Dire de The Witcher 2 : assassins of kings qu'il était attendu tient de l'euphémisme. Tout d'abord parce qu'il s'agit de la suite d'un excellent RPG. Ensuite pour les promesses d'un enchantement tant visuel que narratif, le jeu étant adapté d'une série de romans, caractère assez original qu'il convient de mettre en valeur.

Le jeu démarre donc quelques semaines après la fin du premier, fin au cours de laquelle Geralt empêcha Foltest roi de Temeria d'être assassiné. Cette mention loin d'être inutile sert en effet de nœud central à l'action de The witcher 2 qui ne requiert absolument pas d'avoir fait le premier tant les modestes répercussions du premier volet sur le second tiennent du clin d'oeil.
Geralt est donc devenu une sorte de garde du corps du roi Foltest qui, comme tout souverain qui se respecte, part en guerre contre une petite province limitrophe dans le but de...je vous laisse le découvrir tranquillement.
S'en suit une aventure sublime tantôt épique tantôt intimiste, ménageant des moments de calme ou au contraire de tumultes et obligeant Geralt à choisir. Choisir sa voie, ceux qu'il aidera, ceux qu'il laissera, ce qu'il voudra et ce qu'il préfèrera tantôt en suivant sa raison, tantôt sa passion. Une aventure inoubliable qui confronte le sorcelleur à une galerie d'êtres sournois, veules, machiavéliques, doués d'un profond sens de l'honneur, ingrats ou tout simplement stupides. Le panel est immense même si en général c'est plutôt un aspect péjoratif et des motivations sombres qui animent les contemporains de Geralt.
Mais il n'y a pas que cela, il y a même une incroyable richesse qu'on retrouve dans tous les aspects du jeu, dans les quêtes secondaires par exemple qui sont intéressantes, utiles et comble du raffinement qui peuvent même prendre à contre-pied les clichés habituels. Se méfier des apparences est un conseil majeur à mettre en œuvre dans l'univers du sorcelleur. Il ne faut donc jamais s'arrêter aux conséquences immédiates de nos choix mais bien en considérer la globalité, en avoir une vision d'ensemble pour mieux appréhender le jeu.

The witcher 2 n'est pas laid, mais je ne pense pas qu'une simple litote soit suffisante. Il faut le voir non seulement pour le croire mais également pour en être sûr. Tout, de la modélisation des personnages, aux décors, aux effets de lumière, aux choix artistiques s'inspirant de l'architecture et de styles vestimentaires médiévaux, atteint le firmament.
Cerises sur le gâteau (oui, un "s" car il y en a plusieurs), le jeu est bien optimisé, dispose d'un large panel d'options plus ésotériques les unes que les autres permettant à la fois au jeu de tourner dans des conditions exceptionnelles avec le matériel disponible mais également de préparer l'avenir avec certains paramètres utilisables avec le matériel futur. Comme le suivi assuré par CDproject est exemplaire (patchs supprimant les DRM, améliorant différents aspects du jeu...), on ne peut être qu' admiratif.

Les combats sont plus brutaux que dans le premier, on meurt également très vite parfois sans réellement en comprendre la cause. Il faut donc correctement se préparer aux assauts à l'aide des potions et des huiles adéquats ainsi qu'en utilisant de la manière la plus rationnelle possible les sorts de Geralt. L'arbre de compétences est d'ailleurs un modèle puisqu'il impose une spécialisation dans une voie au détriment des deux autres, là encore on retrouve la notion de choix. Il n'y a guère que la durée de vie qui ne réponde pas totalement aux exigences, le jeu ayant une dernière partie trop rapide et qui aurait mérité un développement plus important. Cela sera sans doute corrigé par une éventuelle extension qui serait la bienvenue tant le sérieux de CDproject est patent.



raisin_ver
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le 10 nov. 2011

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raisin_ver

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