Marathomb Raider : 10/16


Après un premier épisode tout à fait réussi, Lara récidive sur GBC à peine un an plus tard. La principale différence est qu'Activision s'occupe d'éditer le jeu à la place de THQ, ce qui explique peut-être que l'unique langue du jeu est l'anglais, là où TR2000 proposait les 5 principales langues européennes. Bizarre puisque son titre sur la cartouche est bien traduit en français, mais bref.


Le scénario est un peu différent de celui du premier jeu, et surtout bien plus intéressant. A la suite du casse d'un musée, Lara est maudite par une épée vaudou et doit essayer de remonter à l'origine de la malédiction pour la lever. Elle va au passage décimer des adeptes du culte, parce que ce n'est pas une console 8-bits qui va arrêter ses penchants génocidaires.
On retrouve une structure un peu plus proche des jeux PS1, où Lara va explorer deux régions du monde au lieu de se limiter à un seul temple. New York et une île des Bahamas seront donc les destinations de ce road-trip touristique.


Le principal changement par rapport au précédent jeu est l'intégration de niveaux chronométrés, où Lara devra atteindre la fin du niveau en moins de 2 à 5 minutes. Ces niveaux sont basés à fond sur le principe de speedrun (avec un peu de die & retry pour retenir les emplacements des principaux obstacles, bien sûr) et sont de chouettes défis qui s'adaptent bien aux courtes sessions de jeu sur une console portable.
Gâteau sur la cerise : ces niveaux ont droit à une musique ! Une vraie musique qui boucle et qui dure tout le niveau ! Une véritable révolution, ce qui permet d'ailleurs de trancher avec le reste du jeu qui est toujours désespérément dépourvu de son.


On retrouve bien sûr le gameplay du premier jeu, qui était déjà une parfaite transcription des capacités de Lara sur PS1. Notons également un peu de parallax scrolling dans certains niveaux qui donne une belle impression de profondeur aux graphismes, toujours dans le haut du panier des jeux GBC.
Les environnements m'ont même paru plus lisible grâce à l'intégration d'un gros bouton qui clignote lorsque Lara passe à proximité d'un élément interactif. Je préfère l'esthétique aztèque du premier jeu à la crasse de New York, mais c'est vraiment le seul point noir.


Bref, tout pourrait être parfait, si un détail ne venait pas tristement gâcher le tableau : le jeu est beaucoup trop court.
Si j'avais bien dû mettre 7 ou 8 heures à finir le premier jeu, celui-ci a dû m'en prendre 5 à tout casser. C'est dommage car certains niveaux sont gigantesques, sûrement plus que n'importe quel niveau de TR2000 (je pense en particulier au niveau dans le métro, un pur labyrinthe qui rendrait fier le même environnement dans TR3). Mais le problème est qu'il y a moins de niveaux (7 -dont 2 niveaux speedrun- au lieu de 14) et surtout que les deux derniers niveaux sont à la fois très courts ET très simples. Il s'agit de bêtes lignes droites où on dézingue des ennemis (et où on fait quelques sauts ardus, tout de même) sans jamais résoudre une énigme, la seule difficulté tient dans le manque de checkpoints, mais bon. Une manière très triste de finir le jeu qui jusque-là était bien au-dessus de son prédécesseur.


Même les deux boss que l'on affronte (contre un seul pour le premier jeu) sont d'une facilité déconcertante, quand bien même le premier propose une variation de gameplay intéressante, basée sur un shmup à la Galaga.
Tiens d'ailleurs, autre signe que le jeu a sûrement été bâclé : dans tous les TR le jeu n'est pas fini une fois le boss final battu, on nous propose à minima un ultime défi de plate-forme (TR3 et 4) voire un tout nouveau niveau (TR1, 2 et 2000), TR5 est à part vu qu'il n'a pas vraiment de boss final. C'est un détail que j'adore car ça tranche avec la majorité des jeux qui te proclament vainqueur sitôt le grand méchant à terre. Eh bien dans La Malédiction de l'Epée que nenni, on est dans la lignée de 99% des jeux du monde : le boss final est abattu et on a directement la cinématique où tout le monde se réjouit. En un mot : Nul !


Pas de chance pour la carrière de Lara sur GBC, qui s'est littéralement cassée la gueule dans la dernière ligne droite donc. J'imagine que c'est dû à un problème de timing vu que la GBA était sortie un mois plus tôt, donc un décideur de Core/Eidos/Activision (rayez la/les mentions inutiles) a dû se dire "à quoi bon ?" et a mis fin au développement quasiment du jour au lendemain. Ca peut aussi expliquer un bug des hitboxes des mines que j'ai découvert sans même faire exprès, signe que le jeu a très peu été playtesté.
Je garde tout de même un bon souvenir de ces deux aventures 8-bits de notre aventurière aux lolos rebondissants, mais je vous conseillerai plutôt le premier épisode, du coup.

Sonicvic
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le 31 juil. 2022

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