Umurangi Generation
7.2
Umurangi Generation

Jeu de Origame Digital et Playism (2020PC)

Ça faisait un moment qu’Umurangi Generation me faisait de l’œil. Ses graphismes low-poly, sa fantastique bande-originale qui mériterait un article à elle toute seule et son esthétique pop-punk ont capté mon attention dés que j’ai découvert son trailer. Et l’on ne peut pas dire que ce concept de simulateur de photographie a été surexploité.


Umurangi Generation vous laisse vous promener dans des décors urbains avec une liste de choses à photographier et des d’objectifs secondaires à remplir (trouver des pellicules cachées, photographier vos amis, reproduire une carte postale, délivrer vos photos en moins de 10 minutes …ect ). Pour augmenter la difficulté le jeu ajoute progressivement des contraintes à prendre en compte, on devra par exemple prendre une photo de près ou encore utiliser un objectif précis. Les créateurs ont mis à notre disposition toute une série d’outils déblocables au fur et à mesure. En plus des différents objectifs nous pouvons aussi utiliser plusieurs effets permettant de modifier les photos. Je ne suis pas assez connaisseur pour affirmer que ce système est réaliste, mais il est suffisamment complet pour laisser toute la place à la créativité du joueur. C’est très amusant de chercher le bon endroit pour que tout ce qu’on souhaite photographier soit bien dans le cadre, de changer d’objectif, de jouer avec la lumière et les couleurs. Les photos sont même enregistrées sur notre ordinateur ce qui permet de les partager plus facilement. La partie jeu de photographie d’Umurangi Generation remplie donc tout à fait ses promesses.


Mais le jeu possède une autre facette qui m’évoque un peu le genre du Walking Simulator. L’action se déroule dans un univers dystopique que je qualifierais de pré-apocalyptique. Et en termes de narration environnementale Umurangi Generation fait figure de modèle. Chaque niveau pullule de détails, d’objets, de graffitis, d’affiches publicitaires, de couvertures de journaux, qui nous révèlent de façon très organique ce qu’il se passe dans le 2026 imaginé par les créateurs. Et tout cela sans la moindre cinématique ni ligne de dialogue. Malheureusement la représentation de cet avenir funeste à presque eu définitivement raison de mon plaisir de jeux.


Pourtant dès la démo avec ses avions de chasse survolant le niveau, on pouvait s’attendre à ce que l’ambiance du jeu sois lourde. Mais le tout restait plutôt subtil jusqu’au cinquième niveau, beaucoup plus brutal que ce à quoi je m’attendais. Difficile d’avoir envie de modifier mes photos, d’explorer le décor pour chercher les pellicules cachées quand le jeu me demande de photographier des cadavres sous des bruits de coups de feu. Certes le titre possède une touche d’humour noir qui aurait pu alléger mon ressenti. En plus des pandémies, des catastrophes naturelles, des tensions géopolitiques et de l’omniprésence des militaires, le 2026 d’Umurangi Génération se coltine des attaques de kaijūs et une menace alien. On peut par exemple voir une couverture d’un quotidien se réjouir du faible nombre de victimes de kaijūs la semaine passée. Mais cela n’a pas vraiment marché sur moi, le jeu est trop immersif, trop pertinent. Umurangi Génération donne véritablement corps à la peur de la fin du monde. On ne peut cependant pas dire que le gameplay soit en total contradiction avec l’intrigue, au contraire. Cette dernière génération que le jeu met en scène n’a plus qu’à attendre la fin du monde. Les jeunes aident quand ils peuvent, beaucoup s’enferment dans la réalité virtuelle pour échapper à tout ça. Alors on danse, on mange des burgers, on fait des graffitis et on prend des photos pour montrer qu’on était là jusqu’à la fin.


Pour résumer sans spoiler disons qu’Umurangi Generation est le type d’œuvre qui vous fait considérer le futur la boule au ventre. La découverte progressive de sa noirceur est marquante mais j’ai l’impression que le public averti saura mieux profiter de ses deux facettes. C’est à la fois un générateur de belles images (jetez un œil sur les réseaux sociaux, certains joueurs ont pris des photos magnifiques), et un jeu qui me viendra immédiatement à l’esprit lorsque l’on parlera d’œuvres ayant réussi à capturer leur époque.

Tarentuelle
8
Écrit par

Créée

le 3 mai 2021

Critique lue 285 fois

4 j'aime

Tarentuelle

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