2021, livré à moi-même

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Livre très puissant quand il est question de dénoncer le système pénitentiaire américain, l'hypocrisie de l'homme.
Livre très beau et onirique avec son concept, vivre la mort en raccourci et revivre ses vies antérieures. Hélas, ce concept n'est pas toujours efficace, puisque les histoires de ses vies antérieures ont des intérêts inégaux.
Beau livre, en somme, seulement, à des années lumière de Martin Eden.

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J'ai deux passions dans la vie : le cinéma et Rafael Nadal.
Alors oui, ce livre n'est pas une grande œuvre de littérature, et je me permets de mieux le noter qu'un classique comme Candide, pour la simple et bonne raison que je fais ce que je veux.

Je suis Nadal depuis toujours, déjà au collège, j'étais fan. Sa détermination, son abnégation, son talent, sa force, son coup droit, son mental, le fait d'être au départ dans l'ombre de Federer. Tout ça me fascinait, m'impressionnait, alors qu'il était d'usage d'être fan de Federer, immense champion.

On dit souvent que le sport procure des émotions incroyables, que l'on ne retrouve nul part ailleurs. Ce livre raconte ça, du point de vue d'un Nadal enfant, adolescent et puis tennis pro. Cette humilité, c'est incroyable. Ces anecdotes sur son enfance, sur son rapport au travail, à la famille, à son entourage sont très inspirantes. L'ensemble est ponctué par ses grandes victoires en GC, notamment celle de Wimbledon en 2008 face à Federer, match qui est à ce jour considéré comme le plus grand match of all-time.
Le livre sort en 2012, et à ce moment-là, Rafa est un des plus grands joueurs de l'histoire avec 11 GC. Aujourd'hui, il en a 20, le même nombre que le joueur qu'il considère dans sa bio comme le plus grand de l'histoire : Roger Federer. À l'époque, il n'y avait pas de débat. Aujourd'hui, oui.

Enfin, Nadal parle de l'âge et des blessures. Il déclare dans sa bio être content si il est toujours en forme à 30 ans. Il en a 34, et il est numéro 2 mondial et remporte toujours des grands tournois, dont RG en 2020. Quel homme, quelle source d'inspiration. C'est fou de voir l'humilité de Rafa, et de constater la suffisance et l'arrogance de certains sur ce site.

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C'est tout simplement beau, et extrêmement intéressant pour qui s'intéresse à la peinture, et aux différents liens entre les arts visuels. C'est très documenté, bien agencé, et presque trop court.
Ce qui ressort quand même de cette analyse, de cette démonstration, c'est la poésie. Derrière chaque plan, chaque tableau, un regard sur la vie. Cette vie traité d'un angle poétique. Bel hommage à de grands cinéastes comme Hitchcock, Lynch, Allen, Ozu, Visconti, Ford, Chaplin. C'est beau.

Petite phrase provenant de la sagesse des Navajos qu'a pu rencontrer John Ford lors de ses tournages : "Le seul but de l'homme est la beauté. Ce n'est que dans l'harmonie que l'on peut trouver la beauté, et cette harmonie de la nature est d'une incroyable complexité."

L'art, c'est rechercher la beauté, se reposer sur l'harmonie et trouver la vérité.

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"Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie"

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Orwell a le talent (et l'expérience) de retracer l'extrême complexité de la Guerre d'Espagne, en toute simplicité. En évoquant d'abord à son échelle - d'individu - le conflit, il finit dans les appendices à analyser les aspects politiques, et montre une nouvelle fois que la guerre d'Espagne ne s'est pas résumé à une confrontation simple et bête entre les fascistes (Franco) et la gauche et tout ce que ça suppose. Parce qu'au sein même de la gauche, il y a eu de graves dissensions et de fausses accusations (les communistes accusant les anarchistes et le POUM plus particulièrement d'être une organisation secrète fasciste).
Le livre reste à ce jour une référence en matière de récits sur la Guerre d'Espagne, du point de vue des Brigades Internationales.

Au bout du compte "l'ennemi commun" de la gauche, a profité de l'émergence d'ennemis en interne, pour finalement prendre le dessus, en Espagne. Franco mourra paisiblement dans son lit en 1975 après avoir dirigé - en dictateur - l'Espagne pendant près de 40 ans.

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« Personne ne croit au miracle des pluies, aux féeries du printemps, encore moins aux aurores d’un lendemain clément. Les hommes sont devenus fous ; ils ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit. »

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Rude et poétique, le premier livre de Romain Gary laisse entrevoir ce que sera son style.
Les personnages sont touchants, le récit est bien mené, et Éducation Européenne a le charme et la candeur d'un auteur naissant en manque d'expérience et de confiance, mais qui par l'énergie de la sincérité et de la volonté réussit à émouvoir.

On peut regretter quelques longueurs parfois, liées aux petites histoires dans l'histoire, mais ce livre est la preuve que Romain Gary est un grand écrivain.

Quelques citations, par ailleurs :

"- Tu aimes les Russes, toi?
- J’aime tous les peuples, dit Dobranski, mais je n’aime aucune nation. Je suis patriote, je ne suis pas nationaliste.
- Quelle est la différence ?
- Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres. Les Russes, les Américains, tout ça... Il y a une grande fraternité qui se prépare dans le monde, les Allemands nous auront valu au moins ça..."

"- Qu’est-ce c’est, le fascisme?
- Je ne sais pas exactement. C’est une façon de haïr."

"Ils ont appris la haine, ils peuvent bien apprendre la bonté."

"Et il parut soudain à Janek que le monde des hommes n’était qu’un sac immense, dans lequel se débattait une masse informe de patates aveugles et rêveuses : l’humanité. "

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(8,5)
"Vouloir jouer aux échecs contre soi-même, c’est donc aussi paradoxal que de vouloir sauter par-dessus son ombre."

"Toute ma vie, les diverses espèces de monomanies, les êtres passionnés par une seule idée m’ont fasciné, car plus quelqu’un se limite, plus il s’approche en réalité de l’infini."

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J'ai lu cette nouvelle pour la simple et bonne raison qu'Apocalypse Now en est une adaptation libre. Et dans mon processus de lecture, ce fait énoncé est le principal problème rencontré pour apprécier l'œuvre à sa juste valeur.

Parce que si ce n'est Kurtz, cette voix, ce magnétisme qui a bien des égards colle au personnage de Brando, le livre est tout à fait différent du film, que j'adore de tout mon être, de la première minute au générique de fin. Naturellement, l'œuvre originale - et ce n'est pas souvent le cas - souffre de la comparaison avec son adaptation libre, comparaison qui dans l'idéal ne devrait même pas exister.

Si dans le film, tout a fonctionné pour moi, ça n'a pas été le cas de ma lecture. Bien sûr, Conrad écrit divinement bien, mais la façon dont le récit est mené - qui diffère du chef-d'œuvre de Coppola m'a parfois ennuyé. Le témoignage de Marlow sur le Nellie avec le recul nécessaire est judicieux, mais m'a pourtant pas emporté.
Aurais-je davantage apprécié le récit de Conrad si je n'avais pas dans la tête Apocalypse Now? Sans doute.

Au cœur des ténèbres a tout de même le mérite d'avoir inspiré un des plus grands films de l'histoire du cinéma. Ça n'est pas rien.

Quelques citations par ailleurs :

« Ne m’avait-on pas dit sur tous les tons de la jalousie et de l’admiration qu’il avait ramassé, échangé, escroqué ou volé plus d’ivoire que tous les agents réunis? Ce n’était pas la question. La question était que c’était un être doué, et que de tous ses dons celui qui ressortait de façon prééminente, qui comportait le sens d’une présence réelle, c’était son aptitude verbale, ses paroles, le don d’expression, déconcertant, illuminant, le plus exalté et le plus méprisable, le flot battant de lumière, ou de flux trompeur émane du cœur de ténèbres impénétrables. »

"Soudain elle ouvrit ses bras nus et les lança rigides au-dessus de sa tête comme dans le désir irrésistible de toucher le ciel, et en même temps les ombres vives foncèrent sur la terre, balayèrent le fleuve, embrassant le vapeur dans une étreinte obscure."

Annotation :

"Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu’à justifier nos croyances."

"Et dans mes petits poings sanglants d’où pendaient quatre ailes dorées, je haussais vers le ciel la gloire de mon père en face du soleil couchant."

Annotation :

"À l’enterrement de ma mère, le souvenir des fleurs partout et de ces gens que j’ai longtemps aimés. À l’enterrement de ma mère, le souvenir de ces gens au loin, qui ne se sont pas rapprochés. Ceux de l’enfance, du Sud, de la famille recomposée. La familia grande."

Annotation :

"Ce n’est pas un nouvel épisode, même affreux, dans un ordre connu qui va influencer le sentiment général qu’on peut avoir des hommes. Ce n’est pas le plus ou le moins qui peut changer une conception métaphysique. Tout ce que nous avons entrepris a été fait pour rester des hommes de pensée libre. La haine est une entrave pour penser librement. Je n’accepte pas la haine."

"Les opinions subjectives et les sentiments n’ont aucune valeur. La vérité est seulement dans les faits. Je veux, quand j’aurai le loisir, tenir note quelque temps des faits que peut connaître un homme placé par les événements à un bon poste d’écoute de la résistance. Plus tard, avec le recul, ces détails accumulés feront une somme et me permettront de former un jugement.
Si je survis."

Annotation :

"Comment peut-on raconter que l’on est seul au monde? Parfois en partageant le silence. Parfois en plongeant ensemble dans le passé , les récits de mort, étouffés par quelques minutes de tristesse."