L'art de la tôle froissée, du post apocalyptique, et du bon goût.

Série peu connue en Europe mais adulée aux US, l'essence même de Twisted Metal fût développée sur Playstation à partir de 1995, avec 5 titres au total, ayant tous pour mascotte le terrible Sweet Tooth, clown complètement barré au rire de fou furieux.
En France, nous avons eu le droit à un premier épisode plutôt pas mal, le pionnier du genre course/action/mitraille (plus communément appelé "car combat games"), puis un second épisode baptisé "Twisted Metal 2 : World Tour" qui fut tout simplement excellent sur tous les points, il reste même une référence aujourd'hui (existe aussi sur PC, avec option réseau local, bref, amis PCdegs, foncez).
Malheureusement, Single Trac, l'équipe de développement, sombra à cause de gros problèmes financiers, ce qui limita les 3 autres opus à ne sortir qu'aux US. Bon on ne rate pas grand chose ; ils ont été développés par 989 studios et ces épisodes restent moins bons que le World Tour.

- Le principe de Twisted Metal est simple :

Vous avez le choix entre plusieurs véhicules armés jusqu'au pot d'échappement (je ne plaisante pas), et le but est d'écraser ses adversaires sur des maps aussi diverses et que variées, blindées de pièges, de raccourcis et d'environnements destructibles, sans oublier les joyeux passants à écraser lors de ces véritables guerres sur 2, 3, 4 ou 6 roues.
Chaque engin de mort possède ses propres caractéristiques (endurance, résistance, vitesse, puissance etc) ainsi que sa propre attaque spéciale. Ils sont dirigés par des personnages possédant une histoire et un but.

"Twisted Metal" est en fait un tournoi mortel qui a complètement ravagé la planète. Le président de ce tournoi, Calypso, permet au grand gagnant du "jeu" d'exaucer un de ses vœux, mais malheureusement, ce dernier tourne toujours les souhaits des participants vers un foutoir complet et souvent mortel.

Twisted Metal Black, annoncé officiellement comme le 5ème épisode de la série (ou le 3ème pour les fans) commença à déverser son gazole putride en 2001 sur PS2, avec un logo *Interdit aux moins de 18 ans*, car très sombre et dérangeant niveau ambiance et scénarios.
Beaucoup d'amateurs de cette saga, moi y compris, ont eu peur de voir débarquer un énième épisode bâclé comme les derniers sur PS1, mais ô joie, les anciens développeurs ayant travaillé sur les deux premiers épisodes furent de retour pour nous pondre une tuerie. Mes aïeux merci.

Déjà visuellement, c'est plutôt honorable, bien que le jeu ai vieilli, c'est tout de même un des premiers titres de la console.
Le design s'est nettement assombrit par rapport aux autres épisodes : les vastes maps puent la crasse, la pollution et la mort, le ciel est aussi sombre qu'un gaz d'échappement d'une vieille 2CV non vidangée depuis 10 ans, les 15 personnages, sont tous des psychopathes sortis de prison et les bolides font passer ceux de Mad Max pour des jouets Playmobil.

Au niveau jouabilité & gameplay, c'est toujours aussi jouissif, ultra complet et facile à prendre en main, même si un temps d'adaptation est nécessaire pour les newbies du genre. On remarque rapidement que la sensation de vitesse a été nettement doublée par rapport aux anciens épisodes, ce qui rajoute une dose d'action frénétique, stressante mais néanmoins poignante.

A l'écran, on peut y voir l'arme sélectionnée ainsi que les munitions restantes, la barre de vie/de turbo, la barre de surchauffe des gatling guns, le nombre de vies disponibles, et un radar fort utile pour dérouiller l'ennemi le plus proche (son nom s'affiche avec sa barre de vie) ou pour fuir lorsqu'on est mal en point.

Tous les véhicules sont bien entendu destructibles, les dégâts apparaissent au fur et à mesure sur ces derniers (impacts de balles, vitres brisées, carrosserie bousillée etc).
Il peut arriver que votre moteur flambe suite à une attaque ou un passage dans un incendie : votre vie descend au fur et à mesure, un coup de turbo est indispensable pour l'éteindre grâce au vent apporté par la vitesse.
Dans le même genre, votre moteur peut parfois caler pendant quelques secondes, et c'est parfois mortel si un ennemi passe dans le coin. Il faut donc tapoter la touche d'accélération pour remettre le contact.

L'arsenal est très varié, roquettes à tête chercheuse, gatling guns, mines, napalm, lances flammes, attaques gelées visant à immobiliser l'adversaire, flaques d'huile, tonneaux explosifs et j'en passe... Sans compter la fameuse attaque spéciale propre au véhicule sélectionné, qui se recharge d'elle même au cours d'une partie.
Par exemple, la sombre tarée qui conduit le corbillard nommé Shadow envoie des esprits qui explosent près des adversaires, en appuyant sur la touche d'attaque bon moment.
Le camion de marchand de glaces du terrible Sweet Tooth se transforme en mécha et mitraille les ennemis avec de nombreuses roquettes.
Il existe des bonus alternatifs également (boucliers temporaires, turbos, sauts, soins pour réparer sa caisse...)

Les armes et les bonus sont récupérables sur les maps, sous forme d'icônes. On remarquera que lorsqu'on récupère une arme, celle ci sort de la carrosserie de votre véhicule avec une animation robotique et cohérente, genre "tvuuu tvuuuu, crrrKRR", hop là c'est chargé, Robocop dans les cordes.

On s'éclate rapidement à essayer tous les engins disponibles, les autres sont débloquables au fur et à mesure.
Les histoires des personnages ne sont pas forcement passionnantes, mais donnent envie de finir le jeu avec chacun d'eux pour connaitre leur sinistre destin.

Évidemment, des boss sont de la partie, un au milieu du jeu, *le mythique Minion, et le monstrueux Calypso pour la fin.

Niveau multijoueurs, même à 4 sur écran splitté avec d'autres opposants, le jeu reste très fluide, aucune baisse de framerate à l'horizon. On y trouve un mode deathmatch et un mode coop, de quoi rallonger la durée de vie déjà immense en solo.
Gros point fort à signaler, le haut niveau de l'intelligence artificielle en solo/multi. Les ennemis sont très agressifs et n'hésiteront pas à éviter vos missiles/balles et à fuir lorsqu'ils se sentent proches du KO. C'est assez puissant de coté là, Twisted Metal Black n'est vraiment pas un jeu facile, tout va très vite, c'est la guerre et les mains moites à chaque partie.

Musicalement, Twisted Metal Black possède des chef d'œuvres, façon musiques classiques dramatiques/requiems, qui s'intensifient lorsqu'on engage un combat à tôle et à sang, vraiment bien foutu, du pur bonheur auditif.
L'ambiance générale est très réussie, malsaine au possible, et les bruitages collent parfaitement au jeu (armes, carambolages, hurlements).

- Quelques précisions nécessaires, car cet épisode est sorti en 2 versions :

. La première est une version offline (celle que je possède et qui est relativement rare), elle détient un mode solo complet et un mode mutlijoueur en écran splitté.

. La 2ème version rebaptisée Twisted Metal : Black Online, est uniquement jouable en ligne, tout le contenu solo a été retiré, et malheureusement les serveurs n'existent plus.

Comme vous vous en doutez, ce Twisted Metal : Black ne pourra vraiment pas plaire à tout le monde (généralement on aime où on déteste, cette série divise beaucoup), mais il vaut vraiment le détour pour les amateurs de tôles froissées et de gatling guns qui veulent un bon défouloir seuls ou en multi.
Le seule chose que je pourrais vraiment reprocher au titre, c'est son coté trop "sérieux", "adulte" et "crade", je préférais l'ambiance post apo déjantée et drôle du 2ème opus, mais c'est purement subjectif.

Dans tous les cas, cela reste un incontournable dans le genre, un monstre, qui égale allègrement le 2.

Je vous laisse avec une phrase du père de la série, David Jaffe (également auteur de la série des God of War), en réponse à Mr Miyamoto Himself :

Miyamoto : "Why would you make that? Why would you put a gun on a car?"

Jaffe : "You know, honestly, I've been too busy recently trying to figure out why the fuck go-karts shoot banana peels."

PWNED.
Raoh

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