Rendre visite à Tchia ne se résume pas à courir pieds nus sous des cocotiers à la poursuite de pantins en tissu pas franchement rigolos. Ok si... Mais l'adolescente nous joue aussi avec son ukulélé une ode au laisser-aller et à la poésie. Une délicieuse manière de retourner en enfance (tourmentée) en gambadant sans raison dans un petit bout fantasmé de Pacifique.
Oubliez l'avion, le bateau, la voiture ou le pédalo. Tchia n'a que faire des conventions. L'adolescente d'Uma use d'un pouvoir aussi idiot que fascinant pour vous transporter d'un bout à l'autre de l'archipel. La plupart du voyage peut se faire en devenant un oiseau en (t)chiant sur les passants ou en - et il est fortement interdit de reproduire cela chez vous - se propulsant non moins intelligemment dans les airs sous la forme d'un rocher.
Tout au long de mon séjour apaisant et revigorant, Tchia ne m'a pas lâché la main. Sa voix fluette et sa curiosité enfantine m'ont séduit. Guidé jusqu'au bout, mes yeux de grand enfant sont restés grands ouverts devant les différentes cultures locales à qui elle rend si joliment hommage. L'adolescente ne nous abandonne jamais à la frustration. Le voyage organisé peut se faire autant en famille (avec un public averti) qu'en trentenaire solitaire avide d'aventures différentes ou désirant une pause entre une éprouvante virée en enfer et l'attente trop longue de sa prochaine véritable grande expédition vidéoludique.
Aou tchia-tchia-tchia. Un peu comme dans la vraie Nouvelle-Calédonie, on a malheureusement tendance à rapidement se faire (t)chier sur l'archipel de Tchia. Une fois tous les problèmes personnels de l'adolescente réglés, l'ensemble perd de sa splendeur et se ressemble un peu. Les concours de fronde à la kermesse de chaque village et les courses de dauphin en plein milieu d'un lagon parfois vide ne peuvent rien y changer. On a l'ennuyeuse sensation d'avoir fait le tour de l'île. Pas de quoi non plus gâcher une expérience jouissive et toujours permissive. Surtout quand on regarde le prix d'un aller-retour pour Nouméa... Le tour express vaut largement les 3 000 CFP dépensés pour découvrir cette version édulcorée et réduite de ce magnifique pays du Pacifique.
Lors de votre (trop) court séjour, vous n'oublierez pas de gravir une montage dans la peau d'un caillou, de partir en pirogue personnalisable à la chasse aux bénitiers, de participer à une course en devenant un oiseau-serpent mythologique, d'escalader à mains nues la poule de Hienghène miniaturisée et pixelisée et de se languir sur la plage de sable fin dans la coprah d'une noix de coco.
[Parti de l'idée de créer un blog voyage, je cherche à partager mes expériences vidéoludiques comme autant d'aventures dans différents pays du globe sans bouger de mon canapé !]