Comme beaucoup, j'ai découvert Cosmo D et son oeuvre grâce aux recommandations de Pseudoless, mais bien que ce cher critique vidéoludique n'en jamais parlé, c'est bien ce jeu qui m'a tout de suite attiré chez Cosmo D.
Le concept est simple : dans ce genre de walking simulator ou les seules actions disponibles sont la marche, la discute et la collecte d'objets, vous incarnez une personne chargée d'une mission, celle d'infiltrer l'hôtel Norwood, lieu étrange où résidait Peter Norwood, compositeur de légende, et donner à un DJ organisant une fête au sous-sol un CD. En explorant l'hôtel, vous rencontrerez ses locataires et employés, et par l'exploration des chambres d'hôtel et différentes pièces de l'hôtel, vous arriverez à vos fins et découvrirez le mystère derrière Norwood et sa disparition, le tout sur une musique jazz évolutive, dépendant de votre position dans l'hôtel.
Ce jeu peut désarçonner au premier abord. Le design paraît kitsch, les modèles 3D extravagants et l'hôtel surréaliste. Entrez dans une chambre d'hôtel, et vous vous rendrez compte que les chaises et la table sont collées au plafond, ou qu'un chien immense dort dans le lit. Tirez la chasse d'eau de la salle de bain, et un passage mystérieux s'ouvre à vous, dans lequel vous observez un "tableau" représentant la collaboration entre Peter Norwood et d'autres musiciens autrefois locataires à son hôtel, passage qui vous conduit invraisemblablement jusqu'à la piscine de l'hôtel. Les événements du jeu suivent ainsi une logique surréaliste proche du rêve, mais la douce musique jazz rythmant vos aller-retours vous empêchent déjà de sombrer dans l'ennui, mais empêche aussi le jeu de tomber dans l'horreur : le monde de Cosmo D suit sa logique interne, que vous soyez présent ou non, mais en développant un véritable propos sur le monde exigeant de la musique, son industrie oppressante, et l'influence que peut avoir une personne comme Peter Norwood sur son entourage, à tel point qu'on retrouvera sa marque dans d'autres jeux de Cosmo D.
Certes, le jeu se boucle en quelques heures, certaines énigmes ont une solution absurde, et le jeu ne correspond pas aux standards de beauté et de réalisme attendus d'un jeu vidéo moderne. Mais c'est une des expériences les plus originales et intrigantes que j'ai pu avoir dans un jeu vidéo, et si jamais le jeu vous paraît obtus, vous pouvez toujours écouter sa bande son empreinte de jazz et parler avec une galerie de personnages loufoques mais réalistes dans leur surréalisme.