A moins que The National sorte un nouveau disque. Sinon, le terrain semble dégagé pour que The Slow Show occupe la place du challenger chamber art pop chiadée et ténébreuse. Je n'avais pas fait gaffe mais le nom du groupe est carrément inspiré d'une chanson de The National présent sur l'album Boxer. The Slow Show ne s'en cache pas, et c'est pas plus mal car la comparaison saute comme le nez au milieu de la figure dès l'introduction Mountbatten, construite comme un copié collé avec des arrangements et une progression que l'on pourrait trouver sur n'importe quel album de The National - surtout période High Violet avec son piano élégiaque et ses orchestrations envoutantes. Mais ça le fait, car c'est très bien exécuté, plutôt intègre et sincère de la part du groupe, qui sonne bien et maîtrise ses parties instrumentales. La voix du chanteur m'emballe moins : si elle a un certain charisme, elle reste plate et manque d'amplitude, c'est quasi du spoken word. Cela n'empêche pas quelques très beaux morceaux comme Rare Bird, Woven Blue (encore une très belle émulation de The National) et Blue Nights - tout étant d'un niveau à peu près égal sur la seconde partie de l'album qui fait preuve d'une constance remarquable.

Rough and Beautiful Place
7.1
25.

Rough and Beautiful Place (2022)

Sortie : 1 janvier 2022 (France).

Album de Mydreamfever

Annotation :

Neoclassical New Age / Ambient / Field Recordings / Chamber Music
(Après une 2nde écoute) Cela n'a plus grand chose à voir avec le shoegaze énervé du précédent album de Parannoul mais c'est toujours très réussi dans un style ambient new age où le piano reste prédominant et imprime des ambiances paisibles et champêtres, à côté d'autres sonorités telles que des violons et des bruits environnementaux au parfum de nostalgie évanescente (des rires d'enfants notamment). L'ensemble est forcément très homogène, on peut avoir l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, et passé le premier morceau de 14 minutes, les ambiances ont tendance à se fondre dans la masse. Mais le plaisir auditif est plutôt constant et régulier, et si l'on est attentif on peut percevoir de subtils crescendo et des motifs qui se dessinent petit à petit - cela peut manquer paradoxalement de respirations (l'héritage du shoegaze ?) car les instruments sont toujours dans le mouvement, mais le côté sérénité bouillonnante fait preuve d'une belle maîtrise.

Laurel Hell
6.8
26.

Laurel Hell (2022)

Sortie : 4 février 2022 (France). Rock, Indie Rock

Album de Mitski

Annotation :

Art Pop / Synthpop / New Wave / Ambient Pop / New Wave / Darkwave
(Après une 2nde écoute) Il est étrange cet album : il donne souvent l'impression de ne pas aller au bout de ses idées, de se satisfaire de quelques bons morceaux sans chercher à tirer parti et à exploiter pleinement l'univers esquissé et les sonorités déployées qui peuvent s'avérer très intéressantes - je pense encore une fois à cette saturation étrange sur Working for the Knife. En fait, le début de l'album est plutôt bon, avec trois premiers titres de qualité. J'aime bien la manière avec laquelle Valentine, Texas introduit les choses, plongeant tout de suite dans une ambiance noire et lyrique, très cinématographique, qui n'est pas sans rappeler un mélange entre Weyes Blood et Angel Olsen. C'est très bien, même si là aussi ce qui sonne comme une simple introduction pourrait faire tellement plus et cette ambiance n'est jamais développée par la suite. Puis il y a le très bon Working for the Knife, tube new wave en puissance qui en fait beaucoup avec peu (et s'achève au moment où ça pourrait décoller... une nouvelle fois, bon, ok, j'arrête de le préciser mais c'est vraiment un leitmotiv). A la première écoute Stay Soft m'avait refroidi par son approche synthpop, mais à la réécoute c'est sans doute un des meilleurs titres de l'album dans ce registre - j'aime bien le contraste entre la manière de chanter de Mitski, sobre et calme, et le rythme plus enlevé. C'est par la suite que ça se complique. Malgré quelques bonnes idées éparpillées au niveau des arrangements (des notes de piano / claviers par-ci par-là, qui sauvent notamment Heat Lightning et Love Me More du tout venant), la musique se fait plus convenue et sans surprises - il n'y a plus vraiment d'étincelles, les morceaux ne décollent jamais et l'album se conclue dans une sorte d'indifférence polie, sans panache. Ce n'est pas foncièrement désagréable mais il y avait le potentiel pour faire mieux.

Omnium Gatherum
7.4
27.

Omnium Gatherum (2022)

Sortie : 22 avril 2022 (France). Rock, Psychedelic Rock, Electronic

Album de King Gizzard & The Lizard Wizard

Annotation :

Psychedelic Rock / Psychedelic Pop / Neo-Psychedelia / Acid Rock / Jazz-Rock / Psychedelic Soul / Stoner Metal / Abstract Hip Hop
(Après plusieurs écoutes) Je crois qu'il y a surtout trois morceaux fantastiques : The Dripping Tap, Magenta Mountain et Evilest Man. Puis des bonnes choses comme Kepler-22b et Gaia. Le reste m'indiffère un peu, notamment sur la seconde partie qui ne justifie clairement pas la longueur de l'album. Omnium Gatherum ne bouleverse donc pas mon opinion via à vis de King Gizzard & The Lizard Wizard : le groupe est capable de pondre de très bons morceaux, souvent dans un registre fun, pop et psychédélique, avec une facilité déconcertante qui renvoie Tame Impala à ses études, mais les digressions ne sont pas toutes aussi intéressantes les unes que les autres. J'essaye donc de prendre ce qui est bien et de laisser de côté le reste, ce qui fait que je crois que j'aurais toujours du mal à accrocheur à un album entier du groupe. Mais Omnium Gatherum reste très sympathique et c'est sans doute ce que j'ai écouté de mieux de la part du groupe jusque-là - de mon point de vue, plus porté sur le côté pop du groupe.

LP.8
6.8
28.

LP.8 (2022)

Sortie : 29 avril 2022 (France).

Album de Kelly Lee Owens

Annotation :

Electronic / Ambient / Post-Industrial / Spoken Word / Ambient Pop
(Après une 2nde écoute) J'apprécie davantage les passages ambient que ceux plus expérimentaux, donc je passe par plusieurs états à l'écoute de LP.8 : au début, avec les deux premiers titres répétitifs, ce n'est pas trop ça, puis arrive Anadlu et c'est un peu mieux, car le coeur de l'album est dans une tonalité contemplative - jusqu'au très beau et classique Nana Piano. L'album m'emballe peut-être un peu moins à la réécoute, car la surprise de trouver un album à dominante ambient est passée et le manque de cohérence par instant m'apparaît plus nettement et continue à me questionner sur mon appréciation de la musique de Kelly Lee Owens. Il y a quelque chose d'attirant et d'intrigant chez cette artiste mais il faudrait que je prenne plus de temps pour mieux en cerner les contours.

Pompeii
6.6
29.

Pompeii (2022)

Sortie : 4 février 2022 (France).

Album de Cate Le Bon

Annotation :

Neo-Psychedelia / Art Pop / New Wave
(Après une 3ème écoute) Je ne sais pas si Pompeii est vraiment moins bon que Reward. Là, tout de suite, j'ai envie de dire oui, mais c'est surtout autre chose, une autre proposition, donc il est difficile de comparer les deux albums. Mais il est clair que j'accroche moins à Pompeii, la faute à un univers moins évident, à des sonorités new wave singulières qui sont moins accessibles et laissent planer les morceaux dans un entre deux éthéré qui ronronne gentiment, les titres s'étirant sans forcément avoir beaucoup de choses à dire. Et je n'arrive pas à me raccrocher à des aspérités qui sortiraient de l'ensemble, même si le premier titre Dirt on the Bed est une très bonne introduction. D'ailleurs s'il y a une chose que l'on ne peut enlever à Cate Le Bon, et plus particulièrement à Pompeii, c'est la singularité de son univers : dès les premières secondes, voire même en piochant un extrait au hasard, on sait que l'on écoute un morceau de Cate Le Bon. Ce n'est pas anodin, et peu d'artistes peuvent en dire autant. Cela montre à quel point Cate Le Bon a réussi à constuire un univers sonore qui n'appartient qu'à elle. C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de passages mémorables sur Pompeii. La fin de l'album à partir de Running Away est peut-être un peu plus incisive, notamment grâce à l'utilisation plus tranchante des guitares, et Wheel fait une très belle conclusion. Donc, je continuerai peut-être à réécouter Pompeii en espérant que le déclic s'opère mais je n'arrive pas à être aussi attiré et intrigué que je l'étais avec Reward.

again and so soon
30.

again and so soon (2022)

Sortie : 7 janvier 2022 (France).

Album de Alphabet Holds Hostage

Annotation :

Dream Pop / Indie Folk / Indietronica / Ambient Pop
(Après une 2nde écoute) Il y a un potentiel à moitié concrétisé ici, une puissance évocatrice qui ne demande qu'à s'exprimer, et y arrive par intermittences, mais finalement trop rarement sur la durée pourtant courte de l'album. La musique d'Alphabet Holds Hostage se situe quelque part entre le folk éthéré du Grizzly Bear de Yellow House et un aspect abstrait et progressif encore plus poussé. Les ambiances sont parfois à peine esquissées, à peine élaborées, alors que ce sont aussi les meilleurs moments (genre le très court Single Line of Dialogue), les arpèges cristallins scintillants ayant du mal à déboucher sur les épiphanies attendues. Mais le charme étrange de cette musique reste suffisamment intrigant pour susciter l'intérêt et l'envie d'y revenir.

benton

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