Les possibles films que m'inspire la musique

Des morceaux qui auraient pu illustrer les films qu'ils m'inspirent. Mes scénarios tiennent dans le temps imparti du morceau et suivent sa progression.

Liste de

18 morceaux

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a environ 1 an

The Planets, op. 32: V. Saturn, the Bringer of Old Age
8.2

The Planets, op. 32: V. Saturn, the Bringer of Old Age

09 min.

Morceau de Gustav Holst

Tom_Ab a mis 9/10.

Annotation :

Un cosmonaute a raté sa manoeuvre d'approche autour de Saturne. La navette, irrémédiablement endommagée, ne pourra plus jamais atteindre son but. A la dérive, coupé du vaisseau mère, il enrage d'abord, se désespère ensuite et, fataliste, se résigne à mourir. Il utilise le peu de carburant qui lui reste pour se projeter contre la planète car sans cela, il mettrait des semaines à se languir dans l'attente d'une mort insupportable, sans espoir d'être secouru. Il fonce avec l'énergie restante, traversant les majestueux anneaux de Saturne qui le secouent dans tous les sens. Il évite et frôle les énormes astéroïdes. Cela lui rappelle la mer où il pêchait avec son père, petit, les vagues immenses, les récifs découpés. Un jour, son père ne revint pas de la pêche, aspiré par la violence de l'océan, l'implacable tempête. Il était mort au milieu de sa quête, dans l'ardeur de sa passion pour la mer. Le cosmonaute traverse des turbulences énormes. Les rochers laissent place à des fines particules de poussière d'argent qui s'écrasent sur la carlingue, il ferme les yeux, tremble, puis soudainement, le vide. Le voilà face à Saturne, magnifique, majestueuse. Sa surface striée, lui rappelle l'océan. Il se revoit, enfant, ramenant le fruit de sa pêche à son père qui le félicite, débordant de joie et de fierté. Le revoilà qui sourit, serein, le vaisseau fonçant vers la planète. On peut lire dans ses yeux l'assurance de l'homme prêt à mourir. La caméra zoome sur son oeil marron qui laisse place, sans transition, à Saturne, puis la caméra recule et l'on peut admirer l'immense planète, paisible et radieuse comme jamais. Générique.

The Planets, Op. 32: Neptune, the Mystic. Andante - Allegretto
8

The Planets, Op. 32: Neptune, the Mystic. Andante - Allegretto (1993)

The Planets, Op. 32: Neptune, the Mystic. Andante - Allegretto

08 min. Sortie : février 1993 (France).

Morceau de Gustav Holst

Annotation :

Un jeune garçon, attiré par une lumière étrange, se lève de son lit. La nuit est froide, humide mais le voilà, qui, instinctivement, sort de chez lui et glisse, comme attiré, dans la nature endormie jusqu'à une forêt sombre et inquiétante. Il voit de plus en plus de lumière, des flashs lumineux perçants la cime des arbres, découpant la brume. Il s'approche, restant autant que possible caché. Il ne sait pas s'il doit s'inquiéter ou s'enthousiasmer. Sa curiosité d'enfant rejaillit, tout comme sa prudence instinctive et son corps, mu par ce sentiment contradictoire parvient à une clairière où il peut cette fois-ci voir ce qui avait attiré son attention. Il voit un immense jet de lumière, un halo qui s'élève vers le ciel, et dans cet halo, des ombres étranges et fines qui tournoient et vibrillonnent. On dirait qu'une rumeur étrange émane de cette lumière, une sorte de complainte ni triste ni joyeuse, ensorcelante, un chant de sirènes. Il ne sait pas pourquoi, il voudrait fuir mais il s'avance, désormais à découvert vers cette étrange lumière. Il tend la main, il sent comme une douce chaleur, un picotement agréable, ni chaud, ni froid. Il plonge son corps dans le faisceau lumineux, il est aspiré vers le ciel, il lévite, infiniment, s'envole, vers un horizon inconnu, infini, son corps tournoyant parmi les photons, jusqu'à être si haut, qu'il semble plus ne faire qu'un avec eux. Générique.

Requiem: Confutatis maledictis
8.3

Requiem: Confutatis maledictis

02 min.

Morceau de Wolfgang Amadeus Mozart

Tom_Ab a mis 10/10.

Annotation :

Les bombes pleuvent. Le jeune soldat se réfugie dans la tranchée tandis que la boue éclate de partout, que la terre le recouvre. Il se recroqueville dans un coin, comme un enfant apeuré, prend son pendentif en forme de croix dans sa main.

Ailleurs, dans une pièce sombre et humide, dans la pénombre presque rance d'une crypte, une jeune fille, prise de vertige, subitement s'effondre et saisie à son tour le pendentif en forme de croix qu'elle porte autour du cou. Elle se met à genoux, psalmodie des prières, en larmes, implore miséricorde.

Le jeune garçon a peur comme jamais. Il est couvert de glaise. Les tranchées dégueulent de métal en fusion. Subitement, parmi le chaos environnant, ne voyant presque rien, il sent un objet métallique lui transpercer la peau. Il s'effondre.

Prise de panique, elle se relève, cherche ses gestes et sort en courant de la pièce, les yeux perclus de larmes, malgré le danger qui rôde dehors, prenant tous les risques en quittant son abri de fortune.

Subitement, le garçon est relevé par des brancardiers qui l'emmènent hors du champ de bataille. Mourant, il contemple le ciel. Ce dernier s'éclaircit. Le bleu perce les nuages, presque miraculeusement. Elle, sortie enfin dehors, inhale l'air humide et croit sentir près d'elle la rumeur des batailles. Le ciel aussi est bleu. Tout deux contemplent les cieux, leurs rétines s'y reflétant jusqu'à se confondre et se rejoindre, les mains tenant fermement leur crucifix. Il est mort,mais c'est comme si elle était près de lui. Générique.

Lohengrin, WWV 75: Vorspiel
9.4

Lohengrin, WWV 75: Vorspiel

08 min.

Morceau de Richard Wagner

Annotation :

Le soleil du matin perce à travers une fenêtre, c'est une lumière douce, délicate, tiède, qui illumine le visage des deux amants, l'un contre l'autre dans leur lit de satin et de dentelle. Les draps et les corps sous eux dessinent comme des arabesques qui s'entrecroisent, celles d'une tendresse propre aux amours encore naissantes de deux amoureux qui se viennent de se reconnaitre. Le soleil se fait plus insistant, la jeune fille fait une petite moue, s'étire, s'étale, son corps resplendissant comme un linceul de chair, transpire encore des ébats de la nuit. Les deux jeunes gens se lèvent, vont à la fenêtre, contemplent les jardins magnifiques du palais, l'un contre l'autre, incapables de se quitter. Leur regard se perd dans l'horizon de nacre. Ils sont beaux, certains de leur force, en pleine confiance. La caméra sort de la chambre, filme le château gothique, renaissance, tout à la fois, un ces châteaux de conte, somptueux comme un rêve. La jeune fille voyant le soleil toujours plus fort s'éloigne du garçon, car la lumière va envahir toute la pièce et elle ne pourra le supporter. Elle dépose un baiser à son amant, délicatement, qui tend le cou comme un félin tendre et docile. Elle recule, se plaque contre le mur, grimpe dans un cadre vide et disparait dans le tableau jusqu'à redevenir le portrait qu'elle a toujours été, et que le prince, solitaire, contemple amoureusement depuis toujours. Le jour se lève, et cet amour interdit se termine lorsque que le soleil triomphe définitivement. Le prince, chétif, frêle, est pâle. Il s'éloigne, amer, de la fenêtre, tandis que le soleil achève sa conquête du jour. Générique.

Piano Concerto no. 2: II. Andante

Piano Concerto no. 2: II. Andante

Shostakovich: Piano Concerto No. 2 - Andante

07 min.

Album version de Dmitri Chostakovitch

Annotation :

Elle entre dans la pièce. Elle soupire, encore en colère. Elle le regarde, il est assis, indolent, dans son fauteuil de satin, un air nonchalant. Il tourne la tête, ne bouge pas. Ils se regardent. Elle se précipite sur lui. "Pardon". Ils s'embrassent avec la douceur de deux habitués. Elle glisse ses doigts dans ses cheveux, elle les laisse parcourir, comme des pattes félines, délicates et molletonnées, le cou de son amant. A son tour, avec un regard peiné, il la regarde et s'excuse. Ils se confondent en excuses comme en baisers, comme si les uns compensaient les autres. En alternance, entre leurs tendres caresses, on revoit leurs disputes insensées, leurs crises existentielles, leurs jalousies maladives, et chaque pensée trouble et amère se noie dans la volupté. Ils veulent oublier. Ils se regardent, jurant de ne jamais plus se quitter puis se lovent dans le fauteuil confortable, les regard pensifs, presque évanescents, semblables à des statues. Ils ont l'air fatigués, leur peau est blafarde, leur regard est vitreux. La chair parait triste. Générique.

Thaïs, Acte Deux: Meditation

Thaïs, Acte Deux: Meditation

06 min.

Morceau de Jules Massenet

Annotation :

Une vieille dame s'avance parmi les touristes dans la grande galerie du Louvre. La lumière éclaire parfaitement son parcours, le ciel est clair à travers l'imposante voute de verre. Elle a les mains croisées dans son dos, elle marche lentement, s'arrêtant presque devant chaque toile. La première qui attire son regard, c'est le portrait d'une jeune femme italienne, une de ces muses d'un peintre de la Renaissance, aux longs cheveux noirs ruisselant sur sa peau à demi-nue. Les touristes japonais et américains se pressent devant et l'empêchent de bien observer. Elle s'agace de voir qu'on lui ravisse ainsi sa muse. Elle pousse un jeune chinois un peu benêt qui traine devant elle pour lui prendre sa place. Elle finit, par se coller devant, pour être sûre d'être au plus près, comme si elle était prête à dévorer la toile, ou à entrer dans son sein. Elle observe la peau laiteuse, le ventre légèrement girond de la jeune femme, sa poitrine galbée, le contours de son ventre. La muse semble émerger de la nature ; à ses côtés des oiseaux chantent et les arbres bruissent, on croirait les entendre. Elle voudrait tendre la main, la toucher, mais se retient, de justesse. Certains touristes s'agacent, lui demandent de se pousser mais elle ne bouge pas, presque amusée, parfaitement sereine, dans un jeu qui n'appartient qu'à elle. Elle finit, après avoir contemplé cette femme d'un autre temps, par repartir, continuant sa médiation dans la grande galerie du Louvre. La lumière éclaire son corps vieillissant, ses cheveux gris ruisselle sur sa peau blanche, au milieu de la foule bruissante, qui s'agite, qui s'égosille, qui ne prend même pas le temps de regarder quoi que ce soit. La vieille dame sourit. Générique.

The Unanswered Question
8.5

The Unanswered Question (1992)

The Unanswered Question

05 min. Sortie : 9 octobre 1992 (France).

Album version de Charles Ives

Tom_Ab a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le petit village alpin est paisible, envahi par la neige. L'hiver est particulièrement rude, à l'image de ces temps de malheur. Dans le salon, austère comme ceux des vieux chalets, un couple s'observe d'un bout à l'autre de la pièce. Le bois craquèle, le feu crépite. Le calme règne, ils ne disent pas mots. Seuls leurs regards signalent un trouble. Pourtant, ils entendent un appel, la trompette résonne, en contrebas. L'homme ne se lève pas. La femme demeure stoïque et muette. La trompette se fait plus insistant. L'homme tremble un peu, tout semble être dissonant, sur le point de s'effriter, et il tient sa main pour contenir sa peur. Il se lève, se dirige vers l'entrée où se trouve son barda de soldat. Il le saisit. Il s'apprête à partir, sa femme se lève et vient simplement lui prendre la main avec pudeur. Il la regarde, sans un mot et s'en va, alors que la tempête est à son paroxysme, que le blizzard envahit les collines, que les trompettes sont aussi dissonantes que celles de l'Apocalypse. La porte se referme. La femme se retrouve seule, en silence, un silence sirupeux, froid et cotonneux comme la neige. Elle a une dignité, une dureté sur le visage ; maigre, osseuse ; c'est une femme des Alpes. Rien ne transparait dans sa pudeur, seuls ses paupières trémulent sous le poids des larmes retenues. Générique, braqué sur ce regard intense.

Première gnossienne
9.2

Première gnossienne (1994)

Trois Gnossiennes : I. Lent

03 min. Sortie : 15 février 1994 (France).

Morceau de Erik Satie

Annotation :

Un homme allume sa cigarette. Il a cet air d'écrivain, paresseux, rêveur, il divague assis sur son bureau qui jouxte sa grande bibliothèque. On voit son visage méditatif, sa cigarette à sa bouche qui se cousume, la fumée qui s'en élève, volutes de souvenirs, jusqu'à ce que cette fumée se confonde avec les fumées des cheminées des toits de Paris. Il se met enfin à écrire. La caméra alors se promène dans Paris, Paris toujours uniformément grise, c'est une ville terne, qui se marie si bien avec les vendredis pluvieux, et les journées d'hiver. Elle est belle de cette uniformité. On longue le grand Palais, la concorde, la géométrie aboutie de la Rue de Rivoli et ses colonnades infinies, l'élégance du Jardin des Tuileries, jusqu'aux grandes façades du Louvre, jusqu'aux quais de Seine, cette eau presque boueuse et opaque, qui tourbillonne, comme la fumée d'une cigarette. Le générique du film arrive sur ces motifs nébuleux entremêlés : fumée, brume et eau tourbillonnant comme les souvenirs. Générique parmi la fumée, la brume, tout confondu.

Tristan und Isolde: Liebestod
9

Tristan und Isolde: Liebestod (1994)

Tristan und Isolde: Isoldes Liebstod

07 min. Sortie : 11 octobre 1994 (France).

Morceau de Richard Wagner

Tom_Ab a mis 10/10.

Annotation :

Le château est rayonnant, la caméra se promène de pièces en pièces avec élégance.

Il la tient dans ses bras. Ils sont dans une salle de bal grandiose. Il danse avec elle, dans cette immense pièce drapée de vastes fresques et décorée de bibliothèques élégantes. Les chandeliers brillent aux éclats, la lumière des montagnes perce à travers les impressionnants vitraux. La valse continue, imperturbable, rien ne semble pouvoir l'interrompre, parmi le scintillement des verres et la clameur de la fête. Les convives réapparaissent, toute la cour, la bonne société les admirent ; les souvenirs ressurgissent. Il la fait tournoyer, virevolter, avec sa robe de satin. Leur amour parait plus fort que jamais. Mais elle ne sourit pas et son corps est inerte. Il la fait danser comme on joue à la poupée, comme lorsqu'on ne sait plus distinguer la vérité du déni. Les bras de la jeune femme pendent, ses pieds heurtent le parquet étoilé mais il feint de l'ignorer. Il continue de danser, il tourbillonne, son cadavre dans les mains ; l'amour ne saurait se finir. Générique.

Die Zauberflöte: Ouvertüre

Die Zauberflöte: Ouvertüre

Morceau de Wolfgang Amadeus Mozart

Annotation :

Il se réveille. L'aube, à peine, se lève. Il passe par la chambre de ses deux enfants. Ils respirent tranquillement, endormis, en plein rêves. Il traverse la pièce à pas de loups, avec la délicatesse d'un père attentionné. Sa femme derrière, dort également, son visage d'or resplendit.

Le père se met à sautiller, à danser, au milieu de la pièce. Le parquet grince, il manque de tomber mais il ne s'arrête pas dans sa folle danse. Il se prend subitement pour un chef-d'orchestre : le voilà qui commande aux violons plus de violence, aux flutes de réveiller tout ce beau monde. Mais rien n'y fait, la famille ne bouge pas. Il reprend donc sa danse comme une incantation. Bientôt il semble que tout l'orchestre le suive et que mêmes les fresques sur les murs s'animent sous sa danse ; faunes et angelots se trémoussent au rythme de sa valse.

Il se stoppe un instant, transpirant. Sa danse se fait plus saccadée, plus chancelante, plus hésitante. Il tape dans ses mains, il saute au milieu de la pièce, provoquant un vacarme énorme. Il se cogne contre le lustre d'argent. Voyant que rien ne marche, il se faufile jusqu'à la fenêtre, ouvre les volets, imposant un puissant soleil à la maisonnée. Mais rien n'y fait sa famille ne se réveille pas. Il invite les faunes, les anges et l'orchestre à le suivre. Ils entament une sorte de chenille folle, toujours avec une légèreté frivole. Le père ferme à demi les yeux, donne le rythme.

Subitement, deux énormes gardes surgit dans la pièce. Le père, toujours dans sa danse ne remarque rien. Il se trémousse, inarrêtable. Les deux gardiens lui assènent des coups, le ligote, lui revête une camisole, mais il poursuit sa danse folle. Le décor s'évanouit. La pièce est nue et crasseuse. Il ferme les yeux, continue de battre le rythme de ses mains frêles, persuadés qu'un jour ils se réveilleront. Il sourit. Générique.

Romeo & Juliet / Act 1 - Dance of the Knights
9

Romeo & Juliet / Act 1 - Dance of the Knights (1991)

Prokofiev: Romeo and Juliet, Op. 64, Dance of the Knights

04 min. Sortie : 1 mai 1991 (France).

Morceau de Sergei Prokofiev

Annotation :

Le chevalier et sa troupe marchent fièrement, battent les tambours. Ils sortent l'épée. Face à eux, une horde prête à en découdre. Les archers tirent. Les premiers factieux s'effondrent dans un bruit de métal puis c'est le chevalier qui fend les rangs de ses ennemis le premier, pourfendant des casques et des armures avec une dextérité hors paire. Le sang coule, il coupe des têtes, des bras, des mains, impitoyable et déterminé. L'ennemi hurle. Il rampe, les jambes arrachées, traînant dans des mares de sang.

On change de plan : le chevalier retrouve sa dulcinée. Lui baise les mains, la couvre de tendresse. Un banquet en leur honneur est dressé. Elle est resplendissante dans ses atours de princesse. Mais, alors qu'ils trinquent, un souvenir, pernicieux revient au chevalier.

Il revoit les têtes coupées. Il les plante aux bout de piques, entasse les mains découpées et allume des brasiers pour les brûler.

La fête continue. Les ménestrels et les troubadours entonnent des hymnes à sa gloire. La princesse lui parle de choses insignifiantes, elle minaude et lui écoute, buvant ses paroles, tenant sa coupe de vin rouge à ses lèvres.

En buvant le calice, il revoit le champ de bataille : il crie victoire, le visage barbouillé de sang, l'épée dégoulinante d'hémoglobine comme un front dégoulinerait de sueur. Il mesure sa puissance et sa gloire, revoit sa belle princesse au banquet, le fruit de sa folle conquête. Générique.

Le Crépuscule Des Dieux: Marche Funèbre de Siegfried
9.9

Le Crépuscule Des Dieux: Marche Funèbre de Siegfried

05 min.

Morceau de Richard Wagner

Annotation :

A la barre des accusés, une jeune femme. Le juge et la salle entière la toisent. "Condamnation à mort" tranche le magistrat. Rumeur dans la salle, entre effroi et soulagement. La jeune femme condamnée ne semble pas être atteinte. On la traîne dehors : "traitresse", "catin", "chienne", peut-on entendre lorsqu'elle fend la foule escortée de garde pour rejoindre sa geôle. Elle longe un long couloir de pénombre, carrelé d'un damier noir et blanc glacial. On la ramène dans sa cellule.

Le calme dans son esprit revient, avec une fatalité, une acceptation, résignée et réfléchie. Elle est déterminée. Un prêtre pénètre dans sa cellule. "Pourquoi refuser de te soumettre aux gouvernement révolutionnaire ? Même l'Eglise se plie à la volonté des hommes. Tu n'es pas obligé de les aimer, juste de leur obéir." "Pourquoi devrais-je obéir à des criminels ? L'ancien régime m'avait demandé de plier le genoux, le nouveau d'en faire autant. Il n'y a qu'un être devant lequel je me prosternerai." "Il ne s'agit que d'un serment, rien de plus." "Et vous avez trahi le vôtre mon père." "Tu racontes n'importe quoi petite !" "Vous avez peur, mon père, vous avez peur de mourir. Moi pas. Maintenant, laissez moi !" Elle est triomphante. On voit son regard rougeoyer de fierté. Le prêtre s'en va. Elle se met à genoux et prie.

Subitement le cachot s'ouvre, deux gardes viennent la saisir, l'emmène dans le même couloir en damier, l'entraine dans une cour baignée d'un soleil timide et pale. Elle se laisse faire. On la met face à un mur. Elle prie, marmonne des formules. La foule qui salive la prend pour une folle. Le bourreau hurle : "en joug !" Générique, sur le canon des fusils.

The Planets, op. 32: Mars, the Bringer of War

The Planets, op. 32: Mars, the Bringer of War

Mars, The Bringer Of War

07 min.

Album version de Gustav Holst

Annotation :

Dans la brume s'élève l'armée. Le cor retentit dans la forêt encore ensommeillée, puissant et déterminé, jusqu'à ce que les cohortes de cavalier percent l'horizon. Puis, la cavalcade se déclenche. Les guerriers émergent de la foret et détalent dans la steppe avec frénésie. Les pas des chevaux, à l'unisson, labourent la terre meuble. La troupe galope vers un paisible village dont les tentes fumantes de la nuit passée, ne sont pas encore éveillés. Subitement, le chef Mongol se détache de sa bande de cavaliers, exhorte ses hommes, extirpe son sabre d'une longueur exhubérante et le lève vers le ciel d'un air conquérant. Les hommes hurlent, déments. Cri de guerre.

Les villageois se réveillent entendant le fracas des sabots. Femmes et enfants pleurent, la foule se dispersent comme elle peut, hagarde, tandis que les Mongols se rapprochent inexorablement. Bientôt, ils forment une ligne noire et monstrueuse à l'horizon, recouvrant les terres de ténèbres.

La cavalcade reprend, plus déchainée, encore. Les visages fermés des guerriers ont des airs impitoyables. Tous sabres tendus vers le ciel comme pour défier les Dieux, ils écrasent et piétinent la terre qui gicle de toute part ; leur visage se farde de boue et leur peau s'assombrit par la suie mêlée à la sueur.

Ils traversent une petite rivière, leur cheval bondissant par dessus les eaux. Puis ils pénètrent dans le village, décapitant les derniers braves venus leur tenir tête, pères, frères et fils innocents. Les corps s'effondrent pathétiquement. Le chef et sa garde rapprochée arrive dans la place centrale. Les filles et enfants malheureux se trouvant là n'ont plus d'issu, cernés de toute part par les cavaliers, qui les encerclent parmi les huttes, les visages déments, les mines inhumaines, le sang reflété dans leurs yeux brillants de conquête.

Générique dans le fond de l'oeil sanguin d'un des barbares.

Variaciones sobre un tema original "Enigma", op. 36: VIII. (W.N.): Allegretto

Variaciones sobre un tema original "Enigma", op. 36: VIII. (W.N.): Allegretto (1976)

Variations on an Original Theme ("Enigma"), Op. 36 - VIII. (W. N.): Allegretto

01 min. Sortie : 1976 (France).

Morceau de Edward Elgar

Annotation :

Triple morceau : le morceau VIII (W.N.), allegretto, suivi de l'Andante XII (BGN) et du XIII Moderato (Romanza) - version Berstein

Elle se levait en s’étirant et le soleil à peine avait-il bercé ses yeux de sa chaude lumière qu’elle revoyait la nuit passée et ses étreintes charnelles ; les caresses de l'astre n’était plus que la réminiscence de la douceur des baisers sur sa peau, des doigts qui trottaient, timidement puis allégrement sur ses membres, jusqu’à l’étreinte suprême. Les corps qui s'entrecroisent dans la pénombre. Il y avait tant de légèreté dans cette tendresse réciproque prolongée par des élans de voluptés. Puis cela finissait par le triomphe de deux corps réunis. Les ébats reprenaient, les mains sur la peau, les pieds entrecroisés, les cheveux enlacés, boucles, pleins et déliés, calligraphie de corps qui esquissent l’amour. Elle se leva, pleine d’espoir de le revoir, éprise encore du rêve d’hier soir.

Mais il y avait, lorsqu’elle le revit, quelque chose d’amer en lui, de sombre. Grand brun ténébreux dont le regard orgueilleux semblait la rejeter. Ce qu’elle croyait avoir été l’amour réciproque, n’était que la passade évanescente d’un soir. Alors elle tenta de le convaincre, se lovant cotre lui, pour lui rappeler tout le bien que cela faisait, de se sentir libre d’une étreinte. Doucement, elle remonta ses doigts sur ses bras musculeux et, parcouru d’un frisson, il céda à ce supplice, se remémorant à son tour quelles délices cela était, et la prit à son tour dans ses bras. Les larmes de la jeune femme se mêlaient à la joie du trésor retrouvé. L’amour, cette fois, n’avait plus de légèreté, il était grave, lourd, langoureux. Il prenait tout son sens, chargé qu’il était de la tempête des cœurs. Il n’y avait désormais plus qu’eux, et cette étreinte éternelle qui ne les quittait plus.

Puis, les peaux frissonnèrent sous les doigts délicats. Les sourires s’esquissaient parmi les boucles de cheveux, les pleins et les déliés. Et lorsqu’ils se contemplèrent et prirent le temps de savourer la joie de s’être retrouvés, ils tombèrent de fatigue, les corps épuisés de tendresse, et ils s’endormirent ainsi, l’un contre l’autre, immobiles statues à la gloire de l’amour. Et, le rêve recommença. Les caresses reprirent alors que le soleil perçait à travers la fenêtre, jusqu’à le souvenir glorieux de cet amour assouvi ne s’estompât peu à peu jusqu’à n’être plus qu’une impression vaporeuse et cotonneuse, l’impression fugace d'un rêve qui berce le sommeil.

Parsifal: Act III. "Höchsten Heiles Wunder: Erlösung dem Erlöser!"

Parsifal: Act III. "Höchsten Heiles Wunder: Erlösung dem Erlöser!" (1992)

Act 3 - Höchstes Heiles Wunder! - Erlösung dem Erlöser!

05 min. Sortie : 29 juin 1992 (France).

Morceau de Richard Wagner

Tom_Ab a mis 10/10.

Annotation :

Elle était prête, enfin, pour le grand voyage, après des semaines de douleurs, le visage amaigri, livide, déjà froid, après avoir perdu peu à peu l'usage de son corps, les poumons en lambeau, la bouche affadie. Dans son lit bardé d'instruments, sous ce respirateur étouffant, parmi la moiteur putride des produits désinfectants, sous les regards masqués des hommes drapés de blouse, elle souriait, fermant les yeux, peu à peu et s'éloignait de ce monde décadent. Elle voyait désormais les cathédrales, immenses, les voutes sacrées, le toit du monde, les colonnades qui s'élevaient comme en prière vers le ciel étoilé. Elle longeait des temples miroitants, dorés de toute part, survolaient leurs toitures luisantes et désormais, elle vogeait dans l'immensité bleue, jusqu'à percer le coton des nuages, tandis qu'elle entendait plus distinctement le chant des anges qui l'attendaient. Toute la haine, la misère, les maladies du monde désormais avaient disparu. Le monde scintillait, auréolé de grâce. Ne restait que cette quiétude, absolue, cette chaleur divine. Elle surmonta un impressionnant nuage blanc, et un instant flotta dans les cieux. Et subitement une immense lumière blanche l'enveloppa, toute sa vie défila, l'instant d'un flash, tout le bonheur de son existence passée ramassée en une seconde, cette d dose ultime de bonheur, puis un grand flash lumineux, derrière lequel se découvrit, de plus en proche, des jardins qu'elle n'avait jamais vu, une résurgence des origines, l'Eden disparu, ceux que l'on cherche depuis toujours et qu'on croyait ne jamais exister : dattiers et pommiers, cèdres et palétuviers, caroubiers et bambous, luxuriance d'une fontaine qui s'écoule au fond d'un bassin nacré. Elle avait acquis la certitude que c'était là qu'il fallait être, bercé de toute cette douceur et de toute cette lumière. Elle était prête, enfin, pour le grand voyage. Générique qui se perd parmi la verdure.

Ich Bin Der Welt Abhanden Gekommen
8.3

Ich Bin Der Welt Abhanden Gekommen (2004)

5 Lieder: V. Ich bin der Welt abhanden gekommen (soprano: Violeta Urmana)

07 min. Sortie : 2004 (France).

Morceau de Pierre Boulez, Violeta Urmana et Wiener Philharmoniker

Tom_Ab a mis 10/10.

Annotation :

La plage est nue. Le soleil scintille au-dessus de la mer, un de ces soleils de crépuscule occidental, à l'éternel coucher. La grève est déserte. Elle marche, lentement, le pas allenti de vieillesse. Elle fixe l'eau miroitante, ruisselante d'or. Le monde s'endort dans une chaude lumière. Elle a toujours aimé cet endroit, lieu de sa belle jeunesse, des premières amours, des premiers secrets, des premiers ébats. La demeure familiale, à l'ombre de quelques pins, où si longtemps elle a trouvé refuge. Au loin, elle voit quelques enfants rire et jouer au cerf-volant, sous l'oeil attentif de leur mère. Sa vie se résume à ces instants familiaux, si précieux, elle les emporte avec elle. Et même eux finissent pas s'en aller. La nuit tombe. Maintenant que la plage est nue, elle se déshabille. Puis elle se dirige d'un pas lent et sûr vers la crête des vagues. L'eau lui lèche les chevilles. Elle est encore tiède d'une journée d'été chargée de soleil. Elle continue d'avancer, tandis que l'astre continue de décliner. Elle s'y accroche, elle le rattrape. Bientôt l'eau la ceinture, elle se fait plus remuante mais elle, demeure paisible. Elle se met à couler quelques brasses, de ses bras décharnées et vieillies. La légende ne raconte pas ce qu'elle est venu. Les plus anciens disent qu'elle fixa longuement le soleil et nagea dans sa direction, jusqu'à disparaitre à l'horizon. L'île qui fait face, au loin, près de l'horizon, s'appelle l'île aux Dames depuis ce jour, et chaque soir, le soleil se couche à l'ombre de sa crête. Le monde s'endort, dans une chaude lumière. Générique.

Violin Concerto no. 1 in G minor, op. 26: I. Vorspiel: Allegro moderato
9.2

Violin Concerto no. 1 in G minor, op. 26: I. Vorspiel: Allegro moderato (1994)

Violin Concerto No. 1 in G minor, Op. 26: I. Vorspiel - Allegro moderato

08 min. Sortie : 8 février 1994 (France).

Morceau de Max Bruch

Tom_Ab a mis 10/10.

Silouans Song
8.8

Silouans Song (2002)

Silouans Song

05 min. Sortie : 11 novembre 2002 (France).

Morceau de Arvo Pärt

Tom_Ab

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