Ma sorcière bien-aimée, ses meilleurs philtres et love potions n°9… n°9….

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(ça commence bien, le morceau n'est pas dans la base de données, vive YouTube). LE BON MORCEAU :

https://youtu.be/SJO7rfkawIM

1970, face B d’ « Instant Karma ». Comptine simple, dépouillée, qui vous effleure brièvement de son souffle symbolique.

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1970, extrait de « Yoko Ono/Plastic Ono Band ». Mélopée mettant en scène sur fond de sitar et de chambre d’écho la fausse couche qui venait de traumatiser son auteur (« Un matin à Greenfield j’ai poussé un landau vide à travers toute la ville »), avec ce mélange de pudeur et d’exhibitionnisme qui est l’un de ses traits distinctifs.

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1970, extrait de « Yoko Ono/Plastic Ono Band ». Expérimental, mélangeant le hetai, technique vocale venant du kabuki, avec la pure agression du rock, c’est aussi un exemple de la façon typique dont Yoko peut prendre un mot et le creuser, le triturer, l’essorer jusqu’à ce qu’il ait craché sa moëlle.

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1971, extrait de « Fly ». Dans cet album, terre de variété et de contrastes, je demande un rock’n’roll pur et dur – et magistral.

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1971, extrait de « Fly ». Dans cet album, terre de variété et de contrastes, je demande une mélodie pure et dure - douce, triste et envoûtante, du genre qui trouble et fait des frissons partout.

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1972, extrait de « Some Time in New York City ». John et Yoko se partagent le fil d’actu de la contre-culture d’alors, mais tandis que les compositions de John sont plus circonstanciées et sonnent comme des slogans, Yoko élève et universalise les grandes questions.
Cet hymne féministe est à la fois très accrocheur et plein d’humour, le son rétro faisant irrésistiblement penser à la musique que produisaient les groupes de femmes-objets manufacturés par certaines écuries américaines du début des années 60, telles que celles de Spector et de Red Bird.

https://youtu.be/Fe4jyGk3qIY

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1972, extrait de « Some Time in New York City ». Même son, mais rock beaucoup plus offensif qui permet à Yoko de se déchaîner dans un cadre chauffé à blanc.

https://youtu.be/GEdHjyLZvLA

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1972, extrait de « Some Time in New York City ».

Wood becomes a flute when it's loved
Reach for yourself and your battered mates
Mirror becomes a razor when it's broken
Look in the mirror and see your shattered fate

C’est tellement beau que ce titre, entièrement écrit par Yoko, est régulièrement attribué à John…

https://youtu.be/bV2gQ4oOTZ4

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1972, extrait d’ « Approximately infinite universe », un double album entièrement pop/rock et donc à ce jour son œuvre la plus accessible, qui marque aussi l’introduction de thèmes féministes dans des tranches de vie plutôt que comme affirmation d’enjeux théorisés. Dans ce blues informel, Yoko chante, à travers les petites morts lentes de Samantha, l’obligation pour les femmes d’être « cool » et en représentation perpétuelle, toujours souriantes, jamais tristes.

« Je peux allumer une cigarette pendant que je suffoque à l’intérieur…. Mais quelque chose en moi, quelque chose en moi est mort ce jour-là »

https://youtu.be/cuq_-b-VlBk

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1972, extrait d’ « Approximately infinite universe », très belle ballade chantée à moitié en japonais et un des morceaux phares de l’album.

Version d'origine introuvable même sur YouTube. Y'a que le remix avec Craig Armstrong. No comment....

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1972, extrait d’ « Approximately infinite universe », rock un poil rétro et qui balance bien sur la transformation de ses pulsions autodestructrices.

https://youtu.be/rFwmkA4HIps

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1972, extrait d’ « Approximately infinite universe », rock un poil plus méchant sur la nécessité de lâcher le passé pour avancer.

https://youtu.be/kCobwucLbXE

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1973, extrait de "Feeling the Space", album proche du précédent mais mieux défini musicalement (la pop rétro domine) et thématiquement (le féminisme et les problèmes des femmes sont les sujets de toutes les chansons, avec une savoureuse pochette présentant Yoko en Sphinx - il est bien connu que les femmes sont un mystère !).
L'alliance des deux est très subtile, l'ambiance rétro un rien jazzy dédramatisant et distanciant des textes souvent douloureux.

She tells her men to stand by
She tells her friends to stand by
She tells her world to stand by
But nobody knows she's a stand by for life

https://www.youtube.com/watch?v=Abrlx2z7l5Q

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1973, extrait de "Feeling the Space". Morceau de cabaret / music hall franchement humoristique où Yoko dit son amour des hommes avec les mots qu'emploient les hommes pour dire leur amour des femmes. Charmant, et, au passage, charmeur.

Men, men, milk and honey
God's little gift for woman
I want you to take your rightful position

https://www.youtube.com/watch?v=hD1expRtbBA

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1981, extrait de "Season of glass". Je ne sais pas, je ne saurai jamais si cet album est bon ou mauvais. Je n'entends que la voix de Yoko, qui chevrote et se casse, et parfois, brièvement, crie. Allez-y, vous pouvez dire qu'elle chante comme une casserole, là. C'était un an après l'assassinat, sous ses yeux, de son mari.

The room's so empty, the room's empty without you
My body's so empty, the world's so empty without you
You left me, you left me, you left me without words

https://www.youtube.com/watch?v=TA63ZTrLleM

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1981, extrait de "Season of glass". Le seul morceau, à ma connaissance, où elle aborde, à mots couverts et de façon très pudique, la façon dont elle est perçue et le sentiment de rejet qui en résulte. La seule époque, sans doute, où cette femme si forte n'a vraiment pas pu le supporter.

https://www.youtube.com/watch?v=e_wxSfGp2v4

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1982, extrait de "It's alright (I see rainbows)". Album de convalescence, faible et peu inspiré sur le plan musical, mais recelant néanmoins quelques petites perles.

Mélodie légèrement désaccordée, à la fragrance un peu beatle (on reconnaît notamment le motif de "Girl"), pour ce title-track titubant où Yoko se réconforte à la méthode Coué. Artistiquement le plus curieux et émotionnellement le plus touchant de l'album.

https://www.youtube.com/watch?v=hycfh6KzeDo

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1985, extrait de "Starpeace". Un des meilleurs albums de Yoko, et le plus incompris de tous (un record).

Sorte de rencontre entre l'univers mental de Yoko et la pop des 80's dans ce qu'elle avait de meilleur, il s'agit d'un concept album contre le système de missiles dit "Star Wars" de Reagan, et donc d'une vigoureuse réaffirmation du message de paix de Yoko, aspect qui exaspéra la critique : "Toujours les mêmes conneries hippies des années 60." Ben tiens. Oui, toujours.

https://www.youtube.com/watch?v=Ntsn9mA5yDU

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1985, extrait de "Starpeace".

Sur des rythmes légers de reggae ou de dance baignant dans un agréable fond space/ambient, l'album, très cohérent, est juste ce que promet son titre : la paix des étoiles.

https://www.youtube.com/watch?v=1uhXX9CKPvk

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1985, extrait de "Starpeace".

Après ce très beau final, Yoko dut toutefois se rendre à l'évidence : l'oeuvre, malgré sa modernité, n'était plus du tout en phase avec l'époque. D'où, hélas, son retrait de la scène pendant 10 ans. Ben tiens. Reagan, c'était tellement mieux.

https://www.youtube.com/watch?v=v6AMM7Gj4_A

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1996, extrait de "Rising". Très rock et très mystique, c'est l'album le plus contrasté de Yoko. IMA, formation basique minimaliste, le tire toutefois vers le rock (mais pas n'roll, évidemment).

Rock. Bref, sobre, dense et urgent.

https://www.youtube.com/watch?v=kUeIcLyrQ98

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1996, extrait de "Rising".

Rock sombre mais cool, auquel Sean s'efforce de et parvient à donner une coloration lenonnienne.

https://www.youtube.com/watch?v=9rUqykseSG0

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1996, extrait de "Rising".

Rock et séance de rattrapage pour les allergiques à "Yoko Ono/POB". Là aussi, Yoko triture le titre, très signifiant pour elle (voir "Death of Samantha"), mais reste presque sagement cadrée sur le chaos binaire derrière elle.

https://www.youtube.com/watch?v=tfYeFTt3xWc

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1996, extrait de "Rising".

Plus pur et plus ascensionnel que le title track, c'est le "Easter" de Yoko. Je peux pas mieux dire.

https://www.youtube.com/watch?v=mOny1kk_RIA