D'autres l'ont écrit fort justement avant moi : Superliminal c'est Portal qui rencontre The Stanlay Parable, pour donner dans le résumé cross-over en vogue il y a quelques années... enfin plus Portal que The Stanlay Parable quand même si on gratte sous le vernis.
L'aspect puzzle repose sur la perspective, et notamment sur le fait qu'un objet manipulé par le joueur verra sa taille réelle redimensionnée pour correspondre à la taille apparente qu'il a à l'écran au moment où on le relâche (selon la perspective et les éventuels éléments affichés pouvant servir de référentiel). Cela fonctionne généralement bien et le jeu évite de tirer sur la corde car le concept, bien que malin, reste trop limité pour se renouveler. Au contraire des puzzles logiques d'un Portal ceux de Superliminal reposent surtout sur la découverte par le joueur de ce que le concept implique mais ne gagnent pas en complexité.
D'un point de vue narratif le jeu capitalise sur la perspective et le trompe l'œil, en tentant de proposer une histoire -guère convaincante- sur base de dialectique réel / rêve. Mais le jeu est fondamentalement linéaire et, au contraire de The Stanlay Parable, ne nourrit aucune volonté de déconstruction ou de nouer un dialogue avec le joueur derrière l'écran. De manière superficielle les deux jeux se ressemblent mais en réalité ils sont très différents. Et il manque d'un rebondissement comme dans Portal pour dynamiser l'aventure.
Superliminal réussit son pari de manière honnête car il est court et évite largement la répétition, tout en réservant suffisamment d'objets à collecter bien planqués et un défi chronométré pour se rendre (un peu) rejouable. Techniquement et artistiquement c'est assez limité mais rien de désagréable, si ce n'est qu'il génère facilement (en tout cas chez moi) la cinétose. Au final un jeu sympathique mais limité, et bien en-deçà de ses modèles.