Je vois venir les puristes et les fans de la série : Quoi ton premier Zelda, à 30 ans passé! Mais qu'est ce que t'as foutu jusqu'à maintenant ? Et moi de leur répondre que certains Zelda (Ocarina of time, Majora's Mask) sont sur ma wishlist depuis une paire d'année maintenant, mais que je n'ai pas encore eu l'occasion de les faire. Ce qui - pour ce Zelda - semble avoir été un avantage en ma faveur...



Open wild world



Car en faisant le tour des griefs portés à son encontre, reviennent bien vite la narration minimaliste et l'absence de donjons marquants qui pour le coup ne m'ont pas manqués !


Le fait que l'histoire se révèle au compte-goutte,


par le biais des souvenirs de Zelda principalement,


est une façon parfaite de coller à cet univers sauvage (jamais un jeu n'avait aussi bien porté son nom) laissant libre cours à notre envie d'exploration. Pour vous faire part de mon expérience de jeu, j'ai - dans les 20 premières heures de jeu (sur 90) - exploré le monde qui s'ouvrait à moi en évitant scrupuleusement les PNJ ; j'étais comme un gamin, fasciné par les possibilités qui s'ouvraient à moi et expérimentant tout ce qui me passait par la tête.



Portal x Skyrim x Ghibli



Car le moteur physique est la pierre angulaire du jeu. A titre personnel, je joue pour l'histoire d'un jeu. Ce n'est pas pour rien que mes jeux favoris sont principalement des RPG (Xenogears, Planescape Torment, etc...) dont l'histoire me subjugue. Pourtant ici, je dois l'admettre, ce n'est pas après l'histoire que je courrais. Lorsque j'ai décidé de me mettre à ce Zelda, j'avais été emporté par les sirènes de la hype et la curiosité de voir si les critiques élogieuses et les notes stratosphériques qui le gratifiait n'était que de la poudre aux yeux ou s'il y avait autre chose derrière. Et dès les premières minutes du jeu, je suis retombé violemment en enfance. Cela faisait des années que je n'avait pas apprécié un jeu pour son gameplay et les possibilités offertes par le moteur physique de ce Zelda m'ont fasciné tout du long, grâce, notamment, à la découverte de mécaniques de gameplay (qui sont extrêmmmmmmmmmmmmmement nombreuses). Les sanctuaires d'ailleurs (sorte de mini-donjons) sont assez variés et proposent de découvrir, de temps à autre, de nouvelles mécaniques de gameplay où d'utilisation de pouvoir. Le seul point négatif à ce sujet étant, à mon sens, la durabilité des armes qui induit un stress permanent quant à savoir si notre stock d'armes suffira pour affronter ce camps ennemi.


Pourtant cet open world qui est une ode à la découverte et à l'exploration, fourmillant de secrets et de choses à découvrir m'a parut trop long. Oui, le principal défaut du jeu (que j'estime n'avoir fini qu'à 80 %) est que malgré tout, l'exploration de ce monde fini par entrainer une lassitude et que sur la fin de mon temps de jeu, j'avais hâte qu'il se finisse !


Un autre point fort de ce Zelda reste l'excellent dosage de quêtes annexes (ni trop peu, ni trop nombreuses) qui s'avèrent pour la plupart intéressantes et éclairent l'univers du jeu d'un jour nouveau. En bref, on prend plaisir à les faire !



Melancholia



Venons-en au point fort ultime du jeu : son ambiance. Au début du jeu (et ce n'est pas un spoil), Ganon a gagné. Peut importe qu'il soit retenu prisonnier au sein du château, peu importe que quelques villages prospèrent tant bien que mal, le constat est là : Link se réveille seul et ceux qui le connaissaient sont morts ou disparus depuis un siècle. Partant de là, vous découvrirez un univers où les rares villages et campements (les lieux civilisés) sont bien maigres face à l'immensité peuplée d'animaux sauvages et de monstres. Ganon a gagné et pourtant vous devez vous battre pour l'exorciser de la surface d'Hyrule une bonne fois pour toute. Et pour comprendre ce qui s'est passé il y a cent ans, vous pourrez compter sur certains PNJ, mais surtout sur les souvenirs de Zelda révélés par le biais de cut scene. Disséminés sur la carte, il vous faudra faire un jeu de piste géant afin d'éclairer d'un jour nouveau ce monde redevenu sauvage.


Récupérer les 12 souvenirs de Zelda fut l'un de mes moments favoris. Laissé de côté tout au long du jeu, c'est seulement avant d'affronter Ganon que j'ai commencé à les rassembler. Et quel bonheur ça a été de découvrir la relation entre Zelda et Link, leur lien mais aussi et surtout le personnage de Zelda, torturé par la culpabilité de ne pas avoir de pouvoir, écrasé par des devoirs et des attentes impossible à réaliser. Et que dire de la figure du Roi, qui loin des airs de bonhomie et de sympathie des premières heures, se montre intransigeant envers sa fille. Cette Zelda là me marquera longtemps.


Je conclurai par la narration de cet opus. Volontairement minimaliste, elle puise là dedans toute sa force. Les PNJ qui font avancer l'histoire sont rares et donnent plus de poids à cette narration qui ne se perd pas dans les méandres sans fin de la logorrhée.


(A ce sujet, les deux jeux que j'ai fini avant Zelda furent Nier Automata et Persona 5. Deux très grands jeux, magnifiques dans leurs domaines respectifs mais qui pâtissent de cette narration à base de dialogues remplissage où les 3/4 des PNG parlent pour ne rien dire. Ce cliché récurent des J-RPG et de l'animation japonaise tend, au fil des années, à sérieusement me briser les gonades.)


Cette narration minimaliste est logiquement appuyée par une musique d'ambiance qui l'est tout autant. Musiques de combats, accompagnement durant les sanctuaires et lors des cinématiques résument grossièrement les fois où la musique vous accompagnera, aussi pourrait-on lui reprocher de manquer de thème vraiment marquant.


Pourtant les thèmes au piano s'avèrent redoutable pour renforcer ce sentiment de solitude qui vous étreindra lorsque vous parcourrez les vastes plaines d'Hyrule sur votre destrier.

Créée

le 24 mars 2018

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Saudade

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