(Retrouver mon analyse vidéo du jeu, notamment dans sa narration et sa violence, fait avec passion par ici : https://youtu.be/3wq_kvLMuH0 )


Il y a des expériences vidéoludique qui, en passant un jour entre vos mains, viennent vous accrocher et vous marque d'une empreinte émotionnelle si forte qu'une décennie plus tard, la simple évocation du titre ou la moindre note de musique du thème vous injecte des souvenirs en tête et vous fait à nouveau ressentir cette indescriptible sensation de bien-être durant quelques fractions de secondes.


Si je vous dis tout cela c'est parce que je ne pense pas me tromper en vous disant, un mois après avoir terminé le titre, que The Last of Us Part II fera personnellement parti de ces jeux là, qui ne sont rarement plus qu'une demi-douzaine par décennie. Et le premier opus de cette licence, sorti en 2013, fait d'ailleurs parti de la dernière récemment écoulée.


**/!\ Cette critique contiendra des spoilers /!**


Mais alors pourquoi cette suite est-elle si marquante ? Comment le studio a t-il pu réitérer un tel exploit ?
Et bien vous en avez peut-être déjà beaucoup entendu parler de ces éléments de gameplay ou de narration qui ont fait couler beaucoup d'encre, et vous avez peut-être vous même fait le jeu et vous êtes forgé votre propre avis sur la question.
Et si je devais concrètement et brièvement résumer mon avis sur tout ce cirque médiatique et critique, je dirais que rien ni personne ne pourra enlever les qualités certaines d'un jeu avec une telle audace. Quel studio produisant des triple A se permet encore aujourd'hui d'avoir le culot d'aller à l'opposé de ce que veulent les joueurs pour la suite d'une licence si juteuse ?
Il suffit de voir la chute du nombre de studio étant réellement investi dans des expériences solo ces dernières années pour comprendre que le multijoueur compétitif a pris une place prépondérante et majoritaire dans l'industrie vidéoludique.
Et au milieu de tout cela, Naughty Dog fait encore parti de ceux croyant dur comme fer aux expériences narratives, et on ne pourra jamais leur enlever la passion pour cet art, même si le crunch est bien sûr de trop.


Pour en venir à des points plus concret du jeu, je vais justement commencer par parler de la passion pour le jeu vidéo qui se dégage continuellement de Last Of Us II. Le studio Naughty Dog a toujours eu ce souci du détail, presque maniaque, lorsqu'il s'agit de créer une atmosphère et un gameplay qui captive le joueur. Car dès les premières heures de jeu, je me suis laissé emporter par l'aventure, et ait été subjugué par de nombreux éléments qui la sillonne. Il y a tout d'abord l'aspect graphique qui frappe forcément les rétines, puisque n'ayant jamais acquis de PS4 Pro, ma version originale de cette console est tout de même parvenu à rendre les environnements plus beau que jamais et c'est clairement hissé à la première place de ce que j'ai pu voir de plus renversant sur mon écran télé depuis la câble HDMI relié à ma Playstation 4.


Mais bien au delà de la technologie graphique derrière le jeu, c'est bien la narration qui m'a le plus impacté. Elle aura tant rythmée les trente heures que j'ai parcouru dans l'apocalypse du Cordyceps, que je ne peux qu'applaudir tant de talent. Naughty Dog a opté pour une technique narrative plutôt rare dans les jeux vidéo, et c'est celle de la contextualisation. Car au delà d'un manichéisme habituel plaçant le joueur dans le rôle du gentil affrontant les méchants, les scénaristes iront bien plus loin, et révèleront bien vite toute une profondeur dans le propos. C'est donc après avoir réussi à nous faire détester un personnage encore peu connu du joueur que le studio va ensuite, après de nombreuses heures, nous obliger à en prendre le contrôle, et nous faire remonter le temps afin que l'on comprenne, au travers des évènements parallèle vécu auparavant avec Ellie l'héroïne, qu'elles ne sont pas si différente l'une de l'autre au final. Elles sont chacune aveuglée par la haine, chacune dans une quête de vengeance obsessionnelle, et elles détruisent tout ce qui se trouve autour d'elle. Le jeu nous oblige ainsi à jouer Abby, la meurtrière de Joel, durant la seconde moitié du jeu et je dois bien admettre que malgré tout l'amour que j'ai pour Ellie, je n'ai pas réussi à détester la bodybuildeuse, car malgré sa carapace musculaire, il se cache en vérité une jeune femme perdu, qui depuis son point de vue à elle n'a fait que rendre justice à ces lucioles que nous aimions tant dans le premier volet.
Et pourtant, la mort de Joel m'a fortement heurtée, tant le visage paternel et protecteur que nous incarnions auparavant était un personnage que je portais dans mon cœur. Mais grâce à cette mise en contexte et ce soin apporté à la modification de point de vue, je n'ai pas pu lui en vouloir jusqu'au bout. Je ne voulais pas la voir mourir malgré que ce soit fortement le cas au départ. La justesse des psychologies des personnages est ainsi ultra marquante, les rendant plus réaliste les uns que les autres en plus de leurs modélisations les rendant plus vrai que nature.


Alors oui, le rythme du jeu connait quelque creux, quelques passages un peu plus superflu peut-être, mais je pense qu'en vérité il s'agissait d'un choix totalement assumé : Celui de poser un peu le scénario afin que l'on redescende et que l'on ait le temps de réfléchir et de comprendre tout ce que l'on a pu voir, lire ou entendre.
C'est ainsi que j'ai apprécié tout les passages d'exploration, qui ont contenté le maniaque que je suis en me donnant plein de parcelle superflu et de secret, afin de récompenser en ressources et en carte ou pièce a collectionner celui qui se sera évertuer à prendre le temps de se balader.
J'ai aussi adoré le gameplay lors des affrontements. Ceux face aux humains sont toujours très différent de ceux face aux infectés, et l'ambiance participe d'ailleurs beaucoup a cette différence. En effet, tandis que nous entendrons les cris glaçant des rodeurs, puants, coureur ou claqueur d'un côté, nous entendrons des discussions, des ordres ou des cris de douleur face aux humains. Dans les deux cas, le résultat est incroyable lorsqu'il s'agit de créer une immersion sonore. Les gunfight sont nerveux, captivant mais surtout ultra violent.
En ce qui me concerne, le jeu a réussi à faire quelque chose de très fort : Il est parvenu à me faire culpabiliser d'être aussi captivé par tant de violence. Et pour ce faire, il y a quelques éléments simple (que l'on voit trop rarement dans cette industrie) qui ont été utilisé : La porté de nos balles et de nos coups est très appuyée, notamment lorsque un tir de fusil de chasse mal placé arrache littéralement la jambe d'un humain, le faisant hurler de douleur au sol, mais aussi lorsqu'un ennemi va crier le nom de son collègue après que nous l'ayons tué. Une manière simple et efficace de faire vivre l'univers du jeu et de rendre un poil plus importante les vies humaines qui défile au gré de notre viseur.
Et même dans les cinématiques, la violence s'abat sèchement sur les protagonistes, en témoigne la mort de Yara. Une enfant n'a pas le droit non plus à la protection d'un scénario dans le monde de Last of Us.


J'espère vous avoir décrit le mieux possible mon ressenti concernant un jeu qui m'aura bousculé, mais qui m'aura surtout rappelé pourquoi j'aime tant le jeu vidéo depuis toutes ces années. Naughty Dog, merci pour cette expérience.

Skudd
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les jeux vidéo les plus attendus de 2017/2018

Créée

le 4 août 2020

Critique lue 81 fois

2 commentaires

Wise Man

Écrit par

Critique lue 81 fois

2

D'autres avis sur The Last of Us Part II

The Last of Us Part II
F_b
5

Imagine jouer des personnages que tu détestes pendant des dizaines d'heures.

(Pas de spoilers, je resterai aussi évasif que possible sur le scénario.)Je suis amer. Non parce que le jeu et son histoire sont différents de ce que j'attendais. J'attendais rien. Non parce que ces...

Par

le 3 sept. 2022

93 j'aime

50

The Last of Us Part II
LeMalin
9

No country for Young Girls

C'était un après-midi humide à Seattle. Une virée en centre-ville, loin de la journée shopping habituelle. Dans les boutiques : reliques d'une vie lointaine, bricoles à amasser, silences de...

le 4 août 2020

57 j'aime

1

The Last of Us Part II
Nicolas_S
10

Every, last, one of them.

(Critique avec spoiler) Le générique se lance et la sensation est la même, celle du vide, d’avoir une seconde fois vécu quelque chose d’unique. The Last of Us se plaçait comme un récit d’espoir,...

le 25 juin 2020

57 j'aime

7

Du même critique

Mother!
Skudd
9

Une claque comme on en voit rarement

Mother ! est une expérience comme il est rare d'en voir, au point qu'il va être délicat d'écrire une critique, pour moi comme pour toutes personnes ayant aimé le film. Je pense que pour apprécier...

le 17 sept. 2017

7 j'aime

Mr. Mercedes
Skudd
7

Prenant mais très malaisant

Critique après visualisation de la Saison 1 Mr Mercedes est une énièmes adaptation d’un roman de Stephen King et j’etais pour le coup curieux de voir si la série valait le détour, en sachant que je...

le 5 févr. 2018

6 j'aime

3