Romero et Joliette*

Débarassés de séries certes réussies mais qui finissent par tourner en rond, TellTale peut enfin faire évoluer sa recette du point'n'click sans se soucier de trouver des blagues.

Faut dire qu'après Wallace & Gromit, Tales of Monkey Island et Poker Night, Telltale n'a pas eu le temps d'avoir un ton plus grave et une progression moins aller-retours imposés dans les autres jeux.

Une seule habitude subsiste : la sortie épisodique d'un morceau du "jeu", gratuit si l'on a déjà acheté le jeu. Des sortes de DLC gratos, quoi.

Mais penchons-nous sur The Walking Dead Ep 1, et plus particulièrement sur son gameplay.

Première nouveauté, et de marque, l'intéractivité des dialogues. Une pléthore de choix à faire ( 5 importantes signalées à la fin du jeu), des réponses qui auront pour la majorité un petit impact. Le jeu ne nous propose pas forcément des choix à la Mass Effect (Réponse gentille/méchante) et on a même le droit à des choix qui n'ont pas besoin de motivations. On regrettera cependant un chrono parfois limite pour répondre, même si le jeu se veut narrativement réaliste (avec des zombies, certes). Cerise sur le gâteau, la réutilisation de sauvegarde à la Mass Effect, toujours excellente idée.

Seconde nouveauté majeure : les QTE. Ils ont l'avantage de ne pas être (trop) faciles, de ne pas être omniprésentes (à la Heavy Rain) et d'être cohérentes. Parfois même, leur échec ne signifie pas forcément la mort ou la non-progression. Enfin, elles tombent au moment où on s'inquiète vraiment de la situation, elles participent donc à l'action. On se rapproche donc plus d'un Farenheit. Nous avons donc un bon usage de nos Quick Time Event, que les élitistes adorent détester.

Les énigmes sont logiques sans être trop difficiles. Malheureusement, on sent encore qu'il y a un ordre invisible pour les effectuer, et on cherchera par exemple de quoi casser un loquet pour finalement se rendre compte qu'il faut prendre une hache qu'on récupère dans une autre mission. C'est le défaut de tout jeu du genre.

Visuellement, c'est vraiment joli. Un cell-Shading BD à la XIII plutôt propore et une ambiance apo réussie.

La maniabilité est assez inédite. On est certes dans un "point-n-click" (même si l'on contrôle son perso avec ZQSD (en fait WASD, ce qui peut se révèler chiant), mais quelques phases flirtent avec le jeu d'action (le motel), ce qui nous prouve que le genre n'est pas forcément rigide et ne laisse pas forcément du temps au joueur. On propose aussi de jouer à la manette 360, ce qui à l'air sur le papier jouable (à l'air, car la mienne bug sur les sticks analogiques, je sais pas si je suis le seul)

Enfin, je ne sait pas si la narration reprend à la lettre la BD, mais elle est plutôt correcte, passant du banal pour les persos positifs au bien joué pour les autres.

Pour moi, c'est donc une très bonne pioche pour un P&C, surtout pour ceux qui sont rebutés pas les Runaway. Telltale a utilisé la licence la plus opportune pour abandonner un gameplay devenu trop classique.

(Je tiens à préciser que je ne connait absolument rien à la "licence", que ce soit en BD, série tv ou autre. Je savait juste que ça parlait de zombies.)

* = "qui est assez joli" selon wiktionnaire. On touche pas à mon calembour !