2020: lire c'est pas simple, exister aussi mais c'est une autre histoire...

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Premier livre lu cette année, et petit retour en douceur vers les rives de la littérature pour moi. Sorte d'American Psycho en milieu rural, Pottsville est une oeuvre truculente et sensiblement nihiliste s'érigeant dans le sillage de son personnage principal comme observatrice de la psychée arriérée des Etats-Unis. On lui reprochera presque sa retenue dans la violence là où un bon gros carnage aurait été le bienvenue par moment. Une bonne lecture, se lisant sans difficulté malgré peut-être un point de vue interne moins impliquant pour le spectateur.

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Cela me fut difficile de ne donner que six à ce livre tant il m'aura confié de sacré frissons. Le concept en lui même est de fait,même si il ne déborde pas d'originalité,d'une beauté et d'une langueur magnifique. Son personnage principal,forceur de compétition (au point que c'en est très embarassant),dessert la sobriété et la mélancolie de l'oeuvre toute entiere,rendant une grosse partie de l'histoire terriblement molle, voire aliénée dans un romantisme hors propos.Très franchement,quand on voie les pistes qu'aurait pu prendre l'auteur, surtout lorsqu'on se renseigne ensuite sur la biographie de la superbe Maude Adams-la véritable actrice qui a inspirée le personnage d'Elise McKenna à Richard Matheson-,on ne peut qu'être déçus par le produit final. Néanmoins,j'ai trouvé toute la premiere partie du livre tout a fait intéressante,et son ultime acte,sublimée par son post-scriptum, font que c'est ici un six que je donne vraiment à reculons.

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Que c'est bon de lire du Jean Teulé ! Truculent, sordide, gras...Que demander de plus ? De plus, c'est plaisant à lire. Les livres de Jean Teulé se plaisent à dénicher et amplifier les affres de l'histoire de france, en s'attardant à chaque fois sur des personnalités plus que contreversées, et nous - en tant que lecteur- on trouve du plaisir à se faire servir un cours d'histoire approximatif et anachronique parce que, au final, qui dicte l'histoire ? Surtout en France où c'est un sujet tabou, et où chaque aproximation vous emmenes droit à l'échafaut, le style très intelligent de Teulé arrive à survivre voire même à fleurir dans ce panorama de pince-cul. Des chapitres courts, efficaces, qui vous permettent au contraire de toute autre lecture de stationner efficacement votre progression ; un style qui mêle l'utra lyrique à l'ultra graveleux , doublé d'images iconiques et odorantes qui s'impregnent en vous et ne vous lâche plus. Excellent.

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Encore plus drole,encore plus cru...Bref, rien à dire d'autre. Teulé c'est le patron.

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Le discours décadentiste mis de coté, ainsi que les nombreuses zones d'ombres dues à mon ignorance (ou au fait que je ne sois pas un contemporain de Suétone, pour mon plus grand malheur....), force est d'admettre que le style de l'auteur est quand même pas mauvais pour quelqu'un ayant écrit cet ouvrage il y a plus de....1899 ans ! C'est une belle refléxion historiographique, et je pense que les Vies des douze Césars restent une bonne petite porte d'entrée sur la littérature classique, âpre et rigide. On découvre des dictateurs exhubérants, ainsi qu'un monde où l'horoscope et l'haruspice sont considérés comme aussi poltiquement important qu'une institut d'étude d'opinion. On découvre aussi - et c'est assez déstabilisant - un monde où plusieurs milliers d'invidus se partagent à tout péter une dizaine de prénoms (sorte d'utopie Zemmourienne), et où la société a intégré en sa structure la plus profonde une rhétorique de coups d'état quasi indispensable à sa survie, contrairement à l'image d'épinal qu'on a d'un Empire Romain millénaire et imperturbable. Une bonne lecture, mais faut s'accrocher un minimum....

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Peut-être que le plus gros défaut de ce livre en fait aussi sa force...On a sous les yeux un très bel objet de vulgarisation, qui éclaire d'un oeil nouveau par le prisme d'instants piochés aux grès des siecles notre rapport à l'histoire Africaine médievale (et pour un médieviste amateur tel que moi, c'est un grand plaisir), mais en même temps le côté sucession d'instantanés a comme défaut de ne pas capter suffisamment l'attention à mon gout. Chaque chapitre se concentrant sur un point dans l'histoire et la géographie Africaine par le biais d'une analyse de texte ou d'un rapport de fouille, on enchaines vite tout ça, et on est très vite perdu. Néanmoins, je reconnais que ce livre fera date parce qu'il est abordable sans être infantilisant ou assomant. Il démontre par bien des aspects que l'Afrique n'est pas au Moyen-Age un lieu satellite des grands théatres Eurasiatiques, mais bien un carrefour fourmillant de vie et de civilisation.

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Si je reconnais à ce livre une atmosphere décalée, un humour rafraichissant et une prise à contrepied de la geste abolitionniste américaine, force est d'admettre que bien trop d'instants tirent en longueur quand d'autre sont trop expédiés. C'est inexplicable, mais le rythme y est bien trop batard, et l'ininteret pointe en tant d'endroit que les fulgurances très plaisantes du récit ont bien du mal à couvrir la cadence.