Une liste dont VOUS êtes le héros - partie 5

Annotation :

L’obscurité englouti votre champ de vision. La Dame du Lac a disparue. Un son horrible siffle à vos oreilles. Votre raison vacille. Sensation de chute, infinie. Un hurlement. Vous apercevez Lancelot, en chute libre lui aussi.
Et puis soudain, la lumière. Le sol, devant vous, qui se rapproche à une vitesse vertigineuse. Dans un ultime réflexe, saisissez Lancelot par le bras, ouvrez votre cape. L’air s’y engouffre brutalement, vous coupant le souffle. Vous planez. Vous planez !
Vous survolez ainsi une immense forêt, Lancelot agrippé à votre bras. Malgré votre formidable cape, vous êtes bien trop lourd. Vous perdez trop d’altitude, et trop rapidement…

Votre atterrissage aura lieu sans douceur, une heure plus tard, après moult débats aériens totalement incontrôlés.
Étendus dans ce qui a tout l’air d’être une paisible clairière, vous faites le compte de vos membres, vérifiant qu’aucun os ne se soit rompu dans votre chute. Que s’est-il passé ?
« - Le roi est mort », vous expliqua Lancelot. « Ce n’était ni Arthur, ni le roi d’Irlande. On obscur roi qui refusait de mourir. Et dans sa chute, il a entrainé celle du monde tout entier. Un immense précipice est apparu et l’a englouti ; et tout notre univers n’est plus qu’un gigantesque vide, comme une tombe inviolable. »
Lancelot accuse le coup. Replié sur lui-même, il se mure dans un profond silence. Vous préférez le laisser à ses réflexions pour l’instant. Cet homme vient de tout perdre. Pour vous, cela ne fait guère de différence ; un univers pour un autre. Vous jetez un œil autour de vous. L’air est frais. À travers la cime des arbres, vous devinez que le soleil se couche. Vous vous demandez vaguement où vous avez bien pu atterrir, cette fois-ci.

1. Cet endroit est-il sûr ? Laissez Lancelot à ses tourments et inspectez les environs.
2. Les paroles de la Dame du Lac étaient bien énigmatiques… avez-vous réellement appris quelque chose… ? Peut-être devriez-vous méditer un instant sur ses propos.
3. Première leçon dans le guide de survie : quand la nuit tombe, il faut faire un feu. Installez votre camp, et remontez le moral de ce brave Lancelot au passage.

Annotation :

Assis face à face devant un feu de bois crépitant, vous laissez les milles bruissement de la forêt vous envelopper. Aucun de vous deux ne songe à parler. Les pensées de Lancelot semblent toute entières tournées vers la disparition de son monde, et de son avenir avec. Les vôtres s’emmêlent dans le discours de la Dame du Lac.
L’Auteur, le but de votre quête ? Auriez-vous à le combattre également ? Vous soupirez. Vous êtes fatigué de vous battre. Et comment vaincre une entité contrôlant chaque élément de ce monde ? Vous contrôlant peut être également ?

« - Il faut qu’on trouve cet auteur. »
Vous jetez un regard à Lancelot. Les flammes font danser des ombres sur son visage.
« - Il faut qu’on le retrouve, et qu’on le force à rétablir les Mondes qu’il a fracassé. »
Le chevalier blanc leva la tête vers vous.
« - La Dame du Lac m’a brièvement expliqué qui tu es réellement. Celui qui défiera l’Auteur. C’est toi qui attire toute l’attention de l’Auteur. C’est à travers toi qu’il bouscule l’ordre de nos mondes.
- Je n’y suis pour rien, Lancelot…
- Peut-être que si je te tuais, là, maintenant, toute cette folie prendrait fin. »
Une menace dans la voix du chevalier blanc. Il est sérieux. Doucement, votre instinct de Bourbon Kid refait surface. Un danger approche.
« - Me tuer ne ramènera pas ton monde.
- Qui sait ? Au moins tu ne causeras pas plus de ravages. Te vaincre est peut-être mon devoir.
- Que t’as dit la Dame ?
- Que j’étais seul maître de mon destin. Et qu’il était terriblement lié au tiens. »
Lancelot se leva doucement, main sur la garde de son arme.
« - Tu fais fausse route, Lancelot… »
Un rugissement vous interrompit brutalement.
Derrière Lancelot, une créature terrifiante venait d’apparaitre, tout d’ombre vêtue. Reptilienne, rugissante, semblant à peine réelle. Vous vous relevez d’un mouvement, prêt à faire face.

1. « Avec moi Lancelot ! Affrontons ce monstre ensemble ! » Jetez-vous dans la bataille.
2. Ce monstre est proprement terrifiant ! Fuyez. De toute façon, qui vous dit que Lancelot est toujours de votre côté ?
3. La lumière dissipe les ombres ; armez-vous d’un bâton enflammé avant de combattre.

Annotation :

« Lancelot, derrière-toi ! »
Le chevalier blanc se retourne d’un bond, dégainant sa lame. Un rugissement terrifiant s’échappe de la gueule du monstre, ou de ce qui a tout l’air d’en être un. À vrai dire, vous distinguez mal ses contours : cela semble être une ombre immense et terrifiante.
N’écoutant que votre courage, vous saisissez une branche enflammée dans le feu de camp et bondissez vers la créature, agitant furieusement votre torche improvisée vers le monstre drapé d’ombres. Cela semble fonctionner : il recule maladroit, effrayé… avant de se dissiper totalement.
À la place, une créature verdâtre, pas plus haut qu’un enfant, doté de minuscules ailes dans le dos, vous fait face. À ses côtés, une énorme luciole… non, une fée !
« - Mince, et on fait quoi, maintenant, Najette ? » S’enquiert la bestiole verte.
« - Euh… »
Lancelot s’approche prudemment.
«- Quelles sont ces créatures ? » S’étonne-t-il. « Mais… ne serais-ce pas là un… un dragon ? »
Vous êtes soudainement pris d’une sueur froide. Un dragon ? Encore un ? Certes, celui-ci a l’air plutôt jeune… mais votre dernier combat avec l’une de ces créatures était diablement épique, et vous a coûté des mois de coma…
Le-dit dragon semble avoir compris votre trouble.
« - Oui, je suis un dragon, des plus terrible qui soit ! Et la fée que vous voyez-là, laissez-moi vous dire qu’elle est sacrément balaise. Fuyez, misérables mortels ! »
Vous hésitez. Cette bestiole n’a pas l’air bien méchante. De son côté, Lancelot s’avance, lame au poing, prêt à en découdre.
« - Un dragon de pacotille ne me fait pas peur. » Vous sentez toute la colère qu’il retenait à grand peine depuis plusieurs heures émaner brusquement de lui. Votre compagnon semble avoir besoin de découper quelques membres, ce soir.

1. Ces créatures ne semblent pas dangereuses… Lancelot va massacrer des innocents ! Interposez-vous !
2. Aussi étrange soit ce dragon, c’est lui qui a engagé le combat. Il est temps de lui en faire passer l’envie. Dégainez !
3. Du calme. Parlez avant de combattre : « Qui êtes-vous, et pourquoi nous attaquez-vous ? Je vous conseille de passer aux aveux, ou mon compagnon ci-présent se fera une joie de vous tailler en rondelles. »

Annotation :

Lancelot est sur le point d’éventrer vos curieux adversaires, lorsque vous intervenez.
« - Du calme, Lancelot ! Ces créatures n’ont pas l’air dangereuses.
- Elles ont lancées l’offensive », répliqua le chevalier, hésitant pourtant.
Vous scrutez le regard du dragon. Il semble davantage apeuré que féroce. À ses côtés, Najette la fée vole hystériquement au-dessus de sa tête.
« - Mon compagnon n’a pas tort », remarquez-vous. « Pourquoi nous avez-vous attaqué ?
- Vous… vous êtes des humains, armés jusqu’aux dents, dans notre forêt ! » Répond la fée d’une voix tremblante.
« - Elle, c’est ma fée, Najette », explique le dragon. « Et moi, c’est Raghnarok. »
Ce disant, il pose un doigt sur la lame de Lancelot, et, lui lançant un sourire bien aimable, la repoussa de quelques centimètres .
« - Ma fée s’est mise dans la tête que vous vouliez massacrer les lutins de la forêt », continua-t-il.
« - Pourquoi ferions-nous une chose pareille ?
- Tous les humains le font.
- Nous ne sommes pas d’ici. Nous ne voulons aucun mal à vos lutins.
- Ah, ça change tout, alo… »
Le dragonnet fut interrompu par un hurlement sauvage. Avant que vous n’ayez eu le temps de réagir, Lancelot croisait déjà le fer avec un nouvel ennemi !
« - Mince. Elle, c’est Roxane. Elle est un peu agressive. Éh ! Roxane ! Ils sont amicaux ! Roxane ! »
Vous n’en croyez pas vos yeux. Roxane est une gamine. Une gamine armée d’une hache immense, certes, mais une gamine tout de même. Lancelot, indécis, la maintient à distance de sa lame… mais la peste retourne à l’assaut.

Très vite, un joyeux bordel se met en place. Najette voletant autour de Roxanne, criant de cesser le combat, Raghnarok vous tenant un discours assommant sur ses responsabilités de dragon, le vacarme des lames qui s’entrechoquent recouvrant le tout.
Et puis, un rugissement vint couvrir le tout. Silence immédiat.
« - Oh, non… »
Vous lancez un regard intrigué au dragonnet.
« - Que… ?
- C’est maman.
- … Ma… maman ? »
Levant les yeux aux ciels, vous apercevez une tâche sombre masquer les étoiles. L’ombre d’un dragon.
« - Vous feriez mieux de décamper… »

1. Pourquoi fuir ? Ce dragonnet n’a pas l’air bien méchant. Sa mère verra bien que vous ne lui avez causé aucun mal. Elle pourrait même constituer un précieux allié…
2. Pas question d’affronter un autre dragon… fuyez !
3. Fuir ? Fuir où ? Prenez plutôt Raghnarok en otage !

Annotation :

Un rugissement de mauvais augure, et « maman » se met à piquer vers vous ! Cherchant à séduire la créature, vous plongez la main dans la poche de votre veste, et en tirez une pleine poignée d’or, que vous brandissez, dans l’espoir qu’elle vous verra.
« - Euh, tu fais quoi, là ? » Interroge le dragonnet.
« - Les dragons aiment l’or, non ? C’est une offrande ! »
De son côté, Lancelot et Roxanne ont cessé de se battre. La sauvageonne lance un coup d’œil affolé à Raghnarok.
« - Ta mère va nous cramer !
- Mais non, je lui fais une offrande ! On va devenir de super chouettes copains !
- Euh, Lecteur… ça n’avait pas marché la première fois, tu te souviens ?
- … euh… »
Raghnarok vous interrompt brutalement.
« - Aux abris ! »
Vous saisissant par le bras, il vous entraine dans les profondeurs de la forêt. Lancelot fuit de son côté. Un déluge de feu enflamme la clairière. Le souffle court, vous vous étalez au sol, là où l’air est moins bouillant.
« - C’est quoi, cette histoire d’offrande ? » vous demande Raghnarok.
« - Une veste magique. Je peux lui fournir autant d’or qu’elle en demande.
- Pas mal. Ça pourrait marcher. Laisse-moi faire. » Puis, élevant la voix : « MAMAAAN ! Arrête d’incendier la forêt ! »
Une voix gutturale lui répond.
« - Et toi, apprend à voler. Et à cracher du feu. Et arrête de te faire avoir par de misérables humains. Tu es un dragon, bon sang ! »
Raghnarok s’avance vers la clairière en feu, une poignée d’or à la main. À travers les troncs calcinés, vous apercevez la scène. Le regard de la dragonne se met à briller.
« - Où as-tu trouvé ça ?
- L’humain proposait un marché. Il a une veste magique, qui fait de l’or à volonté. Ça vaut le coup d’écouter ce qu’il a à dire, non ?
- Tu me surprends, parfois, mon fils.
- Si tu évitais de brûler tout ce qui bouge avant de parler… »


Tapis dans l’ombre, vous prenez le temps de réfléchir. Le dragon ne se contentera pas d’un peu d’or… il voudra votre veste. Si vous êtiez un peu moins honnête, ou un peu plus malin, vous en profiteriez pour fuir… mais ce n’est pas votre genre.
Qu’allez-vous négocier ?

1. Pas la peine de négocier, ils sont mignons tout plein ces dragons. Je lui donne ma veste gratuitement, hop là ! <3
2. « La veste contre des informations sur cet endroit, et l’assurance de rester en vie. »
3. « Portez-moi sur votre dos au-delà de cette forêt, et vous aurez la veste. »

Annotation :

« – La veste, contre des informations sur cet endroit, et l’assurance de repartir en vie », exigez-vous.
« – Depuis quand les humains marchandent avec les dragons ? Je pourrais te brûler vif, pitoyable créature !
– Alors la veste magique partirait en fumée avec moi. »
La dragonne vous regarde un instant, hésitant entre l’envie de vous réduire en cendres et celle, tout aussi forte, de profiter d’un trésor infini. Mais la cupidité d’un dragon est sans limites.
« – Bien. Donne la veste à mon fils.
– Non. Les informations d’abord. Et votre fils nous accompagnera le temps que l’on s’éloigne de vous. Ensuite nous lui donneront la veste. Je suis peut-être un pitoyable humain, mais je ne suis pas stupide. »
Rugissement de colère.
« – Très bien. Les dragons n’ont qu’une parole. Vous vous trouvez dans la forêt. Notre forêt. Notre forêt que vous saccagez chaque jours un peu plus !
– Nous ? Mon compagnon et moi-même ne sommes pas d’ici…
– Je parle du genre humain, misérable vermine !
– Que se passe-t-il exactement ?
– Cette forêt est magique, bien entendu. Et la magie intéresse les hommes. Ils en font des gri-gris, des jouets pour enfants. Des jouets pour enfants ! En drainant la magie de la forêt, nos pouvoirs s’épuisent, et les créatures de la forêt deviennent belliqueuses. Mais croyez-moi, ça ne durera pas. La guerre est sur le point d’éclater. »
Vous réfléchissez. Cette histoire de magie est intéressante. De ce que vous en avez vu jusque là, les phénomènes magiques sont pour la plupart liés à des changements d’univers littéraires… peut-être cela reflète-t-il des volontés de l’Auteur ? Si votre destin est de le rencontrer… peut-être est-ce là une piste à suivre.

1. « Rien ne vaut un homme pour raisonner d’autres hommes. Avant de vous engager dans une terrible guerre, laissez-nous aller à la rencontre de ces humains. Nous parviendrons sans nul doute à les faire changer d’avis. »
2. « Je pars en guerre avec vous ! Devenez ma monture, et à nous deux nous les vaincrons ! Vous avec vos flammes, moi avec ma connaissance de leurs stratégies ! »
3. Une guerre ? C’est sanglant, ça fait mal et ça fait peur. Non, vous préférez encore choisir une autre direction.