Airs baroques

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"Erbarme dich, mein Gott" (Prends pitié, Seigneur)
Tiré de la Passion selon Saint-Matthieu de Bach, cet "air de la contrition" intervient alors que l'Apôtre Pierre, ayant renié Jésus par trois fois, est pris de remords et implore la pitié divine en pleurant.

Il s'agit d'un air pour voix d'alto, timbre souvent utilisé par Bach pour exprimer l'âme en peine et les regrets du pêcheur. C'est cependant l'accompagnement au violon qui rend cet air unique, à tel point que le grand violoniste Yehudi Menuhin le considérait comme la plus belle partition jamais écrite pour cet instrument

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"Tu del Ciel ministro eletto" (Grand Ministre du Ciel)

Il s'agit de l'air final du Triomphe du Temps et de la Désillusion, de Händel.

Dans cet oratorio profane, maintes fois remanié par le compositeur, le Temps et la Désillusion mettent en garde la Beauté contre les dangers du Plaisir. Celle-ci, interprétée par une soprano, se détourne finalement du Plaisir et se lance dans un chant méditatif et spirituel, doucement accompagné par un violon.

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"Sovvente il sole risplende in cielo" (Souvent le Soleil resplendit dans le ciel)

Cet air est tiré de Andromeda Liberata, une sérénade pastiche qui serait le fruit d'une collaboration entre cinq compositeurs vénitiens, parmi lesquels Albinoni, Porpora et Vivaldi.
L'aria "Sovvente il sole" est le seul pouvant être attribué avec certitude à Vivaldi. Il intervient alors que Persée vient de sauver de justesse Andromède d'un monstre marin et tombe profondément amoureux d'elle.

Prévu pour une voix de contre-ténor, cet aria est caractéristique de l’œuvre du Prete Rosso, avec de longs passages virtuoses au violon qu'il interprétait lui-même. Incroyablement poignante et mélancolique, cette partition révèle une facette méconnue d'un compositeur trop souvent réduit à ses Quatre Saisons

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"Lieux funestes"

Tiré de la tragédie lyrique Dardanus, composée en 1739 et modifiée en 1744, cet air pour ténor est chanté par le héros éponyme désespéré alors qu'il est emprisonné dans les geôles phrygiennes.

Accompagnée par les cordes, par un clavecin et par une ligne de basson plaintive, cette partition est l'une des plus expressives et les plus visionnaires de l'oeuvre de Rameau, faisant preuve d'un pathos que n'auraient pas renié les romantiques.

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"Ich habe genug" (Je suis comblé)

Cet air ouvre la cantate du même nom (BWV 82), probablement la plus célèbre de toute l’œuvre du maître de chapelle de Leipzig. Le texte paraphrase la version luthérienne du Cantique de Siméon, une prière tirée de l’Évangile selon Saint-Luc. Siméon est un vieil homme pieux à qui le Saint-Esprit avait promis qu'il vivrait jusqu'à l'apparition du Messie. Alors que l'enfant Jésus est amené dans le Temple par ses parents, Siméon reconnaît en lui le Messie et peut donc mourir dans la joie.

Bien qu'elle ait été initialement écrite pour une basse, Bach a également transposé cette cantate pour soprano. Pour cette sublime méditation sur la mort, Bach nous gratifie d'une mélodie élégiaque au hautbois, évoluant sur un fond continu tissé par les cordes.

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"When I am laid in earth" (Quand je reposerai sous la terre)

La lamentation de Didon, tirée de l'opéra Didon et Enée, est tout simplement l'une des partitions les plus célèbres du XVIIe siècle. Elle est notamment représentée tous les ans lors des cérémonies du Remembrance Sunday qui honorent la mémoire des soldats morts pour la couronne britannique.

Le texte est inspiré de l'Enéide et raconte les amours de Didon, reine de Carthage, et du prince troyen Enée. Par sens du devoir, celui-ci doit quitter Didon. Désespérée, la reine se donne alors la mort en implorant sa confidente Belinda de se souvenir d'elle mais d'oublier son destin tragique. L'air est chanté par une soprano ou une mezzo-soprano, sobrement accompagnée par les cordes et la basse continue.

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"Lascia ch’io pianga" (Laisse moi pleurer)

"Lascia ch'io pianga" est l'un des airs les plus célèbres de Händel. Bien qu'elle soit généralement associée à l'opéra Rinaldo en raison du succès qu'il a rencontré auprès du public, cette mélodie a été reprise à maintes reprises par Händel dans d'autres opéras ou oratorios.

Le texte est inspiré d'un poème épique italien du XVIe siècle portant sur le siège de Jérusalem de la première croisade, en 1099.
Renaud, chevalier chrétien, est épris de Almirène, la fille du chef des croisades Godefroid de Bouillon. La magicienne musulmane Armide, elle-même amoureuse de Renaud, décide d'enlever Almirène. L'air "Laschia ch'io pianga" intervient au début de l'acte II alors que Almirène se lamente en captivité.

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"Amato ben, tu sei la mia speranza" (Bien-aimé, tu es mon espoir)

L'un des plus célèbres arias de Vivaldi, tiré de son opéra de jeunesse La Verità in Cimento, créé à Venise en 1720.
La princesse Roxane y chante son amour pour le prince Melindo. La voix gracieuse de la soprano est accompagnée de gracieuses arabesques au violon, certainement l'une des plus belles mélodies du compositeur.